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    Par défaut Donald Trump fait volte-face concernant le PDG d'Intel, parlant désormais d’une « success story incroyable »
    Le PDG d'Intel estime qu'il est trop tard pour que l'entreprise rattrape son retard face à la concurrence dans le secteur de l'IA,
    pareil pour le secteur de fabrication de puces dans laquelle Intel ne « figure plus dans le top 10 »

    Intel, autrefois un titan incontesté de l'industrie des semi-conducteurs, se trouve aujourd'hui à un carrefour critique. Des déclarations récentes de son PDG, Lip-Bu Tan, ont mis en lumière une réalité difficile : l'entreprise accuse un retard considérable dans le domaine de l'intelligence artificielle et a chuté de manière significative dans le classement des entreprises de semi-conducteurs. Ces révélations interviennent alors qu'Intel procède à des milliers de suppressions d'emplois à travers le monde dans le cadre d'une restructuration majeure.

    Il y a à peine deux décennies, Intel symbolisait l’innovation dans le domaine des semi-conducteurs. Les campagnes « Intel Inside » étaient omniprésentes, et la firme fournissait les processeurs qui faisaient tourner l’essentiel des ordinateurs personnels dans le monde. Mais cette époque est bel et bien révolue.

    Selon des informations rapportées, Lip-Bu Tan, qui est PDG d'Intel depuis mars, aurait affirmé lors d'une séance de questions-réponses avec des employés mondiaux qu'il était « trop tard » pour qu'Intel puisse rattraper son retard face à la concurrence dans le secteur de l'IA. Cette admission douloureuse souligne la domination écrasante de rivaux tels que Nvidia sur le marché de l'IA, en particulier dans le segment des centres de données et de la formation d'IA, où Nvidia a établi une emprise forte.

    Intel, longtemps considéré comme un pilier incontournable du hardware, reconnaît ainsi avoir raté le virage le plus décisif de la décennie.

    Le PDG aurait également déclaré qu'Intel n'était plus un leader dans la fabrication de puces, une position qu'elle détenait il y a 20 à 30 ans. Pire encore, il aurait affirmé que l'entreprise est sortie du « top 10 des entreprises de semi-conducteurs » : « Il y a 20 ou 30 ans, nous étions vraiment le leader. Aujourd'hui, je pense que le monde a changé. Nous ne faisons pas partie des 10 premières entreprises de semi-conducteurs ». Avec une capitalisation estimée à 103 milliards de dollars, Intel se classerait 16e, loin derrière Nvidia, qui a récemment franchi le seuil des 4 000 milliards de dollars et occupe la première place.

    Ces dernières années, Intel a été dans une situation désastreuse. Sa tentative de moderniser x86 avec une architecture hybride, à la ARM, n'a pas eu d'impact significatif en termes de gains de parts de marché, ce qui a été aggravé par le fait que les puces Arrow Lake de la dernière génération ont à peine enregistré une réponse face à la gamme d'AMD. Sur le front des GPU, l'équipe bleue a servi un produit mal cuit bien trop tard qui, sans être totalement désespéré, était loin d'être suffisant pour défier les acteurs dominants de l'industrie.

    Selon OregonTech, il s'agit presque d'une lutte pour la survie de l'ancienne grande entreprise d'innovation américaine, qui peine à reconnaître qu'elle fait encore partie des principaux concurrents. Malgré l'insistance de Tan, Intel se classerait encore assez bien compte tenu de son vaste héritage. Si des entreprises comme AMD, Nvidia, Apple, TSMC et même Samsung sont peut-être plus prospères aujourd'hui, des fabricants de puces plus petits comme Broadcom, MediaTek, Micron et SK Hynix ne sont pas au-dessus de l'équipe bleue en termes d'impact pur et simple.

    D'ailleurs, un porte-parole d'Intel a vite fait de préciser que ce commentaire de son PDG faisait spécifiquement référence à la capitalisation boursière de l'entreprise. Mais le sujet de l'évaluation n'a jamais été abordé au cours de la conversation de 20 minutes de Tan. Son « Top 10 » est venu en réponse à une question sur la culture d'Intel.

    Quoiqu'il en soit, la situation est bien différente de celle qui prévalait il y a quelques décennies, lorsqu'Intel détenait essentiellement le monopole du marché des processeurs, apportant des améliorations à peine perceptibles à chaque génération afin de maintenir sa position dominante. À une époque, Intel était si puissant qu'il a envisagé d'acquérir Nvidia pour 20 milliards de dollars. Le fabricant de GPU vaut aujourd'hui 4 000 milliards de dollars (capitalisation boursière).

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    Une chute alimentée par une série d’erreurs stratégiques

    Loin d’un effondrement soudain, la dégringolade d’Intel est le fruit d’une accumulation de mauvais choix technologiques, de retards industriels et de paris manqués.

    Le virage de l’IA raté

    Alors que Nvidia, AMD, et même des géants du cloud comme Amazon, Microsoft ou Google développaient leurs propres accélérateurs IA dès la fin des années 2010, Intel s’accrochait à sa domination sur les CPU, sans investir suffisamment dans les GPU ni dans des architectures d’IA spécifiques.

    La tentative de rachat de Habana Labs (startup israélienne spécialisée dans les puces IA) ou les promesses autour des accélérateurs Gaudi n’ont jamais abouti à des produits de rupture capables de rivaliser avec les H100 de Nvidia, qui sont aujourd’hui le standard de facto de l’industrie IA.

    Des retards industriels majeurs

    Intel a longtemps développé ses propres technologies de fabrication (foundry), mais le passage du 14nm au 10nm, puis au 7nm, a connu de nombreux retards. Pendant ce temps, TSMC prenait une avance décisive dans la gravure de pointe, produisant pour Apple, Nvidia et d’autres les puces les plus performantes du marché.

    Une perte d’attractivité auprès des grands comptes

    Les géants du cloud et de l’IA (AWS, Azure, Google Cloud) migrent de plus en plus vers des solutions personnalisées, souvent en interne. Intel, qui fournissait jadis les puces de serveurs pour ces infrastructures, est devenu un fournisseur parmi d’autres, de moins en moins stratégique.

    Restructuration douloureuse : des milliers de postes supprimés

    Les défis d'Intel ne sont pas que stratégiques ; ils sont aussi économiques. Les coûts d'exploitation ont grimpé en flèche, alimentés par d'importants investissements en recherche et développement et une perte nette de 16 milliards de dollars au troisième trimestre de l'année précédente.

    En réponse à cette perte d’influence et de revenus, Intel a lancé une vague massive de licenciements à travers le monde, affectant des milliers d'employés et entraînant des fermetures d'unités commerciales. C'est une mesure drastique, mais jugée nécessaire pour réduire les dépenses et retrouver une meilleure santé financière.

    Cette vague de suppressions n’est pas la première. En 2023 et 2024 déjà, l’entreprise avait réduit ses effectifs pour ajuster sa structure de coûts. Mais cette fois, le geste est plus radical, plus systémique : il ne s’agit plus seulement de redimensionner une entreprise en difficulté, mais de réorienter un mastodonte qui n’a plus de leadership clair.

    Lip-Bu Tan a décrit le chemin vers la résurrection d'Intel comme un « marathon », insistant sur la nécessité pour l'entreprise de faire preuve d'humilité et d'être attentive aux demandes changeantes du marché. L'objectif est de transformer Intel en une entité plus agile, plus réactive et, comme il l'a suggéré, plus « impitoyable » à l'image de concurrents comme AMD et Nvidia, réputés pour leur rapidité d'exécution et leur agressivité sur le marché.

    Redéfinir l'avenir : Edge AI, Agentic AI et ambitions de fonderie

    Malgré l'ampleur des défis, Intel ne capitule pas. La nouvelle direction, sous l'impulsion de Lip-Bu Tan (qui a succédé à Pat Gelsinger), cherche à redéfinir la stratégie de l'entreprise avec une approche plus ciblée. Plutôt que de tenter de couvrir tous les fronts simultanément, Intel prévoit de concentrer ses efforts sur des niches prometteuses de l'IA.

    L'une de ces priorités est l'IA « en périphérie » (Edge AI), qui consiste à intégrer le traitement de l'IA directement dans les appareils, des PC aux équipements industriels, plutôt que de dépendre constamment du cloud. C'est un domaine où les puces d'Intel pourraient trouver une nouvelle pertinence. L'entreprise met également l'accent sur « l'IA agentique », un concept émergent où l'IA agit de manière plus autonome et proactive pour accomplir des tâches complexes.

    Pour soutenir cette réorientation, Intel mise sur l'acquisition de nouveaux talents et a déjà procédé à des embauches de haut niveau, espérant insuffler une nouvelle dynamique et expertise dans ses équipes. En parallèle, les ambitions d'Intel dans le domaine des fonderies (c'est-à-dire la fabrication de puces pour d'autres entreprises) restent un pilier de sa stratégie à long terme. L'entreprise estime que prouver sa capacité à produire des technologies de pointe en interne est crucial pour attirer des clients externes et diversifier ses sources de revenus.

    Ces changements profonds et souvent douloureux sont le reflet d'une industrie des semi-conducteurs en constante évolution, où l'innovation rapide et l'adaptabilité sont devenues des impératifs de survie. L'avenir dira si cette nouvelle feuille de route permettra à Intel de retrouver son lustre d'antan et de se réinventer en un acteur clé de l'ère de l'intelligence artificielle.

    « En ce qui concerne la formation, je pense qu'il est trop tard pour nous », a fait remarquer Lip-Bu Tan. Intel prévoit plutôt de se concentrer sur l'IA périphérique, afin d'apporter le traitement de l'IA directement aux appareils tels que les PC plutôt que de s'appuyer sur le cloud computing. Tan a également souligné que l'IA agentique, un domaine émergent dans lequel les systèmes d'IA peuvent agir de manière autonome sans intervention humaine constante, est un domaine de croissance clé. Il s'est dit optimiste quant au fait que les récentes embauches de haut niveau pourraient aider Intel à retrouver sa place dans le domaine de l'IA, laissant entendre que d'autres acquisitions de talents sont en cours. « Restez à l'écoute. D'autres personnes sont en train de monter à bord », a déclaré Tan. À ce stade, Nvidia est tout simplement trop loin pour être rattrapé, il est donc presque excitant de voir Intel changer de vitesse et chercher à combler l'écart d'une manière différente.

    Sources : Lip-Bu Tan, Intel fait l'acquisition d'Habana Labs

    Et vous ?

    Comment expliquer qu'une entreprise de la taille d'Intel ait raté une transition aussi visible que celle de l’intelligence artificielle ?

    La franchise du PDG Lip-Bu Tan est-elle un signe de lucidité stratégique ou un aveu d’impuissance managériale ? Que penser de la communication interne : faut-il annoncer a ses employés qu’on a « perdu la bataille » ?

    Peut-on redresser un géant de la tech sans innovation de rupture, uniquement par des restructurations ?

    Les licenciements massifs sont-ils un symptôme de déclin ou un outil de survie ?
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  2. #2
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    Nvidia et sa recherche et développement a pris le virage et le pari de l'IA il y a 10 ans sur un marché qui alors n'était qu'à peine un marché de niche. ChatGPT a tout changé et a lancé la mode appuyé par les médias. Rien ne prédisait lors de ce virage le succès.

    Le quantique est un pari sur lequel devrait se lancer Intel au risque de laisser le marché à des IBM, Google, MS et les startups françaises tels que Quandela, Alice & Bob, Pasqal, etc... et aussi beaucoup de nord américaines car les chinois ne publient plus de brevets signe qu'ils ont passés leur R&D du quantique sous régime militaire.

    Intel a été un des pionniers depuis les années 60 dans la mémoire d'abord, puis dans les processeurs ensuite. Il a raté le mouvement de l'IA par manque de vision et va s'enterrer pour suivre. MS, à l'ère du smartphone, a su rebondir sur des technos émergentes tels que le Cloud et l'IA et cherche à produire son propre processeur quantique. Intel pour rebondir devrait consacrer ses moyens dans un marché qui sera porteur dans l'avenir plutôt que de se morfondre sur ses erreurs stratégiques passées.

    On le sait le marché du numérique change continuellement et est fait de paris, de pionniers et de suiveurs. Intel n'est même plus dans les suiveurs et doit donc réfléchir à son avenir en prenant des décisions fortes autre que les licenciements massifs en s'orientant mieux. Le problème n'est pas dans l'équipage mais dans le capitaine du navire qui s'est contenté de son marché historique sans poster de vigie à l'écoute des signaux faibles.

  3. #3
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    A mon avis, Intel devrait changer de dirigeant...

    Si il y a un seul personnage qui ne doit pas baisser les bras dans ce genre de boite, c'est bien le gars qui est à la tête...

  4. #4
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    Citation Envoyé par Anselme45 Voir le message
    A mon avis, Intel devrait changer de dirigeant...
    Intel vient justement de changer de dirigeant.


    Citation Envoyé par Anselme45 Voir le message
    Si il y a un seul personnage qui ne doit pas baisser les bras dans ce genre de boite, c'est bien le gars qui est à la tête...
    Oser dire la vérité ça veux pas dire baisser les bras. Mais c'est vrai qu'ils se sont pris une sacré claque avec Nvidia très largement devant eux sur l'IA et les GPU at AMD aux fesses pour le reste.

    Au final la concurrence ça arrange bien les clients.

  5. #5
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    La puce à 40000$ pièce chez Nvidia n'arrange personne : la preuve Google Amazon MS Meta développent leur propre puces car ça leur revient certainement moins cher et permet de maîtriser la chaîne d'approvisionnement.

  6. #6
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    Citation Envoyé par marsupial Voir le message
    La puce à 40000$ pièce chez Nvidia n'arrange personne : la preuve Google Amazon MS Meta développent leur propre puces car ça leur revient certainement moins cher et permet de maîtriser la chaîne d'approvisionnement.
    Là où je travaille, je n’ai pas les moyens de redévelopper une puce H100, donc je les achète sur étagère.

    Après, il faut voir, la H100 a pour concurrent l’AMD MI300X et l’Intel Gaudi 3… mais avec mon environnement VMWare, seul NVidia est supporté.

  7. #7
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    Un PDG qui manque cruellement de confiance en ses employés…
    Pour un leader tel qu'Intel qui embauche, je suppose, des ingénieurs de haut niveau, il n'est pas très disposé à les motiver?
    Je veux bien qu'une entreprise fasse du ménage mais à ce point? Ils n'ont pas le département "Formation et Développement"? Pourquoi on a l'impression que ce Tan cherche à couler la barque ou à rejeter la faute sur les ex-dirigeants? Que ce soit vrai ou pas, depuis le début de son mandat, il n'a pas trouver mieux à conclure?
    Il n'aura pas besoin de congédier à l'avenir, ce sont les employés eux-mêmes qui vont fuir le navire avec un tel désaveu.

  8. #8
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    Par défaut Intel licencie 5 000 travailleurs US supplémentaires et supprime ainsi plus de 20% de sa main-d'œuvre mondiale
    Intel licencie 5 000 travailleurs US supplémentaires et supprime ainsi plus de 20 % de sa main-d'œuvre mondiale, après que son PDG Lip-Bu Tan a déclaré qu'il était « trop tard » pour rattraper la concurrence

    Intel Corp. licencie plus de 5 000 employés dans quatre États américains, dans le cadre de la dernière série de suppressions d'emplois du fabricant de puces. Ces licenciements, qui touchent principalement la Californie et l'Oregon, s'inscrivent dans le cadre d'un plan plus large d'Intel visant à rationaliser ses activités et à réduire ses dépenses de plusieurs centaines de millions de dollars par an, sous la direction du PDG Lip-Bu Tan.

    Cette série de licenciements fait suite à l'aveu du PDG, Lip-Bu Tan, qui estime qu'il est trop tard pour qu'Intel rattrape son retard dans le secteur de l'intelligence artificielle (IA), affirmant même que l'entreprise ne « figure plus dans le top 10 » de la fabrication de puces. Autrefois leader dominant du secteur des semi-conducteurs, Intel est aujourd'hui confronté à de sérieux défis et est engagé dans une profonde restructuration pour remédier à l'érosion de son leadership technologique.

    Pour relever ces défis, Intel a annoncé en avril un plan de suppression de plus de 20 % de sa main-d'œuvre mondiale et de réduction des dépenses d'exploitation d'environ 500 millions de dollars cette année, puis d'un milliard de dollars supplémentaires l'année prochaine. À l'époque, Intel avait déclaré que l'objectif était de réduire la bureaucratie, de « rationaliser la gestion et de reconstruire une culture axée sur l'ingénierie ». Cette décision témoigne de la volonté du PDG d'Intel de mettre en place une organisation plus légère et plus ciblée face à une concurrence de plus en plus forte.

    Rapporté pour la première fois par Manufacturing Dive, le chiffre de 5 000 emplois supprimés provient d'une mise à jour des déclarations d'ajustement et de recyclage des travailleurs, la plupart des suppressions d'emplois se produisant en Californie et en Oregon. Un peu moins de 2 000 emplois sont spécifiquement supprimés dans les installations d'Intel à Folsom et à Santa Clara et les suppressions auraient commencé au cours de la deuxième semaine de juillet 2025.


    Outre les licenciements de Folsom et de Santa Clara en Californie, Intel a également publié des avis actualisés révélant d'importantes suppressions d'emplois dans l'Oregon. Les documents révisés indiquent que 2 392 postes des campus de Hillsboro et d'Aloha seront touchés, dans le cadre de l'un des plus grands licenciements de l'histoire de l'État dans le secteur de la technologie. Les réductions dans l'Oregon ont commencé vers le 11 juillet et concernent des postes d'ingénieurs, de techniciens et d'administrateurs.

    La réduction des effectifs s'étend au-delà de la côte ouest. En Arizona, Intel a augmenté le nombre de ses licenciements prévus à Chandler, le faisant passer d'environ 170 à près de 700 employés, a rapporté un média local.

    Plus à l'est, les employés d'Intel au Texas n'ont pas été épargnés. Quelque 110 postes sur le campus d'Austin ont été supprimés dans le cadre de l'initiative de réduction de la main-d'œuvre mondiale, les licenciements ayant également commencé à la mi-juillet.

    Les employés concernés bénéficieront de neuf semaines d'indemnités de licenciement et d'avantages sociaux, ainsi que de périodes de préavis de quatre à huit semaines.

    La dernière série de licenciements d'Intel suit les traces d'autres grandes entreprises qui ont supprimé des emplois cette année, la dernière en date étant Microsoft Corp. qui a annoncé la suppression de 9 000 employés, soit environ 4 % de ses effectifs, en juillet.

    Parmi les autres entreprises qui ont réduit leurs effectifs cette année, on peut citer CrowdStrike Holdings Inc. qui a supprimé 500 employés en mai et Google LLC qui a licencié des centaines d'employés de son groupe Platforms & Devices en avril.

    Ces dernières réductions d'emploi au sein d'Intel interviennent alors que l'on craint de plus en plus que l'IA ne remplace des millions de travailleurs dans les années à venir. En mai, Dario Amodei, directeur général d'Anthropic PBC, a averti que l'IA pourrait éliminer la moitié de tous les emplois de cols blancs de niveau débutant d'ici cinq ans, ce qui ferait grimper le taux de chômage aux États-Unis entre 10 % et 20 %.

    Ces licenciements font également suite à plusieurs mois de turbulences chez Intel. Le 2 août 2024, l'action Intel a connu sa plus forte chute en 50 ans, atteignant un prix jamais observé depuis 2013, après l'annonce d'un important manque à gagner et de la suppression de plus de 15 % de ses effectifs. Il s'agissait de la deuxième pire journée pour les actions de l'entreprise, après une chute de 31 % en juillet 1974, soit trois ans après l'introduction en bourse d'Intel. La capitalisation boursière de l'entreprise est désormais inférieure à 100 milliards de dollars.

    Sources : Intel, Manufacturing Dive

    Et vous ?

    Quelle lecture faites-vous de cette situation ?
    Trouvez-vous cette initiative d'Intel crédible ou pertinente ?

    Voir aussi :

    L'action d'Intel bondit de plus de 18 %, mais quel est son avenir ? Intel fait face à des défis et à une concurrence accrue sur le marché des puces pour PCet son activité de fonderie peine à décoller

    Le PDG d'Intel annonce le licenciement de plus de 20 000 personnes, une restructuration, une réduction des coûts de 1,5 milliard de dollars et l'extension de l'obligation de retour au bureau

    Intel a officiellement raté le train de l'IA dans les centres de données, mais conserve une chance à la périphérie du réseau et sur le PC, l'abandon de Falcon Shores étant un signe de failles stratégiques

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  9. #9
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    Et ben voilà, on comprend mieux la prise de position du PDG de Intel...

    C'était une fusée à 2 étages: le lundi on dit que le chien à la rage et le vendredi on l'abat!

  10. #10
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    d’après les rumeurs, intel va aussi abandonner en 2027-2028 les puces p/e et revenir a des cœurs homogène et virer toute l'équipe en israel.
    Actuellement israel conçoit les p core et aux usa les e core.

    Rien a voir avec intel mais coté France (ou intel a depuis longtemps virer tous le monde au passage) les rumeurs annonce aussi un carnage coté emplois à la rentré, la crisé économique est bien la et les grande banques françaises se préparent la mise sous tutelle du FMI à la rentré.

    a averti que l'IA pourrait éliminer la moitié de tous les emplois de cols blancs de niveau débutant d'ici cinq ans, ce qui ferait grimper le taux de chômage aux États-Unis entre 10 % et 20 %.
    La totalité des grosses boites et classe dominante (grand patrons et politicien) a accumulé assez de capitale pour se mettre à l’abri.
    Il vas falloir à un moment donné que les politiciens et les grand chefs d’entreprises comme ce Lip-Bu Tan, mais meme chose avec Satya Nadella, Thierry Breton...etc. qui sont tous de connivence rendent des comptes sur l'état minable de l'économie en occident.
    Meme si pour intel, c'est surtout Brian Krzanich le responsable.

    En chine je rappelle que la médiocrité est puni, le patron de Evergrande par exemple à été banni à vie de tout poste dans une entreprise cotée en Chine et il n’est plus apparu en public et reste dans un centre de détention spécial à Shenzhen.
    La France est un pays qui redistribue tout sauf de l'espoir.

  11. #11
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    Par défaut Le PDG d'Intel annonce une réduction de 15 % de ses effectifs, un recentrage sur trois priorités stratégiques
    Le PDG d'Intel annonce une réduction de 15 % de ses effectifs, un recentrage sur trois priorités stratégiques
    et une réorganisation de la hiérarchie comme nécessaires pour la survie de l'entreprise

    Lip-Bu Tan, fraîchement nommé PDG d’Intel, a dévoilé une lettre stratégique adressée aux employés, dans laquelle il annonce des mesures drastiques pour redresser l’entreprise. Au programme : réduction de 15 % des effectifs, réorganisation radicale de la hiérarchie, recentrage sur trois priorités stratégiques, et un message clair : la complaisance est terminée.

    Ce plan de transformation, baptisé sobrement « Steps in the Right Direction » (littéralement « Des pas dans la bonne direction »), a pour objectif de sortir le géant américain du semi-conducteur de ce que Tan nomme lui-même « une décennie de mauvaise gestion, d’investissements irréfléchis et d’ambitions mal calibrées ». Mais cette stratégie brutale peut-elle réellement sauver Intel de son déclin ? Ou risque-t-elle de précipiter la perte de confiance dans une entreprise emblématique ?


    Confronté à des défis sans précédent, notamment un retard significatif dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) et une chute de son classement parmi les entreprises de semi-conducteurs, le groupe est désormais sous la houlette d'un nouveau PDG, Lip-Bu Tan, dont la mission est claire : redresser la barre avec détermination et discipline. Une de ses premières actions marquantes est l'annonce d'une réduction drastique des effectifs, comme détaillé dans une lettre récente aux employés.

    Dans une note envoyée aux employés le 24 juillet 2025, Lip-Bu Tan a abordé les résultats du deuxième trimestre 2025, qui, bien que montrant un chiffre d'affaires supérieur aux prévisions, reflètent une période de "décisions difficiles mais nécessaires". Au cœur de ces décisions se trouve un plan de réduction des effectifs d'environ 15 %, visant à ramener la main-d'œuvre mondiale à quelque 75 000 employés d'ici la fin de l'année. Cette restructuration inclut également une rationalisation de près de 50 % des couches de management, une mesure significative pour aplatir l'organisation et accroître l'efficacité.

    15 % de licenciements : une restructuration industrielle de grande ampleur

    L’annonce la plus visible est sans conteste celle des 25 000 suppressions de postes prévues d’ici la fin 2025. Intel devrait passer de 96 000 à environ 75 000 employés, touchant tous les niveaux de l’organisation, des postes opérationnels aux cadres intermédiaires.

    Lip-Bu Tan explique vouloir diviser par deux les couches de management, estimant que l’excès de hiérarchie nuit à la réactivité et à la capacité d’innovation. En parallèle, une nouvelle politique de retour au bureau impose aux employés hybrides d’être présents au moins 4 jours par semaine, marquant la fin de la flexibilité accordée depuis la pandémie.

    Ces mesures ont déjà suscité l’inquiétude en interne : des départs volontaires massifs sont signalés, en particulier dans les divisions touchées par la rationalisation. L’objectif affiché est de réduire la bureaucratie et de restaurer une « culture d’ingénierie ambitieuse », selon ses termes.

    Citation Envoyé par Lip-Bu Tan
    Nous mettons actuellement en œuvre un plan visant à réduire nos effectifs d'environ 15 % et prévoyons de terminer l'année avec un effectif mondial d'environ 75 000 employés, grâce à des réductions d'effectifs et à des départs naturels. Nous avons réalisé une grande partie de nos réductions d'effectifs au deuxième trimestre, rationalisant ainsi le nombre de niveaux hiérarchiques d'environ 50 %. Nous sommes également en bonne voie pour mettre en œuvre notre politique de retour au bureau en septembre, les sites ayant achevé les améliorations nécessaires pour fonctionner à pleine capacité.

    Tout cela vise à améliorer l'efficacité organisationnelle et à transformer notre culture. Nous deviendrons une entreprise plus rapide, plus agile et plus dynamique. Nous éliminerons la bureaucratie et donnerons aux ingénieurs les moyens d'innover plus rapidement et avec plus de concentration. Et nous réduirons nos coûts afin de pouvoir investir dans la croissance future. Tels sont les fondements d'une nouvelle Intel, et nous avons pris des mesures importantes dans la bonne direction au cours du deuxième trimestre.
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    Lip-Bu Tan est président-directeur général d'Intel Corporation et siège au conseil d'administration de la société. Il a été nommé à ce poste en mars 2025.

    Tan a souligné trois piliers stratégiques pour l'avenir d'Intel : discipline financière, écosystème x86 et IA

    Intel ne se contente pas de couper dans ses effectifs. Lip-Bu Tan veut réorienter la stratégie du groupe autour de trois piliers :

    1. Devenir une fonderie plus rigoureuse sur le plan financier

    Nous adopterons une approche fondamentalement différente pour développer notre activité de fonderie. Au cours des dernières années, l'entreprise a trop investi, trop tôt, sans demande suffisante. Ce faisant, notre empreinte industrielle s'est inutilement fragmentée et sous-utilisée. Nous devons corriger le tir. À l'avenir, nous adopterons une approche systématique pour développer notre empreinte industrielle, en parfaite adéquation avec les besoins de nos clients. Nous ferons preuve de discernement et de discipline dans l'allocation de nos capitaux, car c'est ainsi que fonctionnent les grandes fonderies.

    Dans cette optique, nous avons décidé de ne pas donner suite aux projets précédemment prévus en Allemagne et en Pologne. Nous prévoyons également de regrouper nos activités d'assemblage et de test au Costa Rica vers nos sites plus importants au Vietnam et en Malaisie. Le Costa Rica reste un site Intel important et de grande envergure, qui abrite des équipes d'ingénieurs et des fonctions corporate clés.

    Nous restons profondément engagés à investir aux États-Unis, où nous appliquerons le même niveau de discipline financière. À cette fin, nous ralentissons davantage la construction dans l'Ohio afin de garantir que nos dépenses correspondent à la demande, tout en conservant la flexibilité nécessaire pour accélérer en fonction des nouveaux clients acquis.

    Nous renforçons également l'orientation et la discipline financière de nos investissements dans le développement technologique. Notre priorité numéro un est de déployer Intel 18A à grande échelle. Intel 18A et Intel 18A-P sont des nœuds critiques pour les produits Intel et généreront des volumes de plaquettes importants jusqu'à la prochaine décennie, à commencer par Panther Lake plus tard cette année. À mesure que nous augmenterons le volume de nos propres produits et que nous livrerons à d'importants clients Intel 18A tels que le gouvernement américain, nous serons mieux placés pour attirer des clients externes vers cette technologie.

    2. Revitaliser l'écosystème Intel x86

    Nous allons nous concentrer sur l'augmentation de notre part de marché dans nos segments clés que sont les clients et les serveurs. À cette fin, je travaille en étroite collaboration avec nos équipes produit et ingénierie afin de renforcer notre feuille de route.

    Dans le domaine des clients, Panther Lake est notre priorité absolue, car il renforcera notre position dans le secteur des ordinateurs portables grand public et professionnels. Nous devons également poursuivre nos efforts sur Nova Lake afin de combler les lacunes dans le domaine des ordinateurs de bureau haut de gamme.

    Dans le domaine des centres de données, nous nous concentrons sur la reconquête de parts de marché en développant Granite Rapids, tout en améliorant nos capacités pour les charges de travail hyperscale. Pour soutenir cette démarche, nous réintroduisons le multithreading simultané (SMT). L'abandon du SMT nous a placés dans une position concurrentielle désavantageuse. Son retour nous aidera à combler les écarts de performances. Nous progressons également dans notre recherche d'un dirigeant permanent pour notre activité de centres de données, et je compte vous en dire plus à ce sujet au cours de ce trimestre.

    3. Affiner notre stratégie en matière d'IA

    Nous concentrerons nos efforts en matière d'IA sur le développement d'une stratégie cohérente en matière de silicium, de systèmes et de piles logicielles. Par le passé, nous avons abordé l'IA avec une approche traditionnelle, centrée sur le silicium et la formation. Cela doit changer, et nous avons déjà commencé à développer de nouvelles capacités tout en attirant de nouveaux talents.

    Au fur et à mesure de cette transition, nous concentrerons nos efforts sur les domaines dans lesquels nous pouvons innover et nous différencier, comme l'inférence et l'IA agentielle. Notre point de départ sera les charges de travail émergentes en matière d'IA, puis nous travaillerons en amont pour concevoir des logiciels, des systèmes et des composants électroniques qui permettront d'obtenir les meilleurs résultats pour nos clients. Nous avons beaucoup de travail en cours et nous vous en dirons plus sur nos projets dans les mois à venir.

    Une situation critique pour l'ancien leader

    Il y a à peine deux décennies, Intel symbolisait l’innovation dans le domaine des semi-conducteurs. Les campagnes « Intel Inside » étaient omniprésentes, et la firme fournissait les processeurs qui faisaient tourner l’essentiel des ordinateurs personnels dans le monde. Mais cette époque est bel et bien révolue.

    Lip-Bu Tan aurait affirmé lors d'une séance de questions-réponses avec des employés mondiaux qu'il était « trop tard » pour qu'Intel puisse rattraper son retard face à la concurrence dans le secteur de l'IA. Cette admission douloureuse souligne la domination écrasante de rivaux tels que Nvidia sur le marché de l'IA, en particulier dans le segment des centres de données et de la formation d'IA, où Nvidia a établi une emprise forte.

    Intel, longtemps considéré comme un pilier incontournable du hardware, reconnaît ainsi avoir raté le virage le plus décisif de la décennie.

    Le PDG aurait également déclaré qu'Intel n'était plus un leader dans la fabrication de puces, une position qu'elle détenait il y a 20 à 30 ans. Pire encore, il aurait affirmé que l'entreprise est sortie du « top 10 des entreprises de semi-conducteurs » : « Il y a 20 ou 30 ans, nous étions vraiment le leader. Aujourd'hui, je pense que le monde a changé. Nous ne faisons pas partie des 10 premières entreprises de semi-conducteurs ». Avec une capitalisation estimée à 103 milliards de dollars, Intel se classerait 16e, loin derrière Nvidia, qui a récemment franchi le seuil des 4 000 milliards de dollars et occupe la première place.

    La « main de fer » de Lip-Bu Tan pour un nouvel Intel

    Lip-Bu Tan, qui a succédé à Pat Gelsinger en mars 2025, est perçu comme un leader pragmatique qui estime que la quête pour restaurer la rentabilité et la pertinence d'Intel nécessite de transformer la société en une entité plus agile, plus réactive et plus « impitoyable » à l'image de concurrents comme AMD et Nvidia, réputés pour leur rapidité d'exécution et leur agressivité sur le marché. Sa philosophie est claire : « moins de promesses et plus de résultats ». Il s'engage à une approche disciplinée, où chaque investissement doit avoir un sens économique. L'objectif est de reconstruire la confiance des clients en se concentrant sur leurs besoins réels.

    La revitalisation de l'écosystème x86 se concentrera sur le renforcement de la feuille de route pour les segments clients et serveurs, avec une priorité sur des produits comme Panther Lake pour les ordinateurs portables. En ce qui concerne l'IA, Intel s'éloigne d'une approche purement axée sur le silicium pour développer une « pile » cohérente intégrant le silicium, le système et le logiciel, avec un accent particulier sur l'inférence et l'IA agentique (Edge AI et Agentic AI), des niches prometteuses.

    Source : PDG d'Intel

    Et vous ?

    Quelle lecture faites-vous de ces choix ? Les trouvez-vous pertinents ? Dans quelle mesure ?

    La discipline budgétaire imposée par Lip-Bu Tan est-elle une nécessité ou un aveu d’échec des stratégies passées ?

    La stratégie d'Intel de se concentrer sur l'Edge AI et l'IA Agentique est-elle suffisante pour rattraper son retard face à des géants comme Nvidia ou AMD, qui dominent déjà l'IA générative et le calcul intensif ?
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  12. #12
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    le retour de l'hyper threading, je reste dubitatif sur l’intérêt, dans le sens ou les core ultra sont meilleur en applicatif que les amd.
    l'hyper threading est très énergivore. Maintenant je suppose que les core ultra actuel avec hyper threading serait mailleurs (mais avec une conso encore plus élevé)


    Les proco (non x3d) AMD sont lérement meilleur en gaming
    Les x3d explose intel an gaming... mais à moins d'avoir une 5090 pour l'exploiter j'en vois pas l’intérêt, plus personne ne veux jouer en FHD à 300fps, on préférera du 2k/4k à 120fps. Au prix que ca coute, mieux vaut acheter un simple core ultra 7 ou un 9700x à 300€ et investir bien plus dans le gpu.
    Pour les "semi-pro", meme chose, le x3d n'a aucun intérêt, autant plutôt partir sur un I9 qui sera bien plus puissant ou un 9950X.

    Le x3d c'est bien pour le marketing et dire que amd c'est les meilleurs mais concrètement, 90% des joueurs ont un budget limité et autant partir sur un 9700x ou core ultra 7 et investir les 300€ d'économie sur le 9800x3d dans un meilleur gpu.


    De toute facon, que ce soit amd, intel ou nvidia, j'ai l'impression que depuis plus de 5ans les gains d'architecture sont assez minime et la monté en perf se fait au prix d'une conso qui explose.
    Mon 1er pc c'était un pentium 2 à 30w et une S3 Trio64 à 10w.
    Aujourd'hui mon 9700x et ma rx 9070 j’atteins facile les 500w, mais c'est vraiment sur les dernieres gen j'ai l'impression que ca explose entre les 4070-5070 et coté intel avec la 13ieme et 14ieme génération.

    En parallèle, mon serveur maison a base de intel n100 payé 110€ consomme 6w au repos et dedans j'ai des vm, des dockers, avec pleins de services qui tourne, c'est vraiment dingue ce qu'on peut faire en 2025 en nas perso pour pas cher et basse conso, on est plus à l'époque des atom/celeron très poussif.
    La France est un pays qui redistribue tout sauf de l'espoir.

  13. #13
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    Citation Envoyé par calvaire Voir le message
    En parallèle, mon serveur maison a base de intel n100 payé 110€ consomme 6w au repos et dedans j'ai des vm, des dockers, avec pleins de services qui tourne, c'est vraiment dingue ce qu'on peut faire en 2025 en nas perso pour pas cher et basse conso, on est plus à l'époque des atom/celeron très poussif.
    Et pourtant!

    Le N100 est un CPU '' Alder Lake-N", mais en fait avec QUE des cores E "efficient".

    https://www.candtsolution.com/news_e...res-explained/
    Intel has utilized the Gracemont microarchitecture for the E cores in both its 12th and 13th Gen CPU
    https://en.wikipedia.org/wiki/Gracem...oarchitecture)
    Gracemont is the fourth generation out-of-order low-power Atom microarchitecture, built on the Intel 7 manufacturing process.
    Donc ton N100 est en fait un Atom de 4eme gén !
    Ton feedback montre donc que l archi a fait des progrès, resp. que les OS savent mieux l utiliser.

  14. #14
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    Citation Envoyé par Eric80 Voir le message

    Donc ton N100 est en fait un Atom de 4eme gén !
    Ton feedback montre donc que l archi a fait des progrès, resp. que les OS savent mieux l utiliser.
    quand je l'ai recu, il était livré sous windows 11, je l'ai testé 1 journée en bureautique et c'était fluide. Je pouvais avec 5-6 onglet d'ouvert, regarder une video youtube en arriere plan et lancer word sans aucun ralentissement.
    le n100 équivaut en perf à un I5 de 6ieme génération un peu près.

    Les coeurs efficients d'intel sont pas pourrie comme je peux le voir parfois sur internet, ils sont l'équivalent d'un coore 6ieme génération chez intel (enfin je parle des n100, pour la nouvelle gen core ultra ca doit être plus puissant)
    Pour les derniers AAA c'est pas top si ca tournait dessus, mais pour de l'applicatif hautement parallèle ou avoir pleins de vm/de docker sur ca machine c'est vraiment excellent.

    On peut se monter un cluster k8s complet avec un simple n100 ou du proxmox en condition d'entreprise pour s'entrainer/faire des projets perso.
    Il y'a quelques années, fallait encore passer par du i7 voir un xeon horriblement cher. Il y'a eu une belle baisse de prix dans les cpu.

    Les rumeurs annonce 52 cœurs sur le core ultra 9 pour Nova Lake. 52 coeurs, même des xeons à 50000€ n'en avait pas y'a quelques années.
    Hate de voir ce que ca va donner, mais l'hyperthreading risque de rendre ces processeurs tres énergivore. Alorsd que pour un semi pro, je doute de l'utilité de l'hyperthreading avec 52 coeurs.
    Les derniers intel sont mauvais en gaming mais la cause n'est pas l'absence d'hyperthreazding et en applicatifs ils sont bien meilleurs au même prix qu'un amd. Der ce que j'avais vu c'est surtout la latence mémoire/cache du à la nouvelle architecture modulaire chiplets qui casse les benchs en jeux (rien de catastrophique non plus, mais on perd jusqu'a 10fps face à un amd).
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  15. #15
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    Par défaut Donald Trump exige la démission immédiate du PDG d’Intel Lip-Bu Tan
    Donald Trump exige la démission immédiate du PDG d’Intel Lip-Bu Tan qu'il accuse d'être en « conflit d'intérêts » avec la Chine,
    provoquant la chute des actions d'Intel

    Le président américain Donald Trump a exigé jeudi la démission immédiate du nouveau PDG d'Intel, Lip-Bu Tan, le qualifiant de « très controversé » en raison de ses liens avec des entreprises chinoises et émettant des doutes quant à ses projets de redressement de l'icône américaine des puces électroniques en difficulté. Les commentaires de Trump ont été formulés au lendemain de la publication d'une information selon laquelle le sénateur républicain Tom Cotton avait adressé une lettre au président du conseil d'administration d'Intel pour lui poser des questions sur les liens de Tan avec des entreprises chinoises et sur une affaire pénale récente impliquant son ancienne entreprise, Cadence Design.

    « Le PDG d'INTEL est en situation de CONFLIT d'intérêts et doit démissionner immédiatement. Il n'y a pas d'autre solution à ce problème », a déclaré Trump dans un message publié sur sa plateforme Truth Social.


    Donald Trump a appelé le nouveau directeur général d'Intel, Lip-Bu Tan, à démissionner, affirmant que ce vétéran de l'industrie des semi-conducteurs était « en situation de conflit d'intérêts ».

    « Le PDG d'INTEL est en situation de CONFLIT d'intérêts et doit démissionner immédiatement », a déclaré Trump jeudi dans un message publié sur son site web Truth Social. « Il n'y a pas d'autre solution à ce problème. »

    Le message du président américain ne fournissait pas de détails sur les conflits d'intérêts présumés de Tan. La salve de Trump fait suite à une lettre adressée cette semaine par le sénateur républicain Tom Cotton au président du conseil d'administration du fabricant américain de puces, dans laquelle il exprimait « ses préoccupations concernant la sécurité et l'intégrité des activités d'Intel » et les liens de Tan avec la Chine.

    Tan a beaucoup investi dans des entreprises technologiques chinoises, par l'intermédiaire de sa société de capital-risque basée à San Francisco ainsi que d'entreprises basées à Hong Kong. Parmi ses investissements passés figure Semiconductor Manufacturing International Corp, le plus grand fabricant de puces électroniques de Chine.

    Nom : truth.png
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    Intel, au cœur du bras de fer technologique États-Unis / Chine

    Le contexte rend l’affaire explosive. Intel est l’un des principaux bénéficiaires du CHIPS and Science Act, un programme fédéral qui lui permettrait de bénéficier d'une dizaine de milliards de dollars de subventions et crédits fiscaux pour relocaliser la production de puces avancées aux États-Unis. Concrètement, la loi alloue 52,7 milliards de dollars à la recherche sur les semiconducteurs, à la fabrication et au développement de la main-d'œuvre aux États-Unis. Elle est perçue comme l'une des principales réalisations en matière de législation de la présidence Biden. Plusieurs entreprises en ont déjà bénéficié. Dans le cadre de ce programme par exemple, Intel a reçu une aide de 3,5 milliards de dollars du gouvernement américain pour la fabrication de puces destinées à l'armée. Le financement, qui s'étalerait sur trois ans, est destiné au programme « secure enclave ».

    Mais Trump a tenté de mettre un terme au CHIPS Act.

    Selon lui, cette loi est tout simplement « horrible ». « Vous devriez vous débarrasser du CHIPS Act, et tout ce qui reste, Monsieur le Président, vous devriez l'utiliser pour réduire la dette », a-t-il déclaré devant le Congrès. Donald Trump accuse les bénéficiaires du CHIPS Act de prendre des centaines de milliardaires de dollars du contribuable américain et de ne pas dépenser cet argent pour réaliser les projets initialement prévus. Il propose que le CHIPS Act soit abrogé et que son enveloppe soit réorientée vers la dette nationale.

    « Votre CHIPS Act est une chose horrible, horrible. Nous donnons des centaines de milliards de dollars et cela ne sert à rien. Ils prennent notre argent et ne le dépensent pas », a déclaré Donald Trump. Pour contraindre les entreprises à installer des usines et à fabriquer leurs puces aux États-Unis, il veut miser sur les droits de douane. En mars, il a menacé d'imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les importations de semiconducteurs dès le 2 avril 2025.

    Il a également menacé d’imposer des tarifs douaniers allant jusqu’à 100 % sur les importations de semi-conducteurs chinois. Le soupçon que le patron d’Intel puisse avoir des affinités économiques avec Pékin va donc à l’encontre de cette ligne dure.

    Pour Intel, la situation est délicate : l’entreprise tente depuis plusieurs années de rattraper son retard technologique face à des rivaux comme TSMC et Nvidia, tout en reconstruisant sa crédibilité auprès des investisseurs et des pouvoirs publics américains. Une crise politique majeure autour de sa gouvernance risque de ralentir cette remontée.


    Tan dirigeait une entreprise qui a reconnu avoir enfreint les contrôles à l'exportation américains avec la Chine

    Avant d'être nommé PDG d'Intel au début de l'année, Tan dirigeait Cadence Design Systems, une entreprise californienne qui a reconnu la semaine dernière avoir enfreint les contrôles à l'exportation américains en vendant ses outils de conception de puces à une université chinoise étroitement liée à l'armée.

    Tan a été nommé PDG d'Intel en mars après que le conseil d'administration de l'entreprise de la Silicon Valley ait évincé son prédécesseur, Pat Gelsinger, en décembre.

    Intel est la seule entreprise basée aux États-Unis capable de produire des semi-conducteurs de pointe, même si elle a jusqu'à présent largement raté le boom actuel des puces d'intelligence artificielle. Elle a reçu des milliards de dollars de subventions et de prêts du gouvernement américain pour soutenir son activité de fabrication de puces, qui a pris beaucoup de retard par rapport à son rival Taiwan Semiconductor Manufacturing Company.

    Cependant, dans le cadre d'un programme radical de réduction des coûts, Tan a averti le mois dernier qu'Intel pourrait être contrainte d'abandonner le développement de sa technologie de fabrication de nouvelle génération si elle ne parvenait pas à trouver un « client externe important ». Une telle décision conférerait à TSMC le monopole virtuel de la fabrication de puces de pointe.

    « Intel est tenu d'être un gestionnaire responsable des deniers publics américains et de se conformer aux réglementations de sécurité applicables », a écrit Cotton dans une lettre adressée mardi au président du conseil d'administration d'Intel, Frank Yeary. « Les relations de M. Tan soulèvent des questions quant à la capacité d'Intel à remplir ces obligations. »

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    La réaction d'Intel

    Les actions d'Intel ont chuté jeudi après que le président Donald Trump ait demandé au PDG du fabricant de puces électroniques de démissionner.

    Intel a déclaré jeudi dans un communiqué que la société, ses administrateurs et Tan étaient « profondément engagés à promouvoir les intérêts nationaux et économiques des États-Unis » :

    Citation Envoyé par Intel
    Intel, son conseil d'administration et Lip-Bu Tan sont profondément engagés dans la promotion des intérêts nationaux et économiques des États-Unis et réalisent d'importants investissements conformes au programme « America First » du président. Intel fabrique ses produits aux États-Unis depuis 56 ans. Nous continuons à investir des milliards de dollars dans la recherche et le développement ainsi que dans la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis, notamment dans notre nouvelle usine en Arizona qui utilisera la technologie de fabrication la plus avancée du pays. Nous sommes la seule entreprise à investir dans le développement de nœuds de processus logiques de pointe aux États-Unis. Nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration avec l'administration.
    Estimant qu'il est trop tard pour qu'Intel rattrape son retard sur l'IA, son PDG voudrait réorganiser son activité

    Il y a à peine deux décennies, Intel symbolisait l’innovation dans le domaine des semi-conducteurs. Les campagnes « Intel Inside » étaient omniprésentes, et la firme fournissait les processeurs qui faisaient tourner l’essentiel des ordinateurs personnels dans le monde. Mais cette époque est bel et bien révolue.

    Lip-Bu Tan aurait affirmé lors d'une séance de questions-réponses avec des employés mondiaux qu'il était « trop tard » pour qu'Intel puisse rattraper son retard face à la concurrence dans le secteur de l'IA. Cette admission douloureuse souligne la domination écrasante de rivaux tels que Nvidia sur le marché de l'IA, en particulier dans le segment des centres de données et de la formation d'IA, où Nvidia a établi une emprise forte.

    Intel, longtemps considéré comme un pilier incontournable du hardware, reconnaît ainsi avoir raté le virage le plus décisif de la décennie.

    Le PDG aurait également déclaré qu'Intel n'était plus un leader dans la fabrication de puces, une position qu'elle détenait il y a 20 à 30 ans. Pire encore, il aurait affirmé que l'entreprise est sortie du « top 10 des entreprises de semi-conducteurs » : « Il y a 20 ou 30 ans, nous étions vraiment le leader. Aujourd'hui, je pense que le monde a changé. Nous ne faisons pas partie des 10 premières entreprises de semi-conducteurs ». Avec une capitalisation estimée à 103 milliards de dollars, Intel se classerait 16e, loin derrière Nvidia, qui a récemment franchi le seuil des 4 000 milliards de dollars et occupe la première place.

    Confronté à des défis sans précédent, Intel est désormais sous la houlette de ce nouveau PDG, Lip-Bu Tan, dont la mission est claire : redresser la barre avec détermination et discipline. Une de ses premières actions marquantes est l'annonce d'une réduction drastique des effectifs, comme détaillé dans une lettre récente aux employés : 25 000 suppressions de postes sont prévues d’ici la fin 2025. Intel devrait passer de 96 000 à environ 75 000 employés, touchant tous les niveaux de l’organisation, des postes opérationnels aux cadres intermédiaires.

    Lip-Bu Tan explique vouloir diviser par deux les couches de management, estimant que l’excès de hiérarchie nuit à la réactivité et à la capacité d’innovation. En parallèle, une nouvelle politique de retour au bureau impose aux employés hybrides d’être présents au moins 4 jours par semaine, marquant la fin de la flexibilité accordée depuis la pandémie.

    Ces mesures ont déjà suscité l’inquiétude en interne : des départs volontaires massifs sont signalés, en particulier dans les divisions touchées par la rationalisation. L’objectif affiché est de réduire la bureaucratie et de restaurer une « culture d’ingénierie ambitieuse », selon ses termes. Par ailleurs, Tan a souligné trois piliers stratégiques pour l'avenir d'Intel : discipline financière, écosystème x86 et IA

    Sources : Truth Social, Intel

    Et vous ?

    Que pensez-vous des propos de Donald Trump ? Les trouvez-vous crédibles ou pertinents ? Dans quelle mesure ?

    Lip-Bu Tan doit-il démissionner ? Quels sont les arguments pour et contre cette démission ?

    Si les allégations de conflits d'intérêts s'avèrent fondées, quelles sont les responsabilités du conseil d'administration d'Intel ?

    Le président d'un pays doit-il avoir le droit d'intervenir directement et publiquement dans les affaires d'une entreprise privée, en particulier une entreprise cotée en bourse ?

    Comment cette ingérence influence-t-elle la confiance des investisseurs et la stabilité du marché ? Est-ce un frein à l'investissement étranger ?

    Les subventions du CHIPS Act devraient-elles être conditionnées à des obligations strictes sur le profil des dirigeants ? Le CHIPS Act, qui subventionne massivement Intel, donne-t-il au gouvernement un droit de regard plus important sur la gestion de l'entreprise ?
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  16. #16
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    Par défaut L'ancien PDG d'Intel, Craig Barrett, présente un plan de sauvetage visant à sauver Intel
    L'ancien PDG d'Intel, Craig Barrett, présente un plan de sauvetage visant à sauver Intel
    ainsi que l'industrie américaine de fabrication de puces électroniques de pointe

    Lip-Bu Tan, fraîchement nommé PDG d’Intel, a dévoilé une lettre stratégique adressée aux employés, dans laquelle il annonce des mesures drastiques pour redresser l’entreprise. Au programme : réduction de 15 % des effectifs, réorganisation radicale de la hiérarchie, recentrage sur trois priorités stratégiques, et un message clair : la complaisance est terminée.

    Ce plan de transformation, baptisé sobrement « Steps in the Right Direction » (littéralement « Des pas dans la bonne direction »), a pour objectif de sortir le géant américain du semi-conducteur de ce que Tan nomme lui-même « une décennie de mauvaise gestion, d’investissements irréfléchis et d’ambitions mal calibrées ».

    C'est dans ce contexte que l'ancien PDG d'Intel, Craig Barrett, a sonné l'alarme, proposant un plan audacieux pour ramener le géant des semi-conducteurs au sommet et, par la même occasion, sauver la capacité des États-Unis à fabriquer des puces de pointe. Alors que la suprématie d'Intel est mise à l'épreuve par des concurrents asiatiques comme TSMC et Samsung, le diagnostic de Barrett est sans appel : il s'agit d'une crise existentielle, tant pour l'entreprise que pour la sécurité technologique nationale.


    Confronté à des défis sans précédent, notamment un retard significatif dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) et une chute de son classement parmi les entreprises de semi-conducteurs, le groupe est désormais sous la houlette d'un nouveau PDG, Lip-Bu Tan, dont la mission est claire : redresser la barre avec détermination et discipline. Une de ses premières actions marquantes est l'annonce d'une réduction drastique des effectifs, comme détaillé dans une lettre récente aux employés.

    Dans une note envoyée aux employés le 24 juillet 2025, Lip-Bu Tan a abordé les résultats du deuxième trimestre 2025, qui, bien que montrant un chiffre d'affaires supérieur aux prévisions, reflètent une période de « décisions difficiles mais nécessaires ». Au cœur de ces décisions se trouve un plan de réduction des effectifs d'environ 15 %, visant à ramener la main-d'œuvre mondiale à quelque 75 000 employés d'ici la fin de l'année. Cette restructuration inclut également une rationalisation de près de 50 % des couches de management, une mesure significative pour aplatir l'organisation et accroître l'efficacité.

    Tan a souligné trois piliers stratégiques pour l'avenir d'Intel : discipline financière, écosystème x86 et IA

    Intel ne se contente pas de couper dans ses effectifs. Lip-Bu Tan veut réorienter la stratégie du groupe autour de trois piliers :

    1. Devenir une fonderie plus rigoureuse sur le plan financier

    Nous adopterons une approche fondamentalement différente pour développer notre activité de fonderie. Au cours des dernières années, l'entreprise a trop investi, trop tôt, sans demande suffisante. Ce faisant, notre empreinte industrielle s'est inutilement fragmentée et sous-utilisée. Nous devons corriger le tir. À l'avenir, nous adopterons une approche systématique pour développer notre empreinte industrielle, en parfaite adéquation avec les besoins de nos clients. Nous ferons preuve de discernement et de discipline dans l'allocation de nos capitaux, car c'est ainsi que fonctionnent les grandes fonderies.

    Dans cette optique, nous avons décidé de ne pas donner suite aux projets précédemment prévus en Allemagne et en Pologne. Nous prévoyons également de regrouper nos activités d'assemblage et de test au Costa Rica vers nos sites plus importants au Vietnam et en Malaisie. Le Costa Rica reste un site Intel important et de grande envergure, qui abrite des équipes d'ingénieurs et des fonctions corporate clés.

    2. Revitaliser l'écosystème Intel x86

    Nous allons nous concentrer sur l'augmentation de notre part de marché dans nos segments clés que sont les clients et les serveurs. À cette fin, je travaille en étroite collaboration avec nos équipes produit et ingénierie afin de renforcer notre feuille de route.

    Dans le domaine des clients, Panther Lake est notre priorité absolue, car il renforcera notre position dans le secteur des ordinateurs portables grand public et professionnels. Nous devons également poursuivre nos efforts sur Nova Lake afin de combler les lacunes dans le domaine des ordinateurs de bureau haut de gamme.

    3. Affiner notre stratégie en matière d'IA

    Nous concentrerons nos efforts en matière d'IA sur le développement d'une stratégie cohérente en matière de silicium, de systèmes et de piles logicielles. Par le passé, nous avons abordé l'IA avec une approche traditionnelle, centrée sur le silicium et la formation. Cela doit changer, et nous avons déjà commencé à développer de nouvelles capacités tout en attirant de nouveaux talents.

    Au fur et à mesure de cette transition, nous concentrerons nos efforts sur les domaines dans lesquels nous pouvons innover et nous différencier, comme l'inférence et l'IA agentielle. Notre point de départ sera les charges de travail émergentes en matière d'IA, puis nous travaillerons en amont pour concevoir des logiciels, des systèmes et des composants électroniques qui permettront d'obtenir les meilleurs résultats pour nos clients. Nous avons beaucoup de travail en cours et nous vous en dirons plus sur nos projets dans les mois à venir.

    Intel, au cœur du bras de fer technologique États-Unis / Chine

    Le contexte rend l’affaire explosive. Intel est l’un des principaux bénéficiaires du CHIPS and Science Act, un programme fédéral qui lui permettrait de bénéficier d'une dizaine de milliards de dollars de subventions et crédits fiscaux pour relocaliser la production de puces avancées aux États-Unis. Concrètement, la loi alloue 52,7 milliards de dollars à la recherche sur les semiconducteurs, à la fabrication et au développement de la main-d'œuvre aux États-Unis. Elle est perçue comme l'une des principales réalisations en matière de législation de la présidence Biden. Plusieurs entreprises en ont déjà bénéficié. Dans le cadre de ce programme par exemple, Intel a reçu une aide de 3,5 milliards de dollars du gouvernement américain pour la fabrication de puces destinées à l'armée. Le financement, qui s'étalerait sur trois ans, est destiné au programme « secure enclave ».

    Mais Trump a tenté de mettre un terme au CHIPS Act.

    Selon lui, cette loi est tout simplement « horrible ». « Vous devriez vous débarrasser du CHIPS Act, et tout ce qui reste, Monsieur le Président, vous devriez l'utiliser pour réduire la dette », a-t-il déclaré devant le Congrès. Donald Trump accuse les bénéficiaires du CHIPS Act de prendre des centaines de milliardaires de dollars du contribuable américain et de ne pas dépenser cet argent pour réaliser les projets initialement prévus. Il propose que le CHIPS Act soit abrogé et que son enveloppe soit réorientée vers la dette nationale.

    « Votre CHIPS Act est une chose horrible, horrible. Nous donnons des centaines de milliards de dollars et cela ne sert à rien. Ils prennent notre argent et ne le dépensent pas », a déclaré Donald Trump. Pour contraindre les entreprises à installer des usines et à fabriquer leurs puces aux États-Unis, il veut miser sur les droits de douane. En mars, il a menacé d'imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les importations de semiconducteurs dès le 2 avril 2025.

    Il a également menacé d’imposer des tarifs douaniers allant jusqu’à 100 % sur les importations de semi-conducteurs chinois. Le soupçon que le patron d’Intel puisse avoir des affinités économiques avec Pékin va donc à l’encontre de cette ligne dure.

    Pour Intel, la situation est délicate : l’entreprise tente depuis plusieurs années de rattraper son retard technologique face à des rivaux comme TSMC et Nvidia, tout en reconstruisant sa crédibilité auprès des investisseurs et des pouvoirs publics américains. Une crise politique majeure autour de sa gouvernance risque de ralentir cette remontée.


    Craig Barrett (ex-PDG d’Intel) propose un plan ambitieux pour préserver la souveraineté technologique des États-Unis

    Dans une tribune publiée dans Fortune, Barrett propose un modèle unique de financement : les huit plus gros clients d’Intel (Apple, Google, Nvidia, etc.) investiraient chacun 5 milliards USD. En échange, ils obtiendraient un approvisionnement garanti, une meilleure négociation tarifaire, et une source alternative aux usines de fabrication (fabs) asiatiques. Il met en garde : ni TSMC, ni Samsung n’envisagent de transférer leurs technologies de pointe aux États-Unis à court terme

    Barrett critique la stratégie actuelle consistant à attendre des commandes clients avant d’investir dans le procédé 14A, la qualifiant de « plaisanterie ». Il appuie l’idée que l’avance technologique nécessite des investissements anticipés, notamment en lithographie EUV High-NA et en alimentation par l’arrière (backside power delivery). Pour encourager la demande intérieure, Barrett propose l’instauration de droits de douane allant jusqu’à 50 % sur les puces avancées importées, à l’instar des mesures applicables au secteur de l’acier et de l’aluminium.

    Ce volet du plan suscite le plus de débats. Les critiques soulignent qu'un tel tarif pourrait ne pas suffire à convaincre les clients de choisir Intel. Si une entreprise comme Apple ou Nvidia a besoin des puces les plus avancées pour ses produits, elle pourrait être prête à payer le coût supplémentaire des tarifs pour obtenir la meilleure technologie de TSMC, car l'alternative d'Intel ne serait peut-être pas à la hauteur en termes de performances ou de maturité.

    Alors que certains membres du conseil d’administration avaient suggéré de séparer les activités de conception (design) et de fabrication (foundry), Barrett s’y oppose fermement. Selon lui, ce n’est pas une question de structure, mais d’accès au capital.

    Citation Envoyé par Craig Barrett
    1. Oui, les États-Unis ont besoin d'Intel, car Intel est la seule entreprise américaine capable de fournir une fabrication de circuits logiques à la pointe de la technologie.
    2. Ni Samsung ni TSMC ne prévoient d'implanter leur fabrication de pointe aux États-Unis à court terme.
    3. Les clients américains tels que Nvidia, Apple, Google, etc. doivent comprendre qu'ils ont BESOIN d'une deuxième source pour la fabrication de leurs produits phares pour des raisons de prix, de stabilité géographique et de sécurité de la chaîne d'approvisionnement.
    4. Intel manque de liquidités et n'a pas les moyens d'investir dans les capacités nécessaires à l'avenir pour remplacer TSMC ou même une fraction raisonnable des capacités de TSMC. Il lui faudrait probablement une injection de capitaux d'environ 40 milliards de dollars pour être compétitif. De manière réaliste, cet investissement représente 100 % des subventions accordées au titre du Chip Act Capital, il est donc peu probable que le gouvernement américain vienne à la rescousse.
    5. La seule source de liquidités provient des clients. Ils sont tous riches en liquidités et si huit d'entre eux étaient prêts à investir 5 milliards de dollars chacun, Intel aurait une chance.
    6. Les commentaires de l'actuel PDG d'Intel sur le fait de ne pas investir dans les nouvelles technologies (14A) tant que les clients ne se sont pas engagés sont une plaisanterie. Pour gagner dans ce domaine, il faut être le leader technologique, pas le suiveur. Il faut plusieurs années pour créer l'une de ces technologies et aucun client ne veut s'engager pour quelque chose qui n'est que le deuxième choix.
    7. Heureusement, Intel dispose d'une bonne technologie (EUV à haute NA, alimentation arrière, etc.), ce qui lui donne une chance réaliste de devenir leader S'IL INVESTIT MAINTENANT. Il lui faut juste de l'argent.
    8. D'où vient l'argent ? Les clients investissent pour obtenir une part d'Intel et une garantie d'approvisionnement. Pourquoi devraient-ils investir ? Approvisionnement national, deuxième source, sécurité nationale, levier dans les négociations avec TSMC, etc.
    9. Les FFWBM (quatre anciens membres avisés du conseil d'administration) d'Intel continuent d'affirmer qu'il faut diviser Intel en deux entités distinctes avant que les clients n'investissent dans l'entreprise. Soyez sérieux. Il existe de nombreuses interactions entre entreprises qui impliquent à la fois l'approvisionnement et la concurrence. Il est également extrêmement difficile d'imaginer Intel rivaliser avec des entreprises telles que Nvidia, Apple, Meta, Google, Dell, etc. dans leurs gammes de produits bien établies. Si vous voulez compliquer le problème, prenez le temps de scinder Intel et de satisfaire les FFWBM, mais si votre objectif est de sauver Intel et sa force de fabrication fondamentale pour les États-Unis, alors résolvez le vrai problème : investissement immédiat dans Intel, clients fidèles, sécurité nationale, etc.
    10. Le président des États-Unis et le ministère du Commerce peuvent préparer le terrain, les clients peuvent réaliser les investissements nécessaires, le conseil d'administration d'Intel peut enfin faire quelque chose de positif pour l'entreprise, et nous cesserons d'écrire des articles d'opinion sur le sujet.
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    L'ancien PDG d'Intel, Craig Barrett

    En conclusion

    Le plan de Craig Barrett n'est pas qu'un simple projet de restructuration d'entreprise ; c'est un appel à l'action pour la préservation de la souveraineté technologique américaine. L'avenir d'Intel, et par extension celui de l'industrie des semi-conducteurs aux États-Unis, dépendra de la capacité de l'entreprise à exécuter avec succès ses nouveaux projets, notamment sa fonderie Intel Foundry Services et sa technologie de pointe comme le nœud 18A.

    Craig Barrett propose une approche audacieuse, fondée sur l’innovation proactive, la collaboration avec les clients-clés, et une protection ciblée du marché intérieur. Il considère qu’Intel ne peut pas se relancer – et contribuer à la résilience technologique du pays – sans une injection massive de capitaux et une stratégie industrielle claire.

    Source : tribune de Craig Barrett

    Et vous ?

    Quelle lecture faites-vous de la situation d'Intel ? Que pensez-vous de la vision de son PDG pour son avenir ? Que pensez-vous des propositions de l'ancien PDG ?

    Les grandes entreprises clientes d’Intel (Apple, Google, Nvidia…) accepteraient-elles réellement d’investir 5 milliards USD chacune ?

    Un tel investissement privé pourrait-il se négocier sans contreparties stratégiques risquant de limiter l’indépendance d’Intel ?

    La dépendance à un financement des clients ne risque-t-elle pas de créer un déséquilibre de pouvoir au détriment d’Intel ?

    Le CHIPS Act, même avec des milliards de dollars de subventions, est-il suffisant pour rivaliser avec les politiques industrielles asiatiques ?

    Les États-Unis doivent-ils augmenter drastiquement le soutien public ou laisser le marché et les investisseurs privés décider ? Faut-il conditionner l’aide fédérale à des objectifs clairs de performance technologique ?
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  17. #17
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    Par défaut Donald Trump fait volte-face concernant le PDG d'Intel, parlant désormais d’une « success story incroyable »
    Donald Trump fait volte-face concernant le PDG d'Intel, parlant désormais d’une « success story incroyable » quelques jours après avoir exigé sa démission.
    L'action d'Intel grimpe

    Le 7 août 2025, Donald Trump frappe fort sur Truth Social. Sans détour, il qualifie Lip-Bu Tan, nouveau PDG d’Intel depuis mars 2025, d’homme « hautement CONFLICTUEL », exige sa démission immédiate et affirme qu’il n’existe « aucune autre solution » à ce qu’il présente comme un problème majeur pour la sécurité nationale et la confiance des marchés.

    Cette attaque frontale intervient après que le sénateur républicain Tom Cotton a adressé une lettre au président, pointant les liens passés de Tan avec des entreprises chinoises et soulevant des craintes sur la souveraineté technologique américaine.

    Dans un contexte déjà tendu pour Intel (marasme boursier, restructuration douloureuse, incertitudes sur la production de semi-conducteurs de pointe aux États-Unis), cette sortie présidentielle semblait porter un coup potentiellement fatal à la crédibilité du groupe et de son dirigeant.

    Pourtant, six jours plus tard, la scène change du tout au tout. Le 11 août, après une rencontre à la Maison-Blanche, Trump se présente devant la presse… et chante les louanges du même homme qu’il voulait éjecter. Il parle désormais d’une « success story incroyable », se dit « très impressionné » par le parcours de Tan, et annonce que celui-ci travaillera en collaboration avec l’administration pour « améliorer la compétitivité et la sécurité technologique des États-Unis ».


    La situation a commencé la semaine dernière, lorsque le sénateur républicain américain Tom Cotton a envoyé une lettre au conseil d'administration d'Intel pour exprimer « ses préoccupations concernant la sécurité et l'intégrité des activités d'Intel et leur impact potentiel sur la sécurité nationale des États-Unis ». Cotton faisait référence aux plus de 200 millions de dollars que Tan et sa société de capital-risque ont investis dans des entreprises chinoises de fabrication de pointe et de puces électroniques, dont certaines ont des liens avec l'armée chinoise. Cependant, aucune de ces sociétés ne figure sur la liste des entreprises du complexe militaro-industriel chinois établie par le Trésor américain, et aucune loi n'a donc été enfreinte.

    Le lendemain, Trump a publié un message sur son réseau social Truth Social, déclarant que Tan était « en situation de CONFLIT d'intérêts et devait démissionner immédiatement. Il n'y a pas d'autre solution à ce problème ».

    Dans une lettre adressée au personnel d'Intel, Tan a qualifié les soupçons concernant ses relations avec la Chine de « désinformation ». Il a également confirmé que l'entreprise rencontrait l'administration Trump pour discuter de la question.

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    Une volte-face surprenante ?

    Selon des sources anonymes, Tan a présenté son parcours personnel et professionnel à Trump et lui a proposé des pistes de collaboration entre Intel et le gouvernement. Le PDG d'Intel est né en Malaisie et a grandi à Singapour avant de s'installer aux États-Unis, où il a obtenu un master au Massachusetts Institute of Technology. Il semble que la réunion ait été fructueuse.

    Le président Donald Trump a confirmé lundi que lui et les membres de son cabinet avaient rencontré le PDG d'Intel, Lip-Bu Tan, quelques jours après avoir appelé le dirigeant du fabricant de puces à démissionner. Les actions d'Intel ont augmenté de 2 % en bourse.

    « J'ai rencontré M. Lip-Bu Tan, d'Intel, en compagnie du secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, et du secrétaire au Trésor, Scott Bessent », a écrit Trump dans un message publié sur Truth Social. « La réunion a été très intéressante. Son succès et son ascension sont une histoire incroyable. M. Tan et les membres de mon cabinet vont passer du temps ensemble et me faire part de leurs suggestions au cours de la semaine prochaine. Merci de votre attention sur cette question ! »

    Le dernier message de Trump marque un changement radical de ton par rapport à la semaine dernière.

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    Des marchés boursiers euphoriques

    Cette volte-face ne reste pas sans effet. En pré-ouverture, le titre Intel bondit de plus de 3 %, puis gagne encore du terrain au fil de la journée (+3,5 % à la clôture), avant de poursuivre légèrement sa progression après-marché. Les investisseurs, qui craignaient un bras de fer prolongé entre Washington et le groupe, y voient un signe de stabilisation politique et une possible relance des relations avec l’État fédéral.

    Dans l’univers hautement spéculatif des semi-conducteurs, un simple changement de ton présidentiel peut faire basculer des milliards de dollars de capitalisation boursière en quelques heures. Cette hausse ponctuelle ne masque cependant pas la réalité : Intel reste loin derrière ses rivaux TSMC, Samsung et Nvidia en matière de gravure de puces les plus avancées, et sa division de fonderie peine à décoller.

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    L'administration Trump a pris des mesures sévères dans le monde des affaires, en particulier sur le marché des semi-conducteurs, alors que les États-Unis sont en concurrence avec la Chine pour la suprématie dans le domaine de l'intelligence artificielle. Au cours du week-end, Nvidia a accepté de verser au gouvernement fédéral une réduction de 15 % en échange de licences de contrôle des exportations qui lui permettront de vendre à nouveau sa puce H20 à la Chine et aux entreprises chinoises. Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a rendu visite à Trump à la Maison Blanche vendredi.

    Le président Trump a déclaré lundi qu'il avait initialement demandé à Nvidia une réduction de 20 % des ventes du fabricant de puces à la Chine, mais que ce chiffre était tombé à 15 % après que Huang ait négocié avec lui.

    « J'ai dit : "Écoutez, je veux 20 % si je dois approuver cela pour vous, pour le pays" », a déclaré Trump lors d'une conférence de presse à Washington, D.C.

    En résumé
    • 7 août : Trump exige la démission immédiate du PDG d’Intel.
    • 11 août : Après une rencontre, Trump encense Tan et annonce une collaboration.
    • Effet immédiat : le titre Intel rebondit en bourse.
    • Fond de scène : rivalité technologique avec la Chine, nécessité de relancer la production américaine de puces.

    Des décisions difficiles

    Tan, 65 ans, a pris la tête d'Intel après que le fabricant de puces en difficulté n'ait pas réussi à s'imposer sur le marché de l'IA, dominé par Nvidia, tout en dépensant des sommes colossales pour développer son activité de fonderie pour la fabrication de puces.

    Tan est né en Malaisie et a grandi à Singapour avant de s'installer aux États-Unis et d'obtenir un master au Massachusetts Institute of Technology. Il a déclaré fin juillet que ses premiers mois en tant que PDG d'Intel n'avaient pas été faciles, avec des licenciements et des coupes budgétaires dans la division de fonderie.

    Intel a annulé ses projets de sites de fabrication en Allemagne et en Pologne et ralentirait son développement dans l'Ohio, a-t-il déclaré à ses employés.

    « Redresser l'entreprise prendra du temps et demandera de la patience », a déclaré Tan lors d'une conférence téléphonique avec des analystes en juillet. « Nous avons beaucoup à faire pour faire avancer l'entreprise. »

    Mais l'ancien PDG d'Intel, Craig Barrett, a opté pour une autre approche.

    Dans une tribune publiée dans Fortune, Barrett propose un modèle unique de financement : les huit plus gros clients d’Intel (Apple, Google, Nvidia, etc.) investiraient chacun 5 milliards USD. En échange, ils obtiendraient un approvisionnement garanti, une meilleure négociation tarifaire, et une source alternative aux usines de fabrication (fabs) asiatiques. Il met en garde : ni TSMC, ni Samsung n’envisagent de transférer leurs technologies de pointe aux États-Unis à court terme

    Barrett critique la stratégie actuelle consistant à attendre des commandes clients avant d’investir dans le procédé 14A, la qualifiant de « plaisanterie ». Il appuie l’idée que l’avance technologique nécessite des investissements anticipés, notamment en lithographie EUV High-NA et en alimentation par l’arrière (backside power delivery). Pour encourager la demande intérieure, Barrett propose l’instauration de droits de douane allant jusqu’à 50 % sur les puces avancées importées, à l’instar des mesures applicables au secteur de l’acier et de l’aluminium.

    Ce volet du plan suscite le plus de débats. Les critiques soulignent qu'un tel tarif pourrait ne pas suffire à convaincre les clients de choisir Intel. Si une entreprise comme Apple ou Nvidia a besoin des puces les plus avancées pour ses produits, elle pourrait être prête à payer le coût supplémentaire des tarifs pour obtenir la meilleure technologie de TSMC, car l'alternative d'Intel ne serait peut-être pas à la hauteur en termes de performances ou de maturité.

    Alors que certains membres du conseil d’administration avaient suggéré de séparer les activités de conception (design) et de fabrication (foundry), Barrett s’y oppose fermement. Selon lui, ce n’est pas une question de structure, mais d’accès au capital.

    Citation Envoyé par Craig Barrett
    1. Oui, les États-Unis ont besoin d'Intel, car Intel est la seule entreprise américaine capable de fournir une fabrication de circuits logiques à la pointe de la technologie.
    2. Ni Samsung ni TSMC ne prévoient d'implanter leur fabrication de pointe aux États-Unis à court terme.
    3. Les clients américains tels que Nvidia, Apple, Google, etc. doivent comprendre qu'ils ont BESOIN d'une deuxième source pour la fabrication de leurs produits phares pour des raisons de prix, de stabilité géographique et de sécurité de la chaîne d'approvisionnement.
    4. Intel manque de liquidités et n'a pas les moyens d'investir dans les capacités nécessaires à l'avenir pour remplacer TSMC ou même une fraction raisonnable des capacités de TSMC. Il lui faudrait probablement une injection de capitaux d'environ 40 milliards de dollars pour être compétitif. De manière réaliste, cet investissement représente 100 % des subventions accordées au titre du Chip Act Capital, il est donc peu probable que le gouvernement américain vienne à la rescousse.
    5. La seule source de liquidités provient des clients. Ils sont tous riches en liquidités et si huit d'entre eux étaient prêts à investir 5 milliards de dollars chacun, Intel aurait une chance.
    6. Les commentaires de l'actuel PDG d'Intel sur le fait de ne pas investir dans les nouvelles technologies (14A) tant que les clients ne se sont pas engagés sont une plaisanterie. Pour gagner dans ce domaine, il faut être le leader technologique, pas le suiveur. Il faut plusieurs années pour créer l'une de ces technologies et aucun client ne veut s'engager pour quelque chose qui n'est que le deuxième choix.
    7. Heureusement, Intel dispose d'une bonne technologie (EUV à haute NA, alimentation arrière, etc.), ce qui lui donne une chance réaliste de devenir leader S'IL INVESTIT MAINTENANT. Il lui faut juste de l'argent.
    8. D'où vient l'argent ? Les clients investissent pour obtenir une part d'Intel et une garantie d'approvisionnement. Pourquoi devraient-ils investir ? Approvisionnement national, deuxième source, sécurité nationale, levier dans les négociations avec TSMC, etc.
    9. Les FFWBM (quatre anciens membres avisés du conseil d'administration) d'Intel continuent d'affirmer qu'il faut diviser Intel en deux entités distinctes avant que les clients n'investissent dans l'entreprise. Soyez sérieux. Il existe de nombreuses interactions entre entreprises qui impliquent à la fois l'approvisionnement et la concurrence. Il est également extrêmement difficile d'imaginer Intel rivaliser avec des entreprises telles que Nvidia, Apple, Meta, Google, Dell, etc. dans leurs gammes de produits bien établies. Si vous voulez compliquer le problème, prenez le temps de scinder Intel et de satisfaire les FFWBM, mais si votre objectif est de sauver Intel et sa force de fabrication fondamentale pour les États-Unis, alors résolvez le vrai problème : investissement immédiat dans Intel, clients fidèles, sécurité nationale, etc.
    10. Le président des États-Unis et le ministère du Commerce peuvent préparer le terrain, les clients peuvent réaliser les investissements nécessaires, le conseil d'administration d'Intel peut enfin faire quelque chose de positif pour l'entreprise, et nous cesserons d'écrire des articles d'opinion sur le sujet.
    Conclusion

    Le retournement de Trump illustre la fragilité de la frontière entre politique et économie lorsqu’il s’agit de technologies stratégiques. Une déclaration présidentielle peut déstabiliser un marché… ou le rassurer instantanément. Mais pour Intel, l’épisode ne résout pas les défis structurels : la reconquête du leadership mondial dans les semi-conducteurs passera par des années d’investissements, de recherche et de choix industriels audacieux — bien au-delà des effets d’annonce d’un président prompt à changer de ton.

    Sources : Donald Trump, Intel

    Et vous ?

    Le revirement de Trump est-il un signe de pragmatisme ou d’incohérence politique ?

    La communication présidentielle est-elle devenue une forme de « spectacle » qui nuit à la stabilité économique ? Que pensez-vous du revirement de Donald Trump ?

    Le CHIPS Act est-il une solution durable ou une perfusion financière temporaire ?
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  18. #18
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    Par défaut Le PDG d'Intel réagit après que Donald Trump a demandé sa démission
    Le PDG d'Intel réagit après que Donald Trump a demandé sa démission : Lip-Bu Tan affirme qu'il a « toujours agi dans le respect des normes juridiques et éthiques les plus strictes »

    Le PDG d'Intel, Lip-Bu Tan, a défendu son bilan en matière de conduite légale et éthique, après que le président Donald Trump a appelé à sa démission en raison de conflits d'intérêts présumés liés à des investissements dans des entreprises de semi-conducteurs chinoises. Il affirme avoir « toujours agi dans le respect des normes juridiques et éthiques les plus strictes » et précise qu'il partage pleinement l'engagement de Donald Trump en faveur de la sécurité économique des États-Unis.

    L'appel à la démission immédiate de Lip-Bu Tan fait suite aux remarques du président Donald Trump, qui a évoqué des conflits d'intérêts présumés avec la Chine, provoquant la chute du cours de l'action Intel. Le jeudi 7 août 2025, Donald Trump a déclaré sur la plateforme Truth Social que « le PDG d'Intel est en situation de CONFLIT d'intérêts et doit démissionner immédiatement. Il n'y a pas d'autre solution à ce problème. Merci de votre attention ! »

    Le message de Donald Trump a été publié après que le sénateur Tom Cotton ait envoyé une lettre au président d'Intel, Frank Yeary, dans laquelle il exprimait son inquiétude concernant les investissements et les liens de Lip-Bu Tan avec des entreprises de semi-conducteurs qui seraient liées au Parti communiste chinois et à l'Armée populaire de libération, et demandait au conseil d'administration si Lip-Bu Tan avait cédé ses participations dans ces entreprises afin d'éliminer tout conflit d'intérêts.

    Le 7 août, on ne savait pas encore clairement si Lip-Bu Tan, qui a pris la direction d'Intel en mars dernier, avait cédé ses participations dans ces entreprises.


    La rivalité économique et politique entre les États-Unis et la Chine se concentre de plus en plus sur les puces informatiques, l'intelligence artificielle et d'autres technologies numériques qui devraient façonner les économies et les conflits militaires futurs.

    Intel a déclaré dans un communiqué qu'elle était « profondément engagée à promouvoir les intérêts nationaux et économiques des États-Unis et qu'elle réalisait des investissements importants conformes au programme America First du président ».

    Lip-Bu Tan a également abordé la situation, déclarant dans un message adressé à ses employés que des informations erronées circulaient au sujet de ses fonctions passées chez Walden International et Cadence Design Systems et qu'il avait toujours respecté les normes en vigueur.

    Lip-Bu Tan a également déclaré qu'Intel était en contact avec l'administration Trump.

    « Nous collaborons avec l'administration pour traiter les questions qui ont été soulevées et nous assurer qu'elle dispose de toutes les informations nécessaires », a déclaré Lip-Bu Tan. « Je partage pleinement l'engagement du président à promouvoir la sécurité nationale et économique des États-Unis, j'apprécie son leadership pour faire avancer ces priorités, et je suis fier de diriger une entreprise qui joue un rôle si central dans la réalisation de ces objectifs. »

    La déclaration de Lip-Bu Tan fait suite au lancement de « Steps in the Right Direction », un plan de restructuration visant à sortir le géant américain des semi-conducteurs de ce que Tan nomme lui-même « une décennie de mauvaise gestion, d’investissements irréfléchis et d’ambitions mal calibrées ».

    Dans une lettre adressée au personnel d'Intel, Lip-Bu Tan a détaillé une réduction de 15 % des effectifs, une réorganisation radicale de la hiérarchie et une concentration accrue sur trois priorités stratégiques. Le message est clair : la complaisance n'a pas sa place dans l'avenir d'Intel. Le succès de cette stratégie dépendra de la détermination collective des parties prenantes (employés, investisseurs et partenaires) à transformer ce plan audacieux en une reprise durable.

    Le vendredi 8 août, les actions de la société Intel ont légèrement augmenté avant l'ouverture du marché.

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Trouvez-vous la position du PDG d'Intel crédible ou pertinente ?

    Voir aussi :

    Intel nomme Lip-Bu Tan comme nouveau PDG : après les échecs de Pat Gelsinger pour restaurer la suprématie d'Intel sur le marché mondial des puces, l'entreprise espère prendre un tournant stratégique

    Le PDG d'Intel estime qu'il est trop tard pour que l'entreprise rattrape son retard dans le secteur de l'IA, estimant que même dans la fabrication de puces Intel ne « figure plus dans le top 10 »

    Le nouveau PDG d'Intel, Lip-Bu Tan, a demandé aux employés de retourner au bureau quatre jours par semaine afin de favoriser la collaboration et la prise de décision

    Intel reçoit une aide de 3,5 milliards de dollars du gouvernement américain pour la fabrication de puces destinées à l'armée, ce qui fera d'Intel un acteur de premier plan sur le marché de la défense
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    Par LeNeutrino dans le forum JBuilder
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