La ministre britannique Amber Rudd estime inacceptable de chiffrer les services de messagerie
vu que cela offre une protection aux terroristes

L’attentat de Westminster est encore présent dans les esprits, assez pour que le nouveau ministre de l’Intérieur britannique, lors d’une récente sortie, y revienne et relance fortement le débat sur la nécessité de l’affaiblissement du chiffrement des données.

Les enquêtes de police révèlent que le téléphone du terroriste de Westminster aurait servi à communiquer via WhatsApp deux minutes avant qu’il passe à l'acte. Or, l’application de messagerie utilise le chiffrement de bout en bout, ce qui a pour conséquence que seul le destinataire du message peut lire le message. Amber Rudd a réagi par rapport à cet état des choses en pointant du doigt la société Facebook, et toutes celles offrant un service similaire comme étant de potentielles antichambres du terrorisme, et pour cause, leur adoption de ce mécanisme de protection des données empêche les enquêteurs de réunir plus d’éléments sur des actes de cette nature, ce qui d’après elle ne devrait pas être le cas.

Comme dans l’affaire San Bernardino, où le FBI a eu recours à des hackers pour déverrouiller un iPhone appartenant à un terroriste, on se retrouve de nouveau avec une actualité mettant au centre le chiffrement des données et le problème fondamental qu’il pose : celui de l’opposition entre le droit à la vie privée et la sécurité.

L’affaire San Bernardino comme celle sur les révélations de WikiLeaks auront eu le mérite de démontrer que le chiffrement des données marche effectivement, renforçant la vie privée des internautes. Pour revenir à l’attentat de Westminster qui a alimenté les propos de la ministre, l’on pourrait se demander si la connaissance du contenu des derniers messages du terroriste aurait permis de sauver des vies ; ce qui n'est pas si sûr.

À l’inverse du refus de collaborer d’Apple dans le cadre de l’affaire San Bernardino, des responsables de WhatsApp se seraient dits indignés par l’attaque et prêts à collaborer avec les autorités pour ce qui pourrait être, pour eux, le début d’un équilibre entre vie privée numérique et sécurité.

Sources : Reuters, BBC

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Sera-t-il possible d'arriver à un équilibre entre sécurité et vie privée ?

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