Discussion :
Les États-Unis pourraient acquérir une participation dans Intel après les attaques de Trump contre son PDG
Intel traverse une crise financière depuis quelques années et a perdu 60 % de sa valeur en 2024
Le gouvernement américain serait en pourparlers avec Intel en vue d'acquérir une participation dans l'entreprise en difficulté. Le président Donald Trump et le PDG d'Intel, Lip-Bu Tan, auraient examiné cette option lors d'une réunion récente à la Maison Blanche. Un accord permettrait à Intel de consolider son projet d'usine centrale dans l'Ohio. Intel avait promis de transformer ce site en la plus grande usine de fabrication de puces au monde, mais le projet a été reporté à plusieurs reprises. La société est en perte de vitesse et a reconnu avoir perdu la course aux puces d'IA. Intel a perdu 60 % de sa valeur en 2024, sa pire performance annuelle jamais enregistrée.
Intel est confronté à une crise financière et a été contraint de supprimer des milliers d'emplois au cours des douze derniers mois. En novembre 2024, le fabricant de puces a décidé de supprimer 15 000 emplois, soit environ 10 % de ses effectifs mondiaux. Les plans d'expansion d'Intel aux États-Unis ont pris du retard et l'entreprise se laisse distancer par ses rivaux. Ainsi, un apport de capitaux par le gouvernement américain pourrait accélérer les choses.
Selon des informations parues dans la presse américaine, Donald Trump et le PDG Lip-Bu Tan auraient récemment discuté de cette possibilité. Intel est la seule entreprise américaine capable de fabriquer les puces les plus rapides sur le territoire américain, bien que ses rivaux, dont TSMC et Samsung, possèdent également des usines aux États-Unis. Intel prévoit d'étendre ses capacités de production aux États-Unis grâce à sa nouvelle usine dans l'Ohio.
Donald Trump exige des fabricants américains de semiconducteurs qu'ils produisent davantage aux États-Unis afin de réduire la dépendance du pays à l'égard des importations taïwanaises. Un accord avec Intel permettrait au fabricant d'accélérer ses plans d'expansion et de répondre à la demande du président.
L'implication controversée de l'administration Trump dans le secteur clé des puces
Bien que les détails soient encore en train d'être réglés, l'idée est que le gouvernement américain paie pour acquérir une participation dans Intel. Selon une personne au fait des discussions, « les plans restent fluides et les pourparlers pourraient encore se terminer sans accord ». Les investisseurs ont réagi à la rumeur. Le 14 août, l'action a clôturé en hausse de 7,4 % à 23,86 dollars, ce qui donne à Intel une capitalisation d'environ 104,4 milliards de dollars.
Aucune des deux parties n'a commenté la rumeur. Un représentant a déclaré que l'entreprise est engagée à soutenir les efforts du président Donald Trump pour renforcer le leadership américain en matière de technologie et de fabrication. « Nous sommes impatients de poursuivre notre travail avec l'administration Trump pour faire avancer ces priorités communes, mais nous n'allons pas commenter les rumeurs ou les spéculations », a déclaré le porte-parole.
« Les discussions sur des accords hypothétiques doivent être considérées comme des spéculations à moins qu'elles ne soient officiellement annoncées par l'administration », a déclaré Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche, à Bloomberg. Tout accord renforcerait les finances d'Intel à un moment où le géant des semiconducteurs réduit ses dépenses et supprime des emplois. Cela suggère également que Lip-Bu Tan restera à la tête de l'entreprise.
Il s'agit de la dernière intervention directe de Donald Trump dans ce secteur clé. L'administration Trump a conclu un accord pour recevoir une commission de 15 % sur certaines ventes de puces à la Chine et a pris une participation dite « golden share » dans United States Steel Corp. dans le cadre d'un accord visant à autoriser sa vente à un concurrent japonais. Cependant, ces accords suscitent de nombreuses inquiétudes en Chine et dans les autres pays.
L'idée d'Intel fait également écho à l'annonce sans précédent faite le mois dernier par le ministère de la Défense, qui a déclaré qu'il allait prendre une participation privilégiée de 400 millions de dollars dans MP Materials, un producteur américain peu connu de terres rares, une transaction qui ferait du Pentagone le principal actionnaire de la société. Cela bouleverse les idées reçues en ce qui concerne les relations entre le secteur privé et le gouvernement.
Selon les rapports, les investissements spectaculaires du gouvernement fédéral américain ne devraient pas être des opérations ponctuelles, Donald Trump et son administration étant déterminés à soutenir les champions nationaux dans les secteurs qu'ils jugent essentiels pour lutter contre la Chine. La rumeur sur les discussions avec Intel intervient peu après que Donald Trump a exigé l'éviction du PDG en raison de ses liens avec des entreprises chinoises.
Intel perd sa place de leader de l'industrie des puces et est absent de la course à l'IA
Intel a régné sur la technologie pendant des décennies. Aujourd'hui, le géant des semiconducteurs est en grande difficulté. Intel a su prédire l'évolution des PC, mais l'entreprise a raté le coche de l'informatique mobile et du boom de l'IA, les deux grandes vagues technologiques qui ont marqué les quinze dernières années. De plus en plus d'entreprises investissent dans les processeurs personnalisés et Nvidia domine largement le marché des puces d'IA.
Début 2025, Intel a nommé Lip-Bu Tan en tant que nouveau PDG, après les échecs de l'ancien PDG Pat Gelsinger pour restaurer la suprématie de la société sur le marché mondial des puces. La société mise sur l'expertise et les relations de Lip-Bu Tan dans le secteur pour renouer avec la croissance et la compétitivité.
Toutefois, le président américain Donald Trump ne semble pas partager le même enthousiasme qu'Intel au sujet de Lip-Bu Tan. Au début du mois, Donald Trump a exigé la démission immédiate de Lip-Bu Tan, l'accusant d'être en conflit d'intérêts avec la Chine. Donald Trump a déclaré que « Lip-Bu Tan est très conflictuel » en raison de ses liens avec des entreprises chinoises et a émis des doutes quant à ses projets de redressement du géant des puces.
Les commentaires de Donald Trump ont été formulés au lendemain de la publication d'une information selon laquelle le sénateur républicain Tom Cotton avait adressé une lettre au président du conseil d'administration d'Intel pour lui poser des questions sur les liens de Lip-Bu Tan avec des entreprises chinoises et sur une affaire pénale récente impliquant son ancienne société, Cadence Design. Les allégations avaient provoqué la chute de l'action Intel.
En effet, Lip-Bu Tan a énormément investi dans des entreprises technologiques chinoises, par l'intermédiaire de sa société de capital-risque basée à San Francisco ainsi que d'entreprises basées à Hong Kong. Parmi ses investissements passés figure Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), le plus grand fabricant de puces électroniques de Chine. SMIC figure sur la liste des sanctions américaines et est soumis à de nombreuses restrictions.
Mais Lip-Bu Tan a déclaré au South China Morning Post qu'il y a beaucoup de désinformation sur sa carrière et son portefeuille. Né en Malaisie, Lip-Bu Tan est citoyen américain depuis 40 ans, après avoir terminé des études supérieures en génie nucléaire au Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Donald Trump a apparemment été impressionné par Lip-Bu Tan après leur rencontre. Il est sorti de leur réunion en déclarant que « Lip-Bu Tan Tan avait une histoire incroyable ». Pourtant, le 7 août, il déclarait que la démission de Lip-Bu Tan était la seule solution pour garantir la confiance du marché dans les produits d'Intel. Précédemment, il avait menacé de démanteler Nvidia, sans vraiment savoir ce que c'était avant de rencontrer le PDG Jensen Huang.
Conclusion
À une certaine époque, Intel était le leader incontesté de la fabrication de puces, mais sa valeur a chuté de 288 milliards de dollars en 2020 à 104 milliards de dollars aujourd'hui. Le fabricant de puces est en difficulté depuis un certain temps, pris de court par Nvidia qui a pris le contrôle du secteur des puces d'IA. Selon Reuters, 2024 a été la « première année déficitaire d'Intel depuis 1986 ». À la fin de cette année morose, Pat Gelsinger a pris sa retraite.
L'implication de l'administration Trump dans le secteur des semiconducteurs est inhabituelle. Certains experts craignent des répercussions. Auparavant, Donald Trump avait surpris l'industrie en menaçant d'imposer des droits de douane sans précédent à Apple et, plus récemment, il a conclu un accord inhabituel avec Nvidia et AMD qui accorde aux États-Unis une commission de 15 % sur les revenus des entreprises provenant des ventes de puces en Chine.
L'accord conclu par Donald Trump avec Nvidia et AMD sur les exportations de puces d'IA vers est considérée par plusieurs critiques comme une taxe déguisée sur les exportations. Selon les experts, cet accord viole la Constitution américaine. La Maison Blanche défend toutefois cette taxe.
Tout accord avec Intel renforcerait l'implication du gouvernement fédéral dans l'industrie américaine des puces électroniques, largement considérée comme essentielle à la sécurité nationale des États-Unis. Bien qu'inhabituelle, cette proposition rappelle l'offre de rachat de l'administration Trump pour TikTok.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Les États-Unis seraient en pourparlers pour prendre une participation dans Intel. Qu'en pensez-vous ?
Que pensez-vous de l'implication de l'administration Trump dans le secteur américain des puces ? Quels en seraient les impacts ?
Que pensez-vous des accords conclus par l'administration Trump avec AMD et Nvidia en ce qui concerne les ventes de puces d'IA à la Chine ?
Voir aussi
Donald Trump exige la démission immédiate du PDG d'Intel Lip-Bu Tan qu'il accuse d'être en « conflit d'intérêts » avec la Chine, provoquant la chute des actions d'Intel
Le PDG d'Intel réagit après que Donald Trump a demandé sa démission : Lip-Bu Tan affirme qu'il a « toujours agi dans le respect des normes juridiques et éthiques les plus strictes »
Crise financière chez Intel : 15 000 employés en moins, mais que tout le monde se rassure... le café reste gratuit. L'entreprise a annoncé le retour du café gratuit pour ses employés restants
L'administration Trump est en pourparlers pour acquérir une participation de 10 % dans Intel en convertissant tout ou une partie des subventions accordées à l'entreprise en difficulté au titre du Chips Act.
L'administration Trump serait en pourparlers pour prendre une participation de 10 % dans Intel en convertissant tout ou une partie des subventions accordées à l'entreprise en difficulté au titre du Chips Act en actions. Intel devrait ainsi recevoir un total de 10,9 milliards de dollars de subventions au titre du Chips Act pour la production commerciale et militaire, un montant qui suffirait à peu près à financer la participation du gouvernement. Du point de vue du libre marché, cela est préoccupant, selon un analyste.
Intel est une multinationale américaine et une entreprise technologique qui conçoit, fabrique et commercialise des composants informatiques tels que des unités centrales de traitement (CPU) et des produits connexes destinés aux marchés professionnels et grand public. Elle était le troisième fabricant mondial de puces semi-conductrices en termes de chiffre d'affaires en 2024 et figure depuis 2007 dans la liste Fortune 500 des plus grandes entreprises américaines en termes de chiffre d'affaires.
Mais la société est confronté à une crise financière et a été contraint de supprimer des milliers d'emplois au cours des douze derniers mois. En novembre 2024, le fabricant de puces a décidé de supprimer 15 000 emplois, soit environ 10 % de ses effectifs mondiaux. Les plans d'expansion d'Intel aux États-Unis ont pris du retard et l'entreprise se laisse distancer par ses rivaux. Un récent rapport avait révélé que le gouvernement américain serait en pourparlers avec Intel en vue d'acquérir une participation dans l'entreprise en difficulté.
Le président Donald Trump et le PDG d'Intel, Lip-Bu Tan, auraient examiné cette option lors d'une réunion à la Maison Blanche. Un accord permettrait à Intel de consolider son projet d'usine centrale dans l'Ohio. Intel avait promis de transformer ce site en la plus grande usine de fabrication de puces au monde, mais le projet a été reporté à plusieurs reprises. La société est en perte de vitesse et a reconnu avoir perdu la course aux puces d'IA. Intel a perdu 60 % de sa valeur en 2024, sa pire performance annuelle jamais enregistrée.
Un rapport de Bloomberg a révélé de nouvelle information concernant la situation. Ainsi, l'administration Trump serait en pourparlers pour prendre une participation de 10 % dans Intel en convertissant tout ou une partie des subventions accordées à l'entreprise en difficulté au titre du Chips Act en actions. Le rapport de Bloomberg cite un responsable de la Maison Blanche et d'autres personnes proches du dossier.
Une participation de 10 % dans le fabricant américain de puces représenterait environ 10 milliards de dollars. Intel devrait ainsi recevoir un total de 10,9 milliards de dollars de subventions au titre du Chips Act pour la production commerciale et militaire, un montant qui suffirait à peu près à financer la participation du gouvernement. Selon les analystes, le soutien fédéral pourrait donner à Intel plus de marge de manœuvre pour relancer son activité de fonderie déficitaire, mais l'entreprise souffre toujours d'une feuille de route produit faible et de difficultés à attirer des clients dans ses nouvelles usines.
« Le fait que le gouvernement américain intervienne pour sauver une entreprise américaine de premier ordre signifie probablement que la position concurrentielle d'Intel était bien pire que ce que tout le monde craignait », a déclaré David Wagner, responsable des actions et gestionnaire de portefeuille chez Aptus Capital Advisors, actionnaire d'Intel. Aptus Capital Advisors détient 80 581 actions Intel. Wagner a ajouté que, bien qu'il soit sceptique quant à l'investissement de l'argent des contribuables américains dans des entreprises américaines par le gouvernement américain, cela valait mieux que de voir Intel devenir une entité publique.
Trump, qui a qualifié la réunion avec Tan de « très intéressante », a adopté une approche sans précédent en matière d'interventions dans les entreprises. Il a poussé à la conclusion d'accords gouvernementaux de plusieurs milliards de dollars dans le domaine des semi-conducteurs et des terres rares, tels qu'un accord de paiement à la performance avec Nvidia et un accord avec le producteur de terres rares MP Materials afin de garantir l'approvisionnement en minéraux essentiels.
« Le gouvernement américain joue ici la carte chinoise et tente d'exercer un peu plus de contrôle sur une partie de la production de ces entreprises », a déclaré Clark Geranen, stratège en chef des marchés chez CalBay Investments. Geranen a ajouté que, du point de vue du libre marché, cela était préoccupant, mais que les entreprises coopéraient de manière pragmatique avec la nouvelle administration, s'attendant à ce que cette situation soit de courte durée.
Le gouvernement américain a déjà pris des participations dans des entreprises en difficulté. Pendant la crise financière de 2007-2009, il a pris une participation dans General Motors, qu'il a ensuite cédée en 2013.
L'année dernière, Intel a obtenu près de 8 milliards de dollars de subventions, la plus importante dépense au titre de cette loi, pour construire de nouvelles usines dans l'Ohio et d'autres États, l'ancien PDG Pat Gelsinger ayant misé sur celles-ci pour restaurer l'avantage concurrentiel de l'entreprise en matière de fabrication. Tan a toutefois revu ses ambitions à la baisse, ralentissant la construction dans l'Ohio. Il prévoit de construire des usines en fonction de la demande de services, ce qui, selon les analystes, pourrait le mettre en porte-à-faux avec la volonté de Trump de soutenir l'industrie manufacturière américaine.
En effet, le nouveau PDG d'Intel, Lip-Bu Tan, avait déclaré que l'entreprise accuse un retard considérable dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) et a chuté de manière significative dans le classement des entreprises de semi-conducteurs. Intel, longtemps considéré comme un pilier incontournable du hardware, reconnaît ainsi avoir raté le virage le plus décisif de la décennie.
Le PDG aurait également déclaré qu'Intel n'était plus un leader dans la fabrication de puces, une position qu'elle détenait il y a 20 à 30 ans. Pire encore, il aurait affirmé que l'entreprise est sortie du « top 10 des entreprises de semi-conducteurs » : « Il y a 20 ou 30 ans, nous étions vraiment le leader. Aujourd'hui, je pense que le monde a changé. Nous ne faisons pas partie des 10 premières entreprises de semi-conducteurs ».
Source : Bloomberg
Et vous ?
Pensez-vous que ce rapport est crédible ou pertinent ?
Quel est votre avis sur la situation d'Intel ?
Voir aussi :
Donald Trump fait volte-face concernant le PDG d'Intel, parlant désormais d'une « success story incroyable » quelques jours après avoir exigé sa démission. L'action d'Intel grimpe
L'ancien PDG d'Intel, Craig Barrett, présente un plan de sauvetage visant à sauver Intel ainsi que l'industrie américaine de fabrication de puces électroniques de pointe
L'ultimatum de Trump à Taïwan : les droits de douane seront réduits à 15 % uniquement si TSMC achète 49 % des parts d'Intel et investit 400 milliards de dollars aux États-Unis, une mesure pour sauver Intel
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Trump n'est il pas pour que l'état s'immisce le moins possible dans les entreprises?
Est-ce qu'il appellerait pas ça le communisme d'habitude?
Bonjour
Au pays du libre échange, là où l'argent est roi et l'individualisme assumé et revendiqué, cette histoire pour moi pourrait se résumer en un mot: nationalisation.
Qui aurait cru que Trump était en fait communiste
Peut être qu'à force de cotoyer Putin ou le dirigeant nord-coréen, il a eu une révélation marxiste.
@++
EDIT: argh! Devancé par Totozor
GLDavid
Consultez la FAQ Perl ainsi que mes cours de Perl.
N'oubliez pas les balises code :tagcode: ni le tag :resolu:
Je ne répond à aucune question technique par MP.
C'est un bel exemple de la différence entre le libéralisme classique et le néo-libéralisme version école de Chicago.
Dans le libéralisme classique, on laisse le marché se débrouiller. C'était la vision des premiers libéraux (Adam Smith, Benjamin Constant, ...).
Les néo-libéraux ont trouvé ça trop dangereux et ont accepté que l'état puisse intervenir (on voit ça dès Von Mises). Le rôle de l'état étant, pour ces gens, de faire en sorte que le marché puisse être débridé. Par exemple en faisant appliquer des lois qui empêcheraient des formes de concurrences déloyales.
En fait, on pourrait considérer comme un paradoxe le fait que les Chicago Boys ont travaillé très tôt avec des régimes autoritaires, mais lorsqu'on prend du recul on se rend compte que ce n'en est pas un. L'exemple le plus connu et le plus éclairant étant évidemment le régime chilien de Pinochet.
Tout ceci est la théorie, mais en réalité la droite étasunienne n'a jamais été très libérale de toutes façons. Les USA ont imposé une forme de libéralisme au reste du monde via des institutions telles que le FMI, l'OCDE, etc. Mais eux-même ont toujours été très protectionnistes et interventionnistes. Par exemple, les GAFAMs sont tous des constructions de l'état américain.
Donc oui, à l'Ouest rien de nouveau.
GLDavid
Consultez la FAQ Perl ainsi que mes cours de Perl.
N'oubliez pas les balises code :tagcode: ni le tag :resolu:
Je ne répond à aucune question technique par MP.
Des arguments ou des sources pour étayer un tel propos ?[Par exemple, les GAFAMs sont tous des constructions de l'état américain.
Oui tu as mal compris. Ou ma phrase n'était pas claire.
Ce que je disais, c'est que lorsque Pinochet a pris le pouvoir au Chili et a mis en place une dictature militaire, il aurait pu apparaître comme un paradoxe le fait que les architectes du néo-libéralisme viennent travailler avec lui. Mais qu'en fait, lorsqu'on regarde d'un peu plus près ce qu'est réellement le néo-libéralisme, alors on voit que ce n'est pas un paradoxe. Et on voit d'ailleurs que son évolution actuelle, le libéralisme autoritaire, est également dans ses gènes.
Oui effectivement cette assertion (les GAFAMs sont tous des constructions de l'état américain) mériterait un développement. Je n'en ai malheureusement pas le temps.
Mais Ok, quelques mots tout de même.
Déjà l'assertion en elle-même est un peu abusive. Je reformulerais plutôt ainsi : les GAFAMs ne seraient pas ce qu'ils sont sans des interventions actives de l'état américain.
Ensuite quelques arguments rapides :
- les GAFAMs ont été largement aidés financièrement par l'état américain, via des agences fédérales, en particulier DARPA, la NSF et la NSA mais pas uniquement. vous trouverez des sources sur google assez facilement.
- l'état américain n'a jamais appliqué les lois anti-trust (nationales et internationales) aux GAFAMs. Cela semble un détail, mais sans cette forme de fraude, les GAFAMs ne seraient pas ce qu'ils sont.
- l'état américain a été très laxiste quant à la gestion des brevets de ces entreprises. C'est notamment intéressant pour le cas de page rank, qui a été quasiment volé à l'université de Stanford.
« Vive le président du conseil Trump ! La république socialiste d'Amérique entre dans une nouvelle ère » :
l'acquisition de 10 % d'Intel par l'administration Trump via le CHIPS Act se transforme en bataille entre la Maison-Blanche et la Californie
Le 22 août 2025, quelques jours après l'annonce d'une négociation pour l'acquisition de 10 % d'Intel par l'administration Trump, l'entreprise a confirmé un accord retentissant : le gouvernement fédéral américain, via l’administration Trump, a acquis 9,9 % du capital de l’entreprise, soit un investissement de 8,9 milliards de dollars. Cet achat, s’ajoutant à plus de 11 milliards de subventions et prêts issus du CHIPS Act et du programme Secure Enclave, propulse l’État dans une position d’actionnaire de référence, même si sa participation reste officiellement passive.
Il ne s’agit pas d’un simple soutien ponctuel : c’est une entrée directe de l’État fédéral dans le capital d’un géant du semi-conducteur, symbole de la puissance technologique américaine et acteur stratégique au cœur des tensions géopolitiques mondiales.
Intel a accepté de vendre aux États-Unis une participation de 10 % dans la société, a annoncé Donald Trump lors d'une conférence de presse vendredi. La participation américaine vaut 10 milliards de dollars, a déclaré Trump, confirmant que l'accord avait été conclu à la suite de ses discussions avec le PDG d'Intel, Lip-Bu Tan.
Si l’opération a une telle portée, c’est parce qu’Intel ne se limite pas à être un fabricant de processeurs :Envoyé par Intel
- L'entreprise conçoit et produit des semi-conducteurs avancés sur le sol américain.
- Ses activités de fonderie (Intel Foundry) sont perçues comme l’alternative nationale aux géants asiatiques comme TSMC (Taïwan) et Samsung (Corée du Sud).
- Ses recherches sur le calcul haute performance, l’IA, la sécurité des architectures et les puces quantiques sont considérées comme stratégiques pour la défense et la compétitivité économique.
Dans ce contexte, l’entrée de l’État au capital peut être vue comme un acte de protection nationale, visant à garantir que le savoir-faire critique reste sous influence américaine.
Envoyé par Donald Trump
Trump prévoit de contacter les entreprises ayant bénéficier du CHIPS Act qui n'ont pas augmenté leurs investissements aux États-Unis
Trump avait précédemment appelé Tan à démissionner, accusant le PDG d'avoir des liens « préoccupants » avec le Parti communiste chinois. Au cours de leur rencontre, le président a déclaré que Tan « était venu dans l'intention de conserver son poste et qu'il avait fini par nous donner 10 milliards de dollars pour les États-Unis ».
« Je lui ai dit : "Je pense que ce serait une bonne chose d'avoir les États-Unis comme partenaire". Il a accepté, et ils ont accepté de le faire », a déclaré Trump. « Et je pense que c'est une excellente affaire pour eux. »
Selon certaines sources, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick aurait insisté pour que les États-Unis acquièrent des participations importantes dans divers fabricants de puces électroniques tels qu'Intel en échange d'un accès au financement déjà approuvé dans le cadre du CHIPS Act. En début de semaine, le sénateur Bernie Sanders (I-Vt.) a apporté son soutien à ce projet, soulignant que « si les fabricants de micropuces réalisent des bénéfices grâce aux généreuses subventions qu'ils reçoivent du gouvernement fédéral, les contribuables américains ont droit à un retour sur investissement raisonnable ».
Cependant, Trump ne semble pas avoir l'intention de chercher à acquérir des parts dans toutes les entreprises auxquelles les États-Unis ont accordé un financement CHIPS. Il prévoit plutôt de ne contacter que les fabricants de puces qui ne s'engagent pas à augmenter leurs investissements aux États-Unis. Par exemple, un responsable gouvernemental, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré vendredi au Wall Street Journal que « l'administration ne cherche pas à acquérir des parts dans des entreprises comme TSMC qui augmentent leurs investissements » aux États-Unis.
Ce plan à deux volets, qui pourrait mettre fin à la tentative de Trump de faire échouer le CHIPS Act, pourrait avoir été élaboré après que Trump ait commencé à s'attendre à une certaine opposition à l'accord avec Intel. Il semble que TSMC n'ait pas été très réceptive à l'idée de vendre aux États-Unis une participation dans son activité de fabrication de puces uniquement pour conserver le financement du CHIPS Act, selon le WSJ.
Un paradoxe politique : capitalisme d’État à l’américaine ?
Officiellement, l’administration Trump se défend de vouloir intervenir dans la gouvernance d’Intel. Le gouvernement ne dispose pas de siège au conseil d’administration et s’est engagé à voter comme la direction d’Intel sur la plupart des décisions. Pourtant, l’accord prévoit aussi un warrant de cinq ans permettant d’acheter 5 % supplémentaires si Intel venait à céder sa branche fonderie.
Cette subtilité introduit une ambiguïté : même sans contrôle direct, Washington se réserve la possibilité d’influer sur l’avenir stratégique de l’entreprise.
Ironie de l’histoire : alors que les républicains fustigent souvent l’« interventionnisme étatique », l’administration Trump engage ici une politique proche du capitalisme d’État, une démarche que l’on associe plus volontiers à la Chine ou à certains pays européens.
Gavin Newsom, le gouverneur de la Californie, s'érige en « meme-lord »
L’accord aurait pu rester cantonné au domaine économique et industriel, mais le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a décidé de transformer l’événement en bataille symbolique et culturelle. Selon Barron’s, il s’est mué en « meme-lord », inondant les réseaux sociaux de messages sarcastiques visant Trump et ses partisans.
Avec des slogans détournés comme « All Hail Chairman Trump ! » ou encore des montages comparant l’administration à une république socialiste, Newsom joue sur la corde de l’ironie : il présente l’opération Intel comme une nationalisation déguisée, en totale contradiction avec l’orthodoxie conservatrice.
Ce trolling a provoqué l’ire des républicains, qui dénoncent une moquerie déplacée et une tentative de détourner le débat économique vers un terrain idéologique. Mais il a aussi rencontré un large écho auprès d’une partie de l’opinion, rappelant que la tech, bien plus qu’un secteur économique, est devenue un terrain de confrontation politique et culturelle.
Hyperboles en majuscules, accusations extravagantes et orthographe singulière : ce n'est pas seulement un mercredi comme les autres sur le fil d'actualité Truth Social de Donald Trump, mais une nouvelle stratégie médiatique numérique du gouverneur de Californie Gavin Newsom qui ravit les démocrates et irrite les républicains. Newsom, pressenti pour l'investiture démocrate à la présidentielle de 2028, parodie Trump avec une série de messages rédigés dans le style caractéristique du leader républicain, dans l'espoir de montrer à son parti comment battre le maître des réseaux sociaux à son propre jeu.
Ces dernières semaines, le gouverneur a publié toutes sortes d'images manipulées le représentant dans le genre de vignettes exagérées populaires parmi le mouvement « MAGA » de Trump, superposant son visage sur le mont Rushmore et apparaissant en train de prier avec les favoris du MAGA Tucker Carlson, Kid Rock et Hulk Hogan.
Lorsque le message d'un seul mot publié par Trump pendant le week-end, disant simplement « Bela », a laissé les partisans du président perplexes, Newsom a publié une capture d'écran accompagnée de sa propre légende : « DONALD (PETITES MAINS) A ÉCRIT SON AUTOBIOGRAPHIE CE MATIN — MALHEUREUSEMENT (FAIBLE QI), IL L'A MAL ÉCRITE — « BETA ». »
Le démocrate de 57 ans s'est moqué du style rhétorique de vendeur de Trump dans un message sur les plans de redécoupage électoral qui, selon lui, ont conduit « BEAUCOUP » de gens à l'appeler « GAVIN CHRISTOPHER "COLUMBUS" NEWSOM (À CAUSE DES CARTES !) ».
Il a également pris l'habitude de terminer ses messages par la formule très moquée que Trump, 79 ans, a rendue célèbre : « MERCI DE VOTRE ATTENTION SUR CETTE QUESTION ! ».
Ces tweets ont rapidement gagné en popularité parmi les partisans de Newsom, qui ont partagé leurs propres mèmes « trumpiens » représentant Newsom torse nu, les muscles saillants, brandissant des pistolets ou partant au combat sur un vélociraptor.
Le gouverneur a qualifié les diatribes nocturnes de Trump sur les réseaux sociaux de « pathétiques », déclarant à l'historienne et animatrice de podcast Heather Cox Richardson que des personnes qui « ne supportent pas » habituellement les politiciens l'avaient contacté pour le féliciter de sa nouvelle approche.
« Et ils prêtent peut-être attention à l'immaturité de Donald Trump, que nous avons laissé normaliser : sa façon de communiquer, de nous parler avec condescendance, de nous ignorer », a déclaré Newsom.
« J'ai des enfants, et j'ai toute une génération de personnes qui pensent que c'est normal. Ce n'est pas le cas, et cela ne peut pas être normalisé, et c'est en grande partie ce contre quoi nous nous battons également. »
Ces publications attirent l'attention de l'algorithme de X tout en suscitant la colère des républicains, des commentateurs politiques conservateurs et des médias de droite.
Impact pour l’industrie IT et les professionnels
Pour les spécialistes de l’informatique et du numérique, cette prise de participation soulève plusieurs enjeux majeurs :
- Stabilité et financement : grâce à cet apport, Intel dispose de liquidités renforcées pour accélérer sa modernisation, notamment dans la construction de méga-fabs aux États-Unis.
- Concurrence mondiale : l’accord pourrait relancer la rivalité avec TSMC et Samsung, tout en envoyant un signal clair à l’Europe et au Japon qui tentent aussi de sécuriser leurs chaînes de production.
- Innovation stratégique : la coopération État-Intel pourrait orienter les investissements vers des domaines cruciaux : IA embarquée, cybersécurité matérielle, électronique pour la défense.
- Précédent dangereux ? : si d’autres entreprises stratégiques sollicitent une entrée de l’État à leur capital, on pourrait assister à une vague de « nationalisations partielles », brouillant les repères traditionnels du marché libre.
L’emballement autour du slogan « Chairman Trump » illustre bien la fracture entre la perception et la réalité.
- La perception : pour ses opposants, il s’agit d’un pas vers une économie dirigée, un paradoxe liberticide.
- La réalité : dans les faits, Intel reste une entreprise privée indépendante, et l’État agit surtout comme investisseur-garant.
Mais l’histoire montre que les symboles comptent autant que les faits : voir Washington devenir actionnaire d’Intel constitue déjà un précédent qui rebat les cartes du rapport entre l’État et la Silicon Valley.
Conclusion
La prise de participation de l’administration Trump dans Intel est bien plus qu’un simple investissement financier. C’est un signal stratégique envoyé au monde : les États-Unis sont prêts à franchir les limites du dogme libéral pour préserver leur leadership technologique.
Entre souveraineté industrielle, polémique politique et sarcasmes médiatiques, l’événement révèle une vérité profonde : l’avenir des semi-conducteurs, et donc de l’informatique mondiale, ne se jouera pas seulement dans les laboratoires de R&D, mais aussi dans les arènes politiques et culturelles.
« Chairman Trump », moqué par Newsom, pourrait bien rester comme le symbole d’une ère où le politique a repris la main sur la technologie.
Sources : Intel, Donald Trump, Gavin Newsom
Et vous ?
L’État américain qui devient actionnaire d’Intel : est-ce une mesure de protection nécessaire face à la dépendance à l’Asie, ou une dérive vers un modèle de capitalisme d’État ?
Peut-on encore parler de « marché libre » quand l’État devient un investisseur direct dans une entreprise privée stratégique ?
Cet investissement américain dans Intel pourrait-il inciter la Chine à renforcer son soutien direct à ses propres champions technologiques (à l'instar d'Huawei) ?
Les « mèmes » et le trolling de Gavin Newsom : simple provocation humoristique, ou véritable stratégie politique pour influencer le débat public ?
L’Europe, qui tente déjà de relancer sa filière des semi-conducteurs avec le European Chips Act, doit-elle imiter les États-Unis et prendre des participations directes dans des entreprises stratégiques ?
Cette intervention ouvre-t-elle la porte à une nouvelle forme de « guerre froide technologique », où chaque État se dote de champions semi-publics pour sécuriser sa souveraineté numérique ?
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En même temps il n'y a pas d'autres solution, intel ne doit pas couler.
Et la revente à d'autres acteurs américain (nvidia, ms, apple...) ne ferait que les faire grossir encore plus et mettrait en danger la concurrence.
le x86 est nécessaire, c'est l'architecture cpu la plus performante au monde et bénéficiant au moins de 40ans de compatibilité informatique, laisser amd seul serait une catastrophe.
la majorité des entreprises aux usa et dans le monde y dépendent.
la partie fonderie est nécessaire pour assurer l'avenir du peuple américain, si taiwan se fait envahir il serait encore plus fou pour les américain d'y envoyer des troupes. Mieux faut exploser l'ile et laisser les chinois mourir par millions et y dépenser des milliards pour récupérer un tas de caillou stérile.
Samsung foundry à la même problématique, aucun clients (enfin trop peu) pour être rentable, à mesure que la finesse se réduit, es couts deviennent exponentiel, samsung bénéfice depuis toujours du soutient du gouvernement de la corée du sud.
Le japon même chose avec le projet Rapidus et des milliards d'argent publique.
L'union européenne, comme toujours avec les projets stratégique rien, enfin si y'a eu une belle com apres covid, des milliards ont été distribué a quelques privilégié corrompue et le plan a fait plouf. Merci, a plus tard pour le prochain grand plan de pillage de vos impots.
ST Micro a d'ailleurs du licencié récemment tellement les entreprises européenne préfère consommer du chinois/taiwainais/américain.
Comme dit la devise française: Je ne dirais pas que c'est un échec : ça n'a pas marché
Finalement, en comparaison du désastre Chips Act européen, des investissements publiques massifs de la chine, Corée du sud, et japon, Trump en ne mettant que 10 milliards est la grande puissance mondial qui va dépenser le moins et obtiendra un très bon ROI.
Intel qui pour rappelle et au même niveau que TSMC sur le plan technologique, on parle que de 1ans max de retard niveau finesse.
Les lunar Lake sont plus performant et consomme moins que le meilleurs snapdragon desktop de qualcomm, et sont du même niveau que les apple M3 et soc pour ultra portable d'amd pour le ratio perf/conso.
Quelques commande publique de l'armée auprès d'intel, quelques pressions téléphonique a Tim cook et Jensen Huang pour produire une partie chez intel, ça donnera comme Spacex, une entreprise d’excellence et "rentable" via l'argent publique et le marché intérieur usa.
pas vraiment non, lunar lake est similaire à Apple Silicon pour le ratio conso/perf.
Apple silicon on l'attends sur la performance. Tous les pc/pc portable qui demande plus de perf, workstation d'entreprise, pc gaming, serveur, hpc tourne sur du x86, (arm est anecdotique). Apple avec ces puces c'est un marché de niche.
Enfin apple c'est un environnement très fermé qui devient tres tres vite limitant, tant le hardware que l'os mac os.
L’avenir nous le dira, mais l’architecture ARM a vraiment de bons atouts… et côté serveurs, Debian, Ubuntu et RedHat supportent cette architecture (avec des charges PHP, Java…) donc le coté software legacy aura moins de poids. Wait&see, mais Intel risque d’avoir du mal à concurrencer très longtemps.
Le gros investissement de l'administration Trump dans Intel provient de subventions déjà accordées mais pas encore versées :
« Les États-Unis n'ont rien payé pour ces actions », se félicite Trump
L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre : l’administration américaine vient d’obtenir près de 10 % du capital d’Intel, l’un des fleurons de la micro-électronique mondiale. Derrière ce chiffre impressionnant, un détail change la perspective : ces fonds ne proviennent pas d’un nouveau plan d’investissement, mais de la conversion en actions de subventions déjà allouées dans le cadre de la loi CHIPS et du programme Secure Enclave. En pratique, Washington transforme donc en participation financière des aides qui avaient été promises à Intel la présidence précédente, mais pas encore versées. La manœuvre permet de limiter la dépense budgétaire immédiate tout en affichant un soutien massif à la souveraineté technologique américaine.
Intel a officiellement annoncé vendredi avoir conclu un accord avec l'administration du président Donald Trump, après que ce dernier ait déclaré que le gouvernement allait prendre une participation de 10 % dans le fabricant de puces en difficulté.
Alors qu'Intel affirme que le gouvernement réalise un « investissement de 8,9 milliards de dollars dans des actions ordinaires Intel », l'administration ne semble pas engager de nouveaux fonds. Il s'agit plutôt de honorer ce qu'Intel a décrit comme « des subventions précédemment accordées, mais non encore versées, à Intel ». Plus précisément, les 8,9 milliards de dollars proviendraient de 5,7 milliards de dollars accordés mais non versés à Intel dans le cadre du CHIPS Act de l'administration Biden, ainsi que de 3,2 milliards de dollars également accordés par l'administration Biden dans le cadre du programme Secure Enclave.
La participation du gouvernement reste passive : pas de droits de vote, pas de siège au conseil d’administration. L’État n’a donc pas la main sur les choix stratégiques de l’entreprise, mais il devient un actionnaire de référence. À cela s’ajoute un mécanisme incitatif : un warrant valable cinq ans qui permettrait à l’État d’augmenter sa participation jusqu’à 5 % supplémentaires si Intel perdait le contrôle majoritaire de son activité de foundry. Une manière de garantir que l’entreprise reste un acteur américain central dans la production de puces stratégiques.
Pour Washington : un tournant politique assuméEnvoyé par Intel
Du côté de l’administration américaine, l’opération est présentée comme une « excellente affaire pour l’Amérique et pour Intel ». Dans un message publié sur son réseau social Truth Social, Trump a écrit : « Les États-Unis n'ont rien payé pour ces actions ».
Ce geste marque une rupture avec la tradition américaine du « laisser-faire » : en dehors des crises financières, les États-Unis évitent habituellement d’entrer au capital d’entreprises privées. Ici, le message est clair : les semi-conducteurs sont considérés comme un actif stratégique, au même titre que l’énergie ou la défense.
L’objectif est double :
- assurer la souveraineté industrielle, en garantissant que la production de puces critiques reste sur le sol américain ;
- envoyer un signal géopolitique fort, notamment vis-à-vis de la Chine, en montrant que Washington n’hésite pas à utiliser les outils de l’État pour défendre ses champions technologiques.
Trump a critiqué la loi CHIPS, la qualifiant « d'horrible, horrible chose » et appelant le président de la Chambre des représentants Mike Johnson à « s'en débarrasser ». Dans un document réglementaire déposé en juin, Intel a déclaré que, bien qu'elle ait déjà reçu 2,2 milliards de dollars au titre de la loi CHIPS, elle avait par la suite demandé un remboursement supplémentaire de 850 millions de dollars que le gouvernement n'avait pas encore versé.
Selon le New York Times, certains banquiers et avocats estiment que la loi CHIPS pourrait ne pas permettre au gouvernement de convertir ses subventions en capitaux propres, ce qui exposerait cet accord à d'éventuelles contestations judiciaires.
En plus de s'en prendre à la loi CHIPS, Trump a également accusé au début du mois le PDG d'Intel, Lip-Bu Tan, de conflits d'intérêts et a déclaré qu'il devrait « démissionner immédiatement ». Le président s'est montré plus positif à l'égard de Tan vendredi, déclarant sur Truth Social qu'il avait « négocié cet accord avec Lip-Bu Tan, le très respecté PDG de la société ».
Pour sa part, le PDG d'Intel a répondu : « En tant que seule entreprise de semi-conducteurs à mener des activités de recherche et développement et de fabrication de pointe dans le domaine de la logique aux États-Unis, Intel s'engage fermement à garantir que les technologies les plus avancées au monde soient fabriquées aux États-Unis ». Et de continuer en disant : « L'accent mis par le président Trump sur la fabrication de puces aux États-Unis stimule des investissements historiques dans un secteur vital qui fait partie intégrante de la sécurité économique et nationale du pays. Nous sommes reconnaissants de la confiance que le président et l'administration accordent à Intel, et nous sommes impatients de travailler à faire progresser le leadership technologique et industriel des États-Unis. »
Des perspectives encore incertaines
Reste à savoir si ce soutien suffira à redresser la trajectoire d’Intel. Plusieurs défis demeurent :
Tout d'abord, parlons de la fiabilité industrielle : les procédés de gravure avancés développés par Intel souffrent encore de problèmes de rendement. Sans amélioration rapide, l’entreprise aura du mal à attirer des clients externes sur son activité foundry. Évoquons également la pression commerciale : la Chine pourrait réagir en réorientant ses achats vers d’autres fournisseurs, fragilisant encore davantage les parts de marché internationales d’Intel.
De plus, le maintien de la direction actuelle reste sous surveillance. Les tensions entre le président américain et le PDG d’Intel ont déjà alimenté les rumeurs de déstabilisation. La moindre crise interne pourrait prendre une ampleur politique inédite. Sans compter le fait que certains juristes estiment que la conversion de subventions en capital pourrait être contestée. Les termes de la loi CHIPS étaient stricts, et une requalification de cette opération n’est pas impossible.
Une question de modèle : capitalisme ou interventionnisme ?
Au-delà du cas Intel, c’est une véritable réflexion sur le modèle américain qui s’ouvre. Jusqu’où un État peut-il aller pour soutenir un secteur stratégique sans basculer dans une forme de nationalisation déguisée ?
D’un côté, les partisans de cette intervention rappellent que la Chine subventionne massivement ses entreprises technologiques et que les États-Unis doivent répliquer pour rester compétitifs. De l’autre, les critiques dénoncent un détournement de fonds publics au profit d’une multinationale qui reste déficitaire sur plusieurs segments et qui, en temps normal, aurait dû convaincre ses actionnaires privés de réinvestir.
Est-il besoin de rappeler que le PDG d'Intel lui-même a reconnu qu'Intel n'est plus un leader dans la fabrication de puces, une position qu'elle détenait il y a 20 à 30 ans. Pire encore, il a affirmé que l'entreprise est sortie du « top 10 des entreprises de semi-conducteurs » : « Il y a 20 ou 30 ans, nous étions vraiment le leader. Aujourd'hui, je pense que le monde a changé. Nous ne faisons pas partie des 10 premières entreprises de semi-conducteurs ».
Même si un porte-parole de l'entreprise a vite réagi en disant qu'il faisait référence à la capitalisation boursière de l'entreprise, plusieurs ont noté que le sujet de la capitalisation boursière n'avait été évoqué à aucun moment au cours de la conversation de 20 minutes avec le PDG.
Conclusion : un pari risqué mais structurant
Cette entrée de l’État américain au capital d’Intel illustre un changement d’ère. La frontière entre secteur privé et stratégie nationale s’estompe dans un domaine jugé vital pour la sécurité économique.
Pour les professionnels de l’informatique, ce dossier montre que la technologie n’est plus seulement une question de R&D et de compétitivité : elle devient un instrument de puissance géopolitique. Si Intel parvient à redresser sa production et à sécuriser des clients pour son activité de fonderie, cette opération sera vue comme un coup de maître. Mais si les problèmes techniques persistent et que les ventes à l’étranger s’effondrent, l’État américain pourrait bien se retrouver actionnaire d’un géant affaibli — et exposé aux critiques d’avoir utilisé l’argent public pour peu de résultats concrets.
Sources : Intel, Donald Trump
Et vous ?
L’État américain a-t-il eu raison de convertir des subventions déjà accordées en parts de capital, plutôt que de débloquer de nouveaux fonds ?
Faut-il voir dans cette opération une forme de nationalisation déguisée, ou une stratégie intelligente de souveraineté industrielle ?
Les investisseurs privés vont-ils rester motivés si l’État devient un actionnaire de référence dans une entreprise comme Intel ?
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c'est un peu ce qu'il y'a de plus rageant, il paye jamais rein et c'est les autres puissance qui paye.« Les États-Unis n'ont rien payé pour ces actions », se félicite Trump
L'ue vient de lui donner 600 milliards.
sans parler de tous les projets de relocalisations qui sont en cours et vont arriver dans le futur. Les usines fuit l’Allemagne pour partir aux usa.
Les droits de douane sont une cause, mais aussi et surtout un prix de l’énergie 4 fois moins cher, l'ue pendant ce temps achète a trump du gaz liquéfié hors de prix et Ursula lui fait une bonne pipe et un chèque de 600 milliards prélevé sur vos impôts.
et les 10 milliards d'investie dans intel, meme si ca venait du contribuable, le roi serait vite la, pour rapelle:
le japon avec rapidus ce sera 65 milliards USD de planifié jusqu'a 2030.
la corée du sud, j'arrive pas a trouver de chiffre globale, mais avec tous ce que je trouve j'arrive a au moins 30 milliards
la chine on est a plus de 100 milliards
10 milliards pour assurer l’indépendance en terme de semi conducteur avec une finesse déjà dans le top du top (intel est au coude a coude avec tsmc et samsung) c'est donnée.









Tout ce show a Neron va s'effondrer des qu'il sera hors circuit...
Le Trumpisme , comme d'autres mouvements populistes avant, disparaitra en meme temps que lui.
Les laquets changeront de cremerie aussi vite qu'ils ont baissés culotte devant le Clown... Le premier sera Zukerberg...
Pour l'instant ils jouent le jeu car ils n'ont pas le choix, les autres approches ne fonctionnent pas.
Et puis ce ne sont que des promesses...
Wait and see.
Intel est un intégrateur vertical. Or, pour être "fondeur", au plus on va dans la finesse de gravure, au plus il faudra fabriquer de chips pour rentabiliser la fonderie et des clients à qui vendre ces chips.
Voilà 20 ans qu'on sait que cette verticalité sera difficile à supporter à terme. Les leaders du marché travaillent en horizontal où des designers de chips partagent/utilisent les mêmes fonderies (TSMC,...) d'acteurs "neutres (" pour éviter que le voisin pille ses inventions). Cela permet de partager des fonderies high tech sur de plus grands volumes.
Si Intel est resté coincé, c'est la faute à la résistance aux changement et à la structure de ses revenus (difficile de tuer les poules aux œufs d'or pour opérer a des changements drastiques).
Et quelque part ce n'est pas qu'un problème de capitaux.
Concernant Trump, soutenir l'industrie nationale en finançant leur dette ou leurs investissements c'est d'abord du socialisme pour les riches (on donne l'argent des impôts payes par tous à la défense d'intérêts privés).
Reste qu'entrer au capital d'une société plutôt que financer sans contrepartie est bien plus judicieux. On peut espérer récupérer sa mise un jour, des sièges au conseil d'administration,...
- W
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