Salut à tous. J'aurai bien lancé ce débat dans la partie "Débats sur le développement" mais j'ai peur qu'il fasse trop philosophique et pas assez sérieux pour ce forum, alors je le met dans la taverne.
Je crois que c'est François Mitterand, à qui un journaliste demandait ce qui dirigeait le monde (l'argent, les femmes ?), qui a réponduEn y reflechissant bien, je me demande si l'orgueil n'est pas le pire ennemi de tous les projets, et bien évidemment du projet informatique.Non, c'est l'orgueil.
Développons un peu : je me suis posé la question suivante : comment et pourquoi si peu de projets informatiques terminent dans les temps, les coûts et les fonctionnalités vendus ? Comment est-ce possible alors que des dizaines de chefs de projets sont formés aux techniques les plus avancées de gestion de projet ?
Bien sûr, on rejette toujours la faute sur les autres :
- C'est les développeurs qui n'en font qu'à leur tête,
- C'est le chef de projet qui gère comme un pied,
- C'est l'estimation qui a été mal faite,
- C'est le niveau n-1 qui ne remonte pas les problèmes.
Si on occulte le facteur d'incompétence (oui, si on mène un projet avec des développeurs nuls, dirigés par un chef de projet jamais là et à partir d'une analyse incomplète, ça risque de poser des problèmes), je pense que la principale raison du plantage des projets informatiques nécessitant un minimum de gestion de projet est l'orgueil des chefs de projet.
Que le chef de projet (ou même le développeur tout seul) qui n'a pas eu la prétention "d'y arriver" et "dans les temps" lève la main. Combien de projets sont partis mal définis, mal dimensionnés mais dirigés par des gens pensants que, eux, ils arriveraient à faire mieux que les autres ?
Combien de problèmes n'ont pas été remontés en temps et en heure parce que le responsable pensait être capable "de s'en sortir" ?
Combien de bouts de codes ont été buggés parce que le développeur préférait passer son temps à "optimiser" plutôt qu'à tester, parce qu'il est sûr de son code et surtout parce que c'est plus valorisant de livrer un code qui tourne 3 fois plus vite que la version précédente ?
Combien de grands chefs ont eu la prétention d'organiser une migration "sans perte de service ni de fonctionnalité" et combien ont réussi ?
D'un certain point de vue, n'est-ce pas l'orgueil qui nous fait avancer, qui nous pousse à essayer de toujours faire mieux. L'orgueil n'est-il pas ce que nous appellons "la satisfaction personnelle" si présente dans tous les projets (personnels, en entreprise, open source, etc.) ? N'est-ce pas par orgueil que je vous fait part de mes reflexions, dans l'espoir que vous m'approuverez ?
Et enfin, l'orgueil étant principalement un défaut des hommes, les femmes ne sont-elles pas de bien meilleures chefs de projets ?
Sur ce, bon appétit
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