Créer une start-up serait-il un suicide financier ? Oui, selon un ancien ingénieur Google,
qui s'est lancé dans l'aventure il y a bientôt 10 ans
La théorie
Lorsque le mot start-up est évoqué, plusieurs personnes y voient des entreprises « innovantes » à fort potentiel de croissance intervenant dans le numérique ou les nouvelles technologies, ou, à l'opposé, d'une culture, d'une façon de voir le monde dont le but est de le changer.
La définition proposée par Steve Blank est la suivante : « Une startup est une organisation temporaire à la recherche d'un business model industrialisable, rentable et permettant la croissance ».
Plus exactement, une start-up n’est pas encore une entreprise installée, mais son organisation est déjà bien en place. La start-up offre un nouveau modèle de gestion des activités d’une entreprise, mais ces outils ne lui permettent pas de déterminer exactement la rentabilité de son activité. Par conséquent, elle doit passer par différentes étapes de tests et de recherche afin de saisir son environnement et ses clients. Cela permettrait de dépasser l’incertitude du départ, engendrée par tout projet de création.
Ce qui différencie la start-up d’un autre projet est que la start-up est conçue pour croître rapidement. Elle cherche avant tout à intercepter la valeur de marché et d’obtenir la meilleure position sur ce dernier. Pour ce faire, il est important de bien miser sur l’équipe et le réseau en premier lieu. Viennent ensuite l’offre et le modèle économique, et enfin le marché et la stratégie.
La première chose à faire est de trouver une idée de start-up puis de trouver un business model et une équipe pour s’entourer. Ensuite, il faut trouver un financement et un prototype. Vous pouvez prendre exemple sur un site web marchand. Pour que la start-up soit un succès, vous devez miser sur la communication, et ensuite, vous devrez trouver un autre financement. Vous pourriez rapidement vous faire un nom à l’international en agissant ainsi. Il faut garder à l’esprit que le but ultime est de se faire coter en bourse.
La pratique
Un ancien ingénieur de Google raconte sa pénible épreuve.
« En 2009, lorsque j'ai quitté Google, j'avais plus de 100 000 $ dans mon compte bancaire. Je ne dis pas cela pour se vanter. J'ai travaillé dur pour économiser cet argent, et je l'ai fait parce que je voulais créer une startup », a-t-il avancé en guise d’introduction.
Lorsque Mike Knapp fait une rétrospection, il se dit qu’il aurait pu faire les choses autrement :
Mike Knapp
« Le problème était ma mentalité. J’étais certain que, d'une manière ou d'une autre, la start-up allait bien marcher. Cela m'a fait me sentir vraiment en sécurité ! En fait, je m'endormais souvent en me laissant aller à cette belle pensée (mais irrationnelle). Par conséquent, je n'ai pas pris au sérieux ma situation financière immédiate. Après tout, elle n’était que temporaire ! Faire de l’épargne n’avait pas d'importance. Les 401K de pension de retraite n'avaient pas d'importance. Tout ce sur quoi je devais me concentrer était de "maximiser la valeur pour les actionnaires" et le reste allait suivre ».
« Ne vous laissez pas berner en pensant que le fait d'amasser beaucoup d'argent vous sauvera, ou que d’avoir de nombreux clients vous permettra d’être épargnés. Nous avons recueilli plus de 25 millions de dollars et vendu des millions de dollars de produits à de vrais clients. Plus de 90% des start-ups meurent. Statistiquement parlant, la vôtre en fera également partie », a-t-il insisté. Pourtant, neuf ans plus tard, son compte bancaire ne représentait plus qu’une fraction des 100 000 dollars qu’il avait au départ.
« Soyons clairs, ma start-up existe toujours et se porte, apparemment, bien. J'ai quitté l'entreprise il y a plus d'un an. Bien que je puisse obtenir un retour dans le futur, je n'ai aucun moyen de savoir quelle en est la probabilité. J'ai dû me résoudre à convenir que la probabilité d’un retour sur investissement pourrait être de zéro ».
Voici une liste de choses qu’il aurait aimé faire :
- améliorer les fondamentaux financiers de la startup plus tôt ;
- récolter moins d'argent ;
- vivre encore plus frugalement, en économisant au moins 20% - idéalement 40% ;
- déchirer sa carte de crédit ,
- obtenir une deuxième ou une troisième source de revenus - conduire pour Uber le samedi soir ne semble pas si fou maintenant, et
- prendre sa pension de retraite 401K au sérieux.
Pour lui, démarrer une entreprise « est l'une des choses les plus gratifiantes que vous puissiez faire, même si vous vous plantez ». Il prévient que « si vous êtes un fondateur (ou un ancien employé), ne comptez pas sur vos actions pour vous enrichir. C'est assez improbable. Au lieu de cela, concentrez-vous à devenir riche aujourd'hui, lentement. Un dollar à la fois. Comme tout le monde ».
Sources : DM, billet Mike Knapp
Et vous ?
Avez-vous déjà envisagé de créer une start-up ? Pour quelles raisons ?
Avez vous déjà créé une startup ? Si oui quel conseils pouvez-vous prodiguer ?
Que pensez-vous des conseils de Mike Knapp ?
Quels pourraient être les indicateurs qui suggèrent que créer une start-up est une bonne initiative ?
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