Au Pied Levé - À Main Levée
APL-AML - Méthode de développement Bottom-up ?
par , 01/04/2025 à 12h00 (460 Affichages)
■ AVANT-PROPOS
Ce billet est l’original du message posté sur le forum Méthodes :
Le titre de ce message informe les visiteurs du forum de l’existence de mon blog traitant le sujet. Le message lui-même propose des liens vers ce blog.
■ Monographie, Genèse, Méthode de développement ?
■ Mai 1990L’environnement administratif de développement
DIFCA : DIvision de la Formation et des Concours Administratifs
- FCPE : Formation Continue des Personnels Enseignants
- CAFA : Centre Académique de Formation des Personnels Administratifs
- SECA : Service des Examens et Concours Administratifs
- MAFPEN : Mission Académique Formation des Personnels de l’Éducation Nationale
- PAF : Plan Académique de Formation
- La DIFCA occupe deux étages de l’Annexe. Le Rectorat et l’Annexe sont deux bâtiments séparés par un square. La Division Informatique et les serveurs sont au Rectorat. Les deux bâtiments ne seront reliés par la fibre optique que bien des années plus tard.
- La FCPE (14 personnes) est le service de gestion des stages de Formation Continue des Personnels Enseignants. Il assume les Convocations des stagiaires, les Ordres de Mission des formateurs, le paiement de leurs prestations (États de liquidation) et le remboursement de leurs Frais de déplacement.
- Le CAFA (6 personnes) réuni les responsabilités de la FCPE et de la MAFPEN pour les personnels administratifs de l’Académie.
- Le SECA (10 personnes) assume tout ce qui concerne les Examens-Concours, à savoir les inscriptions et les convocations des candidats, l’organisation des concours (Épreuves d’admissibilité et d’admission), les convocations des membres du jury, le paiement de leurs indemnités de correction et le remboursement de leurs frais de déplacement.
- La MAFPEN (15 personnes) est une "Mission", c’est-à-dire une entité indépendante composée de plusieurs enseignants chargée de la conception des formations des personnels enseignants.
- Le PAF est la documentation, d’abord sur support papier, puis sur support DVD, puis sur internet, des formations proposées par la MAFPEN et par le CAFA. Le PAF propose selon l’année entre 9.000 et 10.000 Actions de Formations.
Depuis plusieurs mois, chaque lundi matin en réunion des chefs de division, la responsable de la DIFCA alerte ses collègues et le secrétaire général sur la dégradation des conditions de travail de sa division :
« On va dans le mur ! Nous ne serons bientôt plus en mesure d’assumer la Formation Continue de l’Académie... »
Un lundi matin, sa détresse finit par ébranler tout le monde.
Informatiquement, la Division Informatique ne connait pas la DIFCA car officiellement, elle n’est pas informatisée. Il existe bien une application nationale mais impossible à mettre en œuvre dans le contexte académique.
Spécialiste des causes perdues, mon responsable informatique me propose d’aller voir ce qu’il se passe. Sur place, je ne peux que constater qu’effectivement la situation de la Formation Continue n’est plus tenable. Mais que faire ? L’informatique du Rectorat n’a pas vocation à développer et le Rectorat est dépendant financièrement du Ministère. Pas de budget, pas de serveur, pas d’application…
Dans un premier temps, il n’est pas du tout envisagé de développer. On fait le tour des académies confrontées au même problème et ayant développé leur propre application. Une seule application Unix-Informix retient notre attention. Il reste à trouver le budget pour acquérir un serveur.
En attendant, avec un collègue, nous rédigeons ce que l’on peut appeler une étude préalable. On ne pense même pas à concevoir un cahier des charges classique avec de beaux modèles conceptuels puisque l'on projette d'importer une application. Il s'agit en fait de faire patienter les utilisateurs le temps de trouver une solution.
■ Mai 1991 : Démarrage de l’application Formation Continue (OSMOSE)
15 mai 1991, c’est la date de création de mon premier écran, à savoir l’écran de saisie des candidatures aux Formations Continues des Personnels Enseignants.
La semaine précédente, un budget constitué in extrémis grâce à la participation collective de tout le rectorat m’a permis d’acquérir un serveur Unix, une carte multivoies, quelques terminaux passifs et le SGBD Informix SE. Le système Unix et le SGBD avait préalablement été installé par mon fournisseur (Goupil, pour ceux dont le nom évoque quelque chose).
J’installe le serveur dans l’entité métier, un espace perdu derrière l’escalier de secours, ouvert sur un bureau de quatre gestionnaires et utilisé comme "archives". Ma démarche jugée non conventionnelle, j’ai recours au système "D". Deux tables d’un ancien atelier de saisie me servent de bureau. Je les ai exhumées des caves de l’immeuble et rehaussées avec des cales de 10 cm découpées dans un reste de balustrade de ma terrasse.
Mes compétences Unix : Une lointaine formation et une copie de fichiers, c’est tout.
Mes compétences SGBD : Une très lointaine initiation à l'IUT, un stage Informix et un programme d’édition Informix, c’est tout.
Par chance, je bénéficie d’une assistance de trois jours par un jeune informaticien d’une SSII, de passage dans mon service informatique.
Objectif : créer les premières tables de la BDD et leurs attributs indispensables pour programmer le premier écran.
Quatrième jour : le binôme qui devait développer l’application avec moi a démissionné.
Huit jours plus tôt, nous nous étions rendus dans une autre académie pour récupérer leur application Unix-Informix en cours de développement depuis déjà quelques années. Sur la route du retour, après un long silence méditatif, je dis à mon collègue ce que je pense de cette application… On a perdu notre temps, on ne reprendra rien. Il y a une erreur conceptuelle. Sous prétexte que leurs enseignants ne peuvent solliciter que deux formations, ils ont mis les candidatures dans l’entité personnes. C’est mort ! Il faut repartir à zéro.
Je ne le sais pas encore, bien sûr, devant moi m’attendent 17 années de développement avec 205 tables, 136 écrans, 916 éditions, 982 procédures (shell), 928 requêtes SQL, l’informatisation de la formation continue des personnels administratifs et l’unification des deux bases de données.
Très rapidement, l’imprimante bureautique TTX à boule du secrétariat se révèle sous-dimensionnée. Porte de Versailles a lieu le salon de l’informatique. Le dernier jour, juste avant la fermeture du salon, je fais l’acquisition d’une imprimante laser HP LaserJet III Si.
■ Février 1992 : Démarrage de l’application Examens et Concours (Ex&Co)
Octobre 1991 : à l’occasion d’une vente par adjudication suite à la liquidation judiciaire de mon premier fournisseur Goupil, j’avais déjà acquis opportunément une quinzaine de terminaux passifs, une trentaine de câble de 15 m, des connecteurs et deux cartes multivoies.
Novembre 1991 : Fin d’année budgétaire. Le Centre Académique de Formation de l’Administration (CAFA) dispose d’un reliquat budgétaire conséquent. Mis en confiance par les prémices rassurantes de l’informatisation de la FCPE, il est décidé d’en faire bénéficier le service des Examens-Concours qui travaille quasi manuellement et s’attend à une augmentation importante des candidatures. Alternant des périodes d’activité intense et stressante avec des périodes de désœuvrement, le service est le vilain petit canard de l’académie, consommateur de budget (location de salles, sous-traitance) et d’énergie (membres du jury) pour un bénéfice (recrutement) peu perceptible.
Fin janvier 1992 : à cause de son inventaire, le fournisseur ne peut livrer mon serveur que fin janvier. Les premiers concours sont déjà ouverts, en avance sur l’ouverture nationale préconisée et les candidatures s’empilent sur les bureaux.
Comme pour la formation continue, j’installe mon nouveau serveur dans un petit bureau mitoyen de celui des gestionnaires où sont entreposées trois armoires d’archives, un massicot sur pieds, un porte-manteau "perroquet" et un bureau occupé une après-midi par semaine par une ingénieure "Formation" du CAFA.
Le jour des encombrants, je récupère un vieux bureau de secrétaire avec retour pour machine à écrire et je m’approprie une chaise abandonnée dans un couloir.
Quatre jours sont nécessaires pour installer le serveur Unix et le SGBD Informix. À l’époque, tout se fait à partir de disquettes.
5ème jour (1er févier) : importation de mes développements FCPE, création d’un embryon de menu, des paramètres applicatifs indispensables et des premiers écrans de saisie.
La structure de la Base de Données Concours (MCD et MCT) est pratiquement identique à celle de la Formation Continue :
- Les tables principales :
- La table PF (Personnel Formation devient la table PEC (Personnel Examens-Concours)
- La table CF (Candidatures Formations) devient la table CEC (Candidatures Examens-Concours)
- La table SF (Stages Formation) devient la table EC (Examens-Concours)
- La table DL (Dates et Lieux) devient la table EA (Épreuves d’Admissibilité/Admission)
- La table IF (Interventions Formateurs devient la table TJ (Travaux Jury)
- Une table MJ (Membre du Jury) sera créée car la population des membres du jury est très distincte en termes d’attributs de la population des candidats. Une personne à la fois membre du jury et candidate à un concours est une situation anecdotique.
- Etc.
- Les tables de référence restent les mêmes :
- La table ET (ÉTablissements)
- La table DP (DéPartements
- La table CM (CoMmunes)
- La table CP (Codes Postaux)
- La table GR (GRades)
- Etc.
- Certains traitements sont quasi identiques :
- Les Convocations
- Les listes d’émargement
- Etc.
Week-end : Installation d’un poste de travail sur chaque bureau.
Lundi matin : Rapide initiation à l'utilisation des raccourcis clavier et les gestionnaires se lancent.
Je ne le sais pas encore, bien sûr, devant moi m’attendent 16 années de développement avec 66 tables, 900 écrans, 205 éditions, 251 procédures (shell), 445 requêtes SQL et l’exportation de mon application à l’Académie de Versailles.
■ 3 octobre 2007 – 22:00 : Fin de mon activité professionnelle
Les deux Bases de données en quelques chiffres au 31 juillet 2007 :
Au final, mes deux applications totalisent donc 2.719.359 lignes, soit en termes de pages recto-verso de 69 lignes : 43 ramettes de 500 feuilles, ce qui représente une hauteur de 2,15 m.┌─────────────────────────┬─────────────────────────────┬─────────────────────────────┐ │ │ OSMOSE (Formation continue) │ Ex&Co (Examens et Concours) │ ├─────────────────────────┼────────────┬────────────────┼────────────┬────────────────┤ │ Gestionnaires│ 35 │ │ 10 │ │ │ Procédures (shell)│ 982 │ 105.567 lignes│ 251 │ 41.218 lignes│ │ Éditions (ace)│ 916 │ 581.732 lignes│ 205 │ 147.478 lignes│ │Requêtes applicatif (sql)│ 330 │ 30.110 lignes│ 77 │ 5.060 lignes│ │ Requêtes diverses (sql)│ 928 │ 184.049 lignes│ 445 │ 61.536 lignes│ │ Écrans (per)│ 136 │ 434.778 lignes│ 900 │ 969.648 lignes│ │ Divers│ 415 │ 59.077 lignes│ 321 │ 56.196 lignes│ │ Menu│ 7.343 items│ 7.343 lignes│35.567 items│ 35.567 lignes│ │ Tables BDD│ 205 │ │ 66 │ │ │ Synonymes│ 59 │ │ 9 │ │ │ Vues│ 128 │ │ 194 │ │ │ Attributs│ 5.271 │ │ 2.515 │ │ ├─────────────────────────┼────────────┼────────────────┼────────────┼────────────────┤ │ │ │1.402.656 lignes│ │1.316.703 lignes│ └─────────────────────────┴────────────┴────────────────┴────────────┴────────────────┘
■ Monographie, Genèse, Méthode de développement ?
Mon parcours professionnel aura été une aventure informatique autodidaxique dans un contexte administratif toujours compliqué, voire désespéré. Recherche des mécanismes du développement et parcours professionnel atypique, en dehors du système, se sont mutuellement impactés pendant 37 ans, de 1971 à 2007.
Le hasard, la coïncidence, la chance, l’initiative, ont profilé mon parcours d’homme providentiel. Les motivations de ce parcours : décloisonner le système, supprimer les intermédiaires qui déforment la réalité, comprendre les problématiques dans leur authenticité, se rapprocher de l’utilisateur jusqu’à développer dans son entité métier.
APL-AML s’est nourri de ces expériences mais par simplicité, je ne me réfère qu’aux deux derniers développements réalisés dans le contexte idéalisé que j’ai toujours recherché, à savoir le développement in situ, au pied levé, à main levé.
On ne sait pas ce qui va se passer demain, dans un mois, dans six mois, dans un an… C’est un sentiment de liberté totale, de pulsion créative, c’est ce qui fait vibrer, c’est ce qui fait entreprendre. Ce ne sont pas les règles classiques du développement top-down qui structurent et standardisent la réflexion mais les besoins immédiats de la problématique qui en sont le moteur et l’inspire. Cela ne signifie pas ignorer pour autant les règles classiques du développement, il ne s’agit pas de les appliquer mais de les utiliser. Le développement n’est pas un travail d’ouvrier spécialisé mais véritablement une œuvre de l’esprit.
Rien de ces pages n'est définitif, encore moins une vérité absolue. Tout y est provisoire, à améliorer et à remettre à jour - indéfiniment. C’est juste un discours avec moi-même pour comprendre ce qu’il y a de commun à toutes mes aventures, pour structurer ma pensée, pour découvrir, révéler, apprendre ce que j’ignore savoir. C’est juste une thérapie pour apaiser ma conscience, une histoire personnelle pour livrer à ceux qui me font l'honneur de s'y intéresser, mon expérience et mes convictions intimes. On dit qu’écrire, c’est organiser le « bordel » que l’on a dans la tête.
Alors, monographie, genèse, méthode ?...
Pour en savoir davantage, rendez-vous sur mon blog : Au Pied Levé - À Main Levée.
J’ai structuré ce blog physique en 5 blogs logiques (1er bloc du Menu latéral à droite de mon blog, sous mon profil) :
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1. APL-AML
Ce 1er Blog logique est une monographie qui axiomatise une approche du développement 100% ascendante (bottom-up) et qui peut être vue comme un blog tutoriel sur le Développement spontané d’application. Il est constitué de 50 Billets structurés en 16 Catégories utilisateurs équivalentes à des chapitres ou sous-chapitres. Chaque catégorie utilisateur liste les billets qui lui sont rattachés.
Un billet SYNOPSIS et un billet SOMMAIRE agrègent les 50 billets de cette monographie via des liens hypertextes.
NB : À la fin de chaque billet, un carrousel spécifique permet de naviguer logiquement vers le billet précédent ou vers le billet suivant.
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Ce blog logique rassemble sous forme de tutoriels certaines sources oubliées concernant les méthodologies de programmation.
Structures algorithmiques "alternative", "itérative", "complexe"... Refaire les greniers n'est pas forcément une perte de temps.
Les billets [LIVRE] sont des résumés d'une dizaine de pages Word, d'ouvrages ayant inspiré ma démarche de développement.
Tutoriels d’algorithmique, inspirés de développements réels.
Chaque tutoriel commente, étape par étape, le raisonnement logique et méthodologique d'un développement, de la description de la fonctionnalité à sa programmation.
L'objectif de ce 4ème blog logique est :
- D’une part, d’exploiter mes contributions aux forums, rédigées sous forme de billets,
- D’autre part, de redonner de la lisibilité à un forum complet ou à certaines discussions intéressantes mais devenues trop compliquées à consulter.
Sujets d'intérêt général mais en relation avec l'informatique.
Bonne lecture !
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