La sphère professionnelle IT demeure l'une des plus conservatrices et en l’occurrence sexiste
selon certaines entrepreneuses


Les professionnels et investisseurs IT sont sexistes ! C’est ce que pointent du doigt certaines professionnelles de l’IT à l’occasion de la discussion « Fundraising while female (collecte de fonds tout en étant une femme» lors de conférence annuelle Internet Week à New York.

Les chiffres tendent à appuyer ce constat. En effet, selon une récente étude du Pitchbook, seulement 13% des fonds d’investissement de type capital-risque comptent parmi ses fondateurs une femme, alors que dans le secteur du logiciel, les entreprises dirigées par des femmes ne représentent que 10% de toutes les transactions de type capital-risque.

« Pour les femmes qui ont connu ce préjugé (et elles sont nombreuses) le simple acte d’en parler est un sujet tabou ». Toutefois, avec le temps, les langues finissent par se délier et les histoires par être contées.

Kathryn Tucker, fondatrice de RedRover, une application de promotions d’évènements destinés aux enfants a vécu cette situation lorsqu’elle était à la recherche d’investisseurs. L’un d’entre eux avait refusé de financer son projet, car elle était une femme, allant même à justifier sa position par le fait « qu’il n’aime pas la manière de penser des femmes », car « elles manqueraient de pensée linéaire».

Dans d’autres cas, les femmes ne sont pas réellement prises au sérieux par leurs congénères males. C’est notamment le cas de Kathryn Minshew, cofondatrice de la plateforme de conseils et de recherche d’emploi « The muse ». Cette dernière avait été approchée par « un investisseur très connu, anciennement entrepreneur » qui semblait être très intéressé par son projet. Les deux parties ont alors convenu d’une réunion de travail.

Toutefois, à la dernière minute, l’investisseur s’était décommandé et avait reporté leur entrevue pour une heure plus tardive dans un cadre moins professionnel : un bar. La réunion se déroula à l’heure prévue par l’investisseur, mais ne déboucha pas sur des objectifs concrets, car ayant perdu de son professionnalisme lorsque ce dernier avait invité la cofondatrice à le rejoindre dans un salon plus intime.

Le constat est clair pour Minshew : « les fondateurs males n'ont généralement pas besoin de se soucier de l'intention des investisseurs avant d'accepter de se rencontrer dans un bar ».

Alors, faut-il se tourner vers des investisseurs de sexe féminin ? Non, répond Danielle Weinblatt, fondatrice de Take the Interview, plateforme vidéo dédiée aux interviews. Cette dernière va encore plus loin : « je déteste cette philosophie, je ne veux pas que quelqu'un se sente désolé pour moi parce que je suis une femme.»

D’ailleurs dans certains cas, cela peut être perçu comme un avantage comme pour Sheri Atwood une mère célibataire qui a lancé SupportPay, une plateforme dédiée aux familles dont les parents sont divorcés. Pour cette dernière, sa capacité à gérer sa vie professionnelle et privée a démontré son potentiel, ce qui a fini par convaincre les investisseurs.

Mais au final, ces femmes relativisent la situation, car tous les professionnels du secteur ne sont pas sexistes. Preuve du chemin parcouru, le désaveu et l’étonnement de certains hommes à l’écoute des déboires de leurs confrères du sexe opposé. Alors, la révolution serait-elle en marche ? C’est possible!

Source : Wired.com

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