Les CEO de la tech essaient sans succès de dissuader Trump de quitter l’accord de Paris sur le climat
Les CEO de la tech essaient sans succès de dissuader Trump de quitter l’accord de Paris sur le climat
Elon Musk quitte le conseil du président américain
Déjà opposés sur plusieurs fronts à Donald Trump, les géants de la technologie ont fait encore entendre leur voix dans un mouvement visant à dénoncer la volonté du président américain de faire sortir les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Il s'agit d'un pacte non contraignant entre plusieurs pays qui vise à réduire collectivement le carbone et, si possible, arrêter le changement climatique. Plus de 190 pays, y compris la Chine, l’Inde et les pays de l’Union européenne, ont signé l'accord et se sont engagés à prendre des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les géants de la technologie, quant à eux, multiplient leurs efforts pour passer à l’économie verte afin de protéger la planète. C’est le cas par exemple de Microsoft, Apple et Google.
C’est donc sans surprise que Microsoft a dénoncé la décision de faire sortir les États-Unis de cet accord. Dans un message posté sur LinkedIn, Brad Smith, président et directeur juridique de Microsoft, a rappelé les propres efforts de l’entreprise pour protéger l’environnement avant d’exprimer sa profonde déception à propos de la décision de Trump. « Nous sommes déçus par la décision prise aujourd'hui par la Maison-Blanche de retirer les États-Unis de l'accord mondialement reconnu de Paris sur le changement climatique », a-t-il écrit.
Le message de Microsoft vient après l'annonce officielle de Trump de vouloir abandonner l'accord de Paris. Mais bien avant cela, de nombreuses entreprises, via leur PDG, ont essayé de convaincre le président des États-Unis à ne pas aller dans cette direction. C'est le cas par exemple du PDG d’Apple. Le milliardaire de la tech et entrepreneur en série Elon Musk a également menacé de quitter le conseil consultatif de la Maison-Blanche si Trump venait à se retirer de cet accord. « Je ne sais pas ce qu’il adviendra de l’accord de Paris sur le climat, mais j’ai fait tout mon possible pour conseiller le président des États-Unis directement, par le biais d’autres personnes à la Maison-Blanche et via des réunions du Conseil, que nous devons rester », a-t-il écrit dans un tweet. Dans un autre, alors qu’on lui demande ce qu’il fera si le président décide de quitter l’accord de Paris, Elon Musk répond qu’il n’aura pas d’autre choix que de quitter son conseil consultatif.
Dans un spot publicitaire, 10 des plus grands PDG des États-Unis, y compris Jamie Dimon de JP Morgan Chase, Jeffrey Immelt de General Electric, et encore Elon Musk ont apporté leur soutien au pacte sur le climat, estimant que cela sera profitable à l’industrie manufacturière des États-Unis et à la création d’emplois.
En dépit de toutes ces interpellations, Donald Trump a annoncé que les États-Unis vont se retirer de l’accord de Paris sur le climat. Suite à cette décision, Elon Musk a fait savoir, comme promis, qu’il quittait le conseil du président des États-Unis.
Les plans de Trump à propos de l’environnement étaient déjà pressentis lorsque le président des États-Unis a nommé Scott Pruitt, connu comme un climatosceptique, à la tête de l'Agence américaine pour la protection de l'environnement (EPA). La nomination de Pruitt fait écho aux déclarations de Donald Trump selon lesquelles le réchauffement climatique est un « canular entretenu par la Chine pour affaiblir l'économie américaine ». Il y a donc eu des réactions d’un groupe d’une soixantaine de programmeurs et scientifiques qui ont collaboré pour collecter et transférer les bases de données fédérales sur le changement climatique en dehors des États-Unis, dans le but de les sécuriser.
Sources : Réaction de Microsoft, Bloomberg, New York Times
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Voir aussi :
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USA : les géants de la technologie rejoignent un mouvement visant à rester dans l’accord sur le climat
USA : les géants de la technologie rejoignent un mouvement visant à rester dans l’accord de Paris sur le climat
peu importe la décision de Trump
La semaine dernière, Donald Trump a annoncé sa volonté de faire sortir les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Il s'agit d'un pacte non contraignant entre plusieurs pays qui vise à réduire collectivement le carbone et, si possible, arrêter le changement climatique. Plus de 190 pays, y compris la Chine, l’Inde et les pays de l’Union européenne, ont signé l'accord et se sont engagés à prendre des mesures visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir le réchauffement bien au-dessous de 2 °C. À propos du réchauffement climatique, Donald Trump avait toutefois fait une déclaration selon laquelle il s’agirait d’un « canular entretenu par la Chine pour affaiblir l'économie américaine ». Il estime par ailleurs que cet accord « désavantage les États-Unis, au profit exclusif d’autres pays », des raisons, entre autres, qui l’ont amené à vouloir se retirer du traité.
Cette décision a suscité le mécontentement des géants de la technologie, qui en tant que partisans de cet accord, multiplient les efforts pour passer à l’économie verte afin de protéger la planète. Si Brad Smith de Microsoft a exprimé sa déception suite à cette annonce de Donald Trump, Elon Musk a quant à lui décidé de quitter le conseil consultatif du président des États-Unis. Ce n’était toutefois que le début des actions envisagées par les entreprises de technologie.
Donald Trump a certes décidé de faire sortir les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, mais les différents États et régulateurs locaux peuvent, semble-t-il, adhérer individuellement à l'accord. C'est donc là que les géants de l'IT tels que Apple, Google, Amazon, Microsoft, Facebook, Tesla, Twitter, HP Enterprise, Uber, Intel, Salesforce, Yahoo!, Spotify et des centaines d’autres entreprises US ont décidé d'entrer en jeu. Ils se joignent à mouvement baptisé « We Are Still In » pour affirmer leur soutien aux engagements définis à l’accord de Paris, même si Donald Trump a décidé de faire marche arrière. Ce mouvement vise à convaincre chaque État individuellement à soutenir l’accord sur le climat.
En plus de ces centaines d’entreprises qui ont adhéré au mouvement, on note encore la présence d’une centaine de villes et comtés des États-Unis, neuf États, 19 procureurs généraux de différents États, mais également des acteurs de l’enseignement supérieur et de nombreux investisseurs américains. Dans une lettre ouverte, ils dénoncent la décision de Trump et affirment leur soutien à l’accord de Paris :
« En décembre 2015 à Paris, les leaders mondiaux ont signé le premier engagement mondial à lutter contre le changement climatique. L'accord historique a réussi alors que les tentatives passées ont échoué parce qu'elles ont permis à chaque pays de définir ses propres objectifs de réduction des émissions et d'adopter ses propres stratégies pour les atteindre. En outre, les nations - inspirées par les actions des gouvernements locaux et régionaux, ainsi que des entreprises - ont reconnu que la lutte contre le changement climatique apporte d'importants avantages économiques et de santé publique.
L'annonce de l'administration Trump porte atteinte à un pilier clé dans la lutte contre le changement climatique et nuit à la capacité du monde à éviter les effets les plus dangereux et les plus coûteux des changements climatiques. Il est important de noter que cela est également en déphasage avec ce qui se passe aux États-Unis », explique le mouvement « We Are Still In » dans sa lettre ouverte. Ils rappellent également que peu importe la décision de Trump, les États, villes, entreprises, universités, etc., restent maitres de leurs actions :
« Aux États-Unis, ce sont les gouvernements locaux et étatiques, ainsi que les entreprises, qui sont principalement responsables de la diminution spectaculaire des émissions de gaz à effet de serre ces dernières années. Les actions de chaque groupe se multiplieront et s'accéléreront dans les années à venir, peu importe les politiques adoptées par Washington.
En l'absence de leadership de Washington, les États, les villes, les collèges et les universités, les entreprises et les investisseurs, représentant un pourcentage important de l'économie américaine, poursuivront des objectifs climatiques ambitieux, travaillant ensemble pour prendre des mesures énergiques et pour s'assurer que les États-Unis demeurent un chef de file mondial dans la réduction des émissions. »
Source : We Are Still In
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