Voitures autonomes : Renault et Nissan s'associent à Waymo (Google),
pour « explorer les services de mobilité autonome »
Jeudi 20 juin, Renault et Nissan ont annoncé la signature d’un accord pour « explorer les services de mobilité autonome » avec Waymo, la filiale chargée des véhicules autonomes d’Alphabet (maison mère de Google).
Les trois entreprises ont pour objectif d’évaluer les différentes opportunités de marché et réaliser des recherches communes « sur les questions commerciales, légales et réglementaires liées aux offres de services de mobilité autonome », en France et au Japon. Par la suite, cet accord pour s’étendre à d’autres territoires – à l’exception de la Chine, détaille le communiqué de presse officiel.
Déjà évoqué en février, ce rapprochement avec l’un des pionniers des véhicules autonome est important pour l’alliance franco-japonaise. Alors que Fiat Chrysler Automobiles ou Jaguar Land Rover fournissent déjà à Waymo certains de leurs véhicules, Renault et Nissan espèrent pousser plus loin leur partenariat.
Ce partenariat n’évoque en revanche pas de coopération spécifique dans la fabrication des véhicules autonomes. Toutefois, Renault et Nissan vont créer des co-entreprises pour déployer des offres commerciales sur leurs marchés respectifs dans les années à venir.
Hadi Zablit, responsable du développement des affaires de l’alliance et chargé de ce partenariat explique : « Dans un premier temps, il n’est pas question d’un accord de licence ou d’un achat de technologie. Nous disposons en interne du savoir-faire en la matière et nous menons déjà des expérimentations de véhicules autonomes sur routes fermées ou ouvertes, en France et au Japon. Nous voulons nous appuyer sur nos expériences respectives pour développer une offre commune »
Pour construire cette offre, il faut travailler sur les questions technologiques et réglementaires que pose la voiture sans conducteur. Hadi Zablit avance que « Renault et Nissan souhaitent avant tout explorer la question liée à l’acceptabilité d’un tel service de mobilité autonome. Il faut également avancer sur le cadre légal et réglementaire à mettre en place avant de pouvoir commercialiser de tels services. Enfin, il faut préparer techniquement l’incorporation ou non de briques technologiques de Waymo dans les modèles Renault et Nissan ».
Aujourd’hui, les Etats-Unis, le Japon ou la France n’ont pas les mêmes réglementations pour la voiture autonome. D’ailleurs, Hadi Zablit affirme « Au Japon, par exemple, un véhicule ne peut être doté d’un lidar, qui scanne grâce à un laser l’environnement du véhicule, sur le toit. Or, les actuels véhicules de Waymo arborent tous ce composant sur leur toit. Il faudra donc adapter l’incorporation des briques technologiques de Waymo chez Nissan. De même, en France, contrairement aux Etats-Unis, les deux roues se faufilent entre les véhicules, il faut donc bien paramétrer le véhicule pour anticiper l’évolution dans cet environnement précis ».
Le directeur général du groupe Renault, Thierry Bolloré se félicite de cette collaboration : « l’histoire de la mobilité de demain sera écrite conjointement, grâce à la collaboration entre l’Alliance et Waymo, leaders respectifs de leurs secteurs, ouvrant de nouvelles perspectives aux services de mobilité autonome ». Il affirme par ailleurs que ce partenariat « profitera à l’ensemble de l’écosystème automobile, en nous plaçant au premier plan des nouvelles offres commerciales de mobilité autonome sur nos marchés stratégiques clés ».
L’ampleur des investissements à consacrer au développement des véhicules électriques et autonomes pousse nombre de constructeurs à rechercher des alliances.
L’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a déjà signé l’an dernier un accord avec Google pour équiper avec son système d’exploitation Android la prochaine génération d’”infotainment” embarqué dans leurs véhicules connectés.
Particulièrement en avance sur les tests en grandeur réelle, Waymo a effectué des essais sur des voitures autonomes aux Etats-Unis sur une distance totale de plus de 10 millions de miles (16 millions de km).
Le Boston Consulting Group estime qu’il faudra 1.800 milliards (1.576 milliards d’euros) de dollars d’investissements pour développer des voitures sans conducteur d’ici 2035.
Source : Reuters
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