Poser cette question de manière générale ne peut aboutir qu'à des avis passionnés et éloignés d'une réponse objective. Je n'essaierai donc même pas . Mais en se plaçant uniquement du point de vue des professionnels ou grandes entreprises, avoir plusieurs fournisseurs qui se concurrencent ne peut être que bon : ils sont présents tous à peu près partout aux mêmes endroits et fournissent des services plus ou moins comparables. Si on parle de fourniture de service aux particuliers, il ne faut pas oublier que la France, ce n'est pas que Paris, Lyon et Marseille... et que dès que la taille de la ville descend en-dessous de quelques dizaines de milliers d'habitants, il n'y a plus qu'un seul fournisseur. Qui pratique les prix qu'il propose dans ses grandes villes, et donc qui bénéficient indirectement de la concurrence ailleurs.
L'avantage de la gestion publique, c'est la capacité d'investissement. Ce n'est pas dit dans le sujet, mais au début des années 70, il y avait un retard téléphonique monstrueux en France (De Gaule avait d'ailleurs dit "le téléphone, ce gadget" ! Ce n'est qu'après avoir constaté ce retard qu'il n'a fallu que 10 à 15 ans pour revenir au niveau de pays qui avaient démarré parfois 50 ans plus tôt. Le tout en fournissant une technologie (d'abord analogique puis numérique) à la pointe mondiale et pour un fonctionnement qui (dans la plupart des cas) frôlait la perfection (et si certains d'entre vous ont testé le fonctionnement et les coûts du téléphone fixe en amérique du nord...). Ce téléphone était présent sur tout le territoire, dans toutes les villes et villages, pour un service identique partout. Aucune entreprise privée n'aurait eu l'ombre de la capacité de financement, ni les moyens techniques ou humains d'arriver à la cheville de tout cela.
Ensuite, une fois que le réseau a existé, l'état (VGE) s'est rapidement débarrassé de cette grosse boite, lui transférant soudain la "dette" de ses propres investissements qu'il ne voulait plus payer ! Et, pour faire bonne mesure, les X centaines de milliers de fonctionnaires qui allaient avec !
Lorsque ces multiples réseaux sont construits en collaboration ou en intelligence, il n'y a pas de problèmes : les accords d'itinérance et d'utilisation permettent de mutualiser, même si ça ne se fait pas partout. Lorsque ces accords ne sont pas possibles (notamment lorsqu'il s'agit de grandes villes "qui rapportent", de quartiers industriels, de zones particulièrement favorables, etc.), la dépense des opérateurs est double (s'il y a 2 réseaux parallèles), ou triple, ou quadruple... pour un marché peu rentable. Et donc, au final, l'utilisateur devra bien payer toutes ces constructions. Dans ce cas, c'est nettement défavorable pour le particulier.
Dans réseau de télécommunication, il y a plusieurs parties. Côté téléphone fixe, celui qui est basé sur le réseau cuivre construit principalement pendant les années 70, cela n'intéresse plus personne d'investir : l'avenir est à la communication sur internet ou mobile, et le cuivre n'est pas le support qui apparait le plus fréquemment dans les pubs modernes... La qualité quasiment parfaite des années 1980/2000 ne pourra sans doute être maintenue que quelques années, juste à temps avant la fermeture de ce type d'accès ?
Quant aux autres réseaux, il y a tellement d'utilisateurs différents qu'une réponse unique est impossible. Le gros téléchargeur ne s'intéresse qu'au débit, débit qui ne sert à rien à celui qui joue et peut se satisfaire de bien moins que 100kb/s, ou à celui qui ne regarde que ses mails, ou à celui qui furête, etc. Une disponibilité de 99,99% ne sert là aussi qu'à celui qui utilise sa ligne absolument 24/7, et ce n'est certainement pas le cas de tout le monde.
Hum, voyons un peu... sujet d'exercice : citer les noms des entreprises, grandes ou petites, éventuellement cotées en bourse, qui ne font pas tout ce qu'elles peuvent pour, je cite, "soutirer un max de fric" à leurs clients ? (Il y a 20 ans qu'il n'y a plus d'usagers dans les télécoms). Quant au législateur, qui a volontairement bridé la concurrence pendant des années en empêchant "le gros" fournisseur de baisser ses tarifs sous prétexte qu'il n'y avait pas assez de fournisseurs présents et que le laisser faire aurait immanquablement coulé les "petits", n'a-t-il pas de fait permis aux petits de survivre ou d'apparaitre et de permettre, à terme, de baisser les prix ?
C'est tout un réseau complet à reconstruire, le même que celui dont je parlais au-dessus, qui a demandé à l'état une masse d'investissement pendant plus de 15 ans... Et l'état n'est plus là pour le faire ! Il y aura donc ce réseau fibre si, et seulement si, il y a beaucoup de clients pour le prendre. Et je parle de particuliers, pas d'entreprises pour lesquelles il existe déjà un tel réseau.
Les premières offres sont actuellement à un prix équivalent à celles des offres non fibres, mais il faut bien se dire que ça ne durera sans doute pas : non seulement les services fournis seront énormes, mais aussi un investissement de cette taille est à retour très (très) lent, et quelles sont les entreprises d'aujourd'hui qui investissent dans des produits à retour sur investissement lent, alors que les actionnaires demandent des résultats "cette année" ?
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