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La taverne du Club : Humour et divers Discussion :

[Société] Précisions sur ce que j'avais dit

  1. #1
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    Par défaut [Société] Précisions sur ce que j'avais dit
    Je reviens sur les problèmes de société car je crois en avoir choqué plus d’un encore que ces précisions risquent tout autant de choquer les choquables et d’indifférer les autres.

    Comme mon message sur le suicide comme cause de mortalité a été censuré, je ne vais pas réécrire ce que j’y avais dit pour ne pas contrarier la très sainte modération. Je précise que c’est la deuxième fois que je suis censuré ici. La première fois, c’était mon poème sur la mort du Pape qui avait déplu : le modérateur m’avait dit alors craindre un troll. Mais dans les deux cas, ces mêmes textes ont été acceptés dans des forums à modération aposteriorique et n’ont créé aucune turbulence particulière. Le forum à modération aposteriorique me paraît a priori plus sérieux car alors on peut supposer que le texte a été lu et accepté par la censure. D’ailleurs, les réactions avaient été tout autres que dans les paniers de crabes.

    Le suicide est d’ores et déjà, si l’on en croit les statistiques officielles, la première cause de mortalité de la tranche des 24-35 ans. L’idée que j’émettais n’était pas de moi, elle émanait d’un philosophe, un vieux monsieur (car il y avait sa photo dans le journal) dont j’ai oublié le nom : un entretien de lui avait été publié dans Le Parisien, il y a quelques mois. Avec ces éléments, il est possible de savoir de qui il s’agit. Pour ma part, les noms m’indiffèrent, je m’occupe assez peu de savoir si quelqu’un s’appelle Pierre, Paul ou Jacques. Mais ça m’avait frappé que des propos aussi violents non seulement soient émis par un philosophe reconnu, car il avait été présenté ainsi (Untel, philosophe), mais aussi soient édités tels quels dans une feuille populaire. Mais je n’ai pas pris part à cette opinion ayant écrit simplement « certains penseurs ».

    Concernant mon idée sur les quinquagénaires exclus, elle n’est pas de moi. Elle est d’un écrivain connu mais je ne veux pas dire son nom car je n’en suis pas certain à 100%. Et peut-être qu’à son tour, elle n’était pas non plus de lui, peut-être qu’il l’a reprise, lui aussi, de quelqu’un d’autre, j’ai lu cela très rapidement sur Internet et n’ai aucune envie de faire des recherches à ce sujet mais j’ai été frappé à la fois par la simplicité de l’énoncé et par cette sorte de bienveillante méchanceté, laquelle n’est jamais que le reflet de la société elle-même. Et d’un autre côté, sur une idée aussi grave, je n’ai pas à me cacher derrière quelqu’un. C’est pourquoi j’ai écrit « selon moi ». En réalité, je n’aurais jamais eu moi-même une telle idée car elle est une aberration mais j’en ai été séduit une fois exprimée. Sa violence ne m’inquiète pas outre mesure car, pour moi, il y autant de différence entre la vie et la mort qu’entre bonnet blanc et blanc bonnet. Et les bons épicuriens le savent pour lever volontiers leur verre au moment des libations en disant Dieu est mort, Shakespeare est mort et moi, je ne me sens pas très bien, et pour faire inscrire sur leur tombe ces cinq lettres mystérieuses : F.N.S.N.C.

    Quant à mon idée sur les Restaurants du Cœur, elle émane simplement de la sagesse populaire, il suffit d’écouter les gens simples parler. Même parmi les plus pauvres et les plus humbles, c’est-à-dire ceux qui ne sont rien socialement puisqu’ils n’ont rien et qu’on est une société où être=avoir et avoir=être, il en est dont la dignité est intouchable. Car s’il est des hommes pour chercher leur avantage dans une poubelle, il est aussi des hommes (et je les préfère) pour ne pas chercher leur avantage dans une poubelle.

    Ces idées brutales mais intenses peuvent donc aussi s’interpréter comme l’expression d’un désarroi qui s’installe de toute évidence dans la société.

    Tout le monde voit que la paupérisation se généralise, qu’on est sans cesse abordé soit pour une cigarette, soit pour une petite pièce, qu’on ne peut plus aller dans un restaurant populaire sans qu’on vienne vous proposer des roses, et souvent, plusieurs fois dans la même soirée, à tel point que les comportements changent : certains fumeurs, par exemple, ne posent plus leur paquet sur la table, ils le mettent dans leur poche pour minimiser le risque d’être, comme on dit, taxé.

    Tout le monde voit que les SDF sont de plus en plus visibles et donc nombreux. Les prix n’ont plus de sens. Et l’argent a de moins en moins de signification en tant qu’il correspond de moins en moins à du travail réel. Et la peur vous oblige à accepter le blocus des salaires car on en tire argument : si vous n’êtes pas content, il y en a des centaines qui sont prêts à prendre le poste proposé. Le chômage de masse est une arme fantastique pour faire baisser les prix quand tout augmente, ce qui a pour effet d’asphyxier même ceux qui ont encore la chance d’être salariés car le travail n’exclut plus la pauvreté. Oser prétendre que le taux de chômage est grosso modo le même que celui d’il y a trente ans, c’est véritablement prendre les gens pour ce qu’ils sont. Et pourquoi se gêner puisqu’il suffit qu’une rotondité mue à une certaine vitesse franchisse un certain seuil pour enliesser les malheureux ? (j’invente le verbe enliesser)

    Il n’y a plus de travail : voilà ce qu’aucun homme politique n’a le courage de dire. Il est pourtant clair que la surpopulation liée à la bombe démographique (qui est la vraie bombe) associée à une automatisation généralisée dans tous les domaines conduit fatalement à cette évidence et ceux qui travaillent encore craignent de plus en plus pour eux-mêmes. Et l’inutilité fréquente de la présence des personnes peut expliquer en partie le taux d’absentéisme très élevé des fonctionnaires, qui peuvent se permettre cette indélicatesse, leur salaire et leur retraite étant assurés.

    Cela dit, qu’il existe ici ou là des WC bouchés n’est pas suffisant pour qu’un exclu ait à se ganter de plastic.

    Il n’y a plus de travail signifie qu’il n’est aucune commune mesure entre l’offre et la demande. Il y aurait environ 250 000 (deux cent cinquante mille) offres d’emplois non honorées. Cela donne déjà un rapport de 1 à 12 entre l’offre et la demande, si l’on admet cette estimation ainsi que le chiffre officiel d’à peu près trois millions de chômeurs. Mais comme les érémistes ou assimilés, les radiés de l’ANPE, les chômeurs en arrêt maladie, les chômeurs en stage, les chômeurs qui ne cherchent qu’un travail à mi-temps, les chômeurs qui n’ont pas pris la peine (comprenant que c’est de la daube de chez Daube) de s’inscrire à l’ANPE, et bien d’autres exclus sans doute pour bien d’autres raisons encore, ne sont pas seulement exclus mais aussi exclus des statistiques, on comprend mieux ce taux officiel de chômage, qui d’ailleurs baisse d’après nos bons dirigeants politiques. En sorte que le rapport entre l’offre et la demande est évidemment bien inférieur au rapport minimal d’1 sur 12.

    L’effet pervers de ne pas reconnaître (puisqu’il n’est pas comptabilisé) l’érémiste comme chômeur se retourne contre lui. En effet, l’ANPE ne lui proposera jamais rien puisque lui offrir un poste ne fera pas baisser la sacro-sainte courbe de taux de chômage. Or, la seule chose qui intéresse ces Messieurs, c’est le taux de chômage, même si tout le monde sait ou devine qu’il est artificiel et ne repose sur rien de très crédible. Il est donc patent qu’un érémiste est, à très forte probabilité, un exclu définitif.

    Pourquoi les hommes politiques devraient-ils reconnaître qu’il n’y a plus de travail quand les citoyens eux-mêmes considèrent que c’est faux ? Il faut toujours plusieurs décennies pour admettre un truisme. Il a fallu, par exemple, trois décennies pour pouvoir prononcer le mot immigration sans se faire traiter de fasciste et faire admettre à la classe politique qu’il y a là un problème à régler. Or, quand on reconnaîtra qu’il n’y a plus de travail, on sera alors dans l’obligation de traiter le problème subséquent, à savoir celui de la répartition des richesses. Voilà bien un autre sujet tabou. Car l’égoïsme des États et des affairistes est sans limites. Et dans la tête des dirigeants, il y a ces mots écrits en lettres de feu : nous sommes en place, nous nous y trouvons bien, et dût l’humanité s’abrutir et périr, nous voulons y rester.

    Si rien ne presse pour eux, il est urgent d’agir pour les plus démunis et comme rien ne se passera dans ce domaine à court terme, on ne voit pas trop comment on pourrait éviter, à plus ou moins brève échéance, un tsunami social.

    Il faut savoir lire entre les lignes. S’il y a une partie visible, il y a aussi une partie invisible. Et en général, elle est intéressante aussi, voire plus importante. L’iceberg est, à cet égard, une excellente leçon de morale.

    Je ne me suis que trop saoulé dans votre auberge où je ne devais pas m’arrêter si longtemps et crains de n’avoir que trop abusé de la patience de mes lecteurs dont la plupart sont probablement fatigués de pareilles excentricités. Je renonce à pendre un dernier verre — même si pour le vrai pochtron, le dernier verre est toujours l’avant-dernier — en vous donnant un exemple de visibilité incertaine, c’eût été autour de l’Hamlet de Shakespeare.

    Je quitte donc la taverne tout en vous remerciant de votre hospitalité.

  2. #2
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    Citation Envoyé par Gilles Louïse
    Or, quand on reconnaîtra qu’il n’y a plus de travail, on sera alors dans l’obligation de traiter le problème subséquent, à savoir celui de la répartition des richesses
    Pourvu que Gilles Louïse ait raison sur cette obligation, car cela me paraît, en tout cas à terme (court, moyen, long ?), la seule solution...

    Damned, j'ai oublié d'être malveillant !
    J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse
    5ième élément : barde-prince des figures de style, duc de la synecdoque
    Je ne réponds jamais aux questions techniques par MP

  3. #3
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    Je suis beaucoup plus pessimiste. On va plutôt s'en prendre aux immigrés.

    Gilles Louïse, il ne faut pas s'étonner de choquer quand on aborde des problèmes choquants. Surtout qu'étant visiblement choqué vous-même par les problèmes que vous soulevez, vous adoptez une forme parfois agressive. Un peu de pitié pour les pauvres modérateurs. Au revoir donc, et n'oubliez pas que si votre forme ne s'améliore pas, vous ne parviendrez jamais à faire passer le contenu.

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