L'Etat annonce des forfaits ADSL à "tarif social", et la prise en charge d'une partie des travaux du réseau optique national

Notre Premier ministre, François Fillon, a présenté hier son plan pour le développement de l'économie numérique lors d'un déplacement dans les Yvelines.

Première mesure annoncée : la création d'une "tarification sociale" pour permettre aux foyers les plus démunis d'avoir un accès Internet à haut débit : "Internet est devenu un outil essentiel au même titre que l'électricité, y accéder à un tarif abordable et à haut débit est un impératif de justice sociale", a-t-il déclaré.

Les fournisseurs d'accès à Internet de l'hexagone accusent plutôt mal la nouvelle. En effet, ce sera à eux de financer la réduction de tarif accordée aux abonnés modestes.

Des forfaits spéciaux destinés aux défavorisés seront donc prochainement mis en place.

L'idée n'est pas nouvelle puisque de telles mesures sont déjà effectives pour les allocataires de minimas sociaux concernant les abonnements téléphoniques, et ce depuis 1997. Ils profitent de tarifs sociaux sur leur abonnement téléphonique France Telecom (leur facture passe de 16 à 6,49 euros/mois).

Aussi l'arrivée d'une "ADSL sociale" semble être une suite logique. Le gouvernement appuie sa décision sur l'observation du constat suivant : la majorité des ménages à bénéficier de la téléphonie illimitée, via leur abonnement ADSL (d'environ 30 à 60 euros par mois), sont les plus riches.

Selon une étude du Crédoc de juin 2009, seuls 22 % des ménages disposant d'un revenu inférieur à 900 euros mensuels téléphonent via leur « box » Internet, contre 62 % des ménages disposant de revenus supérieurs à 3.100 euros par mois. Pourtant, les offre« triple play » (c'est-à-dire Internet, télévision et téléphone), sont bien plus avantageuses financièrement que l'offre classique de téléphonie fixe.

Un rabais de 10 euros sur les forfaits de ce type est ainsi préconisé.

Les FAI n'auront pas leur mot à dire sur la mise en place de cette tarification sociale et devront y contribuer financièrement par le biais d'un "fonds de solidarité".

En contrepartie de cela, François Fillon a annoncé que l'Etat soutiendrait le développement de la fibre optique. Deux milliards d'euros seront débloqués pour ce faire, afin de garantir l'accès au "très haut débit" à 20 % de la population française (région parisienne et grandes villes de province).

Voici qui devrait allèger un peu les dépenses des FAI. De plus, une seconde enveloppe (de 2.5 milliards d'euros) sera allouée au soutien de l'industrie du numérique (opérateurs, développeurs, entreprises du e-commerce, etc.).

Source : Déclarations de François Fillon hier chez Dassault.