L'agriculture occidentale est une activité fortement mécanisée, dépendante des carburants. Cela reste vrai dans des schémas non productivistes (même s'ils sont moitié moins dépendante du pétrole, selon l'universitaire Martin Entz).
L'agriculture intensive repose sur l'utilisation d'intrants (engrais chimiques, pesticides) élaborés à partir de l'énergie pétrolière ou issus de l'industrie pétrochimique. L'agriculture consomme aussi de grandes quantités de matières plastiques (serres, mulch, emballages, outils…).
Par la combinaison de l'augmentation du prix des engrais et de celui des carburants, deux clefs de la révolution verte sont sérieusement remises en question. En effet, le pétrole pourrait théoriquement être remplacé par des biocarburants (carburants issus de l'agriculture) ou par des huiles végétales. Mais le bilan énergétique de production de ces carburants « verts » est cependant pour le moment trop faible. De plus, les techniques de synthèse en chimie organique pour l'élaboration par exemple de molécules pesticides devraient être revues en l'absence de pétrole.
La mutation du modèle agricole actuel vers un système « sans pétrole » sera laborieuse. Les pertes temporaires de productivité qui pourraient en découler, pourraient engendrer des situations de crise alimentaire dans le pire des cas ou, du moins, une remise en question du mode de consommation alimentaire actuel. Sans remise en cause de l'évolution du régime alimentaire (consommation alimentaire de la chine de plus en plus carnée), il semble peu probable que l'agriculture puisse suivre indéfiniment l'augmentation de la population mondiale dans le modèle productiviste, même sans pic pétrolier (problèmes écologiques, économiques, de santé publique et sociétaux avec par exemple la dégradation de la qualité des eaux et des sols).
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