USA : vers l’instauration d’une taxe sur les robots à San Francisco ?
Jane Kim, membre du comité des superviseurs de la ville, y travaille
L’État de Virginie a récemment adopté une loi autorisant les robots à livrer des colis à domicile. Dans la ville de San Francisco, des robots livrent de la nourriture à domicile pour l’entreprise Yelp Eat24. Cette utilisation croissante des robots s’accompagne de pertes d’emplois pour les hommes. Jane Kim, membre du comité des superviseurs de la ville de San Francisco, pense à l’instauration d’une taxe sur les robots comme mesure de contrepoids aux effets négatifs des pertes d’emploi sur l’économie de la ville.
Contrairement à Steve Mnuchin, le secrétaire au trésor des USA, Jane Kim a tenu à rappeler que la menace que constituent l’intelligence artificielle et les robots est à entrevoir dans les 5 à 10 années à venir et non dans les 50 à 100 années prochaines. Elle est donc d’avis qu’il faut que le gouvernement californien s’arrime rapidement à la donne. Jane Kim s’appuie notamment sur de récentes déclarations de Bill Gates. Le fondateur de Microsoft s’est récemment exprimé à ce sujet et en a appelé à l’instauration d’une taxe sur les robots.
Jane Kim a entamé des rencontres avec des représentants de la communauté technologique, des académiciens et syndicalistes entre autres. L’objectif est de constituer un cercle de discussions autour de la mise sur pied d’une taxe sur les robots. Il sera question d’échanger autour de points concrets comme l’évaluation des pertes engendrées sur les impôts, notamment celui sur le revenu, ce, à cause de l'introduction des robots. Il faudra également dresser une cartographie des secteurs les plus à même d’être touchés par le phénomène. Si Jane Kim mène son projet à son terme, les entreprises qui adoptent des robots dans leur chaîne de travail seront redevables d’une taxe.
Elle servirait premièrement à compenser les pertes en termes d’impôt sur le revenu. Jane Kim resterait ainsi cohérente avec le propos de Bill Gates qui l’avait implicitement suggéré. Les revenus engrangés par le biais de cette taxe sur les robots serviraient également à financer l’éducation des couches les plus démunies ou à la formation et la réorientation des chômeurs vers des secteurs où la robotisation aura moins d’emprise. La taxe servirait également à financer le revenu universel de base. Toujours en phase avec le propos de Bill Gates, Jane Kim va plus loin et signale qu’un autre objectif de l’instauration de cette taxe est de freiner l’onde de propagation de la robotisation. Cela permettrait au gouvernement et aux entreprises de développer des moyens plus efficaces pour gérer cette transition.
Ce projet, similaire à celui dont ont débattu les eurodéputés récemment, est accueilli par les industriels californiens avec réticence. Ces derniers craignent en effet que les réflexions autour de celui-ci ne mènent à une situation où les fabricants de robots deviendraient aussi redevables d'une taxe comme l’avait indiqué Bill Gates dans son propos. La route vers une taxe sur les robots est encore longue comme l’a souligné Jane Kim elle-même. Il n’est cependant pas exclu que la ville de San Francisco aboutisse à son adoption, ce qui en ferait la première ville des États-Unis dans cette situation.
Source : BI
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