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Hardware Discussion :

TSMC a plus de chance de construire au Japon qu'en Amérique


Sujet :

Hardware

  1. #1
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    Par défaut TSMC a plus de chance de construire au Japon qu'en Amérique
    Le Japon et les États-Unis lancent un centre de R&D pour la production de masse de puces de 2 nm dès 2025
    afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l'entreprise taïwanaise TSMC

    Les États-Unis et le Japon auraient signé vendredi un accord de coopération dans le domaine des puces. Les deux pays prévoient de mener des recherches sur les semiconducteurs de pointe de deux nanomètres (2 nm), qui offrent des performances supérieures tout en consommant moins d'énergie. Il s'agirait essentiellement de créer un centre de recherche et de développement (R&D) au Japon qui comprendra une ligne de production prototype. L'objectif est de commencer la production de masse des puces sur le territoire national dès 2025 et permettre aux deux alliés de réduire leur dépendance à l'égard de Taïwan, en particulier TSMC.

    Le 29 juillet, le secrétaire d'État américain Antony Blinken et la secrétaire au Commerce Gina Raimondo auraient rencontré le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi et le ministre de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie Koichi Hagiuda à Washington. Les médias japonais ont rapporté qu'il s'agissait de la première réunion du nouveau comité consultatif américano-japonais sur la politique économique. Au cours de cette réunion de haut rang, les États-Unis et le Japon auraient décidé de travailler ensemble pour développer une technologie de pointe en matière de processus de semiconducteurs de 2 nm.

    Les deux parties chercheraient à faire progresser les efforts déployés dans le cadre du partenariat commercial et industriel américano-japonais et d'autres cadres pour favoriser la résilience de la chaîne d'approvisionnement dans des secteurs stratégiques, notamment les semiconducteurs. Dans une déclaration commune peu détaillée, les deux parties auraient annoncé qu'une nouvelle organisation de R&D avec une participation américaine significative sera établie au Japon d'ici la fin de cette année pour développer et prouver la technologie de 2 nm avec pour objectif de démarrer la production de masse à l'horizon 2025.

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    Le centre devrait utiliser les équipements et les talents du futur Centre national américain de technologie des semiconducteurs. Selon les médias japonais, le National Institute of Advanced Industrial Science and Technology du Japon (AIST, l'institut national de recherche Riken et l'université de Tokyo participeront au projet. En outre, l'initiative vise également à éviter une dépendance excessive à l'égard des usines de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) à Taïwan. L'île abrite plus de 90 % de la capacité de production mondiale de semiconducteurs de moins de 10 nm - utilisés dans des appareils tels que les smartphones.

    TSMC vise également à lancer la production de puces de 2 nm en 2025, et a déjà commencé à construire une usine. Les États-Unis et le Japon cherchent à rattraper leur retard, car ils craignent une prise de contrôle de Taïwan par la Chine. IBM aurait annoncé une conception de 2 nm en mai 2021, mais elle n'est pas prête pour la production de masse. Les États-Unis et le Japon auraient trois générations ou plus de retard sur TSMC. Seul Samsung rivalise avec TSMC avec des processus de 3 nm et de 5 nm. En outre, les puces les plus avancées d'Apple, Qualcomm, Nvidia, Broadcom, AMD et Intel seraient toutes fabriquées par TSMC.

    D'autre part, Intel a sa propre feuille de route technologique ambitieuse. L'équipementier américain a annoncé l'année dernière qu'il va consacrer au moins 20 milliards de dollars à un nouveau site de fabrication de puces à New Albany, près de Columbus, dans l'Ohio. Le site, qui devrait couvrir une superficie de plus de 400 hectares, accueillera initialement deux usines de fabrication (fabs) de puces et devrait employer directement au moins 3 000 personnes et des « dizaines de milliers » de plus parmi les fournisseurs et les partenaires. La construction devrait démarrer cette année et le site devrait être opérationnel en 2025.

    Le président américain Joe Biden a félicité Pat Gelsinger, PDG d'Intel, après cette annonce de 20 milliards de dollars d'investissement pour deux nouvelles installations de fabrication de puces. Le Japon et les États-Unis mettront en place un soutien fiscal pour stimuler leurs industries des puces. Une proposition faite à Tokyo prévoit d'investir 1 000 milliards de yens (7,3 milliards de dollars) dans la recherche et le développement sur une période de dix ans. Du côté américain, la Chambre des représentants a adopté jeudi le "CHIPS and Science Act", qui prévoit 52 milliards de dollars de subventions pour la production de puces et la recherche.

    Le président Joe Biden devrait signer la loi dès cette semaine. Le montant de 52 milliards de dollars est inclus dans une loi plus large, qui alloue également plus de 100 milliards de dollars sur cinq ans à la recherche et au développement. En ce qui concerne les semiconducteurs, la proposition de loi prévoit finalement 39 milliards de dollars d'aides pour encourager les entreprises à produire localement, et 13 milliards pour les laboratoires de recherche. Plusieurs industriels ont déjà fait savoir qu'ils allaient utiliser ces fonds pour construire des usines dans l'Ohio ou l'Indiana. Cela dit, certains pensent que le projet de loi n'est pas équitable.

    Dans l'Union européenne, le groupe technologique allemand Bosch a annoncé qu'il investira 3 milliards d'euros (soit 3,01 milliards de dollars) dans la production de puces d'ici 2026. Bosch a déclaré qu'il envisage d'ouvrir deux nouveaux centres de développement en Allemagne et agrandir son usine de fabrication de plaquettes à Dresde. Il a expliqué que son plan devrait renforcer la capacité de production de puces de l'Europe sur un marché mondial toujours dominé par les États-Unis et les acteurs asiatiques. Ainsi, Bosch cherche à obtenir un financement de l'UE dans le cadre des projets importants d'intérêt européen commun.

    Bosch a également annoncé qu'il étudiera la possibilité de fabriquer des puces à base de nitrure de gallium (GaN), qui permet de diviser par quatre les pertes de puissance par rapport aux puces de puissance traditionnelles à base de silicium. En effet, alors que d'autres fabricants de puces, comme Intel et TSMC, prévoient de développer de minuscules puces de 2 nanomètres, les usines de fabrication de plaquettes de Bosch sont conçues pour les puces de 40 à 200 nanomètres utilisées dans l'électromobilité. Dans le cadre de cette initiative, Bosch entend faire passer les besoins européens en priorité.

    Cependant, Bosch n'est pas le seul acteur qui investit massivement dans le secteur des semiconducteurs en Europe, et en particulier en Allemagne. Intel a annoncé cette année un investissement de 33 milliards d'euros dans la production des semiconducteurs dans six pays en Europe. L'entreprise a déclaré qu'elle construirait une grande usine de puces de 17 milliards d'euros à Magdebourg, en Allemagne, et une installation de R&D en France. En Italie, Intel prévoit de dépenser 4,5 milliards d'euros pour une usine d'assemblage et d'emballage de puces et en Pologne, il étendra sa présence en laboratoire.

    Une fois que le nouveau centre japonais de R&D sera opérationnel et que la production de masse sera réalisable, l'institution offrira la technologie à des entreprises au Japon et à l'étranger. Elle approchera les entreprises de Taïwan, ainsi que celles de pays partageant les mêmes valeurs, comme la Corée du Sud, pour établir des partenariats. Les États-Unis sont une plaque tournante de la conception de puces, avec des sociétés comme Nvidia et Qualcomm, tandis que des sociétés japonaises comme Tokyo Electron, Screen Holdings, Shin-Etsu Chemical et JSR sont très compétitives en matière d'équipements et de matériaux de fabrication de puces.

    Cela offre un terrain fertile pour la coopération. La part du Japon sur le marché mondial des puces se serait effondrée, passant d'environ la moitié vers 1990 à seulement 15 % aujourd'hui. Il a été retardé par la division du travail qui a vu le développement et la conception concentrés aux États-Unis et la production à Taïwan.

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Que pensez-vous de la coopération américano-japonaise dans le domaine des puces ?

    Voir aussi

    USA : le Sénat adopte un projet de loi de 280 milliards pour subventionner l'industrie des puces, 39 milliards de dollars d'aides pour la production locale et 13 milliards pour les recherches

    L'industrie américaine des puces électroniques divisée sur les avantages que le projet de loi CHIPS Act pourrait accorder à Intel, certaines entreprises réclament un projet de loi plus équitable

    La Chine semble avoir trouvé le moyen de fabriquer des puces de 7 nm malgré les sanctions américaines, ce qui pourrait faire progresser son industrie des puces de deux générations

    L'entreprise allemande Bosch va investir 3 milliards d'euros dans la production de puces électroniques d'ici 2026 pour soutenir la relance de l'industrie des semiconducteurs dans l'UE

  2. #2
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    Quand ils n'auront plus besoin de Taïwan, vont-ils laisser la Chine l'envahir ?

  3. #3
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    Par défaut Cela donnera l'opportunité pour de nouveaux types d'appareils électroniques de tailles plus réduites, ...
    Cela donnera l'opportunité pour de nouveaux types d'appareils électroniques de tailles plus réduites, une révolution vers un nouveau monde. La plupart de nos gadgets d'aujourd'hui vont rapidement devenir obsolètes et disparaitre. Mais en même temps il y a aussi d'énormes risques avec cette haute technologie, des risques de création de nouveaux types d'armes létales par exemple (je crois que c'est pour cela qu'on s'oppose à ce que la Chine construise ses puces de 5 à 7 nanomètres). 2 nanomètres, à cette échelle les choses deviennent invisibles à l'œil nu. Donc il appartient aux autorités de prendre des mesures pour prévenir le mauvais usage de ces technologies de pointe, afin qu'on ne glisse pas dans une nouvelle menace de type BOMBE ATOMIQUE.

  4. #4
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    quand l'Europe va-t-elle pour de bon se lancer ?

    mais je suis c@n chaque pays européens peut mieux faire que tous ensemble.

    mieux vaut dépendre de la Chine....

  5. #5
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    Par défaut Malheureusement pour Taiwan
    Pékin va faire l'âne jusqu'à ce que TSMC ne soit plus qu'une coquille vide car ils savent que dès qu'ils auront mis un pied sur l'île la boîte ne sera plus capable de produire les quantités qui lui sont nécessaires pour satisfaire le marché dont elle dépend.
    C'est l'ironie de l'affaire le plus gros joyau de l'île est à la fois son assurance vie et son épée de Damoclès. On verra à quel point les USA s'opposeront à l'invasion le jour où tout sera relocalisé ailleurs?!...

  6. #6
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    @CoderInTheDark
    « Quand ils n'auront plus besoin de Taïwan, vont-ils laisser la Chine l'envahir ? »

    Certainement pas. Taïwan est indispensable pour les USA en tant que position avancée pour recevoir des armements. C'est tout simplement le plus grande basse militaire US (très) proche de la Chine.
    Un seul événement pourrait faire "abandonner" Taïwan, ce serait un autre abandon : celui de leur hégémonie. Cet abandon ne peut être que le fruit d'une défaite militaire totale et de grande envergure. Vous voyez ce que ça sous-entend ?

  7. #7
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    Oui Taïwan est une situation stratégique

    Pour essayer de contourner le problème la chine cherche à installer des bases militaires sur des îles de la ceinture pacifique comme les Iles Salomon
    En fait la chine est étrangement enfermée. Géo-politiquement et commercialement.

    Au nord pas d'issue que la Mongolie et la Russie
    au sud l’incursion au Vietnam c'est soldé par un échec cuisant (le Vietnam venait de mettre la pattée au français puis au américains)
    les autres pays son difficiles d'accès
    à l'est c'est un mur la seule issue est la route de la soie par le Kazakhstan et là Moscou a encore bien fait comprendre que le Kazakhstan resterait sous la coupe Russe
    le Kirghizistan, Tadjikistan, Afghanistan, Inde et Népal sont trop compliqués en terme de géographie.
    Reste l'est et là c'est pareil malgré sa face maritime à l'est ce n'est pas simple.
    dans la partie nord il y a les Corée puis le japon : impossible de passer par là en tout discrétion. C'est extrêmement surveillé. reste le sud de la mer de chine et c'est là que la chine mets la pression depuis des années.
    Sauf qu'il y a un OS: Taïwan.
    et du coup c'est comme pour le reste de la mer de chine. impossible de mené une action militaire secrète.

    Stratégiquement cela empêche la chine d'avoir un accès libre à l'océan. Elle a donc tenté de s'approprier des ports en eau profonde mais l’alliance USA GB AUS l'en a empêché.
    Pour les USA perdre Taïwan c'est perdre le pacifique.

    je ne crois pas que Washington laisse faire.
    A+JYT

  8. #8
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    Par défaut Le Japon mise 67 Mds de dollars pour redevenir une puissance mondiale dans le domaine des puces électroniques
    Le Japon mise 67 milliards de dollars pour redevenir une puissance mondiale dans le domaine des puces électroniques, afin de préserver son économie des tensions entre les États-Unis et la Chine

    À une époque où les prouesses technologiques dictent la sécurité nationale et la prospérité économique, le bourdonnement silencieux des usines de semi-conducteurs au Japon est sur le point de s'amplifier. Face à l'escalade des tensions entre les États-Unis et la Chine, une partie d'échecs géopolitique qui met les nations du monde entier sur les dents, le Japon a décidé de prendre une décision monumentale. Avec un investissement de 67 milliards de dollars, le pays ne cherche pas seulement à renforcer ses capacités de fabrication de puces, mais aussi à affirmer sa souveraineté technologique. Ce pas audacieux dans la mêlée des semi-conducteurs est la réponse du Japon aux incertitudes engendrées par la rivalité entre les États-Unis et la Chine, et vise à assurer sa place dans la course mondiale à la technologie.

    Les semi-conducteurs, qui sont au cœur de l'électronique moderne, alimentent tout, des smartphones aux systèmes de missiles avancés. Ces dernières années, ces minuscules puces sont devenues le centre d'une bataille mondiale pour la suprématie technologique. Les tensions entre les États-Unis et la Chine n'ont fait qu'intensifier cette bataille, les deux pays comprenant que la maîtrise de la production de semi-conducteurs équivaut à détenir les clés de l'avenir.

    La décision du Japon d'investir massivement dans ce secteur n'est pas seulement une manœuvre économique ; c'est une déclaration d'indépendance par rapport aux chaînes d'approvisionnement précaires qui lient actuellement le marché mondial de la technologie aux caprices de la géopolitique.


    Le Japon sur la voie de la souveraineté technologique

    Avec cet investissement sans précédent, le Japon ne se contente pas de se lancer dans l'arène ; il vise à redéfinir le match lui-même. L'objectif est clair : renforcer la position du Japon sur le marché mondial des semi-conducteurs, garantir la souveraineté technologique du pays et réduire la dépendance à l'égard des fabricants de puces étrangers.

    Dans l'ombre de la rivalité entre les États-Unis et la Chine, le Japon cherche à renforcer sa sécurité économique et sa défense nationale grâce à l'innovation technologique. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus large visant à sécuriser les chaînes d'approvisionnement et à maintenir un avantage concurrentiel en matière de technologie et d'innovation, éléments essentiels pour l'avenir du Japon.

    Défis et opportunités

    Cependant, la voie choisie par le Japon est semée d'embûches. L'industrie des semi-conducteurs est notoirement à forte intensité de capital et compétitive. L'innovation est incessante et exige des investissements constants dans la recherche et le développement pour rester en tête.

    En outre, les efforts du Japon interviennent à un moment où les chaînes d'approvisionnement mondiales sont déjà sous pression et où le spectre d'une guerre froide technologique se profile à l'horizon. Pourtant, ces défis recèlent des opportunités.

    En investissant dans son industrie des semi-conducteurs, le Japon vise non seulement à répondre aux menaces immédiates posées par la rivalité entre les États-Unis et la Chine, mais aussi à renforcer sa résilience économique et technologique. Ce mouvement stratégique pourrait propulser le Japon à l'avant-garde de la course mondiale à la technologie, assurant son autonomie dans un monde de plus en plus incertain.

    Alors que le monde entier suit avec impatience le déroulement de la saga entre les États-Unis et la Chine, la mesure audacieuse prise par le Japon pour assurer son avenir technologique envoie un message fort. Dans le jeu à grands enjeux de la politique mondiale et de la domination économique, la souveraineté technologique n'est pas seulement un avantage, c'est une nécessité. L'investissement de 67 milliards de dollars du Japon dans son industrie des semi-conducteurs témoigne de cette conviction et marque un tournant dans la quête d'innovation et d'indépendance du pays.

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?

    Voir aussi :

    Le Japon et les États-Unis lancent un centre de R&D pour la production de masse de puces de 2 nm dès 2025, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l'entreprise taïwanaise TSMC

    Guerre des puces entre les États-Unis et la Chine : l'Europe rejoint les États-Unis dans la guerre, les Pays-Bas prennent des mesures pour restreindre certaines exportations technologiques

    Les États-Unis veulent contrôler l'industrie chinoise des puces, SEIDA, startup chinoise, défie les restrictions, en offrant un logiciel de conception hautement spécialisé appelé OPC

  9. #9
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    cela va consister en quoi?

    création d'usine pour faire des cpu?
    création de machine pour graver les cpu?
    utilisation de machine d'asml?

  10. #10
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    C'est pas plutôt une politique favorisant la natalité qui manque au Japon ?

  11. #11
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    Par défaut TSMC a plus de chance de construire au Japon qu'en Amérique
    TSMC a plus de chance de construire au Japon qu'en Amérique. L'entreprise inaugure sa première usine de fabrication de puces au Japon,
    marquant un pas important dans sa diversification loin de Taïwan

    Sur l'île japonaise de Kyushu, les fruits de la politique industrielle du pays sont sur le point d'être exposés. Le 24 février, TSMC, le producteur de puces le plus avancé au monde, a ouvert sa première usine de fabrication dans le pays. Au début du mois, il a annoncé qu'il prévoyait de construire une deuxième usine à proximité. Cette situation contraste avec l'autre grande expansion internationale du géant taïwanais : les États-Unis. L'été dernier, l'entreprise a repoussé de 2024 à 2025 le début de la production dans la première des deux usines qu'elle construit en Arizona. En janvier, elle a annoncé qu'une deuxième usine, dont l'ouverture était prévue en 2026, ne serait pas opérationnelle avant 2027 ou 2028. La seconde usine était destinée à produire des puces à trois nanomètres (nm), les plus avancées actuellement sur le marché, mais TSMC a évoqué la possibilité qu'elle soit désormais utilisée pour une production moins pointue.

    TSMC, qui compte parmi ses clients des grands noms comme Apple, Nvidia ou même Samsung, contrôle plus de la moitié de la production mondiale de puces. Celles-ci servent dans tous les domaines, des smartphones aux voitures connectées à l'intelligence artificielle. Elles sont utilisées également dans l'armée, notamment dans des missiles.

    Cependant, compte tenu de la situation tendue avec la Chine, ses clients l'ont incité à fabriquer davantage de puces en dehors de l'île, craignant une invasion par la Chine, qui considère l'île comme une province chinoise dont elle doit reprendre le contrôle. C'est dans ce contexte que TSMC a commencé à diversifier davantage ses capacités industrielles.

    Aussi, samedi 24 février, TSMC a inauguré sa première usine au Japon. La première usine japonaise de TSMC, située à Kumamoto dans la ville de Kyûshû (dans le sud du pays), a coûté plus de 8 milliards d'euros, subventionnés à hauteur de 40% par le gouvernement.

    Le Japon s'efforce de renforcer sa présence dans le secteur des semi-conducteurs dans un contexte de rivalité intense avec les principaux pays producteurs de puces tels que Taïwan et la Corée du Sud. Selon un rapport publié en août par le Center For Strategic & International Studies, son industrie de fabrication de puces a dix ans de retard sur les leaders mondiaux TSMC et Samsung :

    Citation Envoyé par CSIS
    Le Japon adopte de nouvelles politiques industrielles majeures dans le but de restaurer la compétitivité internationale de son industrie des semi-conducteurs. À la fin des années 1980, cette industrie représentait plus de 50 % de la production mondiale, un chiffre qui était tombé à 9 % en 2022. Aujourd'hui, l'industrie japonaise accuse un retard estimé à 10 ans par rapport aux leaders technologiques mondiaux. Reflétant le sentiment d'urgence et d'inquiétude des décideurs politiques, le Japon a mis de côté les pratiques qui ont caractérisé sa politique industrielle pendant la majeure partie de l'après-guerre, notamment les limites imposées aux investissements étrangers et l'aversion pour l'exploitation au Japon d'importantes installations de production appartenant à des étrangers.
    Mais la pénurie des puces pendant la période Covid-19 en mis en lumière les dangers d'une trop grande dépendance en termes d'approvisionnement étranger.

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    Les différences entre les opportunités américaine et japonaise

    Voici les points clés de cette évolution :
    • Usine au Japon : Située à Kumamoto, cette usine de fabrication de puces sera équipée d’une salle blanche, un environnement contrôlé et stérile essentiel pour la fabrication de puces. Elle couvrira environ 45 000 mètres carrés et devrait commencer la production d’ici la fin de 2024.
    • Diversification des chaînes d’approvisionnement : TSMC a ouvert cette usine au Japon pour réduire sa dépendance vis-à-vis de Taïwan. Le Japon, en tant que pays rival de Taïwan dans la fabrication de puces, renforce sa présence dans le secteur. Il est en concurrence avec d’autres acteurs majeurs tels que la Corée du Sud et Taïwan.
    • Investissements japonais : La Japan Advanced Semiconductor Manufacturing Inc. (JASM), filiale majoritairement détenue par TSMC, a commencé la construction de l’usine en avril 2022. Le gouvernement japonais, Sony Semiconductor Solutions et le fabricant japonais de composants automobiles Denso Corporation soutiennent JASM pour stimuler l’écosystème des semi-conducteurs du pays. Le Japon investit massivement dans ce domaine pour combler son retard de 10 ans par rapport aux leaders mondiaux que sont TSMC et Samsung.
    • Deuxième usine en préparation : TSMC prévoit également de construire une deuxième usine de fabrication de puces au Japon, avec le soutien financier du gouvernement japonais. Cette nouvelle usine devrait commencer ses opérations d’ici la fin de 2027 et contribuera à la création de plus de 3 400 emplois hautement qualifiés

    Les gouvernements japonais et américain souhaitent développer la production nationale de puces et recherchent l'aide d'entreprises étrangères. Qu'est-ce qui explique le contraste entre les célébrations à Kumamoto et les maux de tête en Arizona ? Le premier point de divergence concerne les relations de travail. Une longue querelle avec l'Arizona Building and Construction Trades Council, une association de syndicats, au sujet de l'utilisation de travailleurs taïwanais pour la construction des usines a finalement été résolue en décembre avec la promesse de TSMC d'embaucher et de former des travailleurs locaux. L'activisme syndical est relativement rare au Japon : le pays perd généralement moins de 10 000 jours de travail chaque année en raison d'arrêts de travail, contre plus d'un million aux États-Unis.

    Des partenaires locaux utiles sont la deuxième raison pour laquelle l'expérience de TSMC au Japon s'est déroulée sans heurts. Denso, un fabricant japonais de pièces automobiles, et la division de fabrication de puces de Sony, un géant de l'électronique, ont tous deux pris des participations minoritaires dans la filiale de TSMC au Japon. Au début du mois, le constructeur automobile Toyota a également investi dans l'entreprise. Ces entreprises ont une grande expérience de la réalisation de grands projets dans leur pays. De plus, elles sont les principaux clients des puces que les usines construiront, note Lim Tai Wei, chercheur à l'East Asian Institute de l'université nationale de Singapour. En revanche, l'entreprise taïwanaise fait cavalier seul en Arizona, son premier grand projet en Amérique depuis les années 1990.

    Une dernière différence concerne les subventions. Les gouvernements japonais et américain ont tenté les fabricants de puces mondiaux en leur offrant des subventions. TSMC a déjà reçu de l'argent du gouvernement japonais, qui a accepté de prendre en charge la moitié du coût de ses dépenses d'investissement pour le projet de Kumamoto. Mais elle n'a pas encore reçu de fonds des États-Unis au titre de la loi CHIPS adoptée en 2022. Les décaissements ont été ralentis par des négociations sur les conditions, notamment sur les bénéfices auxquels le gouvernement américain aura droit, explique Stephen Ezell de l'Information Technology and Innovation Foundation, un groupe de réflexion basé à Washington. Entre-temps, les coûts de construction et d'équipement des sites ont augmenté. Mark Liu, président sortant de TSMC, a déclaré en janvier que la technologie de sa deuxième usine en Arizona dépendrait des incitations offertes.

    Les retards pourraient s'éterniser. En octobre, Gina Raimondo, secrétaire américaine au commerce, a averti que des projets comme celui de TsMC pourraient être bloqués pendant des années par les études environnementales requises pour l'obtention d'un financement fédéral, à moins qu'ils ne soient exemptés pour des raisons de sécurité nationale. Dans une enquête menée par le Bureau pour l'industrie et la sécurité, une agence gouvernementale américaine, auprès d'environ 200 entreprises de semi-conducteurs, 64 % d'entre elles ont cité les règles environnementales comme l'un de leurs plus gros problèmes réglementaires, contre 21 % qui ont mentionné les contrôles à l'exportation et 18 % qui ont cité les permis locaux et les lois de zonage.

    Une deuxième usine en prévision

    Au début du mois, TSMC, Sony Semiconductor Solutions, le constructeur automobile Toyota et Denso ont annoncé un nouvel investissement dans la JASM pour la construction d'une deuxième usine de fabrication de puces, dont la construction devrait commencer d'ici la fin de l'année et l'exploitation d'ici la fin de l'année 2027. Avec ces deux usines, qui devraient créer directement plus de 3 400 emplois professionnels de haute technologie, l'investissement du gouvernement japonais dans la JASM s'élèvera à plus de 20 milliards de dollars.

    Les deux usines de TSMC au Japon se concentreront sur la production de semi-conducteurs destinés à l'automobile, à l'industrie et à la consommation, ainsi qu'à répondre aux besoins liés à l'informatique de haute performance. L'entreprise construit également l'un de ses plus grands projets à l'étranger avec un investissement de 40 milliards de dollars en Arizona pour deux usines de fabrication de puces destinées à répondre à la demande annuelle des États-Unis.

    Conclusion

    Il y a beaucoup de leçons à tirer. Les subventions ne sont efficaces que si elles sont payées, et les formalités administratives en matière d'environnement sont devenues excessives aux États-Unis. Les syndicats combatifs peuvent décourager les entreprises étrangères. Les clients potentiels devraient s'intéresser davantage au succès de leurs fournisseurs. Pour leur part, les entreprises étrangères doivent également apprendre à s'adapter aux conditions du marché local, plutôt que d'essayer de copier et de coller les approches qui ont fonctionné chez elles, affirme Chris Miller, historien de l'industrie des semi-conducteurs à l'université de Tufts.

    Le Japon, quant à lui, devrait éviter de se satisfaire de son succès. L'usine TSMC qui a ouvert ses portes à Kumamoto le 24 février produira des puces d'une taille comprise entre 12 et 28 nm, ce qui est moins avancé que celles qui sont en cours de fabrication en Arizona. Pour les puces les plus performantes, le Japon mise plutôt sur Rapidus, une société créée en 2022 avec le soutien de huit des plus grandes entreprises du pays, dont les trois qui ont pris une participation dans la filiale de TSMC. Son objectif est de produire en masse des puces 2nm à la pointe de la technologie d'ici 2027. Ce plan plus ambitieux pourrait encore se heurter à de nombreuses pierres d'achoppement.

    Sources : TSMC, CSIS

    Et vous ?

    Quelle est l’importance géopolitique de la diversification des chaînes d’approvisionnement en semi-conducteurs ?
    Comment le Japon peut-il rivaliser avec des géants comme TSMC et Samsung dans le domaine des puces électroniques ?
    Quels avantages et inconvénients le Japon présente-t-il par rapport aux États-Unis en matière d’investissements dans l’industrie des semi-conducteurs ?
    Quelles sont les implications économiques et stratégiques de la présence croissante de TSMC au Japon ?
    Pensez-vous que d’autres pays devraient suivre l’exemple du Japon et investir massivement dans la fabrication de puces pour renforcer leur position sur la scène mondiale ?

    Voir aussi :

    TSMC envisage l'Allemagne comme site possible pour sa première usine de puces en Europe pour permettre à l'UE de réduire les importations de puces
    Le Japon et les États-Unis lancent un centre de R&D pour la production de masse de puces de 2 nm dès 2025, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l'entreprise taïwanaise TSMC

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