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Emploi Discussion :

Retrospective - Bilan- Je déteste mon métier de développeur


Sujet :

Emploi

Vue hybride

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  1. #1
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    Par défaut Retrospective - Bilan- Je déteste mon métier de développeur
    Bonjour,

    Je vous écris aujourd'hui un long pavé parce que je souhaiterais avoir des avis extérieurs concernant ma situation. Savoir si je suis le seul à être dans ce cas (j'en doute fort), savoir comment ceux qui ont vécu les mêmes choses que moi ont fait pour rebondir car honnêtement, je suis à bout...
    Oui, c’est long, oui, ce ne sera sans doute pas agréable à lire (mais je vais faire un effort), oui, vous avez peut-être eu la chance d’avoir des expériences très différentes des miennes, mais voilà, c’est mon vécu, mes ressentis, ma vie professionnelle.

    Commençons,
    Je suis un passionné d'informatique. Depuis tout petit, j'ai toujours eu une grande affinité avec l'informatique. Je m'amusais à faire des sites web pour tout et pour rien, des petits jeux, développer des mods pour mes jeux préférés.
    Tout naturellement, je me suis dirigé vers le développement informatique.
    J'ai fait une grande école, très réputée, j'ai accumulé des stages, de l'expérience, j'ai été diplômé, et je suis rentré dans le monde du travail.
    Mes valeurs? Travail d'équipe, Respect, Passion, Reconnaissance. Rien de bien compliquer, n'est ce pas?

    Et mon dieu, j'ai pas d'autre façon de le dire, mais : QUELLE MERDE!

    Je DÉTESTE mon métier. J'ai l'impression d'avoir perdu 11 ans de ma vie dans un domaine dans lequel je n'arriverai JAMAIS à être épanouie et où je ne tirerai finalement que très peu de satisfactions...

    Que ce soit dans mes stages, ou mes CDIs, je n'ai absolument aucune expérience que je peux qualifier de vraiment positive. Aucune expérience où je peux dire "Je suis pleinement satisfait".
    Et attention, qu’on soit clairs :
    J’adoreee développer ! J’aime mon travail. J’aime ce que je fais. Ce que je déteste, c’est mon métier. Une nuance qui aura toute son importance au fil de ce topic.

    Sur 4 stages, et 4 CDIs, mon bilan est réellement catastrophique, que ce soit sur le plan humain ou professionnel. J'en suis arrivé à la triste conclusion : Mon métier, c'est de la merde, un développeur n'est jamais respecté dans le monde du travail, personne ne lui fait confiance, et je dois m'attendre à tout.
    Vous voulez des exemples ? Bien sûr que vous en voulez ! Sinon vous auriez arrêté de me lire ! Vous devez forcément vous demander "Mais qu'est-ce qu'il a vécu pour en arriver là ? Je suis certain qu'il exagère"
    Très bien.
    Je vais parler de mes CDIs du coup! J’aurais beaucoup à dire sur mes stages qui, avec le recul, envoyaient de nombreux signaux d’alarmes, mais c’est trop lointain et je manquais trop de maturité pour que ce soit réellement pertinent.
    Aller c’est parti !

    Premier CDI: Dans une start up/PME dans laquelle j'ai été invité par un ancien maitre de stage. J'ai rejoint une petite entreprise d'une vingtaine d'employés. Globalement, d'un point de vue technologies, c'était plutôt intéressant. L'équipe était bien. Le projet, un logiciel développé par une seule personne, pendant 8 ans. Un monolithe applicatif complètement bugué, n'ayant architecturalement aucun sens (un seul namespace pour tout le projet lololol), 40% de duplication de code pour un projet de 45 000 lignes, bref, un projet avec du vécu, un historique expliqué par un contexte difficile.
    Mais un bon projet, qui m'a permis de faire mes preuves très rapidement et de prendre un peu plus de place dans la hiérarchie de l'équipe de R&D.
    Mais où est le souci ? Le reste évidemment!
    Cette expérience est celle qui m'a fait réaliser qu'en tant que développeur, pour les entreprises, je serai toujours une merde.
    Une belle merde hein, attention ! Je suis une merde avec beaucoup de valeur car je suis une merde très compétente. Un diamant merdique dans la grande fausse septique des développeurs. Quelqu’un que toutes les entreprises voudraient bien garder sans vraiment faire quelque chose pour y parvenir.
    Pourquoi je dis ça? Hé bien, c'est plutôt simple: Je n'avais absolument droit à aucune reconnaissance.
    Si le logiciel se vendait mieux, ce n'était pas parce que mon équipe et moi-même avions corrigés 57794752548 bugs et soucis d'architectures en 1 ans, mais parce que les commerciaux "étaient en forme". Par contre, évidemment, si un commercial n'arrivait pas à conclure une vente, nous étions responsables car c'est que le logiciel n'est pas assez bien. Un grand classique.
    Malgré ma position de pseudo-lead, je devais expliqué techniquement chaque modification, chaque implémentation à mon employeur, comptable de profession. J'insiste, présenter son travail, c'est tout à fait normal. Ici, nous étions dans une dynamique beaucoup plus malsaine. C'est difficile d'expliquer la différence à l'écrit malheureusement.
    La nuance ici, c'est que ce n'était pas à but informatif. Il n'y avait aucune bienveillance, car en réalité, il le disait lui même, il s'en foutait. Le but, c'était plutôt de s'amuser à "chercher la petite bête", de "me mettre contre le mur", car il méprisait purement et simplement mon métier.
    Evidemment, c’était relativement subtile. Au début, c’était mignon. C’était des petites blagues sur les geeks, puis des questions méprisantes sur mon métier puis c’est passé à la vitesse supérieure. Il se permettait de proposer des solutions techniques abracadabrantesques tout en étalant son mépris pour ma profession "Bah tu vois, moi je pense que ton boulot est pas si compliqué, tu devrais faire ça comme ça", "il n'y a aucune expertise dans le métier de développeur, c'est que du par cœur", et j'en passe des meilleures.
    Des matinées, des après-midis entiers dédiés à ces fameuses "explications" où je voyais mon employeur mépriser mon métier et mon travail plusieurs fois par semaine (4 fois en moyenne) pour le voir finalement admettre rageusement que j’avais raison.
    Évidemment, ça ne s'arrêtait pas à lui. Notre équipe n’était jamais conviée aux déjeuners d’équipes, aux points concernant les avancées et performances de l’entreprise, et aux afterworks, parce que « oh vous êtes des geeks, ces choses-là ne vous intéressent pas ».
    Le mépris pour mon métier se faisait aussi dans l'organisation des bureaux. Tous les autres métiers étaient ensembles, RHs, commerciaux, avant-ventes, marketing. Tandis que nous, la R&D/IT/PROD (5 personnes au total), nous étions les parias, exclus littéralement à l'autre bout du bâtiment… Un message fort, une ségrégation aussi bien sociale que physique, qui allait finalement résumer toutes les expériences qui composent mon CV.

    Ça, c'était ma première expérience qui aura duré un an. 1 longue année avec cette ambiance toxique. Sur la fin, il ne restait plus que 2 collègues et moi. J'ai finit par être le troisième départ. Les 2 autres sont partis dans les 6 mois qui ont suivi. Le turnover est plutôt parlant.

    Mais voilà, j'étais jeune, j'étais naïf, je me suis dit qu'il ne fallait pas se laisser abattre, que ce ne serait pas toujours comme ça. J’ai enchainé, donc.

    Deuxième CDI : Quelques mois après ma démission, j’ai donc décidé d’aller vers une SSII pour un très grand compte. Alors oui, beaucoup disent que les SSII, c’est de la merde. Et je suis pleinement d’accords. Mais je tiens à rappeler qu’en France, les SSII, c’est facilement… Aller… 75% des offres d’emploi dans les métiers de dev ? Peut-être plus ? Probablement plus.
    Bon, du coup, un très grand compte, l’une des plus grosses entreprises de France, un changement total d’environnement, qu’est ce qui pourrait mal se passer ?
    Evidemment,
    On m’a menti. Tout le monde m’a menti. Pas que ma SSII, mais aussi le client. Le mensonge allait jusqu’à faire un test technique qui n’avait strictement rien à voir avec mon futur poste. Il fallait oser ! Tout ça à cause de l'égo: Monsieur le client Manager, il était dev, alors il veut des dev. Et sa mission, elle mérite forcément des dev BAC +5 spécialisés technique! Là aussi, un classique.
    Je me suis donc retrouvé à un poste où j’étais à la fois totalement surqualifié sur le plan technique, et complètement largué sur le plan fonctionnel (finances de marché). Heureusement, je pouvais compter sur ma SSII ou mon client pour me former un minimum sur le plan fonctionnel hein ? Ah bah non hahahahaha ! Et coté technique, ça donnait quoi du coup ? 100% de technologies propriétaires.
    Que ce soit les frameworks, les outils, tout était propriétaire en dehors du langage (la belle affaire).
    Et humainement ? C’était encore pire que mon expérience précédente. Là, je le sens bien que je suis une merde, oulalalala.
    Imaginez un peu le tableau. Un management absent travaillant à mi-temps, des internes ex-dev prestataires fraichement internalisés directement passés chefs de projets sans la moindre formation qui se prennent pour des managers, une mission chez un client grand compte directement dans le siège social donc imaginez l’égo, je pense que je ne suis même pas obligé d’expliquer pourquoi c’était tout bonnement humainement insupportable.
    Pourquoi je ne suis pas parti quand j’ai vu ça ? Bah, je voulais mettre de la stabilité sur mon CV. J’ai mis un peu de temps à trouver cette… « opportunité » à cause d’un projet personnel n’ayant pas abouti suite à un souci familial (partir à l’étranger), du coup je me suis senti obligé de rester. J’ai tenu comme ça 2 ans avant de finalement mettre un terme à ma mission, refusant au passage l'internalisation! Rhalala, quelle magnifique opportunité j'ai raté dit donc!
    Bon, vous vous doutez bien de comment ça s’est passé ensuite. De retour dans ma SSII, je suis parti asap. Ils n’auront pas tardés à me faire comprendre que pour eux, je n’étais pas simplement une merde, j’étais aussi de la viande, et que s’ils pouvaient, ils me feraient faire le trottoir. Un grand classique là aussi.

    Cette nouvelle mauvaise expérience derrière moi, je décide de mettre le paquet et de trouver quelque chose de bien ! Je décide donc : Client final obligatoire, si possible un truc dans lequel je pourrais rester plus de 2 ans sans chopper de l’urticaire, et avec des technos pas trop anciennes.
    J’ai fini par trouver quelque chose de sympa. Une grosse entreprise, qui bosse sur des technologies récentes, une équipe jeune, dynamique, et plein d’avantages ainsi que de potentielles évolutions de carrière. Qu’est ce qui pouvait mal se passer ?
    Honnêtement, c’est la seule expérience de mon CV que je pourrais considérer comme moyenne si ça n'avait pas autant impacter ma carrière.
    Mon équipe était vraiment sympa, le projet un peu vieillot mais quand même intéressant d’un point de vue technique et fonctionnel, tout très s’est bien passé pendant 1 an.
    Au bout de ces 1 ans cependant, j’ai très vite déchanté. J’ai commencé à revoir les mêmes travers que dans ma première expérience. C’était simplement plus long à voir à cause de la taille de l’entreprise et du fait que j’étais interne.
    Mais la réalité, elle est là : Les métiers techniques IT sont encore mis de côté, dans une bulle. Nous n’étions ni conviés ni aux séminaires, ni aux activités d’entreprise ou de teambuilding avec le management.
    Les quelques interactions que nous avions avec le management étaient désastreuses de toute façon: La fameuse phrase « si quelque chose ne marche pas c’est votre faute » n’a jamais été aussi vraie, même quand ça venait officiellement des PO. Je pouvais y retrouver le même mépris pour mon domaine : Les mêmes réflexions, les mêmes automatismes, les mêmes « insultes ».
    J’étais toujours ce fameux diamant merdique. Depuis le temps, rien n’avait changer. Les mentalités n’ont pas évoluées.
    Mais je m’en suis contenté. Je me suis dit « bon ok, tant pis après tout je m'en fou, je ferai avec».
    Mais évidemment, tolérer ce genre de chose est une très, très mauvaise idée, et il n’en ressort rien de bon. C’est une leçon que j’ai appris au prix fort quand j’ai demandé mes formations. Formations systématiquement refusées. La raison ? « si tu es bon, tu peux faire ça tout seul » comme ils disent tous, ou encore « on ne fait pas ça dans cette équipe ». Qu'est ce que j'attendais de personnes méprisant mon métier de toute façon? Avec le recul, c'était stupide de ma part.
    Et évidemment, mes demandes de mobilité internes sont toutes refusées « on a trop besoin de toi ici ». La monté hiérarchique n’est évidemment plus sur la table, pour moi comme pour tous les autres à qui ils avaient annoncés ça, car « ils n’ont plus le budget », ou « ça arrive bientôt c'est en négociations » . Ce n’était qu’un appât. Baited, comme on dit.
    Je suis resté chez eux pendant 3 ans, et j’ai fini par partir, voyant bien que j’étais simplement pris au piège dans une structure dans lequel je n’aurai strictement aucun avenir.

    C’est à ce moment-là que j’ai découvert l’une des plus dures réalités de mon métier.
    J’ai fait 2 ans dans une mission utilisant des technologies propriétaires.
    Puis 3 ans en CDI sur un projet qui à l’époque était déjà un peu dépassé, et où l’on m’a refusé toute possibilité de formation.
    Et en 5 ans, le monde de l’informatique change complètement, et tu es largué. Impossible de trouver une opportunité sympa. Je ne passe même plus la barrière RH car ils ne retrouvent pas les bons mots clefs sur mon CV.
    J’ai donc pris mes couilles à pleines mains et ai essayé de tirer le meilleur de tout ça. Je me suis formé….. Autoformé* à toutes les dernières technologies. Avec certifications payées de ma poche s’il vous plait.
    Mais voilà. Ça ne reste qu’un bout de papier. J’ai beau être un développeur avec 5 ans d’expérience, sortir d’une des plus grandes écoles de dev de France, maitriser le C, le C++, le C#, c’est que je n’ai aucune expérience en ASP.NET CORE et angular mes amis ! Il est beau mon bout de papier, ils sont beaux mes projets persos sur GIT HUB, mais je demande trop de salaire ! Je dois recommencer en tant que junior sinon je me ferme les portes de presque toutes les entreprises (sauf les SSII évidemment) ! Quelle magnifique mentalité!

    Toutes ?! Bien sur que non ! Il me reste mon dernier CDI ! Mon CDI actuel s’il vous plait !
    Elle est là, l’entreprise de taille moyenne de mes rêves ! Elle était juste sous mon nez, ça faisait 2 ans qu’elle essayait de me contacter. Un éditeur de logiciel ! Ses valeurs ?! L’humain ! Le respect !!! La CONFIANCE !!!! Elle accepte de me prendre, car elle recherche non pas un développeur maitrisant un langage en particulier, mais un vrai développeur qui sait s’adapter et tout ! comme sur les offres des GAFAM !! ! Magnifique !! 2019 les amis !! Les entretiens sont top, j’ai un excellent feeling avec tout le monde, ils ont tous l’air honnêtes, ont tous les pieds sur terre ! Incroyable !!!!
    J’y vais, plein d’incertitudes et de méfiance quand même, me disant que c’est trop beau pour être vrai. Pendant le premier mois, je suis aux anges, mais tout basculât le jour où ils me firent une formation spontanée (douce ironie que ça arrive sur un truc aussi incroyable pour moi). Très vite, le rideau se lève sur ce sur quoi je me suis engagé.
    Au court de cette formation suite à une conversation avec le manager d’une autre équipe, j’apprends que mes supérieurs m’ont caché une énorme restructuration de l’équipe, que tout ce que je fais actuellement n’est que de la poudre aux yeux censée durer le temps de toute ma période d’essai. Quelques mois après la fin de ma période d’essai, moi et mon équipe seront automatiquement transféré dans une autre équipe largement moins glamour, un projet legacy totalement obsolète mais indispensable sur lequel personne ne veut aller. Autant dire que dans mon cas, être de nouveau sacrifié et être mis sur un projet de merde n’est pas du tout acceptable et est même clairement un danger pour ma carrière.
    Mon équipe était au courant, mais n'en avait simplement jamais parler. Pas par mesquinerie, mais parce que pour eux, j'étais censé être au courant. J'ai appris par la même occasion que beaucoup d'entre eux était en préavis de démission ou allaient démissionner suite à ce changement.
    Voilà, la confiance est brisée. Je suis frustré, énervé, déçu mais même pas surpris car c'est finalement tout le temps comme ça que ça se passe pour moi.
    Après confirmation de la part de mon manager qui aura quand même commencé par nier histoire de vraiment me montrer qu’il me prend pour une merde, j’ai décidé de me mettre en arrêt maladie le temps d’appuyer sur pause et de dresser un bilan de tout ça.

    Et ce bilan, le voilà.
    Je lis partout que le dev, c’est l’avenir. Qu’on n’y manque jamais de travail. Qu’on n’a jamais le temps d'être en recherche d’emploi. Que toutes les entreprises ont besoin de nous.
    Et je suis d’accords.
    Mais à quel prix ?
    J’ai l’impression que le métier de développeur, c’est le métier de tous les extrêmes.
    Un métier où tu trouveras toujours du travail, mais où tu vas pleurer du sang pour rejoindre une entreprise dans lequel tu vas pouvoir t’épanouir.
    Un métier où tu es indispensable, une véritable valeur ajoutée à ton entreprise, mais où tu n’auras jamais vraiment de reconnaissance et où on te traitera finalement toujours comme une merde dès que tu sors du cadre de ton équipe. Le monde du travail n’aime pas la génération Y, le monde du travail n’aime pas les geeks, bravo, tu es le combo gagnant.
    Un métier où tout le monde veut te garder, mais où personne ne fera quelque chose pour que tu restes. Tous mes employeurs étaient dégoutés de me voir partir. Tous m'ont proposé une grosse augmentation ou une internalisation pour que je reste. Mais aucun ne voyait le problème. Aucun ne comprenait les raisons de mon départ.
    Aussi, et il faut en parler, c’est aussi le métier avec les process de recrutement les plus ridicules. Des tests techniques sur papier en complet décalage avec la réalité du métier. Des entreprises qui osent te filer leur travail en guise de « test technique » en te donnant accès à leurs sources et à leur jira « pour voir comment tu te débrouilles sur une semaine ».
    Voir même des entreprises qui te demandent de faire des projets demandant 35h de travail en 1 mois max alors que tu es actuellement en CDI, suivi d’une dizaine d’heure de process de recrutement (questions techniques et 2 autres tests), tout ça pour un « peut-être ». Et faut voir la gueule des entreprises hein, on ne parle pas de la NASA ou de Google là, mais de la petite start up/PME du coin. Sérieusement, quel autre métier te demande des trucs pareils ?!

    Je suis un passionné écœuré par mon métier. Je suis totalement perdu, et je suis en train de totalement baisser les bras.
    D'aucuns diront que je dois relativiser, que c'est pas si grave et que ça suffit si je m'entends bien avec mon équipe, mais malheureusement non. Je ne travaille pas que pour pisser du code. Je recherche autre chose. Pour moi, le plus important, c'est la reconnaissance de mon travail et le respect de mes employeurs. Si je n'ai pas ça, autant arrêter tout de suite. Et ça ne m’intéresse pas d'enchainer des CDI en boucle le temps de trouver chaussure à mon pied. J'ai besoin de sécurité financière, et de stabilité.
    Même l'avis de mes ex-collègues/camarades de promo que j'avais contacté en espérant une cooptation dans une bonne entreprise est alarmant et me pousse vers la porte de la reconversion professionnelle. La très large majorité d'entre n'ont même pas passé les 5 ans d'expérience tellement ils n'en pouvaient plus. Le reste est soit parti à l'étranger, soit ont fondés leurs propres entreprises pour avoir la paix. Eux me proposent des postes, mais ils ne sont pas du tout dans ma zone géographique. J'ai une femme et 2 enfants, déménager est compliqué.

    Actuellement, je n'ai plus 50 solutions. Je ne pense pas rester dans mon entreprise actuelle.
    J'ai pensé à partir en freelance, mais avec le recul, ce n'est pas fait pour moi. Pas assez de sécurité financière, trop peu de projets intéressants à faire en solo, les projets intéressants eux, c'est en tant que prestataire, alors à quoi bon?
    Non, la réalité, c'est que je pense arrêter le métier de dev et me rediriger vers l'avant-vente ou un métier me permettant d'abandonner le dev pour de bon...
    Le problème, c'est que j'ai l'impression de littéralement jeter plus de 6 ans d'expérience et 5 ans de cursus scolaire aux chiottes, soit 11 ans de ma vie. Alors que j'aime mon travail! Un comble.
    J'hésite aussi à me mettre au chômage, pendant quelques mois. Prendre l'air, sortir de toute cette merde qui est en train de me gangréner, et en profiter pour faire une vraie formation Pole emploi sur du devops et ainsi pouvoir prétendre à rejoindre un GAFAM. Ils recherchent que ça en ce moment.

    C'est là que vous intervenez. Vous, vous en pensez quoi? Vous le vivez comment? Qu'est ce que vous feriez à ma place (même si c'est une question difficile)? Y a t'il une solution à laquelle je n'avais pas pensé?

    Merci de m'avoir lu, et vraiment désolé pour ce pavé.

  2. #2
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    Citation Envoyé par GoonSwarn
    Pour moi, le plus important, c'est la reconnaissance de mon travail et le respect de mes employeurs.
    A la lecture de ton texte, je vois d'abord quelqu'un qui dépend des autres. Cela m'évoque irrésistiblement une citation de Marc-Aurèle (si tu n'as pas déjà lu ses "Pensées pour moi-même" je te les conseille vivement, tu y trouveras beaucoup de choses intéressantes):
    Citation Envoyé par Marc-Aurèle
    VI-51 Le vaniteux fait dépendre son propre bonheur de l’activité d’autrui ; le voluptueux, de ses propres sensations, et l’homme intelligent de ses propres actions.
    Tu peux changer et décider beaucoup de choses te concernant, mais tu peux beaucoup plus difficilement amener les autres à penser ce que tu voudrais qu'ils pensent. Par conséquent, si tu fais dépendre ta propre satisfaction de ce que pensent les autres, cela ne va pas le faire.

    J'ai passé un fil entier à pérorer à l'encontre des encravatés techniquement incapables et qui pourtant t'expliquent la vie (et ramassent les bénéfices générés par ton travail): ils te méprisent? A toi de leur expliquer qu'ils ne sont objectivement rien sans toi, puisque c'est toi qui fait le boulot. C'est toi qui possède la connaissance permettant de générer de la plus-value, alors objectivement c'est toi leur supérieur (et je ne dis pas cela en l'air, je n'hésite pas moi-même à ouvrir ma gueule dans ma boîte).
    Bon après perso je ne vois pas de solutions magiques: soit tu changes de mentalité (cf plus haut, ma personnalité est telle que c'est ce que je pense être le mieux), soit tu continues de chercher un endroit qui te convient mieux (l'un n'empêche pas l'autre), soit...tu passes du côté des encravatés qui vivent de la plus-value du travail des autres et s'en félicitent devant le champagne qu'ils auront payé avec, et sans aucune honte parce que comprendre ce qu'ils sont est trop compliqué pour eux (de toutes façons ils étaient même trop cons pour faire des études et un boulot scientifique ).

  3. #3
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    Citation Envoyé par Troumf à Lunettes Voir le message
    A la lecture de ton texte, je vois d'abord quelqu'un qui dépend des autres. Cela m'évoque irrésistiblement une citation de Marc-Aurèle (si tu n'as pas déjà lu ses "Pensées pour moi-même" je te les conseille vivement, tu y trouveras beaucoup de choses intéressantes):

    Tu peux changer et décider beaucoup de choses te concernant, mais tu peux beaucoup plus difficilement amener les autres à penser ce que tu voudrais qu'ils pensent. Par conséquent, si tu fais dépendre ta propre satisfaction de ce que pensent les autres, cela ne va pas le faire.

    J'ai passé un fil entier à pérorer à l'encontre des encravatés techniquement incapables et qui pourtant t'expliquent la vie (et ramassent les bénéfices générés par ton travail): ils te méprisent? A toi de leur expliquer qu'ils ne sont objectivement rien sans toi, puisque c'est toi qui fait le boulot. C'est toi qui possède la connaissance permettant de générer de la plus-value, alors objectivement c'est toi leur supérieur (et je ne dis pas cela en l'air, je n'hésite pas moi-même à ouvrir ma gueule dans ma boîte).
    Bon après perso je ne vois pas de solutions magiques: soit tu changes de mentalité (cf plus haut, ma personnalité est telle que c'est ce que je pense être le mieux), soit tu continues de chercher un endroit qui te convient mieux (l'un n'empêche pas l'autre), soit...tu passes du côté des encravatés qui vivent de la plus-value du travail des autres et s'en félicitent devant le champagne qu'ils auront payé avec, et sans aucune honte parce que comprendre ce qu'ils sont est trop compliqué pour eux (de toutes façons ils étaient même trop cons pour faire des études et un boulot scientifique ).
    En gros tu lui reproches de pas s'abaisser au niveau de connerie de ses supérieurs.

    Ca me rappelle les conseils d'un manager viré de l'armée.

    Quand je bossais dans une startup de jeu vidéo le chef de projet m'a commandé une librairie de rendu GPU. Comme il est un peu con je me suis débrouillé pour tout faire tenir dans une classe à 12 fonctions. Il a tout jeté à la poubelle parce que ça faisait 11 de trop.

    Et alors le manager m'a dit: "C'est ta faute tu n'as pas optimisé son temps de travail."

    Donc j'aurais du coder un truc du style:

    Code : Sélectionner tout - Visualiser dans une fenêtre à part
    function Programme_Le_Jeu_A_Ma_Place();
    C'était tellement simple.

  4. #4
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    Citation Envoyé par GoonSwarm Voir le message
    Bonjour,

    Les quelques interactions que nous avions avec le management étaient désastreuses de toute façon: La fameuse phrase « si quelque chose ne marche pas c’est votre faute » n’a jamais été aussi vraie, même quand ça venait officiellement des PO. Je pouvais y retrouver le même mépris pour mon domaine : Les mêmes réflexions, les mêmes automatismes, les mêmes « insultes ».
    Il y a beaucoup d'entreprises qui n'en ont rien à faire de leurs employés. Dans la mienne j'ai une bonne ambiance et quand il y a des bugs utilisateurs sur des logiciels ou des fluxs de données c'est souvent parce que l'utilisateur a fait de la merde et n'a pas suivi le process établi (faire un clic droit puis entrée, lui va faire entrée + clic droit). Si il arrive dans le bureau de la DSI en gueulant ou en vociférant, on l'envoie chier en lui rappelant que c'est lui la "merde", qu'il y a eu une démo de la procédure avec eux. On pourrait ne rien dire et se laisser marcher sur les pieds mais on leur rappelle que c'est nous qui tenons la baraque et qu'on facilite au mieux leurs conditions de travail. Au bout d'un moment il faut savoir se faire respecter, certes tu ne vas pas te faire des amis mais c'est toujours mieux que de se faire marcher dessus.

  5. #5
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    Actuellement, je n'ai plus 50 solutions. Je ne pense pas rester dans mon entreprise actuelle.
    J'ai pensé à partir en freelance, mais avec le recul, ce n'est pas fait pour moi. Pas assez de sécurité financière, trop peu de projets intéressants à faire en solo, les projets intéressants eux, c'est en tant que prestataire, alors à quoi bon?
    Un post très intéressant, j'ai l'impression de me lire

    C'est à peu près la réflexion que je me suis posé mi-2018 au terme de ma dernière mission en tant que presta salarié en CDI.

    J'ai tranché la question en passant freelance. Je fais du dev comme un mercenaire. Sauf que les 10 000 boules à la fin du mois ils sont pour bibi. Le truc c'est de ne pas se verser le max de ce que tu peux et de provisionner pour te payer le dev que tu veux. En gros pour 2/3 mois de prestation tu te paies 1 mois de dev que tu veux. Après ça peut être de l'auto-formation, de l'opensource, du bénévolat, à toi de trouver ce qui te branche.

    Citation Envoyé par GoonSwarm Voir le message
    Le problème, c'est que j'ai l'impression de littéralement jeter plus de 6 ans d'expérience et 5 ans de cursus scolaire aux chiottes, soit 11 ans de ma vie. Alors que j'aime mon travail! Un comble.
    Une mauvaise analyse plutôt. Tu as la chance d'être dans un des rares secteurs d'activité où tu peux te payer du temps pour faire ce que tu veux.

    Donc débrouilles-toi pour obtenir une rupture amiable, monte ta boite, prends le pognon des aides, et fais ta sauce pour rebooster ta motivation, et régulièrement tu passes plusieurs mois en mission pour remplir le compte de ta boite et te payer tes salaires. Etc ...

    Pour le reste, ta description du monde de l'entreprise que ce soit en PME ou en grand compte on a tous plus ou moins le même vécu. C'est un problème très marqué en France et il faut faire avec. C'est moins marqué à l'étranger des retours que je peux avoir. Si tu es libre (pas de nana pas de gosses pas de crédits) une alternative c'est d'aller à l'étranger mais gaffe à bien sélectionner la boite. Dans les grandes villes anglo-saxonnes tu trouveras des organisations dans lesquelles les profils techniques sont bien mieux valorisés puisque apparemment c'est surtout le manque de reconnaissance qui te pose soucis, perso c'est plutôt le fait de pas avoir les mains libres pour faire les choses comme je le souhaite. A la relecture tu n'es pas libre

  6. #6
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    Citation Envoyé par Marco46 Voir le message
    (.../...) apparemment c'est surtout le manque de reconnaissance qui te pose soucis, perso c'est plutôt le fait de pas avoir les mains libres pour faire les choses comme je le souhaite.
    j'aurais pu écrire ça. rien à battre d'être bien vu. Par contre, être contraint à des choix techniques débiles, ou on me demande explicitement de dupliquer 18 fois le même code au lieu de l'encapsuler(authentique), c'est usant, je trouve. (je leur ai répondu - ça dépend, vous y tenez, à votre délai?)

    De ce que j'ai pu en lire ici ou là, la dévalorisation des métiers techniques, c'est partout chez les latins, pas seulement les Français(les roumains étant peut-être une exception). Si on veut être reconnu, soit il faut trouver une boite étrangère avec une petite branche en France(petite pour garder l'esprit international), soit effectivement s'expatrier.

  7. #7
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    Citation Envoyé par el_slapper Voir le message
    j'aurais pu écrire ça. rien à battre d'être bien vu. Par contre, être contraint à des choix techniques débiles, ou on me demande explicitement de dupliquer 18 fois le même code au lieu de l'encapsuler(authentique), c'est usant, je trouve. (je leur ai répondu - ça dépend, vous y tenez, à votre délai?)
    .
    Dans une architecture micro service c'est conseillé de faire du copier coller de code au lieu de factoriser

  8. #8
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    Ton poste me semble bien familié, et propre au marché français.

    Déjà, tu as réussi à faire la différence entre l'activité de developpement et le metier de developpeur.
    C'est la première étape pour prendre de la distance par rapport a ce soucis.

    Maintenant, il te reste de nombreuses portes de sortie :
    - Améliorer ta recherche d'emploi. Tu trouve quelqu'un pour payer les factures le temps que ta recherche prendra, et tu sélectionnes plus sérieusement les boites que tu selectionnes. N'hésites pas à les questionner sur leurs envies pour le futur.
    - Prends le temps d'évaluer ton manager. Je n'accepterai jamais que dans ma boite les dev soient pris pour de la merde ou qu'ils soient ostraciser. Il faut donc bien choisir.
    - Défini ta zone de recherche. Paris, la province, tu trouveras une ambiance différente. Dans certains coins les nouvelles pratiques mettent plus de temps à arriver et à être assimiler.
    - Regarde à l'étranger. Je n'ai pas trouvé en dehors de la France cette image désastreuse des dev. Elle doit exister, mais beaucoup de société dans le monde se sont converti bien plus vite que nous au management par la valeur ajoutée. Et avec ce type d'organisation, les dev sont au sommet et les commerciaux / RH plutot vers le bas.

    Il faut donc bien voir ce que tu cherches et ne pas oublier comme l'a dit marco46 que ce métier paye bien. il te donne donc la possibilité si tu te débrouilles bien de bosser à mi temps et de te faire plaisir le reste du temps. C'est également un des seul métier qui permet encore à ton conjoint de ne pas travailler(ca peut etre un critère de choix pour la vie familiale)

    Bref, tu as pu extérioriser ton problème et tes sensations, et je pense qu'il existe beaucoup de solutions. Donc courage.

  9. #9
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    Je suis pas sûr que la reconnaissance est la meilleure des choses. J'en parlais souvent, jeune développeur. Mais ce n'est plus le cas maintenant.
    Comme dit Marco, mon amour-propre, on peut pas dire que je me suis assis dessus, mais j'ai passé l'âge de vouloir faire plaisir aux autres. Ils m'isolent ? Heureusement, je suis solitaire et introverti. J'ai bossé, comme toi, dans une boite où "les prestas ne sont pas conviés aux réunions". Du coup on faisait des pots ou les "Internes n'étaient pas conviés"

    Le développeur super-star, j'adore ça. Les collègues de ma compagne en parlent tout le temps, disent qu'ils ont une reconnaissance etc. en attendant c'est eux qui disent "oui au client" pour demain et qui font que les la dev (ma compagne donc) termine tous les soirs à 22h. Moi j'ai été éduqué à la Sopra : tout fixé par mail, j'alerte mon client quand ça part en vrille, j'essaie de le convaincre UNE fois quand ça va mal, et puis si ça passe mal je fais les trucs en sous-marin. Quand je vois le nombre de drop database, d'insultes aux clients, de trucs aberrants, je me dis que je suis tellement sûr de ma solution et que je l'ai testée et blindée 15273 fois, bah c'est bon ça pourra passer en prod, de toute manière la Production ne surveille jamais les livraisons, ils font du pousse-bouton.

    Bref, quand ma compagne quittera sa boite, ils se rendront bien compte de ce que c'est d'avoir le taff de 2 développeurs expérimentés payés comme 2 expérimentés.

    Je jette un peu en tas le fil de ma pensée qui va à gauche à droite après ton pavé, mais bon, t'es le seul à savoir ce qui est le mieux pour toi. Moi j'ai fini les conneries, j'engrange en tant que freelance, je fais ce qu'on me dit de faire, je me laisse des portes de sortie, je développe sur mon temps de pause, je fuis les missions où soudainement "le périmètre change", moi je suis passé à du suivi de prod et comme tu dis de l'appli legacy alors qu'on nous a fait miroiter des nouvelles technos. Les conneries, j'ai fini par en ingérer plein, maintenant je fais ce que je veux, et ça passe beaucoup mieux.
    - So.... what exactly is preventing us from doing this?
    - Geometry.
    - Just ignore it !!
    ****
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    ***
    Quand arrivera l'apocalypse, il restera deux types d'entreprise : les pompes funèbres et les cabinets d'audit. - zecreator, 21/05/2019

  10. #10
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    Citation Envoyé par GoonSwarm Voir le message
    J’adoreee développer ! J’aime mon travail. J’aime ce que je fais. Ce que je déteste, c’est mon métier.
    En fait, ton problème viens de la. Tu fais/ a fait de l'informatique par passion ... mais ce n'est pas un passion, il faut juste que tu vois ca comme un Taf.. Un mec veux que tu développes un "truc tout moisi", tu le fais ... une heure apres il te demande son contraire, pas de problème tu le fais aussi. A la fin du mois, tu prends ton salaire. Tout ca c'est juste un boulot. La vrai vie n'est absolument pas dans le travail.

  11. #11
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    Citation Envoyé par Troumfette Voir le message
    En fait, ton problème viens de la. Tu fais/ a fait de l'informatique par passion ... mais ce n'est pas un passion, il faut juste que tu vois ca comme un Taf.. Un mec veux que tu développes un "truc tout moisi", tu le fais ... une heure apres il te demande son contraire, pas de problème tu le fais aussi. A la fin du mois, tu prends ton salaire. Tout ca c'est juste un boulot. La vrai vie n'est absolument pas dans le travail.
    Ca me rappelle encore les conseils du manager viré de l'armée: "un développeur c'est pas différent d'un troufion qui lave les chiottes".

  12. #12
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    Citation Envoyé par yolle Voir le message
    En fait, ton problème viens de la. Tu fais/ a fait de l'informatique par passion ... mais ce n'est pas un passion, il faut juste que tu vois ca comme un Taf.. Un mec veux que tu développes un "truc tout moisi", tu le fais ... une heure apres il te demande son contraire, pas de problème tu le fais aussi. A la fin du mois, tu prends ton salaire. Tout ca c'est juste un boulot. La vrai vie n'est absolument pas dans le travail.
    Le problème, c'est que tu passe 7-8 heures à ton travail et parfois plus et 7h à essayer de t'en remettre à la maison...
    x5 jours....

    Ca devient lassant! Disons qu'il faut vraiment que tu te mind à n'avoir aucun contact humain, aucun plan de développement au travail et aucune chance d'aller plus haut parce que tu es foutu si tu n'a pas de diplôme en management ( malgré que tu pourrais être un excellent candidat vu que tu connais la partie technique )
    Donc travailler comme ça pendant 40 ans de ta vie... non merci

  13. #13
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    Vous détestez votre métier de développeur? Allez vendre des slips, et on en parle plus.

  14. #14
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    Citation Envoyé par yolle Voir le message
    En fait, ton problème viens de la. Tu fais/ a fait de l'informatique par passion ... mais ce n'est pas un passion, il faut juste que tu vois ca comme un Taf.. Un mec veux que tu développes un "truc tout moisi", tu le fais ... une heure apres il te demande son contraire, pas de problème tu le fais aussi. A la fin du mois, tu prends ton salaire. Tout ca c'est juste un boulot. La vrai vie n'est absolument pas dans le travail.
    Complètement d'accord. Une saine manière de voir les choses. Sauf si tu travailles sur ton propre projet, et pas à développer le projet d'un autre (= ton employeur), évidemment.

  15. #15
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    Bonjour, pas le courage de lire l'énorme pavé, mais bon, une remarque: les "développeurs" sont les premiers à se dévaloriser, en s'appelant justement ou se laissant appeler des "développeurs".
    Personnellement, je ne me considère pas comme un développeur, mais comme un ingénieur logiciel, ou encore logiciel de développement, senior software engineer, etc., mais surtout pas comme "développeur", ou pire, "codeur". A mon sens, ça sous-entend que vous êtes "pisseur de code", que vous êtes juste un geek "techos", que vous ne savez qu'écrire des lignes de code.
    A priori, vous êtes censés faire de l'architecture, d'écrire des specs, de faire de la veille technologique, de rédiger diverses documentations, de lire de la documentation anglais/français, de lire des rfc, et bien entendu d'écrire un peu de code. Personnellement, je passe à peine un tiers de mon temps à écrire du code, le reste du temps, c'est...le reste des tâches citées précédemment.
    Si vous êtes frustrés, vous pouvez appelez les commerciaux des "vendeurs", vous allez voir leur tronche

  16. #16
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    Citation Envoyé par d_d_v Voir le message
    Bonjour, pas le courage de lire l'énorme pavé, mais bon, une remarque: les "développeurs" sont les premiers à se dévaloriser, en s'appelant justement ou se laissant appeler des "développeurs".
    Personnellement, je ne me considère pas comme un développeur, mais comme un ingénieur logiciel, ou encore logiciel de développement, senior software engineer, etc., mais surtout pas comme "développeur", ou pire, "codeur". A mon sens, ça sous-entend que vous êtes "pisseur de code", que vous êtes juste un geek "techos", que vous ne savez qu'écrire des lignes de code.
    À la base, on a déjà le terme développeur qui est arrivé pour se différencier du programmeur. Si on distingue les deux termes, le programmeur se contente d'écrire du code à partir d'une spec qu'on lui a donnée, tandis que le développeur participe à la conception. Du coup, en théorie, développeur, c'est plus valorisant que programmeur.

    En pratique, le terme développeur a remplacé le terme programmeur, donc la différence de connotation a disparu.

    On pourrait alors ajouter d'autres termes comme ingénieur logiciel (software engineer), puis scientifique des ordinateurs (computer scientist), puis grand maître du développement de logiciels puis divinité créatrice suprême de logiciels mais, à un moment, il faut arrêter cet escalade ridicule.

    Le plus simple aurait été que l'on se contente du terme programmeur, en considérant qu'il est normal qu'un programmeur participe à la spec. Si des gens ont une vision dévalorisante des métiers dans lesquels on écrit du code, ce n'est pas en utilisant de nouveaux termes que cela va changer grand chose.

  17. #17
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    On est à une époque où tout le monde s'invente des titres pompeux pour valoriser (ou pas) leur métier (bullshit job ?), les postes avec "officer" dans le titre, par exemple. Même les vigiles ont un terme plus pompeux (agent de sécurité). Les "développeurs" (qui encore une fois font autre chose que développer) sont les seuls à se dévaloriser. Enfin pas tous, heureusement. J'ai 20 ans d'expérience, je n'ai connu que des boîtes où le métier était plutôt valorisé, même si certains commerciaux manquent de tact concernant notre job. En même temps, les gens de la technique les considèrent comme des marchants de tapis.

  18. #18
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    Citation Envoyé par GoonSwarm Voir le message
    Bonjour,

    Je vous écris aujourd'hui un long pavé parce que je souhaiterais avoir des avis extérieurs concernant ma situation. Savoir si je suis le seul à être dans ce cas (j'en doute fort), savoir comment ceux qui ont vécu les mêmes choses que moi ont fait pour rebondir car honnêtement, je suis à bout...
    Oui, c’est long, oui, ce ne sera sans doute pas agréable à lire (mais je vais faire un effort), oui, vous avez peut-être eu la chance d’avoir des expériences très différentes des miennes, mais voilà, c’est mon vécu, mes ressentis, ma vie professionnelle.

    Commençons,
    Je suis un passionné d'informatique. Depuis tout petit, j'ai toujours eu une grande affinité avec l'informatique. Je m'amusais à faire des sites web pour tout et pour rien, des petits jeux, développer des mods pour mes jeux préférés.
    Tout naturellement, je me suis dirigé vers le développement informatique.
    J'ai fait une grande école, très réputée, j'ai accumulé des stages, de l'expérience, j'ai été diplômé, et je suis rentré dans le monde du travail.
    Mes valeurs? Travail d'équipe, Respect, Passion, Reconnaissance. Rien de bien compliquer, n'est ce pas?

    Et mon dieu, j'ai pas d'autre façon de le dire, mais : QUELLE MERDE!

    Je DÉTESTE mon métier. J'ai l'impression d'avoir perdu 11 ans de ma vie dans un domaine dans lequel je n'arriverai JAMAIS à être épanouie et où je ne tirerai finalement que très peu de satisfactions...

    Que ce soit dans mes stages, ou mes CDIs, je n'ai absolument aucune expérience que je peux qualifier de vraiment positive. Aucune expérience où je peux dire "Je suis pleinement satisfait".
    Et attention, qu’on soit clairs :
    J’adoreee développer ! J’aime mon travail. J’aime ce que je fais. Ce que je déteste, c’est mon métier. Une nuance qui aura toute son importance au fil de ce topic.

    Sur 4 stages, et 4 CDIs, mon bilan est réellement catastrophique, que ce soit sur le plan humain ou professionnel. J'en suis arrivé à la triste conclusion : Mon métier, c'est de la merde, un développeur n'est jamais respecté dans le monde du travail, personne ne lui fait confiance, et je dois m'attendre à tout.
    Vous voulez des exemples ? Bien sûr que vous en voulez ! Sinon vous auriez arrêté de me lire ! Vous devez forcément vous demander "Mais qu'est-ce qu'il a vécu pour en arriver là ? Je suis certain qu'il exagère"
    Très bien.
    Je vais parler de mes CDIs du coup! J’aurais beaucoup à dire sur mes stages qui, avec le recul, envoyaient de nombreux signaux d’alarmes, mais c’est trop lointain et je manquais trop de maturité pour que ce soit réellement pertinent.
    Aller c’est parti !

    Premier CDI: Dans une start up/PME dans laquelle j'ai été invité par un ancien maitre de stage. J'ai rejoint une petite entreprise d'une vingtaine d'employés. Globalement, d'un point de vue technologies, c'était plutôt intéressant. L'équipe était bien. Le projet, un logiciel développé par une seule personne, pendant 8 ans. Un monolithe applicatif complètement bugué, n'ayant architecturalement aucun sens (un seul namespace pour tout le projet lololol), 40% de duplication de code pour un projet de 45 000 lignes, bref, un projet avec du vécu, un historique expliqué par un contexte difficile.
    Mais un bon projet, qui m'a permis de faire mes preuves très rapidement et de prendre un peu plus de place dans la hiérarchie de l'équipe de R&D.
    Mais où est le souci ? Le reste évidemment!
    Cette expérience est celle qui m'a fait réaliser qu'en tant que développeur, pour les entreprises, je serai toujours une merde.
    Une belle merde hein, attention ! Je suis une merde avec beaucoup de valeur car je suis une merde très compétente. Un diamant merdique dans la grande fausse septique des développeurs. Quelqu’un que toutes les entreprises voudraient bien garder sans vraiment faire quelque chose pour y parvenir.
    Pourquoi je dis ça? Hé bien, c'est plutôt simple: Je n'avais absolument droit à aucune reconnaissance.
    Si le logiciel se vendait mieux, ce n'était pas parce que mon équipe et moi-même avions corrigés 57794752548 bugs et soucis d'architectures en 1 ans, mais parce que les commerciaux "étaient en forme". Par contre, évidemment, si un commercial n'arrivait pas à conclure une vente, nous étions responsables car c'est que le logiciel n'est pas assez bien. Un grand classique.
    Malgré ma position de pseudo-lead, je devais expliqué techniquement chaque modification, chaque implémentation à mon employeur, comptable de profession. J'insiste, présenter son travail, c'est tout à fait normal. Ici, nous étions dans une dynamique beaucoup plus malsaine. C'est difficile d'expliquer la différence à l'écrit malheureusement.
    La nuance ici, c'est que ce n'était pas à but informatif. Il n'y avait aucune bienveillance, car en réalité, il le disait lui même, il s'en foutait. Le but, c'était plutôt de s'amuser à "chercher la petite bête", de "me mettre contre le mur", car il méprisait purement et simplement mon métier.
    Evidemment, c’était relativement subtile. Au début, c’était mignon. C’était des petites blagues sur les geeks, puis des questions méprisantes sur mon métier puis c’est passé à la vitesse supérieure. Il se permettait de proposer des solutions techniques abracadabrantesques tout en étalant son mépris pour ma profession "Bah tu vois, moi je pense que ton boulot est pas si compliqué, tu devrais faire ça comme ça", "il n'y a aucune expertise dans le métier de développeur, c'est que du par cœur", et j'en passe des meilleures.
    Des matinées, des après-midis entiers dédiés à ces fameuses "explications" où je voyais mon employeur mépriser mon métier et mon travail plusieurs fois par semaine (4 fois en moyenne) pour le voir finalement admettre rageusement que j’avais raison.
    Évidemment, ça ne s'arrêtait pas à lui. Notre équipe n’était jamais conviée aux déjeuners d’équipes, aux points concernant les avancées et performances de l’entreprise, et aux afterworks, parce que « oh vous êtes des geeks, ces choses-là ne vous intéressent pas ».
    Le mépris pour mon métier se faisait aussi dans l'organisation des bureaux. Tous les autres métiers étaient ensembles, RHs, commerciaux, avant-ventes, marketing. Tandis que nous, la R&D/IT/PROD (5 personnes au total), nous étions les parias, exclus littéralement à l'autre bout du bâtiment… Un message fort, une ségrégation aussi bien sociale que physique, qui allait finalement résumer toutes les expériences qui composent mon CV.

    Ça, c'était ma première expérience qui aura duré un an. 1 longue année avec cette ambiance toxique. Sur la fin, il ne restait plus que 2 collègues et moi. J'ai finit par être le troisième départ. Les 2 autres sont partis dans les 6 mois qui ont suivi. Le turnover est plutôt parlant.

    Mais voilà, j'étais jeune, j'étais naïf, je me suis dit qu'il ne fallait pas se laisser abattre, que ce ne serait pas toujours comme ça. J’ai enchainé, donc.

    Deuxième CDI : Quelques mois après ma démission, j’ai donc décidé d’aller vers une SSII pour un très grand compte. Alors oui, beaucoup disent que les SSII, c’est de la merde. Et je suis pleinement d’accords. Mais je tiens à rappeler qu’en France, les SSII, c’est facilement… Aller… 75% des offres d’emploi dans les métiers de dev ? Peut-être plus ? Probablement plus.
    Bon, du coup, un très grand compte, l’une des plus grosses entreprises de France, un changement total d’environnement, qu’est ce qui pourrait mal se passer ?
    Evidemment,
    On m’a menti. Tout le monde m’a menti. Pas que ma SSII, mais aussi le client. Le mensonge allait jusqu’à faire un test technique qui n’avait strictement rien à voir avec mon futur poste. Il fallait oser ! Tout ça à cause de l'égo: Monsieur le client Manager, il était dev, alors il veut des dev. Et sa mission, elle mérite forcément des dev BAC +5 spécialisés technique! Là aussi, un classique.
    Je me suis donc retrouvé à un poste où j’étais à la fois totalement surqualifié sur le plan technique, et complètement largué sur le plan fonctionnel (finances de marché). Heureusement, je pouvais compter sur ma SSII ou mon client pour me former un minimum sur le plan fonctionnel hein ? Ah bah non hahahahaha ! Et coté technique, ça donnait quoi du coup ? 100% de technologies propriétaires.
    Que ce soit les frameworks, les outils, tout était propriétaire en dehors du langage (la belle affaire).
    Et humainement ? C’était encore pire que mon expérience précédente. Là, je le sens bien que je suis une merde, oulalalala.
    Imaginez un peu le tableau. Un management absent travaillant à mi-temps, des internes ex-dev prestataires fraichement internalisés directement passés chefs de projets sans la moindre formation qui se prennent pour des managers, une mission chez un client grand compte directement dans le siège social donc imaginez l’égo, je pense que je ne suis même pas obligé d’expliquer pourquoi c’était tout bonnement humainement insupportable.
    Pourquoi je ne suis pas parti quand j’ai vu ça ? Bah, je voulais mettre de la stabilité sur mon CV. J’ai mis un peu de temps à trouver cette… « opportunité » à cause d’un projet personnel n’ayant pas abouti suite à un souci familial (partir à l’étranger), du coup je me suis senti obligé de rester. J’ai tenu comme ça 2 ans avant de finalement mettre un terme à ma mission, refusant au passage l'internalisation! Rhalala, quelle magnifique opportunité j'ai raté dit donc!
    Bon, vous vous doutez bien de comment ça s’est passé ensuite. De retour dans ma SSII, je suis parti asap. Ils n’auront pas tardés à me faire comprendre que pour eux, je n’étais pas simplement une merde, j’étais aussi de la viande, et que s’ils pouvaient, ils me feraient faire le trottoir. Un grand classique là aussi.

    Cette nouvelle mauvaise expérience derrière moi, je décide de mettre le paquet et de trouver quelque chose de bien ! Je décide donc : Client final obligatoire, si possible un truc dans lequel je pourrais rester plus de 2 ans sans chopper de l’urticaire, et avec des technos pas trop anciennes.
    J’ai fini par trouver quelque chose de sympa. Une grosse entreprise, qui bosse sur des technologies récentes, une équipe jeune, dynamique, et plein d’avantages ainsi que de potentielles évolutions de carrière. Qu’est ce qui pouvait mal se passer ?
    Honnêtement, c’est la seule expérience de mon CV que je pourrais considérer comme moyenne si ça n'avait pas autant impacter ma carrière.
    Mon équipe était vraiment sympa, le projet un peu vieillot mais quand même intéressant d’un point de vue technique et fonctionnel, tout très s’est bien passé pendant 1 an.
    Au bout de ces 1 ans cependant, j’ai très vite déchanté. J’ai commencé à revoir les mêmes travers que dans ma première expérience. C’était simplement plus long à voir à cause de la taille de l’entreprise et du fait que j’étais interne.
    Mais la réalité, elle est là : Les métiers techniques IT sont encore mis de côté, dans une bulle. Nous n’étions ni conviés ni aux séminaires, ni aux activités d’entreprise ou de teambuilding avec le management.
    Les quelques interactions que nous avions avec le management étaient désastreuses de toute façon: La fameuse phrase « si quelque chose ne marche pas c’est votre faute » n’a jamais été aussi vraie, même quand ça venait officiellement des PO. Je pouvais y retrouver le même mépris pour mon domaine : Les mêmes réflexions, les mêmes automatismes, les mêmes « insultes ».
    J’étais toujours ce fameux diamant merdique. Depuis le temps, rien n’avait changer. Les mentalités n’ont pas évoluées.
    Mais je m’en suis contenté. Je me suis dit « bon ok, tant pis après tout je m'en fou, je ferai avec».
    Mais évidemment, tolérer ce genre de chose est une très, très mauvaise idée, et il n’en ressort rien de bon. C’est une leçon que j’ai appris au prix fort quand j’ai demandé mes formations. Formations systématiquement refusées. La raison ? « si tu es bon, tu peux faire ça tout seul » comme ils disent tous, ou encore « on ne fait pas ça dans cette équipe ». Qu'est ce que j'attendais de personnes méprisant mon métier de toute façon? Avec le recul, c'était stupide de ma part.
    Et évidemment, mes demandes de mobilité internes sont toutes refusées « on a trop besoin de toi ici ». La monté hiérarchique n’est évidemment plus sur la table, pour moi comme pour tous les autres à qui ils avaient annoncés ça, car « ils n’ont plus le budget », ou « ça arrive bientôt c'est en négociations » . Ce n’était qu’un appât. Baited, comme on dit.
    Je suis resté chez eux pendant 3 ans, et j’ai fini par partir, voyant bien que j’étais simplement pris au piège dans une structure dans lequel je n’aurai strictement aucun avenir.

    C’est à ce moment-là que j’ai découvert l’une des plus dures réalités de mon métier.
    J’ai fait 2 ans dans une mission utilisant des technologies propriétaires.
    Puis 3 ans en CDI sur un projet qui à l’époque était déjà un peu dépassé, et où l’on m’a refusé toute possibilité de formation.
    Et en 5 ans, le monde de l’informatique change complètement, et tu es largué. Impossible de trouver une opportunité sympa. Je ne passe même plus la barrière RH car ils ne retrouvent pas les bons mots clefs sur mon CV.
    J’ai donc pris mes couilles à pleines mains et ai essayé de tirer le meilleur de tout ça. Je me suis formé….. Autoformé* à toutes les dernières technologies. Avec certifications payées de ma poche s’il vous plait.
    Mais voilà. Ça ne reste qu’un bout de papier. J’ai beau être un développeur avec 5 ans d’expérience, sortir d’une des plus grandes écoles de dev de France, maitriser le C, le C++, le C#, c’est que je n’ai aucune expérience en ASP.NET CORE et angular mes amis ! Il est beau mon bout de papier, ils sont beaux mes projets persos sur GIT HUB, mais je demande trop de salaire ! Je dois recommencer en tant que junior sinon je me ferme les portes de presque toutes les entreprises (sauf les SSII évidemment) ! Quelle magnifique mentalité!

    Toutes ?! Bien sur que non ! Il me reste mon dernier CDI ! Mon CDI actuel s’il vous plait !
    Elle est là, l’entreprise de taille moyenne de mes rêves ! Elle était juste sous mon nez, ça faisait 2 ans qu’elle essayait de me contacter. Un éditeur de logiciel ! Ses valeurs ?! L’humain ! Le respect !!! La CONFIANCE !!!! Elle accepte de me prendre, car elle recherche non pas un développeur maitrisant un langage en particulier, mais un vrai développeur qui sait s’adapter et tout ! comme sur les offres des GAFAM !! ! Magnifique !! 2019 les amis !! Les entretiens sont top, j’ai un excellent feeling avec tout le monde, ils ont tous l’air honnêtes, ont tous les pieds sur terre ! Incroyable !!!!
    J’y vais, plein d’incertitudes et de méfiance quand même, me disant que c’est trop beau pour être vrai. Pendant le premier mois, je suis aux anges, mais tout basculât le jour où ils me firent une formation spontanée (douce ironie que ça arrive sur un truc aussi incroyable pour moi). Très vite, le rideau se lève sur ce sur quoi je me suis engagé.
    Au court de cette formation suite à une conversation avec le manager d’une autre équipe, j’apprends que mes supérieurs m’ont caché une énorme restructuration de l’équipe, que tout ce que je fais actuellement n’est que de la poudre aux yeux censée durer le temps de toute ma période d’essai. Quelques mois après la fin de ma période d’essai, moi et mon équipe seront automatiquement transféré dans une autre équipe largement moins glamour, un projet legacy totalement obsolète mais indispensable sur lequel personne ne veut aller. Autant dire que dans mon cas, être de nouveau sacrifié et être mis sur un projet de merde n’est pas du tout acceptable et est même clairement un danger pour ma carrière.
    Mon équipe était au courant, mais n'en avait simplement jamais parler. Pas par mesquinerie, mais parce que pour eux, j'étais censé être au courant. J'ai appris par la même occasion que beaucoup d'entre eux était en préavis de démission ou allaient démissionner suite à ce changement.
    Voilà, la confiance est brisée. Je suis frustré, énervé, déçu mais même pas surpris car c'est finalement tout le temps comme ça que ça se passe pour moi.
    Après confirmation de la part de mon manager qui aura quand même commencé par nier histoire de vraiment me montrer qu’il me prend pour une merde, j’ai décidé de me mettre en arrêt maladie le temps d’appuyer sur pause et de dresser un bilan de tout ça.

    Et ce bilan, le voilà.
    Je lis partout que le dev, c’est l’avenir. Qu’on n’y manque jamais de travail. Qu’on n’a jamais le temps d'être en recherche d’emploi. Que toutes les entreprises ont besoin de nous.
    Et je suis d’accords.
    Mais à quel prix ?
    J’ai l’impression que le métier de développeur, c’est le métier de tous les extrêmes.
    Un métier où tu trouveras toujours du travail, mais où tu vas pleurer du sang pour rejoindre une entreprise dans lequel tu vas pouvoir t’épanouir.
    Un métier où tu es indispensable, une véritable valeur ajoutée à ton entreprise, mais où tu n’auras jamais vraiment de reconnaissance et où on te traitera finalement toujours comme une merde dès que tu sors du cadre de ton équipe. Le monde du travail n’aime pas la génération Y, le monde du travail n’aime pas les geeks, bravo, tu es le combo gagnant.
    Un métier où tout le monde veut te garder, mais où personne ne fera quelque chose pour que tu restes. Tous mes employeurs étaient dégoutés de me voir partir. Tous m'ont proposé une grosse augmentation ou une internalisation pour que je reste. Mais aucun ne voyait le problème. Aucun ne comprenait les raisons de mon départ.
    Aussi, et il faut en parler, c’est aussi le métier avec les process de recrutement les plus ridicules. Des tests techniques sur papier en complet décalage avec la réalité du métier. Des entreprises qui osent te filer leur travail en guise de « test technique » en te donnant accès à leurs sources et à leur jira « pour voir comment tu te débrouilles sur une semaine ».
    Voir même des entreprises qui te demandent de faire des projets demandant 35h de travail en 1 mois max alors que tu es actuellement en CDI, suivi d’une dizaine d’heure de process de recrutement (questions techniques et 2 autres tests), tout ça pour un « peut-être ». Et faut voir la gueule des entreprises hein, on ne parle pas de la NASA ou de Google là, mais de la petite start up/PME du coin. Sérieusement, quel autre métier te demande des trucs pareils ?!

    Je suis un passionné écœuré par mon métier. Je suis totalement perdu, et je suis en train de totalement baisser les bras.
    D'aucuns diront que je dois relativiser, que c'est pas si grave et que ça suffit si je m'entends bien avec mon équipe, mais malheureusement non. Je ne travaille pas que pour pisser du code. Je recherche autre chose. Pour moi, le plus important, c'est la reconnaissance de mon travail et le respect de mes employeurs. Si je n'ai pas ça, autant arrêter tout de suite. Et ça ne m’intéresse pas d'enchainer des CDI en boucle le temps de trouver chaussure à mon pied. J'ai besoin de sécurité financière, et de stabilité.
    Même l'avis de mes ex-collègues/camarades de promo que j'avais contacté en espérant une cooptation dans une bonne entreprise est alarmant et me pousse vers la porte de la reconversion professionnelle. La très large majorité d'entre n'ont même pas passé les 5 ans d'expérience tellement ils n'en pouvaient plus. Le reste est soit parti à l'étranger, soit ont fondés leurs propres entreprises pour avoir la paix. Eux me proposent des postes, mais ils ne sont pas du tout dans ma zone géographique. J'ai une femme et 2 enfants, déménager est compliqué.

    Actuellement, je n'ai plus 50 solutions. Je ne pense pas rester dans mon entreprise actuelle.
    J'ai pensé à partir en freelance, mais avec le recul, ce n'est pas fait pour moi. Pas assez de sécurité financière, trop peu de projets intéressants à faire en solo, les projets intéressants eux, c'est en tant que prestataire, alors à quoi bon?
    Non, la réalité, c'est que je pense arrêter le métier de dev et me rediriger vers l'avant-vente ou un métier me permettant d'abandonner le dev pour de bon...
    Le problème, c'est que j'ai l'impression de littéralement jeter plus de 6 ans d'expérience et 5 ans de cursus scolaire aux chiottes, soit 11 ans de ma vie. Alors que j'aime mon travail! Un comble.
    J'hésite aussi à me mettre au chômage, pendant quelques mois. Prendre l'air, sortir de toute cette merde qui est en train de me gangréner, et en profiter pour faire une vraie formation Pole emploi sur du devops et ainsi pouvoir prétendre à rejoindre un GAFAM. Ils recherchent que ça en ce moment.

    C'est là que vous intervenez. Vous, vous en pensez quoi? Vous le vivez comment? Qu'est ce que vous feriez à ma place (même si c'est une question difficile)? Y a t'il une solution à laquelle je n'avais pas pensé?

    Merci de m'avoir lu, et vraiment désolé pour ce pavé.
    Tu as parfaitement résumé les trois étapes de la vie d'un développeur.

    1/ Tu es un gentil troumf bricoleur qui en chie à cause des ordres idiots du troumf à lunettes.

    2/ Tu es un méchant troumf grognon qui casse la tronche au sous-chef à lunettes.

    3/ Tu es un troumf à lunettes car tu n'as même plus la force de foutre des coups de pied au cul des sous-chefs.

  19. #19
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    Je remercie GoonSwarm pour son témoignage car les développeurs en phase 2/ sont sous-représentés sur les forums à cause de leur propension à se faire virer au bout de trois posts parce que chut on cafarde pas les noms des boîtes sinon après elles envoient des menaces à l'admin.

    Quoique je dirais que les développeurs en phase 1/ sont encore plus sous-représentés sur les forums car ils préfèrent écrire du code que d'écrire sur les forums.

  20. #20
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    Citation Envoyé par Troumf Grognon
    En gros tu lui reproches de pas s'abaisser au niveau de connerie de ses supérieurs.
    Je lui conseille au contraire d'être plus intelligent qu'eux, et occasionnellement de porter ses couilles.

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