La fuite d’un mémo peut-elle aider une entreprise à maximiser ses objectifs de communication ?
Examen du cas Apple
Apple préparerait un iPad de 12,9 pouces pour le premier trimestre 2015, Apple travaille en secret sur le « Neural Engine » ou encore Apple entame la production d’un haut-parleur intelligent à la sauce Siri, etc. La liste des publications parues sur cette plateforme et formulées avec des pincettes est relativement fournie. Et pour cause, il s’agit souvent d’indiscrétions extirpées par un média à un employé d’une entreprise de la Tech.
Comment les géants de la sphère de la technologie gèrent-ils ces écarts de comportement de leurs employés ? À coups de renvois, après l’établissement des responsabilités au travers d’enquêtes menées en interne. L’entreprise peut également entamer des poursuites judiciaires à l’encontre des personnes concernées dans certains cas. Ça, c’est pour ce qui est de la version courte de l’expérience d’Apple en la matière sur la seule année 2017.
L’an dernier, 12 auteurs de divulgations précoces – sur un total de 29 – ont écopé de peines de prison ; on parle ici de personnes directement employées par Apple ou affectées à d’autres maillons comme la sous-traitance ou les partenariats au sein de la longue chaîne d’approvisionnement de l’entreprise. 2018 n’est pas en reste puisqu’Apple fait état de ce qu’un ingénieur – identifié comme responsable de la fuite d’informations relatives à la feuille de route de développement des logiciels – a été licencié. Plus tôt encore dans l’année – au mois de février pour être exact – le géant de la marque à la pomme a eu à gérer la fuite d’iBoot, l’équivalent du système d’entrées-sorties de base (BIOS) pour iPhone. Là encore, le responsable de la fuite originelle a été identifié comme un employé – un stagiaire plus précisément.
Dans une note d’information interne, Apple a tenu à rappeler ces faits aux employés martelant au passage que « ceux qui sont à l’origine des fuites se font prendre, et ce, avec de plus en plus de célérité. » Un contenu dissuasif doublé de pédagogique en ce qui concerne les effets dévastateurs de tels comportements. « L’impact d’une fuite va bien au-delà des personnes impliquées sur un projet particulier – il se répercute sur toute l’entreprise. La fuite d’informations à propos d’un nouveau produit peut avoir une répercussion négative sur les modèles déjà sur le marché. Sans compter que la concurrence obtient matière à préparer la riposte pour contrer le produit à venir » a ajouté la firme.
Vous l’aurez compris, le mémo à l’intention des employés du géant de la marque à la pomme a lui-même fait l’objet d’une fuite. C’est l’éditeur en ligne Bloomberg – très engagé dans l’obtention de confidences auprès des employés des entreprises de la Tech – qui s’est fait le relais de son contenu.
Si Apple fait une sortie pour appeler à l’arrêt de tels comportements, c’est que le contexte au sein de l’entreprise est au renforcement des moyens de contrôle. Il vient donc qu’il y a de fortes chances qu’un membre de l’équipe dirigeante soit à l’origine de la fuite. La manœuvre s’explique ; en diffusant le contenu en interne, Apple atteint en principe son objectif qui est de dissuader ses employés. Avec la publication de Bloomberg en plus, l’entreprise peut toucher aux autres maillons de la chaîne, notamment, les sous-traitants ou autres partenaires, mais également aux futurs employés.
Quelle que soit la façon dont le mémo s'est retrouvé au dehors, le message est passé et les responsables des fuites savent à quoi s’attendre comme réplique de la part de l’entreprise : simple renvoi (au bas mot) ou emprisonnement en fonction de la gravité de la faute. Dans un cas comme dans l’autre, la difficulté pour le concerné de trouver à nouveau du travail serait maximale.
Source
Bloomberg
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Partagez-vous l’hypothèse selon laquelle un membre de l’équipe dirigeante d’Apple serait à l’origine de cette fuite ? Sinon, quelle serait l’hypothèse la plus plausible selon-vous et pourquoi ?
Voir aussi
Fuite d'iBoot : ce qui s'est réellement passé avec cette portion de code pour iPhone, des membres d'une communauté de débridage témoignent
La Chine aurait également interdit les appareils d'Apple dans les achats du gouvernement pour « des problèmes de sécurité »
Partager