IBM supprime le programme de récompenses pour les inventions de son personnel ainsi que les points de vente
l'IA pourrait prendre en charge l'ensemble du processus d'innovation ?

IBM a suscité la colère parmi ses employés en annulant son programme de récompenses pour l'innovation, connu sous le nom de Invention Achievement Award Plan. Ce programme récompensait les inventeurs de l'entreprise pour le dépôt de brevets ou la publication d'articles liés à la défense contre des brevets concurrents. Les participants accumulaient des points, convertibles en récompenses en espèces, avec des plateaux d'invention spécifiques déclenchant des paiements de 1 200 dollars.

Le programme de récompenses était devenu un élément majeur des efforts déployés par IBM pour encourager la créativité de ses employés. D'autres entreprises peuvent hésiter à instituer un programme de récompenses, ou peuvent en instituer un mais le garder secret. Les programmes de récompenses d'IBM étaient conçus pour reconnaître les réalisations individuelles, qu'elles soient techniques ou non. Les plans d'attribution étaient indépendants du salaire et des autres rémunérations. Ils étaient destinés à répondre à des réalisations individuelles particulières, en dehors et au-delà des niveaux de performance attendus.

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Ils étaient attribués non seulement pour des travaux créatifs tels que des inventions et des innovations, mais aussi pour d'autres réalisations techniques importantes. Cependant, à la fin de 2023, IBM a annulé ce programme, éliminant ainsi les crédits accumulés et non remboursés des participants. Un nouveau système, appelé BluePoints, a été introduit en remplacement. Les employés ont exprimé leur insatisfaction, soulignant l'impossibilité de convertir les points accumulés avant la fin du programme.

Des questions ont été soulevées quant à la légitimité de cette annulation, comparant la situation à une annulation unilatérale du calendrier de paiement par un client après la livraison du travail. Certains ont critiqué le programme précédent, affirmant qu'il récompensait davantage « des mots sur une page » que de véritables innovations, soulignant également que l'ancienne PDG, Ginni Rometty, avait contribué à dégrader le programme en le favorisant pour flatter l'ego des employés.

Le pouvoir et les pièges des programmes de récompenses dans le monde professionnel

Les programmes de récompenses au sein des entreprises peuvent être des initiatives positives lorsqu'ils sont élaborés de manière judicieuse et mises en œuvre de manière appropriée. Tout d'abord, ces programmes ont le potentiel de stimuler la motivation des employés en reconnaissant et récompensant leurs efforts exceptionnels, créant ainsi une culture organisationnelle axée sur la performance. En récompensant l'innovation et la créativité, ces initiatives peuvent également favoriser un environnement où les employés sont encouragés à proposer de nouvelles idées et solutions.

Cependant, il est important de considérer certains inconvénients associés à ces programmes. Par exemple, la compétition déloyale entre les employés peut émerger si les critères de récompense sont basés uniquement sur la performance individuelle, ce qui pourrait compromettre la collaboration et le travail d'équipe au sein de l'entreprise. De plus, la subjectivité dans la conception de ces programmes peut susciter des sentiments d'injustice parmi les employés si les critères ne sont pas perçus comme équitables.

Un autre aspect à prendre en compte est le risque que ces programmes ne se concentrent que sur les résultats à court terme, au détriment de la qualité à long terme du travail. De plus, la possibilité d'influencer le comportement des employés afin de maximiser les récompenses peut compromettre l'intégrité du processus. Enfin, il est important de noter que la mise en place de ces programmes représente un investissement financier pour l'entreprise, et il est crucial de gérer efficacement ces coûts pour assurer un retour sur investissement significatif.

IBM a annoncé la suppression de 3 900 emplois dans le cadre de cessions d'actifs, une décision qui a eu un impact sur son objectif annuel en matière de trésorerie pour l'année 2022. La société a manqué cet objectif en raison de besoins en fonds de roulement plus élevés que prévu. Ces licenciements sont liés à la scission de son activité Kyndryl et d'une partie de l'unité d'IA Watson Health, entraînant une charge de 300 millions de dollars sur la période janvier-mars. Bien que les résultats du quatrième trimestre aient dépassé les prévisions de revenus, les actions d'IBM ont chuté de 2 % dans les échanges prolongés en raison de la réaction négative du marché aux suppressions d'emplois et à l'absence de flux de trésorerie disponible conforme aux attentes.

Les analystes estiment que le marché espérait des mesures de réduction des coûts plus importantes, et la société a également prévu une croissance annuelle du chiffre d'affaires moins élevée que l'année précédente, signalant une prudence des clients face à des craintes croissantes de récession. Malgré des résultats mitigés, les dépenses liées au cloud ont été positives, avec la signature de contrats doublant en 2022, notamment avec des partenaires tels qu'AWS d'Amazon.com et Azure de Microsoft. Le chiffre d'affaires dans le cloud hybride a également augmenté de 2 % au quatrième trimestre. Bien que le chiffre d'affaires total soit resté stable à 16,69 milliards de dollars, la croissance annuelle du chiffre d'affaires pour 2022 a atteint 5,5 %, la plus élevée depuis une décennie.

Les enjeux de l'annulation du programme d'innovation chez Ibm

Le programme de récompenses pour l'innovation avait évolué pour devenir un élément essentiel des efforts de l'entreprise visant à stimuler la créativité de ses employés. La reconnaissance des réalisations individuelles, qu'elles soient d'ordre technique ou non, était un aspect important de la culture d'IBM, et ces récompenses étaient conçues pour être indépendantes du salaire et d'autres formes de rémunération.

Le programme était destiné à célébrer des réalisations allant au-delà des attentes de performance, englobant non seulement des inventions et des innovations, mais également d'autres contributions techniques significatives. L'annulation de ce programme, qui permettait aux employés de convertir des points accumulés en récompenses en espèces, soulève des inquiétudes légitimes quant à la manière dont IBM valorise désormais l'innovation de ses équipes et suscite un éventail d'opinions divergentes au sein de la communauté des employés. Certains expriment leur inquiétude quant à l'impact potentiel sur la motivation des équipes, soulignant l'importance des incitations monétaires pour encourager la déclaration d'idées brevetables. Cette perspective met en lumière la crainte que la suppression de ces récompenses puisse décourager la créativité au sein de l'entreprise.

D'autres évoquent la possibilité d'un changement d'attitude envers les brevets au sein d'IBM, se demandant si des décisions stratégiques antérieures de l'entreprise ou l'influence d'acteurs externes ont contribué à cette évolution. Cette réflexion souligne l'importance des dynamiques culturelles et des décisions passées dans la perception actuelle des brevets au sein de la société.

Toutefois, l'insatisfaction parmi les employés est manifeste dans les réactions ironiques et critiques exprimées envers la décision de supprimer le programme de récompenses. Certains considèrent cela comme une mesure délibérée qui pourrait avoir des conséquences négatives sur la motivation du personnel, soulignant ainsi le besoin de reconnaître et de valoriser le travail acharné des employés.

Une perspective plus cynique remet en question l'importance d'encourager les travailleurs expérimentés, suggérant que l'IA pourrait prendre en charge l'ensemble du processus d'innovation. Cette vision sardonique soulève des interrogations plus profondes sur la nature des récompenses et de l'innovation au sein de l'entreprise.

Le remplacement par un nouveau système, BluePoints, semble ajouter à la frustration des employés, en particulier en raison de l'impossibilité de convertir les points accumulés avant la fin du programme précédent. Cela soulève des questions sur l'équité de cette transition et sur la gestion des attentes des employés qui ont contribué à l'ancien programme.

Les critiques selon lesquelles le programme initial aurait récompensé « des mots sur une page » plutôt que de véritables innovations, ainsi que l'accusation selon laquelle l'ancienne PDG aurait contribué à dégrader le programme pour flatter l'ego des employés, sont des points de vue à considérer. Cependant, il est important de noter que toute révision de programme doit être transparente, équitable et bien communiquée pour éviter des réactions négatives au sein de la communauté des employés.

En fin de compte, la décision d'IBM d'annuler ce programme soulève des questions sur la manière dont l'entreprise valorise et encourage l'innovation au sein de ses équipes, et la transition vers un nouveau système devrait être gérée de manière à maintenir la confiance et la motivation des employés. Bien que les programmes de récompenses puissent être des moteurs de motivation et de reconnaissance formelle, ils nécessitent une gestion prudente pour éviter des effets indésirables tels que la compétition déloyale, la subjectivité et le risque financier. L'évaluation régulière de l'efficacité de ces programmes est essentielle pour s'assurer qu'ils contribuent effectivement à la culture et aux objectifs de l'organisation.

Et vous ?

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Dans quelle mesure cette annulation pourrait-elle avoir un impact sur le moral des employés et leur engagement envers l'innovation au sein de l'entreprise ?

Disposez-vous d'initiatives de récompenses visant à stimuler l'innovation au sein de votre entreprise, et comment ces programmes sont-ils administrés et gérés ?

Quels sont selon vous, les raisons qui auraient conduit IBM à annuler brusquement son programme de récompenses pour l'innovation, et quelles implications cela pourrait-il avoir sur la motivation des employés ?

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