Bonsoir,

Envoyé par
Artemus24
Non, les pères de Merise sont René Coletti, Arnold Rochfeld et Hubert Tardieu.
Pour le tome 1 (Principes et outils) on retrouve bien ces trois auteurs.
Pour le tome 2 (démarche et pratiques), il y a en plus Georges Panet et Gérard Vahée.
Pour le tome 3 (gamme opératoire), il y plus que Arnold Rochfeld et José Moréjon.
Je suis désolé, mais vous allez un peu trop vite en besogne. Certes, ces trois ouvrages de référence (parus respectivement en 1983, 1985, 1989) sont importants, ils ont permis au public de découvrir Merise, mais ils ont des prédécesseurs.
En réalité, après deux années de gestation, Merise est née officiellement en 1979, et voici son acte de naissance, la couverture du fascicule 4 (commis par le CTI, centre technique informatique du Ministère de l’Industrie), lequel est consacré à la modélisation des données et des traitements :
Bien entendu, de mon côté je possède ce fascicule (avec lequel j’ai appris à faire des MCD), ainsi que les ouvrages que vous citez, et dont j’ai annoté à peu près chaque page du 1er et du 3e tomes, au cours de ces 25 dernières années...
Cela dit, les travaux du CTI s’appuient sur ceux des précurseurs, à savoir la petite équipe d’Hubert Tardieu, au Centre d’Études Techniques de l’Équipement d’Aix (CETE), et dont faisait justement partie Dominique Nanci. Je vous renvoie au chapitre premier de « La méthode Merise, tome 1, principes et outils » : au paragraphe 1.3.2 « Deuxième génération (décennie 70) », on y lit ceci :
« Les principaux formalismes qui apparaissent, sont les suivants :
— le formalisme « Individuel » proposé par l’équipe d’Hubert Tardieu, formalisme repris dans la méthode Merise, objet de cet ouvrage ¹;
...
¹ Hubert Tardieu, Dominique Nanci, Daniel Pascot : Conception d’un système d’information : construction de la base de données, Les Editions d’Organisation, 1979. »
Par ailleurs, Arnold Rochfeld fait référence à un ouvrage (dont je ne dispose malheureusement pas), daté de 1975, dont les auteurs sont Tardieu, Heckenroth et Nanci : « Méthode, modèle et outils pour la conception de la base de données d’un système d’information », je vous renvoie aux page 22 et 263 du tome 3 dont vous faites mention (« La gamme opératoire »).
En complément, vous consulterez avec profit la FAQ Merise, dont j’extrais ceci :
« La recherche sous contrat (74 – 81)
Courant 74, le CETE d'Aix en Provence et l'Université d'Aix-Marseille s'associent pour présenter un projet de recherche auprès de l'I(N)RIA intitulé : « Méthode, modèles et outils pour la conception de la base de données d'un système d'information ».
L'équipe, placée sous la direction scientifique du Prof J.L. Le Moigne (qui vient d'inventer en 73 la notion de système d'information), est pilotée par Hubert Tardieu. Elle est composée au départ d'Henri Heckenroth et de Dominique Nanci. Au cours du projet, d'autres personnes rejoindront l'équipe, plus ou moins longtemps, dont : Daniel Pascot, Bernard Espinasse, Mokrane Bouzeghoub. »
Vous pourrez juger sur pièce des travaux de Dominique Nanci dans l’ouvrage dont il fut la cheville ouvrière, Ingénierie des systèmes d'information : Merise deuxième génération (4e édition, 2001).
Voici un extrait de la préface de cet ouvrage, par le Professeur Jean Louis Le Moigne et Hubert Tardieu :
« Le "noyau" de MERISE ne fut-il pas établi entre 1974 et 1978 par une équipe d'ingénieurs et de chercheurs aixois (3) : on vérifiera la pérennité de ce noyau en relisant le livre que publièrent en 1979, H. Tardieu, et D. Nanci et D. Pascot, que préfaçait Jean-Louis Le Moigne : "La conception du système d'information, construction de la base de données" (Ed. d'Organisation, Paris, 1979). Plus tard, avec le concours du ministère de l'industrie qui souhaitait disposer d'une méthode standard pour organiser les rapports contractuels entre l'administration et ses sous-traitants, fut développée MERISE à partir du "noyau" aixois.
...
(3) - L'équipe d'Aix comprenait alors, sous la responsabilité conjointe de J.L. LE MOIGNE et de H.TARDIEU : D.NANCI, H.HECKENROTH, auxquels s'étaient joints D.PASCOT puis B.ESPINASSE. »

Envoyé par
Artemus24
Ce Dominique Nanci doit être un fils spirituel.
Vu tout ce qui précède, je dirais plutôt qu'il fut un des pères spirituels...
Je viens de découvrir que l’ouvrage très complet de Dominique Nanci était téléchargeable, voyez ici.

Envoyé par
Artemus24
Je ne sais pas si j'ai mal cherché dans mes vieux bouquins consacrés à Merise, mais je n'ai rien trouvé sur la "relation identifiante".
Dans le document résumant les travaux des merisiens en 1990 (Afcet – Le formalisme de données Merise - Extensions du pouvoir d’expression - Journée d’étude organisée par le Groupe de Travail 135 « Conception des systèmes d’information » (Collège AFCET-GID) - Jeudi 15 novembre 1990, Paris.), l’identifiant relatif est officiellement caractérisé par le fait qu’il « comprend » au moins une relation (association) :
Mais bien sûr, vous retrouvez le concept dans l’ouvrage téléchargeable de Nanci et Espinasse, à la page 130.
Voyez aussi l’ouvrage de Jean-Patrick Matheron, Comprendre Merise (12e tirage, en 2007), au chapitre IX, paragraphe IV.1 « Identification relative ».
Vous pouvez aussi fouiller chez developpez.com, j’y traite souvent de l’identification relative.

Envoyé par
Artemus24
Le NULL a été inventé pour faire la distinction dans une variable numérique entre :
--> le zéro comme valeur renseignée et connue.
--> le zéro comme valeur par défaut, c'est-à-dire absence de valeur.
NULL a été inventé par Chamberlin et son équipe et ne correspond pas à cette affaire de zéro. Je vous renvoie à SEQUEL 2: A Unified Approach to Data Definition, Manipulation, and Control, Chamberlin & al, 1976. Chamberlin y présente les tables de vérité de la logique ternaire qu’il utilise pour SQL (en se plantant, en assimilant Null à une valeur, mais depuis il a fait son aggiornamento) :
Avec cette logique trivaluée, il y a des évidences, des tautologies qui n’en sont plus, telle celle-ci : SI p ALORS p au cas où p est inconnu. Par exemple : « Si je chante alors je chante » peut poser problème. Même chose pour une contradiction telle que p ET NON p : « Je chante et je ne chante pas » n’est plus une contradiction. De la même façon, dans le cas du biconditionnel, p SI ET SEULEMENT SI p, on retrouve les mêmes problèmes : « Je chante si et seulement si je chante » n’est plus une tautologie.
Ted Codd a été plus loin, en passant à une logique quadrivaluée , voyez The Relational Model for Database Management, Version 2 aux paragraphes 8.9 et 8.10.
Incidemment, la logique quadrivaluée de Codd pose aussi bien des problèmes car, entre autres, des lois fondamentales telles que les lois de De Morgan sont mises en échec :
¬(p ET q)
et
¬p OU ¬q
ne sont plus des formules équivalentes : si p et q prennent respectivement les valeurs de vérité APPLICABLE et INAPPLICABLE, la 1re expression sera évaluée à INAPPLICABLE tandis que la 2e sera évaluée à APPLICABLE. De la même façon, l’équivalence suivante ne vaut plus :
∀x (p) ≡ ¬∃x (¬p)
Ou, si vous préférez, "Tous les hommes sont mortels" n’est plus équivalent à "Il n’existe pas d’homme non mortel".
En passant, le théorème de Heath est mis en échec, alors qu’il est au cœur de la théorie de la normalisation...
Etc.
Lisez attentivement l'ouvrage de Codd...
Partager