Microsoft met la dernière main à ses plans pour remédier aux problèmes de licences déloyales dans l'UE,
avec des nouvelles options pour transférer les licences vers le cloud d'un partenaire

Le 1er octobre 2022, Microsoft mettra en œuvre d'importantes mises à niveau de ses conditions d'externalisation et d'hébergement qui profiteront aux clients du monde entier. Les avantages supplémentaires pour les clients permettront de nouveaux scénarios sur la façon dont ils peuvent obtenir des licences et exécuter des charges de travail avec des fournisseurs de cloud, y compris avec des partenaires du programme Cloud Solution Provider.

Microsoft fait l'objet d'une plainte antitrust en Europe concernant ses services de cloud computing. En début d'année, la société française OVHcloud a déposé une plainte selon laquelle Microsoft abuse de sa position pour nuire à la concurrence, ajoutant aux récentes critiques sur les pratiques concurrentielles d'une société qui a largement évité l'examen réglementaire récent visant les géants technologiques rivaux.

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OVHcloud avait déclaré avoir déposé une plainte auprès de la Commission européenne, le principal régulateur de la concurrence de l'Union européenne. La plainte porte sur la manière dont Microsoft concède des licences pour ses produits, tels que sa suite de productivité Office, ce qui pourrait rendre plus coûteuse l'utilisation de services cloud qui concurrencent le cloud Azure de Microsoft, ont déclaré des personnes au fait de la plainte.

En réponse à la plainte d'OVH, un porte-parole de Microsoft déclare : « le marché du cloud est en pleine croissance et les fournisseurs de cloud européens ont construit des modèles économiques performants en utilisant les logiciels et services Microsoft. Les fournisseurs de cloud bénéficient de nombreuses options pour fournir des services de cloud à leurs clients en utilisant les logiciels Microsoft, qu'ils soient achetés par le client ou le partenaire. Nous évaluons en permanence la manière dont nous pouvons soutenir au mieux les partenaires et mettre les logiciels Microsoft à la disposition des clients dans tous les environnements, y compris ceux des autres fournisseurs de cloud. »

En mai de cette année, Microsoft a promis d'atténuer les pratiques déloyales de l'Europe en matière de cloud computing. Les concessions représentent probablement la réponse de Microsoft aux plaintes des fournisseurs de services européens selon lesquelles il a été plus coûteux d'héberger Windows Server et SQL Server sur leurs infrastructures que sur l'infrastructure Microsoft Azure.

Cette concurrence déloyale (selon la pensée réglementaire de la Commission européenne, du moins) a apparemment commencé avec les changements de licence d'externalisation que Microsoft a apportés en 2019.

Bien que l'annonce de Smith ait juste fait référence à la réglementation européenne et aux fournisseurs de services européens, les aspects anticoncurrentiels des licences de Microsoft peuvent affecter les fournisseurs de services d'hébergement dans d'autres pays qui font partie du programme Microsoft Cloud Solution Provider. Un porte-parole de Microsoft répond à la question de savoir si Microsoft avait l'intention de modifier ses pratiques de licence pour les fournisseurs de services sur d'autres marchés :

« Bien que l'annonce d'aujourd'hui se concentre sur l'Europe, les changements apportés aux programmes Microsoft Cloud Solution Provider et Software Assurance sont mondiaux. Dans les jours à venir, nous communiquerons directement avec nos partenaires et clients de l'informatique dématérialisée pour les informer des détails de cette annonce et de son impact sur eux. »

L'annonce de Smith comprenait un engagement de Microsoft à répondre aux besoins de l'Europe et à « s'adapter et à soutenir » les réglementations technologiques européennes. Microsoft a également promis que ses services cloud contribueraient à assurer le succès des développeurs de logiciels européens. Microsoft a également affirmé qu'elle s'efforçait de simplifier ses licences en suivant les principes des licences de logiciels équitables. Les licences seront rédigées plus clairement et les coûts seront plus faciles à déterminer, a suggéré Smith. Microsoft prévoit également d'ajouter une fonction de mobilité des licences logicielles à son programme Software Assurance.

La Software Assurance est un programme d'annuités qui garantit des mises à jour logicielles, mais il s'agit d'un coût supplémentaire payé en plus du coût des licences logicielles de Microsoft. Les changements annoncés pour le 1er octobre 2022 permettront aux clients de déplacer leurs licences vers le cloud d'un partenaire, d'exploiter le matériel partagé et de bénéficier d'une plus grande souplesse dans les options de déploiement de leurs licences logicielles.

Voici, ci-dessous, ce que fourni Microsoft pour faciliter la collaboration avec les partenaires pour le cloud hébergé, que les clients apportent leurs licences ou les obtiennent d'un partenaire.

  • Microsoft annonce l’arrivé d’un nouvel avantage de virtualisation flexible pour les clients qui élargira considérablement le choix des clients en matière d'externalisation. Dans le cadre de cet avantage, les clients disposant d'une assurance logicielle ou de licences d'abonnement pourront utiliser leurs propres logiciels sous licence pour créer et/ou installer des solutions et les exécuter sur l'infrastructure de n'importe quel fournisseur de cloud, dédiée ou partagée. Les clients disposeront ainsi d'une plus grande souplesse pour exécuter leurs logiciels sur des clouds multitenant. Cet avantage sera disponible à partir du 1er octobre ;
  • Les clients disposant d'une Assurance logicielle ou de licences d'abonnement pourront obtenir une licence Windows Server sur la base d'un noyau virtuel. Selon ce modèle, les clients peuvent acheter des licences pour les seuls cœurs virtuels dont ils ont besoin (sous réserve d'un minimum par VM), sans être liés à un nombre physique de cœurs sur le serveur. Avec l'option de licence pour les cœurs virtuels, les clients peuvent obtenir une licence pour Windows Server en fonction du nombre de cœurs virtuels qu'ils utilisent dans les machines virtuelles, ce qui facilite l'octroi de licences pour Windows Server en cas de virtualisation ou d'externalisation ;
  • Microsoft facilite la virtualisation de Windows 10 ou de Windows 11 en supprimant l'exigence de la licence complémentaire Virtual Desktop Application (VDA) pour les utilisateurs de Microsoft 365 F3, Microsoft 365 E3 et Microsoft 365 E5 qui souhaitent virtualiser Windows 10 ou Windows 11 sur des serveurs et qui ne disposent pas d'un périphérique Windows Pro principal ;
  • Dans le cadre du nouvel avantage de virtualisation flexible, les clients peuvent travailler avec des partenaires du programme Cloud Solution Provider pour obtenir des solutions de bureau et de serveur hébergées préconstruites et soit apporter leur propre licence, soit obtenir la licence auprès du partenaire. Un contrat client Microsoft avec le partenaire participant et une preuve de licence seront nécessaires pour exécuter ces solutions hébergées ;
  • Les clients auront le choix entre des abonnements d'un an et de trois ans pour de nombreux produits, dont Windows Server, Remote Desktop Services (RDS) et SQL Server, par l'intermédiaire des partenaires du programme Cloud Solution Provider, afin d'offrir une stabilité des prix avec des abonnements à long terme.
Pour trouver un fournisseur de services cloud représentant Microsoft, l'outil AppSource peut être utilisé pour rechercher l’emplacement.

Source : Microsoft

Et vous ?

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Trouvez-vous justifié la mise à niveau des conditions d'externalisation et d'hébergement de Microsoft ?

Voir aussi :

Microsoft révise ses politiques en matière de licences logicielles et de cloud computing dans le contexte de l'examen des autorités européennes et a la suite d’une plainte OVHcloud et Nextcloud

Slack porte plainte contre Microsoft auprès de Bruxelles pour pratiques anticoncurrentielles, l'accusant d'avoir illégalement lié son produit Teams à sa suite Office pour éliminer ses concurrents