La France est également tenaillée entre deux exigences : favoriser la formidable croissance promise par l'exploitation des données personnelles par les entreprises, tout en garantissant leur protection. "Il ne faut pas entraver l'économie, mais protéger les droits personnels" résume le député des Charles-Ange Ginesy (UMP).
Fleur Pellerin, pour sa part, ne semble pas savoir comment résoudre le dilemme : "les entreprises européennes ne doivent pas être désavantagées par rapport aux autres sous prétexte qu'elles respectent la loi, mais les données des citoyens ne doivent pas être transférées n'importe où", explique-t-elle.
Alors, quand, successivement, les députés socialistes Laurence Dumont et Christian Paul évoquent une inscription dans la constitution du principe de protection des données personnelles, la ministre déléguée à l'économie numérique juge l'hypothèse "compliquée", craignant "de figer des principes qui empêcheraient l'innovation des entreprises, dans un univers où la technologie évolue rapidement".
QUELQUES PISTES
Des idées, floues pour la plupart, ont tout de même été évoquées pendant le débat. Patrice Martin-Lalande avance par exemple "l'avantage comparatif" que pourraient retirer aux yeux des consommateurs les entreprises françaises ou européennes plus respectueuses de la vie privée que leurs concurrentes étrangères.
Isabelle Falque-Pierrotin a elle suggéré que le droit à la portabilité, c'est-à-dire la possibilité pour les internautes de récupérer les données qu'ils ont laissé sur un service, une disposition prévue par le règlement européen, soit intégrée dès la loi sur le numérique de 2014, afin de "réintroduire une forme de concurrence". Elle a également expliqué militer pour que l'éducation au numérique – "le premier niveau de la protection et de la maîtrise" – soit désignée grande cause nationale
http://abonnes.lemonde.fr/technologi...55_651865.html
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