Satoshi Nakamoto, le créateur du Bitcoin, serait-il un Australien du nom de Craig Wright ?
La preuve est dans la signature numérique des messages
Craig Wright, un entrepreneur australien et expert en cryptomonnaie, a affirmé être l’homme derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto, qui est considéré comme étant à l’origine de la création du Bitcoin (la monnaie cryptographique et le système de paiement peer-to-peer). Il faut dire que, fin 2015, l’entrepreneur de 44 ans était déjà fortement soupçonné d’être le père du Bitcoin, situation notamment mise en exergue par les magazines Wired et Gizmodo.
Dans un billet de blog, il a expliqué sur les grandes lignes certains mécanismes sur lesquels repose le système Bitcoin, notamment le processus de vérification de clés, les fonctions de hash, le processus de signature numérique et la vérification de signature. L’objectif était de fournir un maximum d’informations pour permettre la vérification d’un élément qui permettrait au plus grand nombre parmi les communautés de professionnels de l’informatique de vérifier son assertion. Laquelle ?
Un porte-parole de Craig Wrght a fait savoir que « le Docteur Wright va effectuer une signature de messages sur son blog … ils seront signés avec la clé associée au Bloc 9, la seule clé définitivement connue comme étant associée au pseudonyme Satoshi, qui a servi à envoyer des bitcoins à Hal Finney, l’un des pionniers et le premier développeur identifié après Satoshi Nakamoto en 2009 ».
Il a décidé de révéler son identité à trois médias le temps d’une interview axée sur la démonstration annoncée un peu plus tôt, notamment la BBC, The Economist et GQ. La BBC avance que, comme prévu, il a signé numériquement des messages lors de l’entretien en se servant des clés de chiffrement qui ont été créées durant les premiers jours du développement du Bitcoin. « Les clés sont liées de manière inextricable aux blocs de bitcoins qui sont connus comme ayant été créés ou “minés” par Satoshi Nakamoto », a expliqué le quotidien.
Pendant cette séance de démonstration, Craig Wright a rappelé que « ce sont là les blocs qui ont servi à envoyer 10 bitcoins à Hal Finney en janvier (2009) en tant que première transaction ». D’ailleurs il va expliquer que Finney est l’un des premiers ingénieurs à avoir participé à matérialiser son idée dans la création d’un protocole : « j’étais la pièce maîtresse, mais d’autres personnes m’ont aidé », va-t-il déclarer.
Si sa déclaration va passer au crible de la communauté des experts ces prochains jours, certains ont déjà commencé à le soutenir comme Gavin Andresen, directeur scientifique à la Bitcoin Foundation, qui a publié un billet de blog où il avance « je crois que Craig Steven Wright est la personne qui a inventé le Bitcoin ». Jon Matonis, économiste et l’un des directeurs fondateurs de la Bitcoin Foundation, a déclaré pour sa part que « durant la session de démonstration à Londres, j’ai eu l’opportunité de vérifier les données adéquates sur trois canevas distincts : cryptographique, social et technique. Je suis profondément convaincu que Craig Wright satisfait toutes ces trois catégories ».
Il faut quand même préciser que la communauté des développeurs et cryptographes n’est pas unanime quant à ce que Craig Wright prétend coupler aux preuves techniques apportées sur son blog. Pour certains, les informations qu’il a fournies sont difficilement vérifiables.
Quoi qu’il en soit, pourquoi s’est-il dévoilé maintenant ? En faisant ce geste, il avance vouloir mettre un terme aux spéculations de la presse sur l’identité de Satoshi Nakamoto qui dure déjà depuis des mois. Nombreux sont les organes de presse qui se sont lancés à la découverte de la personne se cachant derrière ce pseudonyme, nommant tour à tour plusieurs candidats potentiels. En décembre 2015, les magazines Wired et Gizmodo ont à leur tour identifié Wright comme étant leur candidat potentiel, prétextant se baser sur des informations qui révélaient son implication dans le projet.
Peu après que cette histoire a été publiée, les autorités australiennes ont effectué une descente à son domicile et le service responsable des impôts a expliqué que cette descente était en rapport avec une investigation de long terme dans le paiement des impôts et non en relation avec le Bitcoin.
Interrogé par rapport à cette descente, il a expliqué coopérer entièrement avec les autorités. Il a également avancé que les informations publiées par les deux quotidiens ont entraîné une déferlante de journalistes le harcelant, lui et ses proches. « Il y a plusieurs histoires qui ont été montées, et je ne veux pas qu’elles blessent ceux qui comptent pour moi », a-t-il avancé.
Se sentant acculé de toute part, il a donc pris le chemin qui lui semblait inévitable : dévoiler son identité pour mettre un terme aux spéculations et harcèlements. À ce propos, il déclare : « je ne l’ai pas fait parce que je le voulais. C’est parce que je n’avais pas le choix ». Et il précise « je ne veux pas être la figure publique de quoi que ce soit », se montrant désolé du fait qu’il a dû se dévoiler aux yeux du public. « J’aurais préféré ne pas le faire. Je veux pouvoir travailler, je veux pouvoir continuer de faire ce que je fais, je ne veux pas l’argent ni la célébrité et encore moins être adoré. Je voudrais qu’on me laisse tranquille ».
Satoshi Nakamoto pourrait avoir amassé un million de bitcoins, ce qui lui donnerait une fortune nette de 450 millions de dollars d’après BBC.
Source : blog Craig Wright, QG, BBC, The Economist
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