Le cas de Microsoft est différent de celui de Google, c'est pour ainsi dire même l'inverse. Sun ne reprochait pas à Microsoft d'avoir fait un Java sur sa plateforme, au contraire, au début, ça l’intéressait. Le cœur du problème, c'est que Microsoft a fait une version de Java, volontairement incompatible au niveau des API. Or le respect de la compatibilité fait parti du contrat de licence pour pouvoir utiliser la marque déposée Java.
C'est plutôt ironique que Oracle reproche maintenant à Google d'avoir fait des API compatibles.
C'est clair que Oracle a toujours eu la main lourde au niveau procès, et ce n'est pas un procès de plus ou de moins qui leur fait peur, surtout quand les enjeux sont aussi élevés. Mais ça a aussi un coût au niveau de la réputation. C'est en parti pour cela que chez pas mal de nos clients, il y a de plus en plus de méfiance si a vis des produits Oracle et que chez certains, on essaie de les éviter a tout prix, même si ce n'est parfois pas justifié.
Je vais expliquer pour la vingtième fois sur ce sujet qu'il faut faire attention à la définition de API qui est assez vague. On utilise souvent le terme de API en tant que synonyme de bibliothèque, mais dans le cas présent ça n'est pas le cas.
Dans le cadre de ce procès, quand Oracle reproche à Google d'avoir repris l'API de la bibliothèque java, on parle de l'interface de la bibliothèque standard : c'est à dire le nom des constantes, classes et méthodes(avec leur paramètres). L'implémentation de ces éléments n'a pas été reprise.
Qt réclame en effet des royalties pour pouvoir utiliser la bibliothèque de manière incompatible avec la LGPL. Mais ce qu'il fait payer c'est avant tout l'implémentation de la bibliothèque.
Vu qu'il n'y a pas a ma connaissance de ré-implémentation tierce de Qt, le problème de l'interface ne se pose pas, de toute façon.
Cette phrase n'a aucun sens, tant sur la forme que le fond.
Ça on le sait déjà depuis le tout début de l'affaire : ce qui a été repris, c'est les interfaces de la bibliothèque standard et rien de plus (à 9 lignes triviales près).
La seule vraie question levée par ce procès, c'est : " Est-ce que l'interface d'une bibliothèque peut quand même être réutilisée au nom du fair-use ? "
J'ai beau aimer Blade Runner et apprécier la belle prose, cette comparaison n'a vraiment aucun sens, ou alors il va falloir préciser. Parce qu'une belle envolée lyrique ne rend malheureusement pas une comparaison correcte.
Je propose un moratoire sur le terme "API" qui est utilisé pour tout et pour rien mais quasiment jamais pour ce que dont on parle dans ce procès.
Dans le cadre de ce procès on parle uniquement de l'interface de la bibliothèque standard. Toute autre définition de API, micro-API, ... est hors-sujet.
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