USA : Amazon menace de délocaliser ses emplois de Seattle
USA : Amazon menace de délocaliser ses emplois de Seattle
pour protester contre une nouvelle taxe votée par le Conseil de la ville
Le géant américain de l'e-commerce Amazon menace de déplacer ses emplois hors de son siège à Seattle après le vote d'une nouvelle taxe qui oblige les entreprises à payer 275 $ par travailleur par an pour financer des services de proximité pour les sans-abri et des logements abordables. Il a même interrompu les travaux de construction de sa tour de bureaux de 17 étages pour protester contre cette taxe. L'entreprise compte plus de 541 900 employés dans le monde dont plus de 40 000 dans la ville de Seattle.
En effet, pour lutter contre la crise de logement de la ville et venir en aide aux sans-abri, le conseil de la ville a voté pour l'introduction d'une nouvelle taxe applicable aux entreprises qui réalisent des revenus de plus de 20 millions de dollars par an. Mais cette décision de l'autorité locale n'est pas acceptée par les entreprises locales. Amazon menace de déplacer ses emplois. Cette taxe initialement fixée par les conseillers à 500 $ est ramenée à 275 $ à cause de la pression des employeurs de la ville. Amazon n'est pas la seule entreprise à protester contre cette décision. Il y a aussi Starbucks et Expedia.
Si elle est payée, cette nouvelle taxe devrait permettre à la ville de Seattle de mobiliser jusqu'à 49 millions de dollars par an, dont environ 10 millions d'Amazon qui annonce qu'elle reprendrait les travaux de construction de sa tour. Mais si elle devait être forcée de payer la taxe, elle pourrait sous-louer un autre nouvel immeuble de bureaux pour réduire sa facture fiscale. Drew Herdener, vice-président d'Amazon a déclaré : « Nous sommes déçus par cette décision prise par le conseil municipal d'introduire une taxe sur l'emploi ». Le directeur général d'Amazon, Jeff Bezos, est l'homme le plus riche du monde avec une fortune de 133 milliards de dollars alors que la ville compte près de 12 000 sans-abri, le troisième taux le plus élevé par habitant aux États-Unis. Cela n'est pas sans conséquence pour la ville, car en 2017, 169 sans-abri sont morts à Seattle.
De nombreuses familles sont descendues dans la rue. Elles estiment que l'entreprise devrait prendre en charge financièrement le coût de la vie à Seattle. Plus de 100 personnes ont défilé sur le campus d'Amazon avec des pancartes sur lesquelles on peut lire « Tax Amazon ». Le vote de cette nouvelle loi s'est passé à l'unanimité et les conseillers ont dit avoir voté à contrecœur car le maire de la ville, Jenny Durkan menaçait d'imposer son veto pour une taxe encore plus élevée. Le nombre élevé de sans-abri dans la ville devient une crise sociale. Durkan déclare que bien que cette taxe ne résoudra pas tout le problème de sans-abri de la ville, cela constitue quand même une avancée majeure dans la résolution de la crise sans compromettre les emplois critiques puisque la taxe s'applique aux grandes entreprises de plus de 20 millions de dollars par an comme revenus. Seattle a reçu le soutien de 50 autres villes américaines.
Starbucks, la chaîne de cafés américaine, lutte aussi de son côté contre cette nouvelle taxe. John Kelly, chef des affaires publiques de l'entreprise accuse la ville de « dépenser sans se réformer et échouer sans rendre compte, tout en ignorant le sort de centaines d'enfants qui dorment dehors ». Il ajouta que si la ville ne peut pas assurer un repas et un lit à un enfant de 5 ans, on ne peut compter sur elle pour rendre le logement abordable.
Source : The Guardian
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Envoyé par Bill Fassinou
Keith Flint 1969 - 2019 
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