Goto, une instruction pas comme les autres
Le débat autour de l’instruction refait surface

Suite à la découverte récente de bugs à la fois sous Linux et sous iOS/OS X, tous les deux dus à une utilisation de l’instruction Goto du langage C, la question de l’utilisation de cette instruction refait surface.

Goto est une instruction héritée des premiers langages informatiques, époque où certaines instructions très connues actuellement n’existaient pas, comme les boucles et les structures de contrôle. Néanmoins, même à l’âge moderne de l’informatique et après avoir été décriée par plusieurs informaticiens de renom à l’instar de Djikistra, cette instruction est encore utilisée et cela même au sein des géants de l’informatique comme Apple ; à titre d’exemple la recherche du mot clé Goto sur un portail tel que GitHub débouche sur des millions de résultats.

Alors dans quel cas cette instruction est encore utilisée ? Parmi les cas de figure évoqués existent la sortie d’une boucle imbriquée ce qui épargne le recours à plusieurs break, l’amélioration de la lisibilité du code et le traitement des erreurs ou encore l’optimisation manuelle du code pour améliorer les performances.

Toutefois, alors qu’une utilisation parcimonieuse dans les deux premiers cas semble correcte, cela s’avère incorrect pour le dernier cas, selon Jeff Law et Jason Merril, tous les deux ingénieurs chez Red Hat et membres du comité du compilateur GCC. En effet ils expliquent que l’optimisation manuelle du code n’est plus à l’ordre du jour car les compilateurs modernes sont suffisamment développés pour se charger gracieusement de cette tâche, en transformant le code en entrée en une série de blocs de base et en se reposant sur l’utilisation d’un graphe de flot de contrôle (GFC). Résultat des courses aucune distinction entre un code bien structuré et un code en spaghetti (qui résulte d’une addiction au goto).

Autre argument en faveur de cette thèse, l’article du célèbre Donald Knuth sur le sujet à savoir « Structured Programming with Go To Statements », où il explique qu’une optimisation prématurée du code ne peut déboucher que sur une utilisation malsaine de Goto.

Au final, la recommandation de l’utilisation du Goto n’est toujours pas à l’ordre du jour, mais cette instruction héritée des premiers âges de l’informatique garde encore sa place dans des cas précis où certains langages, à l’image du langage C, affichent des manques et des carences, ce qui ne cadre pas avec un quelconque souci d’optimisation manuelle du code.

Source : billet de Larry Seltzer

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