C’est plutôt vrai.
Nous avons refait le calcul avec les comptes nationaux de l’INSEE, 1.350 milliards d’intérêts versés depuis 1979. La dette, elle-même, atteignait 2.147 milliards au début de l’année. Et cette explosion est due en partie, c’est exact, au poids des intérêts. Car chaque année depuis que
l’État est en déficit, donc depuis 1975, il emprunte sur les marchés pour payer ses dépenses courantes. Ces emprunts génèrent des intérêts qui viennent s’accumuler aux sommes dues. Depuis plus de 20 ans, le remboursement de ces intérêts avale chaque année plus de 40 milliards.
Qu’est-ce qu’on fait pour les payer ? On emprunte ! La dette produit donc de la dette. L’an dernier, par exemple, le déficit de l’État était d’environ 72 milliards mais on en a emprunté 200 pour combler le déficit, et rembourser d’autres emprunts. Ces 200 milliards, il faudra les rembourser. On ne le réalise pas parce que, les taux d’intérêts sont tellement bas depuis quelques années que même si la dette augmente, le poids des intérêts se maintient. On paie la même chose aujourd’hui que quand notre dette était quatre fois moins élevée en 1996. Mais si les taux remontaient ne serait-ce que d’un point, l’Agence France Trésor a fait le calcul : cela couterait deux milliards de plus la première année, puis quatre, huit, et 16 milliards dans 10 ans. Or qui la détient cette dette ? À 60%, des investisseurs étrangers. C’est pour ça que monsieur Cheminade parle d’occupation. Ils voudront un jour être remboursés.
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