Facebook aurait embauché une entreprise de relation publique pour écrire des articles critiques sur ses rivaux
dont Apple et Google
Après la parution au grand public du scandale Cambridge Analytica, le réseau social a dû faire face à des conséquences sans précédent. Nous en avons parlé de long en large. Au-delà des suppressions de comptes effectuées par l’entreprise pour faire le ménage sur sa plateforme, de nombreux utilisateurs ont commencé à s’éloigner peu à peu du réseau social. Parmi ces utilisateurs, on note Steve Wozniak, le cofondateur d’Apple ; Elon Musk, le propriétaire de SpaceX et de Tesla. En plus de la désertion du réseau par un grand nombre d’utilisateurs, Facebook a également reçu plusieurs convocations judiciaires.
Pendant que Marc Zuckerberg faisait face à cette pression, Sheryl Sandberg, directrice des opérations chez Facebook, aurait supervisé une campagne de lobbying agressive visant à lutter contre les critiques à l'encontre de Facebook, à tourner le regard du grand public vers les entreprises rivales. Facebook aurait fait appel à un cabinet d’études républicain pour discréditer les manifestants activistes, notamment en les reliant au financier libéral George Soros. Elle aurait également mis à profit ses relations commerciales en faisant pression sur un groupe de défense des droits civils juif pour lui faire part de certaines critiques antisémites. C'est en tout cas ce qu'a rapporté hier The New York Times. Le quotidien new-yorkais ajoute qu'en octobre 2017, Facebook aurait également élargi son action avec un cabinet de communication basé à Washington, Definers Public Affairs, qui aurait été initialement embauché pour surveiller la couverture médiatique du réseau social.
Facebook aurait cherché à nuire à des rivaux, dont Google et Apple, en encourageant la production d’articles critiques à leur endroit. Ces articles auraient été écrits par une firme liée à Definers et étaient souvent récupérés par Breitbart News, un média politique conservateur américain d’extrême droite, qui est populaire auprès des conservateurs. Le réseau social aurait voulu retirer une publication de Donald Trump, alors candidat à la présidentielle, qui appelait à bannir les immigrants musulmans des États-Unis. Choqué par la publication, Marc Zuckerberg, PDG de Facebook aurait confié le dossier à des subordonnés qui ont décidé de laisser tomber pour ne pas choquer les républicains. The New York Times dit également que Facebook a ordonné à ses gestionnaires d’utiliser exclusivement des appareils mobiles Android, après que le grand patron d’Apple, Tim Cook, eut critiqué Facebook dans la foulée du scandale Cambridge Analytica.
Definers Public Affairs aurait également exhorté les journalistes à explorer les liens financiers de Soros avec des groupes qui avaient protesté contre Facebook lors des audiences du Congrès tenu en juillet. Ces trois dernières années, Facebook aurait travaillé conjointement avec Definers Public Affairs pour gérer les différents scandales auxquels le réseau social faisaient face notamment l'ingérence de la Russie lors des dernières élections présidentielles américaines et du scandale Cambridge Analytica en mars dernier. Facebook n'a pas tardé à réagir suite à la publication du quotidien new-yorkais. Dans un billet de blog publié ce matin, Facebook a annoncé la fin de sa relation avec Definers Public Affairs hier soir. « Hier, le New York Times a publié un article sur les deux dernières années de Facebook. Il y a un certain nombre d'inexactitudes dans l'histoire », peut-on lire sur le billet de blog de Facebook ce matin.
La société a nié avoir demandé à Definers de rédiger des articles. « Le New York Times a tort d’avancer que nous avons demandé à Definers de payer pour des articles ou d’écrire des articles au nom de Facebook, ou de répandre de la désinformation », précise Facebook.Definers Public Affairs a bien « encouragé » des journalistes à se pencher sur le financement de Freedom from Facebook, admet-elle, mais « l’intention était de démontrer qu’il ne s’agissait pas d’un groupe populaire né spontanément, comme il le disait, mais qu’il était soutenu par un critique bien connu de notre compagnie », dit Facebook dans le billet de blog sans indexer Soros. « Suggérer qu’il s’agissait là d’une attaque antisémite est répréhensible et faux », affirme le réseau social.
« Nous avons reconnu publiquement à plusieurs reprises - y compris devant le Congrès - que nous n'avions pas identifier à temps les interférences russes sur Facebook, ainsi que d'autres utilisations abusives. Mais au cours de ces deux dernières années qui ont suivi l'élection présidentielle de 2016, nous avons beaucoup investi dans la technologie pour améliorer la sécurité et la sûreté de nos services. Bien que nous ayons encore beaucoup de chemin à parcourir, nous sommes fiers des progrès que nous avons accomplis dans la lutte contre la désinformation, la suppression des contenus illicites et l’empêchement d’acteurs étrangers de manipuler notre plateforme », a conclut Facebook dans son billet de blog.
Source : CNBC, Billet de blog de Facebook, NYT
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