L'inventeur du Web, Tim Berners-Lee, voudrait que l'on « ignore » le Web3,
alors que ses fondateurs estiment qu'il s'agit d'une technologie qui va débloquer une nouvelle ère de créativité
Selon certains partisans et ses fondateurs, le Web3 est une technologie internet, radicalement actualisée, qui va débloquer une nouvelle ère de coopération et de créativité humaines. Ce qui n’est pas de l’avis de Tim Berners-Lee, l'informaticien britannique à qui l'on doit l'invention du World Wide Web en 1989. Selon lui, nous devons « ignorer le Web3 », ce n’est « pas du tout le Web ».
Le Web3 peut être présenté comme un terme nébuleux dans le monde de la technologie utilisé pour décrire une future version hypothétique de l'Internet, plus décentralisée qu'aujourd'hui et non dominée par une poignée d'acteurs puissants comme Amazon, Microsoft et Google. Elle implique quelques technologies, dont la blockchain, les cryptomonnaies et les jetons non fongibles.
Rappelons que le terme Web3 a été inventé en 2014 par Gavin Wood, un informaticien anglais. À l'époque, il venait de participer au développement de l'Ethereum, la blockchain qui sous-tend l'ether, la deuxième cryptomonnaie la plus populaire après le bitcoin en matière de notoriété et de taille de marché. Wood pense que la conception actuelle du We2 n'est pas une bonne solution, pour plusieurs raisons. « L'une d'elles est qu'il est très difficile de réglementer les nouvelles industries. Le gouvernement est lent, il lui faut un certain temps pour rattraper son retard. Une autre est que les régulateurs sont imparfaits », a-t-il déclaré.
Pour ses fondateurs, les plateformes et les applications construites sur le Web3 ne seront pas détenues par un gardien central, mais par les utilisateurs, qui gagneront leur part de propriété en contribuant au développement et à la maintenance de ces services. « Le Web3 est une façon de gérer le traumatisme de la perte d'un grand avenir possible pour l'Internet », déclare Niels Ten Oever de l'université d'Amsterdam. Beaucoup sont convaincus des potentiels de ce Web3.
Si sortir nos données personnelles des griffes de Big Tech est une ambition partagée par Berners-Lee, il n'est pas convaincu que la blockchain, la technologie de grand livre distribué qui sous-tend les cryptomonnaies comme le bitcoin, sera la solution. Tim Berners-Lee a déclaré le 4 novembre qu'il ne considère pas la blockchain comme une solution viable pour construire la prochaine version de l'internet. Le créateur du Web n'est pas convaincu par le plan des visionnaires de la cryptomonnaie pour son avenir et déclare que nous devrions « l'ignorer ».
Tim Berners-Lee a son propre projet de décentralisation du Web appelé Solid. Il s’agit d’un nouveau projet qui vise à changer radicalement la façon dont les applications Web fonctionnent aujourd'hui, pour aboutir à une véritable propriété des données et à une meilleure protection de la vie privée.
« C'est une véritable honte en fait que le nom actuel de Web3 ait été pris par les gens d'Ethereum pour les choses qu'ils font avec la blockchain. En fait, le Web3 n'est pas du tout le Web », a déclaré Berners-Lee, s'exprimant sur la scène de l'événement Web Summit à Lisbonne. « Ignorez les trucs du Web3, le Web3 aléatoire qui a été construit sur la blockchain », a-t-il ajouté. « Nous n'utilisons pas cela pour Solid ».
Berners-Lee affirme que nos données personnelles sont gardées par une poignée de plateformes Big Tech, comme Google et Facebook, qui les utilisent pour « nous verrouiller dans leurs plateformes. » « Le résultat a été une course au big data où le gagnant était la seule société qui contrôlait le plus de données et les perdants étaient tous les autres », a-t-il déclaré.
Ewan Kirk, entrepreneur en technologie, déclare : « il ne faut surtout pas croire au battage médiatique autour du Web3. » Selon Kirk, le battage médiatique autour de Web3 n'est qu'un rappel supplémentaire de la mémoire à court terme de l'industrie technologique.
« Pour quelqu'un qui a extrait des bitcoins depuis 2012, il est clair que Web3 n'est qu'une nouvelle version de la technologie blockchain dont nous discutons depuis dix ans », a-t-il déclaré. « Les adeptes de Web3 veulent ajouter une couche de blockchain à notre infrastructure Internet et décentraliser radicalement le réseau, du moins c'est ce qu'ils prétendent. »
Au lieu que les services et les données en ligne soient fournis à partir de serveurs centralisés appartenant à des sociétés comme Amazon, Google et Facebook, ils seront fournis à partir de la blockchain, hors du contrôle d'une seule organisation ou personne. Pour Kirk, la distribution pose un problème d'évolutivité. « Le coût de la distribution d'une base de données est que chaque copie doit être correcte. C'est une chose incroyablement coûteuse à garantir. Pensez à toutes les copies de la blockchain du bitcoin dans le monde. Elles doivent toutes être synchronisées », indique-t-il.
Selon Ewan Kirk, si le Web3 et la blockchain n'ouvrent peut-être pas la voie à une utopie numérique tant promise, il y a tout de même des raisons d'être optimiste : nous vivons désormais à une époque où le coût du stockage des données et de la bande passante tend de plus en plus vers zéro. Dans un monde où le stockage de données et la bande passante ne sont plus des biens rares, de nouveaux modèles commerciaux et de nouvelles opportunités ne manqueront pas d'apparaître », Ewan Kirk
Source : Tim Berners-Lee, speaking at the Web Summit event in Lisbon
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous du Web3 ? Partagez-vous l'avis selon lequel, il faudrait ignorer Web3 ?
Pensez-vous que l'on soit en présence d'une escroquerie ?
Voir aussi :
Le concept du Web3 est-il une nouvelle fumisterie ? Ses partisans pensent que c'est le seul moyen de retrouver les libertés d'Internet, mais les critiques estiment qu'il s'agit juste d'un "buzzword"
Le Web3 peut-il changer le monde ? Il ne serait pas seulement une nouvelle fumisterie, selon Ewan Kirk, entrepreneur en technologie, « il ne faut surtout pas croire au battage médiatique »
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Dans les usages du web actuel, on souhaite :
- une assurance de l'intégrité des données
- une résilience des données (sur celles dont c'est souhaité)
- une assurance d'authenticité
- une assurance d'anonymat
- une adaptation dynamique de la QoS (Quality of Service)
- une auto régulation (expulsion circonscription des acteurs portant atteinte au réseau)
Est-il nécessaire de s'appuyer sur de la blockchain pour ça ? peut-être, mais si ce n'est pas le cas, je constate que systématiquement, aucun mécanisme n'est présenté.
Si blockchain il y a, doit-elle forcément être basée sur la PoW (preuve de travail) ? peut-être, mais il est bon de rappeler que des mécanismes aussi forts existent.
exemple >> preuve à divulgation nulle de connaissance relativiste
C'est une version du procédé éponyme, mais s'appuyant sur les lois de la relativité générale pour déterminer si le résultat présenté est truqué.
Quand à la critique du web3, à part dire que la blockchain n'est pas la solution, il y a peu d'information, c'est dommage pour avancer dans un débat si important.
Je rappelle surtout que Tim Berners-Lee parlait déjà de web 3 en 2006 (soit avant la blockchain). SourceRappelons que le terme Web3 a été inventé en 2014 par Gavin Wood
Le web3, c'est d'abord et avant tout un sujet sur lequel il faut être contre pour "être trop stylé". Dans la vraie vie, Darwin nous l'a déjà expliqué, entre le nébuleux web3 et le vaporeux Solid, seul le plus adapté survivra. Pour l'instant, j'ai toujours rien vu de concret sur aucun des deux...
Vu le spam que je me tape sur les réseaux sociaux de la part de devs en tout genre, connus comme anonymes, pour dire à quel point le web3 c'est trop le "turfu", j'aurai plutôt dit l'inverse, si tu veux bien te faire voir et te faire retweet/liker, il faut faire les éloges du web3.
Dans le monde de la technologie, pas forcément, si on prend l'exemple de la VHS et de Betamax, VHS < Betamax pourtant c'est le format qui a percé. Il suffit, dès fois, simplement d'être le premier pour imposer son standard.Darwin nous l'a déjà expliqué, entre le nébuleux web3 et le vaporeux Solid, seul le plus adapté survivra.
Excellent exemple que VHS vs Betamax, quoi qu'il ne parlera probablement pas aux plus jeunes.
Par contre, ce n'est pas forcément le premier qui gagne, mais surtout celui qui a la plus grande force de frappe (puissance financière et réseau).
Sur le papier les idées sont bonnes mais : tTant que l'on aura pas un minimum de solution clé en main, l'adoption va être très difficile/lente.
On parle de décentraliser mais qui va héberger les données ? Nos futures box internet auront quelques gigas pour héberger des choses du Web 3 ?
Si les gouvernements financent les serveurs, ils ont de fait un droit de regard sur, par exemple, la base de données et ont donc totalement le droit de savoir ce que tu fais, de A à Z, ce n'est pas une bonne idée.
Open source ne veut pas dire gratuit, mais au delà de ça, open source veut dire libre d'usage. De fait un logiciel open source est forcément un logiciel qui est utilisé par la source, donc l'entreprise et donc hébergé/utilisé par l'entreprise ...
Dans tout les cas, un gouvernement ne doit pas, avoir un droit de regard ou d'usage, sur la propriété d'une entreprise. Une entreprise est un mini gouvernement, avec ses codes, ses Lois, ... et doit le rester.
L'état doit garder son rôle : empêcher les abus.
Mais cela ne change rien à ce qu'est le web3 : une vaste arnaque, qui n'a de web3 que le nom.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce format se vends comme étant une protection pour les utilsateurs, car leurs données ne leur appartiennent plus mais sont gérées par des entités dans le cloud, traduction : elles sont décentralisées.
Sauf que dans les faits, leur décentralisation, les centralises dans des points néfastes, hautement gérées par des mafieux qui exploitent et revendent les données.
Ce que font actuellement par exemple des Youtube, AdBlock, sauf que là, c'est à échelle mondiale et géré par un petit groupe de gens qui auront pris la main sur le marché, de manière définitive et totale.
Dernière modification par Invité ; 10/11/2022 à 15h52.
Le web3 est-il vraiment une absurdité ? Molly White, Ingénieur logiciel senior qui s’intéresse au web3, livre son analyse,
lors du Web Summit 2022
Dans un billet de blog publié le 4 novembre, Molly White, Ingénieur logiciel senior qui s’intéresse à la cryptomonnaie et au web3, fait le tour de la question du web3 et livre son avis sur le sujet. « Nombreux sont ceux qui imaginent que la prochaine génération du web sera celle où nous rejetterons l'extraction et la capitalisation. Je suis l'un d'entre eux », écrit Molly White.
Pour Molly White, le web que nous connaissons aujourd'hui est bien loin de l’idéalisme de ses débuts. Parce que l'idéalisme des débuts du web était convaincant. Il s'agissait d'une nouvelle technologie qui permettrait à chacun, quels que soient ses moyens, d'accéder aux connaissances du monde entier du bout des doigts. Elle offrirait un accès égal à des choses comme la gouvernance et la participation à leurs communautés. Les frontières n'auraient plus d'importance. La vérité rendrait les gens libres.
La plupart des gens découvrent le web filtré par les algorithmes des géants du web comme Google et Facebook. Lorsque l'information n'est pas payante, elle est généralement recouverte de publicités. Les entreprises du web exploitent chaque donnée de leurs utilisateurs pour les revendre ou pour établir des profils publicitaires étonnamment détaillés. Les sociétés de médias sociaux optimisent l'engagement au détriment de tout le reste, même si cela signifie radicaliser ou inciter à la haine leurs utilisateurs.
« Mais ce "web3" que j'ai commencé à lire l'année dernière, au milieu des publicités du type "la fortune sourit aux courageux" et des fanatiques de la cryptomonnaie qui crient pour "aller sur la lune" et disent à tous les autres de "s'amuser en restant pauvres" ? Ce n'est pas tout à fait comme ça que je m'attendais à ce que nous y arrivions. Mais j'ai peut-être raté quelque chose, me suis-je dit, alors que je commençais à essayer de comprendre ce qu'était le web3 », écrit Molly White.
Rappelons que le terme Web3 a été inventé en 2014 par Gavin Wood, un informaticien anglais. À l'époque, il venait de participer au développement de l'Ethereum, la blockchain qui sous-tend l'ether, la deuxième cryptomonnaie la plus populaire après le bitcoin en matière de notoriété et de taille de marché. Wood pense que la conception actuelle du We2 n'est pas une bonne solution, pour plusieurs raisons. « L'une d'elles est qu'il est très difficile de réglementer les nouvelles industries. Le gouvernement est lent, il lui faut un certain temps pour rattraper son retard. Une autre est que les régulateurs sont imparfaits », a-t-il déclaré.
« Le problème avec un terme comme "web3", c'est qu'on ne sait pas nécessairement ce que c'est avant que cela ne se produise. On ne sait pas quelle sera l'évolution fondamentale qui entraînera un changement radical dans le web et qui méritera le nom de "web3". En attendant, nous sommes obligés de deviner ce que pourrait être le web3 - à moins d'être un investisseur en capital-risque ou une startup, auquel cas nous devons nous exprimer de manière décisive dans l'espoir d'obtenir un financement, même si nous avons tort. »
Selon certains partisans et ses fondateurs, le Web3 est une technologie Internet, radicalement actualisé, qui va débloquer une nouvelle ère de coopération et de créativité humaines. Il s'agira de prendre le Web2 actuel et d'y ajouter des blockchains. L'énorme société de capital-risque Andreessen Horowitz a publié un diaporama vantant les mérites de Web3 et affirmant que « l'Internet tel que nous le connaissons est défectueux ». Un graphique montre un drapeau planté dans le web, orné des logos de Facebook, Google et Apple, avec une légende indiquant qu'il était censé dénoncer « l'oligopole des grandes entreprises technologiques ».
L'oligopole d'Andreessen Horowitz ou ses investissements dans les mêmes entreprises Big Tech qu'ils ont maintenant décriées, y compris Facebook, Instagram, et d'autres, n'ont pas été mentionnés de manière ostensible. Les diapositives soulignaient que ce sont maintenant des plateformes comme la place de marché NFT OpenSea qui aideraient à réparer ce web terriblement cassé, injuste et monopolisé, en omettant ostensiblement de mentionner qu'Andreessen Horowitz avait mené plusieurs tours de financement pour OpenSea et qu'OpenSea, à l'époque, détenait une part surdimensionnée du marché NFT. Mais ils n'avaient rien à craindre si OpenSea perdait son monopole, car Andreessen Horowitz a également investi dans d'autres plateformes NFT.
« Vous voyez, s'ils arrivent à convaincre les gens que c'est l'avenir du web, ils seront riches... plus riches qu'ils ne le sont déjà. Peu importe si cela s'avère ou non, ou s'ils orientent le web dans la mauvaise direction, ou même s'ils blessent beaucoup de gens », prévient Molly White.
« Dans le cadre de mes recherches, j'ai donc abandonné les fondateurs beaux parleurs, les investisseurs en capital-risque avec leurs diapositives et les journalistes techniques des médias grand public qui régurgitaient les arguments de vente sans grande analyse critique, pour passer à quelque chose d'un peu plus concret. J'ai commencé à examiner des projets individuels et à me demander : " Comment va le web3 ? Et ce que j'ai trouvé, c'est que web3 se porte à merveille », ajoute-t-elle.
Pour ses fondateurs, les plateformes et les applications construites sur le Web3 ne seront pas détenues par un gardien central, mais par les utilisateurs, qui gagneront leur part de propriété en contribuant au développement et à la maintenance de ces services. « Le Web3 est une façon de gérer le traumatisme de la perte d'un grand avenir possible pour l'Internet », déclare Niels Ten Oever de l'université d'Amsterdam. Beaucoup sont convaincus des potentiels de ce Web3.
Selon Wood et ses partisans, dans le Web3, les développeurs ne construisent et ne déploient généralement pas d'applications qui s'exécutent sur un seul serveur ou qui stockent leurs données dans une seule base de données (généralement hébergée et gérée par un seul fournisseur de cloud). Au lieu de cela, les applications Web3 s'exécutent soit sur des blockchains, soit sur des réseaux décentralisés de nombreux serveurs, soit sur une combinaison des deux qui forme un protocole "cryptoéconomique". Ces applications sont souvent appelées "dapps" (decentralized apps - applications décentralisées). Ce terme est très utilisé dans l'espace Web3.
« J'ai cherché des projets qui avaient réellement besoin d'une blockchain et qui changeaient de manière crédible le paradigme dans le sens des idéaux déclarés de web3. Le plus souvent, j'ai trouvé des projets qui ramaient dans la direction complètement opposée », écrit Molly White.
Le jeu Web3 est un processus de jeu décentralisé dans lequel les activités d'un écosystème de jeu ou d'une plateforme de jeu, en particulier la propriété des actifs de jeu et la prise de décision dans tous les aspects du jeu, sont déléguées loin de toute autorité centrale. De l’avais des partisans des jeux web3, ils offrent l'autosouveraineté, les joueurs pouvant être entièrement propriétaires des actifs du jeu et des objets à collectionner sous forme de NFT numériques.
Dans les jeux traditionnels, les joueurs sont propriétaires des biens du jeu et des objets à collectionner, mais ils perdent tous leurs biens lorsqu'ils décident de changer de plateforme de jeu. Selon ces partisans, les jeux Web3 résolvent ce problème en offrant une véritable propriété et une interopérabilité entre les différentes plateformes. Les joueurs peuvent posséder des ressources dans le jeu sur une plateforme et les transférer sur la plateforme suivante.
Les jeux "Play-to-earn" ont introduit une classe de gestionnaires rentiers qui supervisaient les travailleurs à bas salaire dans des pays comme les Philippines, le Vietnam et le Venezuela et prenaient une part de leurs gains en échange de leur laisser jouer au jeu en premier lieu. Les jeux basés sur le Web3 permettent aux joueurs de s'engager dans les jeux. Les gens peuvent jouer pour gagner via des cryptomonnaies et des NFT.
Lorsqu'elle exploite les espoirs des gens pour un avenir meilleur et leurs craintes quant aux effets du web actuel sur eux-mêmes, leurs enfants et la société, pour les convaincre d'adhérer littéralement à des projets qui n'existeront peut-être jamais ? Lorsqu'il s'agit de contourner les réglementations sur les investissements de départ par le biais d'offres de jetons et de convaincre les gens ordinaires que leur seul moyen d'atteindre la stabilité financière est de parier leurs économies sur des technologies qu'ils ne comprennent pas parce que "c'est l'avenir !". ça vaut la peine d'y prêter attention.
Malgré les craintes autour de web3, certaines personnes s'accrochent à l'idée que les cryptomonnaies et les blockchains vont démocratiser le web, résoudre les inégalités de richesse, bancariser les personnes non bancarisées, et peut-être plus. « Le Web3 est une façon de gérer le traumatisme de la perte d'un grand avenir possible pour l'Internet », déclare Niels Ten Oever de l'université d'Amsterdam. Beaucoup sont convaincus des potentiels de ce Web3.
Pour Ewan Kirk, entrepreneur en technologie et fondateur de Cantab Capital Partners, il ne faut surtout pas croire au battage médiatique autour du Web3 « il ne va pas changer le monde. Le Web3 n'est qu'une nouvelle version de la technologie blockchain dont nous discutons depuis dix ans. »
Pour Ewan Kirk, les bases de données publiques ne sont pas toujours une excellente chose. « Le web est vraiment une base de données publique géante. Mais si vous voulez stocker vos factures, vos listes de clients ou vos données financières, avoir une base de données publique est une très mauvaise idée. » « Vous pourriez, bien sûr, avoir une blockchain privée. Mais alors quel est l'intérêt ? » Se questionne l’entrepreneur en technologie. « Vous pourriez tout aussi bien avoir une base de données SQL privée », ajoute-t-il.
Neel Chauhan, Ingénieur Génie logiciel chez Microsoft, soutien que le Web3 est en fait centralisé, tout comme Web2 l'était. Selon lui, le Web3 est juste une version pire de Web2.
Molly White trouve que l'industrie technologique « est pleine de gens qui se promènent avec leurs diapositives fantaisistes, débitant des absurdités sur leurs idées révolutionnaires, irréalisables qui s'épuiseraient aux dépens de quelques fondateurs de startups et de quelques riches. » Pour Molly White, lorsqu'une industrie entière émerge et commence à vendre au grand public l'idée qu'un meilleur web n'est possible que grâce à une technologie qui ne semble pas être à la hauteur de la tâche ?
Source : Vidéo
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous du Web3 ? Pensez-vous que le projet aboutira ?
Pensez-vous que l'on soit en présence d'une absurdité ? Pourquoi ?
Voir aussi :
Le Web3 est centralisé et inefficace, selon Neel Chauhan, Ingénieur logiciel chez Microsoft, alors que pour son fondateur, Gavin Wood, les applications Web3 s'exécutent sur des réseaux décentralisés
L'inventeur du Web, Tim Berners-Lee, voudrait que l'on « ignore » le Web3, alors que ses fondateurs estiment qu'il s'agit d'une technologie qui va débloquer une nouvelle ère de créativité
Les projets Web3 ont perdu plus de 2 milliards de dollars en raison de piratages cette année, selon CertiK
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En tout cas, on voit que dans les faits la promesse d'un web décentralisée n'est pas remplie. La dépendance à certaines plateformes reste forte, on le voit régulièrement aux chutes des cours liés à un prestataire ayant des difficultés, ou des prestataires qui bloquent purement et simplement les retraits de ce qui a été placé chez eux. Au final, on n'a fait que déporter un paquet de responsabilité vers de nouveaux intervenants au fonctionnement très opaque.
Dès le titre, tu te doutes que l'avis sera biaisé.Molly White, Ingénieur logiciel senior qui s'intéresse au web3
Comme souvent dans ce genre de "réflection", beaucoup de vent :
- Quid de l'avis des utilisateurs ? Car si des sites comme facebook / google / ... existent, c'est parce qu'il y a eu une demande ? Malheureusement, les utilisateurs n'ont que faire d'où et comment sont stockées leurs données donc web 2.0, web3, ce n'est pas leur problème
- ensuite, les "innovations" sont majoritairement drivées par ces GAFAM car ce sont eux qui ont les moyens de le faire : vont-ils vraiment scier la branche sur laquelle ils sont perchées ?
- un web "décentralisé" va a l'encontre de l'intérêt des états de suivre leurs "administrés"
- quand au monde de l'entreprise, la seule chose qui les intéresse ce sont les marges qu'ils peuvent se faire en utilisant des outils "open sources" donc gratuit pour elles vu qu'elle ne participe quasiment jamais au financement des projets opensource ou à leur évolution ...
Bref, il y aura sans doute un web3 ... mais il émergera de la demande utilisateur et/ou d'une idée lumineuse de qq'un.
Le peu que j'ai regardé de cette vidéo est affligeant. Jouer pour gagner du fric ! La vidéo n'explique pas d'ailleurs quel est le modèle économique. D'où sort cet argent ? On est dans un monde complètement virtuel. Revenons sur terre !
Je cite «*Selon ces partisans, les jeux Web3 résolvent ce problème en offrant une véritable propriété et une interopérabilité entre les différentes plateformes.*» pour que cela arrive, il faudrait que Sony (Play Station) et Microsoft (XBox) ouvrent leurs API pour rendre leur plateforme ouverte… un simple accès Internet non bridé suffit pour cela. C’est un peu le principe d’Internet avant même le Web (Web au sens HTML/HTTP).
Actuellement, j’ai quelques logiciels (Garritan CFX, Reaper) qui me sont livrés avec un certificat de propriété à mon nom et qui servent à en activer les fonctions. Le seul intérêt de la blockchain serait en cas de revente (mon logiciel regarderait un registre block-chain pour vérifier que je ne l’ai pas revendu). Comme les DLC des logiciels sont incompatibles d’un logiciel à l’autre (car les logiques des logiciels sont différents), un serveur centralisé pour chaque logiciel permettrait l’activation des DLC et les échanges sans qu’il y ait vraiment d’inconvénient et sans nécessiter de blockchain. (Sauf pour l’éditeur qui verrait ses ventes de DLC concurrencée par le marché de l’occasion). C’est d’ailleurs possible avec Steam et des jeux d’occasion en CD vendu par des magasins (présentation du numéro de série et facture). C’est aussi possible avec des logiciels comme Synthogy Ivory moyennant le versement d’une commission assez importante (mais là, le problème n’est pas technique…).
Par ailleurs, Web1/Web2, il y a une continuité HTML/HTTP, puis on ajoute JS, AJAX… là, si le but est de s’échanger des NFT pour activer tel ou tel DLC, je ne vois pas le rapport.
Le Web3 est-il vraiment un successeur voué à l'échec ? Ayush Sing, Stratège en chef chez ScanFactory, soutient cette thèse,
dans un billet de blog
Le Web3 est-il vraiment un successeur arrogant voué à l'échec ? Ayush Sing aborde sous un autre angle un problème déjà couvert. Dans un article du 6 novembre, nous écrivions : l'inventeur du Web, Tim Berners-Lee, voudrait que l'on « ignore » le Web3. Plus tôt ce 21 novembre, dans un post publié sur son blog, Ayush Sing, Stratège en chef chez ScanFactory une startup dans le domaine de la cybersécurité, fait lui aussi le tour de la question du web3 et livre son avis sur le sujet. « Le Web3 est trop délirant, indigne de confiance et dangereux pour survivre dans l'écosystème actuel », écrit-il.
Le Web a tout révolutionné. De la communication quotidienne à la recherche scientifique, il est utilisé pour tout ce que l'on peut imaginer. Il est devenu une technologie incontournable pour un si grand nombre d'industries que la garantie de sa sécurité est devenue une exigence essentielle pour son utilisation et sa croissance continues. À l'origine, il s'agissait d'une entité décentralisée - le Web 1.0, une collection de pages Web statiques, hébergées sur des serveurs fournis par les fournisseurs d'accès Internet.
Finalement, à mesure que son adoption augmentait, les hackers et les innovateurs ont commencé à faire preuve de créativité en créant des produits et en offrant des services nécessaires à la vie quotidienne d’aujourd’hui. Les moteurs de recherche, les communautés en ligne, les services de streaming ont été les premiers parmi tant d'autres. Et comme ces services nécessitaient davantage d'interactions, de plus en plus de piles technologiques ont commencé à être développées. C'est ainsi qu'est né le Web 2.0, quelquefois appelé Web participatif, il est caractérisé par plus de simplicité et d'interactivité.
Le Web3 un successeur au web 2.0 voué à l'échec ?
Le terme Web3 arrive en 2014 par Gavin Wood, un informaticien anglais. À l'époque, il venait de participer au développement de l'Ethereum, la blockchain qui sous-tend l'ether, la deuxième cryptomonnaie la plus populaire après le bitcoin en matière de notoriété et de taille de marché. Wood pense que la conception actuelle du We2 n'est pas une bonne solution, pour plusieurs raisons. « L'une d'elles est qu'il est très difficile de réglementer les nouvelles industries. Le gouvernement est lent, il lui faut un certain temps pour rattraper son retard. Une autre est que les régulateurs sont imparfaits », a-t-il déclaré.
Le Web3 pourrait débloquer une nouvelle ère de coopération et de créativité humaines
Pour ses fondateurs, les plateformes et les applications construites sur le Web3 ne seront pas détenues par un gardien central, mais par les utilisateurs, qui gagneront leur part de propriété en contribuant au développement et à la maintenance de ces services. « Le Web3 est une façon de gérer le traumatisme de la perte d'un grand avenir possible pour l'Internet », déclare Niels Ten Oever de l'université d'Amsterdam. Beaucoup sont convaincus des potentiels de ce Web3.
Selon certains partisans et ses fondateurs, le Web3 est une technologie Internet, radicalement actualisée, qui va débloquer une nouvelle ère de coopération et de créativité humaines. Il s'agira de prendre le Web2 actuel et d'y ajouter des blockchains. L'énorme société de capital-risque Andreessen Horowitz a publié un diaporama vantant les mérites de Web3 et affirmant que « l'Internet tel que nous le connaissons est défectueux ». Un graphique montre un drapeau planté dans le web, orné des logos de Facebook, Google et Apple, avec une légende indiquant qu'il était censé dénoncer « l'oligopole des grandes entreprises technologiques ».
Activité de transaction globale Web3/blockchain
Données réparties par trimestre, en milliards de dollars
L'oligopole d'Andreessen Horowitz ou ses investissements dans les mêmes entreprises Big Tech qu'ils ont maintenant décriées, y compris Facebook, Instagram, et d'autres, n'ont pas été mentionnés de manière ostensible. Les diapositives soulignaient que ce sont maintenant des plateformes comme la place de marché NFT OpenSea qui aideraient à réparer ce web terriblement cassé, injuste et monopolisé, en omettant ostensiblement de mentionner qu'Andreessen Horowitz avait mené plusieurs tours de financement pour OpenSea et qu'OpenSea, à l'époque, détenait une part surdimensionnée du marché NFT. Mais ils n'avaient rien à craindre si OpenSea perdait son monopole, car Andreessen Horowitz a également investi dans d'autres plateformes NFT.
Ces entreprises sont aujourd'hui parmi les plus importantes en matière de capitalisation boursière. Elles sont centralisées et disposent d'une grande quantité de richesses et de pouvoir. Elles ont intégré presque tous les aspects de la vie des consommateurs et ont accumulé une quantité inimaginable de données qui ont suscité de sérieuses inquiétudes quant au respect de la vie privée.
« Chaque secteur a ses préoccupations et ses problèmes - le secteur financier a des problèmes de délit d'initié, le secteur gouvernemental a des problèmes de corruption, le secteur de l'énergie a des problèmes de durabilité, etc. Mais le plus important, en fin de compte, c'est que même si tous ces secteurs sont moins transparents et extrêmement centralisés, ils évoluent et créent une valeur réelle à long terme et une valeur stable à court terme - une valeur économique - depuis très longtemps », écrit Ayush Sing.
Battage médiatique autour du Web3
« Une valeur qui n'est pas seulement basée sur un certain battage médiatique parmi les investisseurs, mais qui a une signification réelle dans le monde. Il existe de nombreux cas où les choses ne sont pas faites de la bonne manière, mais les régulateurs et les législateurs déploient également des efforts considérables pour résoudre ces problèmes », ajoute-t-il.
Parlant de battage médiatique, pour Ewan Kirk, entrepreneur en technologie et fondateur de Cantab Capital Partners, il ne faut surtout pas croire au battage médiatique autour du Web3 « il ne va pas changer le monde. Le Web3 n'est qu'une nouvelle version de la technologie blockchain dont nous discutons depuis dix ans. »
Le Web3 peut être présenté comme un terme nébuleux dans le monde de la technologie utilisée pour décrire une future version hypothétique de l'Internet, plus décentralisée qu'aujourd'hui et non dominée par une poignée d'acteurs puissants comme Amazon, Microsoft et Google. Elle implique quelques technologies, dont la blockchain, les cryptomonnaies et les jetons non fongibles.
Au milieu de tous ces aspects, une autre industrie a émergé - l'industrie de la blockchain. Une industrie qui a satisfait l'avidité du commun des mortels. Une industrie qui traite la centralisation comme un problème qui doit être éliminé dans toutes les autres industries, mais qui s'est avérée être la solution idéale pour déplacer et stocker les fonds impliqués dans la mondialisation et les crimes transnationaux.
« J'ai cherché des projets qui avaient réellement besoin d'une blockchain et qui changeaient de manière crédible le paradigme dans le sens des idéaux déclarés de web3. Le plus souvent, j'ai trouvé des projets qui ramaient dans la direction complètement opposée », écrit Molly White. Pour elle, le web que nous connaissons aujourd'hui est bien loin de l’idéalisme de ses débuts. Parce que l'idéalisme des débuts du web était convaincant. Il s'agissait d'une nouvelle technologie qui permettrait à chacun, quels que soient ses moyens, d'accéder aux connaissances du monde entier du bout des doigts. Elle offrirait un accès égal à des choses comme la gouvernance et la participation à leurs communautés. Les frontières n'auraient plus d'importance. La vérité rendrait les gens libres.
Le bitcoin est devenu cet instrument. Un système de paiement électronique de pair à pair doté d'un grand livre immuable et transparent, censé révolutionner le secteur financier. Les partisans étaient enthousiastes. Ils pensaient que la technologie allait résoudre les problèmes que même la religion ne pouvait résoudre à long terme. Mais il y a encore de l'espoir. Bien que les cryptomonnaies n'aient apporté rien d'autre que des problèmes plus sévères et divers à traiter, les gouvernements, les groupes de réflexion, les entreprises, les investisseurs, du monde entier, essaient tous très fort de faire fonctionner les choses.
Pourquoi le Web3 serait-il voué à l'échec ?
Des sociétés de renseignement comme Arkham Intelligence auraient mis au point des outils permettant de visualiser et de relier les activités de la blockchain à des personnes et des organisations réelles et travailleraient sans relâche à démystifier les échecs et les activités des organisations de la blockchain. Des applications comme Delenium seraient en cours de développement pour « protéger les utilisateurs finaux des escroqueries Web3. »
Dans le but de savoir dans quelle mesure toutes les entreprises Web3 étaient sécurisées, ScanFactory a réalisé une enquête automatisée sur les vulnérabilités de toutes les entreprises Web3 populaires, mais par rapport à leur infrastructure Web2. À la fin de cette enquête, ils sont arrivés à la conclusion qu'une entreprise Web3 moyenne ne se soucie guère des vulnérabilités de ses piles Web2 et qu'il lui faut en moyenne 3 mois pour les détecter et y remédier.
« La véritable raison pour laquelle je pense que le web3 va s'écrouler est le fait que tout cela est faussement présenté comme étant meilleur que ses prédécesseurs, mais en réalité ce n'est pas le cas. En fait, toute l'arène Blockchain est remplie de personnes délirantes ou dégénérées qui sont inexpérimentées et, en aucun cas, meilleures que leurs prédécesseurs », écrit Ayush Sing.
Source : Ayush Singh's blog
Et vous ?
L'analyse de Ayush Sing est - elle pertinente ?
Pourquoi certaines personnes voient-elles un problème au Web3 et pas d'autres ?
Voir aussi :
L'inventeur du Web, Tim Berners-Lee, voudrait que l'on « ignore » le Web3, alors que ses fondateurs estiment qu'il s'agit d'une technologie qui va débloquer une nouvelle ère de créativité
Le web3 est-il vraiment une absurdité ? Molly White, Ingénieur logiciel senior qui s'intéresse au web3, livre son analyse, lors du Web Summit 2022
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Une partie de la réponse est là
Une partie des personnes ne voient pas de problème au Web3 parce qu'on passerais d'un web sous la coupe de certaines entreprise à un web sous la coupe de leur entreprise.
Il est bien facile de dénoncer le contrôle excessif de certaines personnes/entreprises sur un système pour promouvoir un système qui reproduit le même contrôle mais nous donne le contrôle.
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