Chers collègues sous-traitants,
Chers collègues prestataires de services,
Vous avez, sans doute, entendu parler du jour de libération fiscale, concept relativement simple à comprendre, dont le but est d'illustrer la pression fiscale ressentie dans un pays. Il ne s'agit, en aucun cas, de relancer le débat et la polémique, sur la politique actuelle mais bien de s'intéresser à notre cas particulier.
Sans entrer dans les détails et sans tenir compte de tous les cas possibles, la SSII qui nous emploie assure une marge entre 20 % et 40 % sur notre tarif journalier de revente au client. Cette marge varie selon un certain nombre de facteurs et permet de financer des sujets comme la prospection commerciale, le recrutement, l'inter-contrat etc. Bien entendu, tout salarié du privé, doit être rentable.
Autrement dit, il doit rapporter plus qu'il ne coûte. Conscient de la pertinence et de l'intérêt de certains services rendus par les SSII, pour nous sous-traitant, il convient, tout de même de souligner leurs coûts, que nous finançons au quotidien et de faire le lien avec le jour de libération fiscale.
Wikipédia nous fournit les données suivantes pour l'année 2013, en France :
• Jours nécessaires pour payer les impôts : 208
• Taux d'imposition moyen : 56,9%
• Jour de libération fiscale : 28 juillet
Je ne prétends pas maîtriser la méthode de calcul de ces nombres mais je peux faciliter ajouter la donnée suivante.
• 365 - 208 = 157
Je travaille, donc, 157 jours pour moi. N'aimant guère cette formule, je préfère dire, aussi que je ne travaille pas 157 jours pour la collectivité. Aussi, en étant libéré fiscalement le 28 juillet, il me reste, encore, à consacrer entre 20 % et 40 % de mon temps pour financer ma SSII. Pour faire simple, dans le meilleur scénario, avec 20% de marge SSII, je dois déduire 20% sur "mes" 157 jours et les ajouter aux 208 jours, ce qui nous donne, 239.4 jours, ou 239, restons optimistes. Je travaille, donc, jusqu'au 27 août, pour d'autre que moi. L'addition s'alourdit, donc.
L'envie se précise pour calculer le pire scénario avec 40% de marge. "Mes" 157 jours moins 40 % ajoutés aux 208 jours donnent 270.8, soit 270 jours, soit le 26 septembre. Aïe.
Pour conclure, il ne s'agit pas là, de discuter l'existence des SSII, incontournables dans certains cas rares, ni de mettre en avant la culture du "je", mais de mettre en avant un phénomène important. En travaillant jusqu'au 28 juillet, je considère, déjà, apporter une contribution certaine et nécessaire à la collectivité. Les SSIIs, en s'étant imposées sur le marché, nous impose une contribution supplémentaire coûteuse et discutable.
Coûteuse car les services rendus par les SSIIs sont, souvent et déjà, pris en charge par la collectivité, donc déjà financés par nos 208 jours. Je pense, ici, à la recherche d'emploi et l'inter-contrat. Pour trouver un client en CDD ou en CDI, par exemple, je peux faire appel à l'APEC, au pôle emploi, à Internet, ou à des entreprises privées gratuites. Si ma présence chez mon employeur s'arrête, je deviens chercheur d'emploi donc je peux faire appel à l'assurance chômage que je finance par mes cotisations. Sans parler des ruptures conventionnelles qui sont de plus en plus fréquemment utilisées !
Discutable, car les SSIIs, à force de s'imposer, ce qu'elles ont très bien réussi, ont fini par créer un marché où il est difficile, voir impossible, de ne plus travailler, sans elles. A noter que les clients ont montré, aussi et souvent, leur volonté d'imposer le schéma SSII. Dans un marché d'emploi favorable, les ingénieurs numériques servent, donc, en travaillant les intérêts immédiats des SSIIs et des clients et négligent les leurs. Ce qui a pour résultat, d'éroder leur motivation, de les "défidéliser" de cette approche du travail et, in fine, de les écarter des opportunités lorsqu'ils prennent de l'âge et de l'expérience pour raison de tarif journalier trop élevé.
Et vous, quelle est votre date de libération ?
A consulter : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_de...ration_fiscale
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