Discussion :

[Laurent Simon]

En fait l’intelligence de l'homme c'est son savoir.

Désolé, je connaît plein de personnes "savantes" chez qui je n'ai jamais pu déceler le moindre soupçon d'intelligence. Savoir et intelligence sont deux choses complémentaires et différentes qui ne peuvent se substituer. Le savoir sans intelligence pour l'appliquer ne sert pas à grand chose. Mais, l'inverse est vrai aussi car l'intelligence seule ne sert pas à grand chose non plus sans aucun savoir. Cependant, le savoir peut s'acquérir avec le temps (à condition tout de même d'avoir de la mémoire), ce qui n'est pas le cas de l'intelligence...

[Grisou]

Ils ne disent pas que le traitement a fonctionnait. Ils disent que le traitement a été plus efficace que le premier. Mais comme le premier n'avait rien fait !

[Matthieu Vergne]

Qu'on ne mélange pas tout non plus. Apprentissage automatique ne veut pas systématiquement dire réseau de neurone. Tout comme expertise artificielle ne veut pas dire nécessairement système expert. Un système expert est une technique spécifique, parler d'expertise artificielle veut dire qu'on cherche à obtenir un système artificiel performant dans un domaine d'expertise particulier. AlphaGo n'est pas un système expert, mais c'est un expert artificiel. On pourra dire que c'est un système du domaine de l'IA, mais ce n'est clairement pas un système artificiel qualifiable d'intelligent. En tout cas pas si on se fie à une certaine littérature sur le sujet :

• Legg, Shane, et Marcus Hutter. «*A Collection of Definitions of Intelligence*». In Advances in artificial general intelligence: concepts, architectures and algorithms: proceedings of the AGI Workshop 2006, édité par Ben Goertzel et Pei Wang. Frontiers in artificial intelligence and applications, v. 157. Amsterdam ; Washington, DC: IOS Press, 2007.
• ———. «*Universal Intelligence: A Definition of Machine Intelligence*». Minds and Machines 17, nᵒ 4 (30 novembre 2007): 391‑444. doi:10.1007/s11023-007-9079-x.
• Hernández-Orallo, José, et David L. Dowe. «*Measuring Universal Intelligence: Towards an Anytime Intelligence Test*». Artificial Intelligence 174, nᵒ 18 (décembre 2010): 1508‑39. doi:10.1016/j.artint.2010.09.006.

Pour faire court, un agent intelligent est capable d'être performant dans un vaste ensemble de domaines, on ne vise donc clairement pas l'expertise artificielle d'un AlphaGo ou Deep Blue. Watson tombe aussi hors course, car si on change de domaine il faut revoir les composants du système et leur paramétrage. Quand on dit que ce n'est pas une intelligence artificielle, c'est bien pour dire que ce n'est pas qualifiable d'intelligent, pas que ça ne fait pas partie du domaine communément appelé IA, qui dans les faits regroupe presque tout et n'importe quoi.

Pour répondre à Laurent Simon, l'idée comme quoi l'intelligence serait quelque chose de fixe se fait battre en brèche depuis un moment déjà. L'intelligence, ça s'améliore aussi. Je te suggère un peu de lecture sur le sujet :

• Sternberg, Robert J., et Scott Barry Kaufman, éd. The Cambridge Handbook of Intelligence. Cambridge: Cambridge University Press, 2011. http://www.cambridge.org/us/academic...k-intelligence.

En particulier la partie II (DEVELOPMENT OF INTELLIGENCE), qui inclue notamment les chapitres 5 (Intelligence: Genes, Environments, and Their Interactions) et 6 (Developing Intelligence through Instruction).

[Hervé le vieux]

Je n'entrerai pas dans un débat technique sur ce que peut être ou ne peut pas être l'intelligence artificielle, mais sur le recul qu'il faut savoir prendre avec des annonces qui supposeraient que "l'ordinateur est plus intelligent que l'homme".
Depuis mes début en informatique ...en 1970 ! j'ai appris que la machine est effectivement plus efficace que l'homme dans la compilation d'énormes quantité de données, car elle n'a pas soif, ni faim (...mais attention à la prise de courant ), ni sommeil, ni une femme qui l'attend à la maison à 17 heure pour l'anniversaire des enfants...
Je continue néanmoins a avoir des doutes sur le fait qu'elle puisse parvenir à prendre en compte des éléments non-factuels pouvant aboutir à des conclusions irrationnelles d'un stricte point de vue de la logique, mais pertinent si l'on considère l'aspect "humain" des choses.
Je suggère à ceux qui veulent comprendre de quoi je parle, de lire le thriller "Prescription mortelle" de Robin Cook (ISBN 978-2-253-11206-8) dans lequel "l'intelligence" artificielle finit par tuer des êtres humains atteints de maladies incurables parce que les malades "pourraient endurer des souffrances insupportables" et "que les soins seraient inutilement couteux".
L'homme DOIT évidemment se faire assister par la machine ...mais pas sans un peu de discernement