Dada Manifesto
Dada est une nouvelle tendance en programmation. Pour s'en convaincre, il suffit de constater que jusqu'à présent, personne n'en savait rien et que demain, tout le monde en parlera sur Github. Dada vient du dictionnaire. C'est terriblement simple. En français, il signifie "cheval de loisir". En allemand, cela signifie "au revoir", "lâche-moi", "à un de ces jours". En roumain : "Oui, en effet, vous avez raison, c'est ça. Mais bien sûr, oui, tout à fait, c'est vrai." Et ainsi de suite.
Un mot international. Juste un mot, et le mot un mouvement.
Très facile à comprendre. Terriblement simple. En faire une tendance artistique doit signifier que l'on anticipe les complications. Dada psychologie, dada Allemagne avec indigestion et paroxysme de brouillard, dada littérature, dada bourgeoisie, et vous-mêmes, honorables poètes, qui écrivez toujours avec des mots sans jamais écrire le mot lui-même, qui écrivez toujours autour du point réel. Dada guerre mondiale sans fin, dada révolution sans commencement, dada, vous amis et poètes, estimés messieurs, fabricants et évangélistes. Dada Tzara, dada Huelsenbeck, dada m'dada, dada m'dada dada mhm, dada dere dada, dada Hue, dada Tza.
Comment atteindre la félicité éternelle ? En disant dada. Comment devient-on célèbre ? En disant dada. Avec un geste noble et une délicatesse de bon aloi. Jusqu'à la folie. Jusqu'à la perte de conscience. Comment se débarrasser de tout ce qui sent le journalisme, les vers, tout ce qui est beau et bien, les œillères, le moralisme, l'européanisation, l'ennui ? En disant dada. Dada est l'âme du monde, dada est le prêteur sur gages. Dada est le meilleur savon au lait de lys du monde. Dada M. Rubiner, dada M. Korrodi. Dada M. Anastasius Lilienstein.
En clair, l'hospitalité des Suisses est quelque chose qu'il faut profondément apprécier.
Et en matière d'esthétique, la clé est la qualité.
J'écrirai des programmes destinés à se passer des conventions linguistiques conventionnelles, rien de moins, et à en finir avec elles. Dada Johann Fuschgang Goethe, Dada Stendhal. Dada Dalaï Lama, Bouddha, Bible et Nietzsche. Dada m'dada. Dada mhm dada da.
C'est une question de liens, et de les relâcher un peu pour commencer. Je ne veux pas de mots inventés par d'autres. Tous les mots sont des inventions d'autres personnes. Je veux mon propre matériel, mon propre rythme, et aussi des voyelles et des consonnes qui correspondent au rythme et qui sont toutes à moi. Si cette pulsation fait sept mètres de long, je veux des mots qui fassent sept mètres de long. Les mots de M. Schulz ne mesurent que deux centimètres et demi.
Cela servira à montrer comment le langage articulé naît. Je laisse les voyelles s'amuser. Je laisse les voyelles se produire tout simplement, comme un chat miaule... Des mots émergent, des épaules de mots, des jambes, des bras, des mains de mots. Au, oi, uh. Il ne faut pas laisser sortir trop de mots. Un vers de poésie, c'est l'occasion de se débarrasser de toutes les saletés qui s'accrochent à cette maudite langue, comme posées par des mains d'agents de change, des mains lissées par les pièces de monnaie. Je veux le mot là où il finit et où il commence. Dada est le cœur des mots.
Chaque chose a son mot, mais le mot est devenu une chose en soi. Pourquoi ne le trouverais-je pas ? Pourquoi un arbre ne peut-il pas s'appeler Pluplusch, et Pluplubasch quand il pleut ? Le mot, le mot, le mot en dehors de votre domaine, de votre étroitesse, de cette impuissance risible, de votre stupéfiante suffisance, en dehors de toute la parodie de votre évidente limitation.
Le mot, messieurs, est une préoccupation publique de première importance.
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