Amazon envisage d'abandonner complètement les SGBD et services d’Oracle d’ici 2020
Oracle serait incapable de répondre à ses besoins de performance

Pour rappel, Oracle a enregistré déjà des départs de clients à cause de ses tactiques de vente agressives, menaçant les clients de ses logiciels sur site avec des audits d'utilisation potentiellement coûteux et proposant fortement la migration vers sa solution cloud comme une panacée à leurs problèmes. Par ailleurs, d’après les résultats d’une étude réalisée en avril par Jefferies & Company, Oracle s’est fait surclasser sur le marché des infrastructures et plateformes en tant que services (IaaS / PaaS) par Amazon, le leader du marché du cloud, Microsoft et autres. L’annonce de JP Morgan du mois de juin dernier selon laquelle Oracle serait en train de perdre la faveur des acheteurs de technologies pour des principaux fournisseurs de solutions de cloud computing participe à ce que l’on pourrait qualifier de chute de la société de Redwood Shores.

Oracle serait devenu l’un des rivaux d’Amazon, le leader du marché du cloud computing, à cause de ses prouesses en la matière, selon CNBC. Amazon prévoit, par ailleurs, abandonner complètement les logiciels d’Oracle d’ici 2020. La raison principale serait l'incapacité de la technologie de base de données à évoluer pour répondre aux besoins de performances d'Amazon, selon une personne qui a connaissance du dossier. Le plan de retrait intervient aussi dans un contexte où la plupart des infrastructures ont été transférées en interne à Amazon Web Services. La séparation d’avec Oracle serait effective en mi-2019, a déclaré une autre source, qui selon elle, il n’y existerait pas de développement récent de nouvelles technologies basées sur Oracle.

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Pour cette raison, Amazon qui avait déjà commencé à déployer ses propres infrastructures en interne, envisage de se séparer complètement de son fournisseur de longue date en base de données sur site, Oracle, d'ici 2020. Ce probable arrêt est un signe de maturité de plus que laisse voir le géant du commerce électronique à ces concurrents. En effet, son fournisseur Oracle ne s’adapterait plus à ses besoins de performance de migration de ses charges vers le cloud abandonnant les solutions sur site d’Oracle.

Amazon doit cette performance à l'expansion d'Amazon Web Services qui lui a, par ailleurs, permis de surclasser Alphabet en début d’année pour devenir la deuxième entreprise cotée en bourse la plus importante au monde. Au second trimestre de cette année, AWS a enregistré une croissance de 49 %. Tandis que les résultats d’Oracle stagnent et les actions continuent de chuter.

Selon l’une des sources, il y a 4 ou 5 ans qu’Amazon a commencé sa migration. Néanmoins, une partie de ses activités de base est toujours hébergée sur Oracle le temps de mener à bien la transition vers ses propres infrastructures. Selon une source d’information, la migration complète interviendrait dans environ 14 à 20 mois.

Toutefois, l’infrastructure d’Amazon n’est pas sans reproche. Une panne d'un programme interne appelé Sable, utilisé par Amazon pour fournir des services de stockage à ses entreprises de détail et numériques a entrainé de nombreuses erreurs lorsque les clients essayaient d’accéder au site lors du Prime Day d'Amazon, le mois dernier, selon CNBC.

A propos des efforts fournis par Amazon pour son autonomie complète, Larry Ellison, président exécutif et directeur technique d'Oracle Corporation objecte en déclarant : « Laissez-moi vous dire qui ne quitte pas Oracle », a déclaré Ellison. « Une société dont vous avez entendu parler nous a donné ce trimestre 50 millions de dollars supplémentaires pour acheter une base de données Oracle et d’autres technologies Oracle. Cette société est Amazon. », a-t-il ajouté, infirmant ainsi les déclarations selon lesquelles Amazon s’apprêterait à se séparer d’avec les solutions Oracle. Ellison a poursuivi, par ailleurs, en soulignant que « les concurrents, qui n’ont aucune raison de nous aimer beaucoup, continuent d’investir et de gérer l’ensemble de leurs activités sur Oracle ».

Les dirigeants d’Amazon continueraient d’investir dans la technologie d’Oracle selon un communiqué d’un porte-parole d’Oracle. Selon Oracle, Amazon ne serait pas prêt pour que ses gros clients puissent migrer vers sa plateforme.

Amazon a réagi aux attaques de son fournisseur de base de données sur site pour défendre son infrastructure. Ses dirigeants ont loué, en 2017, les avantages de coût de l'utilisation du logiciel de base de données d’Amazon. Dans une riposte, le PDG d'AWS, Andy Jassy, a affirmé qu'Oracle était « très loin dans le cloud ».

Cette guerre des mots a commencé avec le lancement d’Aurora, le service de base de données relationnelle d’Amazon ainsi qu’un outil permettant aux entreprises de déplacer des bases de données vers le cloud qui visent le marché d’Oracle et qui attitreraient déjà certains de ses clients.

Cette guerre pourra durer encore longtemps, cependant depuis lors, Oracle n'a pas réussi à conquérir des parts de marché notables dans l'infrastructure cloud. AWS est en tête sur ce marché et est suivie par Microsoft, Google, Alibaba et IBM.

Source : CNBC

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