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Sécurité Discussion :

Deux autres journalistes européens ont été piratés à l'aide du logiciel espion Graphite de Paragon


Sujet :

Sécurité

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  1. #1
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    Par défaut Deux autres journalistes européens ont été piratés à l'aide du logiciel espion Graphite de Paragon
    Le gouvernement américain a interdit le logiciel Pegasus de NSO,
    mais aurait acheté un logiciel espion concurrent, Paragon Graphite

    Certains gouvernements ont interdit l’utilisation du logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO Group, il y a 18 mois. Pegasus est un logiciel qui exploite des failles de sécurité inconnues des smartphones modernes (appelées zero-day) pour infecter ces derniers à distance, sans aucune action de la part de la victime. Pegasus peut ensuite accéder aux données personnelles de l’utilisateur, y compris celles qui sont chiffrées par des applications comme Signal ou WhatsApp.

    NSO Group est une entreprise privée israélienne fournissant des logiciels espions ou de surveillance des terroristes, dont le plus célèbre est Pegasus. L'entreprise est considérée comme un leader mondial dans le secteur en pleine expansion et largement non réglementé des logiciels espions privés. Le gouvernement américain a interdit l’utilisation de Pegasus en 2021, en le considérant comme une menace pour la sécurité nationale. Il a ajouté NSO Group à une liste noire qui empêche l’importation, l’exportation ou le transfert de ses produits aux États-Unis.

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    Malgré cette interdiction, des gouvernements utiliseraient un logiciel espion très similaire nommé Paragon Graphite, développé par une société israélienne concurrente de NSO Group, qui produit le célèbre logiciel Pegasus. Graphite aurait les mêmes capacités que Pegasus et serait même utilisé par l’agence américaine de lutte contre la drogue (DEA) pour combattre les cartels de la drogue au Mexique.

    Cette utilisation de Graphite au Mexique soulève des questions sur les implications pour la sécurité nationale des États-Unis et sur les risques d’abus de ces logiciels espions par des régimes autoritaires ou d’autres acteurs malveillants. Le Mexique est en effet l’un des pays qui a le plus abusé de Pegasus dans le passé, en ciblant des journalistes, des militants et des opposants politiques. Le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff, a écrit au DEA en décembre pour demander plus de détails sur l’achat de Graphite.

    Paragon aurait engagé un groupe de conseil influent basé à Washington, composé d’anciens responsables du gouvernement d'Obama, pour obtenir l’autorisation du gouvernement américain pour sa liste de clients. Parmi ces conseillers figurent Michele Flournoy, Avril Haines et Antony Blinken, qui occupent ou ont occupé des postes clés dans le domaine de la défense et du renseignement. Rappelons que ces logiciels espions représentent une menace pour les droits humains et la démocratie, et qu’il faut une réglementation plus stricte pour les contrôler.

    En 2021, l'analyse médico-légale a montré que ce logiciel espion a été utilisé pour tenter et réussir le piratage de smartphones appartenant à des journalistes, des militants des droits de l'homme, des chefs d'entreprise et les deux femmes les plus proches du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi. Une fuite de données analysée par Forbidden Stories et Amnesty International a révélé que plus de 50 000 numéros de téléphone étaient concernés.

    Comment NSO Group a vendu son logiciel espion à des dizaines de pays

    Forbidden Stories est une association de journalisme à but non lucratif basée à Paris. L'association a récemment mis la main sur une importante fuite de données qui, à en croire les analystes, pourrait être la plus grande affaire de cyberespionnage depuis les révélations d'Edouard Snowden en 2013 sur les agissements de la NSA. La fuite concerne plus de 50 000 numéros de téléphone ciblés pour la surveillance par les clients de la société israélienne NSO Group. Elle montre comment cette technologie a été systématiquement détournée de son usage initial et utilisée à mauvais escient pendant des années.

    En juillet 2021, NSO Group avait été suspecté d'avoir utilisé Pegasus dans des campagnes de surveillance massives sur des personnes qui n’ont rien à voir avec le crime ou le terrorisme. Le président français Emmanuel Macron, 14 ministres et plusieurs autres chefs d’État et de gouvernement figurant sur la liste des personnes ciblées. Selon Amnesty International qui avait mis à nu la liste de 50 000 numéros qui auraient été espionnés par Pegasus, plusieurs milliers d’iPhone pourraient avoir été ciblés à travers des attaques « sans clic » menées par les clients de NSO Group.

    La même année, Amazon a débranché les serveurs de l'entreprise de surveillance NSO Group qui se serait parfois appuyé sur Amazon Web Service (AWS) pour faire fonctionner le logiciel Pegasus. AWS a confirmé qu'elle avait désactivé les comptes cloud liés à NSO Group, alors que ce dernier continuait à nier son implication dans cette vague de surveillance.

    Le fournisseur israélien de logiciels de surveillance NSO Group a déclaré en 2022 devant les législateurs de l'Union européenne qu'au moins 50 clients utilisent son logiciel espion Pegasus sur le plan mondial. Chaim Gelfand, avocat général et responsable de la conformité chez NSO Group, a précisé aux législateurs que ces clients comprennent « plus de cinq États membres de l'Union européenne ». L'entreprise a reconnu qu'elle a commis des erreurs par le passé et a souligné la nécessité d'une norme internationale pour réglementer l'utilisation des logiciels espions par les gouvernements.

    Les États-Unis dans le rôle de pyromane et de pompier

    Outre l'utilisation par la DEA d'un logiciel espion - en l'occurrence, l’outil appelé Graphite, fabriqué par la société israélienne Paragon -, la CIA, sous l'administration Trump, aurais acheté Pegasus pour le gouvernement de Djibouti, qui a utilisé l'outil de piratage pendant au moins un an. Et les responsables du FBI ont fait pression à la fin de 2020 et au premier semestre de 2021 pour déployer Pegasus dans leurs propres enquêtes criminelles avant que le bureau n'abandonne finalement l'idée.

    Dans une déclaration au Times, la DEA a indiqué que « les hommes et les femmes de la DEA utilisent tous les outils d'enquête légaux disponibles pour poursuivre les cartels et les individus basés à l'étranger qui opèrent dans le monde entier et qui sont responsables de la mort par empoisonnement à la drogue de 107 622 Américains l'année dernière ».

    Pendant plus d'une décennie, NSO a vendu Pegasus à des services d'espionnage et à des organismes chargés de l'application de la loi dans le monde entier. Le gouvernement israélien exigeait que l'entreprise obtienne des licences avant d'exporter son logiciel espion à un service de police ou de renseignement particulier. Cela permettait au gouvernement israélien d'exercer une influence diplomatique sur les pays désireux d'acheter Pegasus, tels que le Mexique, l'Inde et l'Arabie saoudite. Mais les preuves de l'utilisation abusive de Pegasus se sont accumulées.

    Le gouvernement de Biden a pris des mesures. Il y a un an, elle a placé NSO et une autre société israélienne, Candiru, sur une liste noire du ministère du Commerce, interdisant aux entreprises américaines de faire des affaires avec ces sociétés de piratage. L'administration coordonne une enquête sur les pays qui ont utilisé Pegasus ou d'autres logiciels espions contre des fonctionnaires américains à l'étranger.

    Le Congrès travaille sur un projet de loi bipartisan exigeant que le directeur du renseignement national produise une évaluation des risques de contre-espionnage pour les États-Unis posés par les logiciels espions commerciaux étrangers. Le projet de loi donnerait également au directeur du renseignement national le pouvoir d'interdire l'utilisation de logiciels espions par toute agence de renseignement. Selon de sources, la Maison Blanche travaillerait actuellement à l'élaboration d'un décret prévoyant d'autres restrictions à l'utilisation des logiciels espions.

    L'émergence d'un prédateur

    Tal Dilian, ancien général des services de renseignement militaire israéliens, a été contraint de prendre sa retraite des forces de défense israéliennes en 2003 après qu'une enquête interne eut fait naître des soupçons quant à son implication dans la mauvaise gestion de fonds, selon trois personnes qui étaient des officiers supérieurs des services de renseignement militaire. Il a fini par s'installer à Chypre, un pays insulaire de l'Union européenne qui est devenu ces dernières années une destination privilégiée pour les sociétés de surveillance et les experts en cyberespionnage.

    En 2008, à Chypre, Dilian a cofondé Circles, une société qui utilisait une technologie d'espionnage perfectionnée par Israël, connue sous le nom de Signaling System 7. Il l'a vendue et a ensuite créé d'autres sociétés vendant des produits de surveillance. Il se targuait de recruter les meilleurs pirates informatiques, y compris d'anciens experts en logiciels espions de l'unité d'élite de cyberespionnage de l'armée israélienne.

    En 2019, il a accordé une interview à Forbes depuis une camionnette de surveillance circulant dans la ville chypriote de Larnaca. Il a fait une démonstration fictive de la capacité de la camionnette à pirater n'importe quel téléphone à proximité et à voler des messages WhatsApp et des messages texte à des cibles sans méfiance. Les autorités chypriotes ont rapidement demandé son arrestation par l'intermédiaire d'Interpol, l'agence mondiale de police, pour surveillance illégale. Son avocat a finalement réussi à régler l'affaire en payant une amende d'un million d'euros (1 million de dollars) par l'intermédiaire de la société de Dilian, mais ce dernier n'était plus autorisé à faire des affaires à Chypre, selon plusieurs fonctionnaires chypriotes impliqués dans l'affaire.

    Dilian s'est installé à Athènes et y a créé Intellexa en 2020, date à laquelle il a commencé à commercialiser de manière impressionante son nouveau logiciel espion, Predator. Il exige que l'utilisateur ciblé clique sur un lien pour infecter son téléphone, tandis que Pegasus infecte le téléphone sans aucune action de la part de la cible.

    L'Ukraine avait déjà essayé d'acquérir Pegasus, mais cette tentative a échoué après que le gouvernement israélien a empêché NSO de vendre à l'Ukraine, craignant que cela ne nuise aux relations d'Israël avec la Russie.

    Selon des médias américains, le Times aurait obtenu une copie d'une proposition de neuf pages d'Intellexa pour Predator à une agence de renseignement ukrainienne l'année dernière, la première proposition complète de logiciel espion commercial à être rendue publique.

    Pour 13,6 millions d'euros la première année, l'Ukraine a reçu une proposition d’un paquet de base comprenant 20 infections simultanées par Predator et un « magazine » de 400 piratages de numéros nationaux, ainsi qu'une formation et un centre d'assistance fonctionnant 24 heures sur 24. Si l'Ukraine souhaitait utiliser Predator sur des numéros non ukrainiens, le prix augmenterait de 3,5 millions d'euros supplémentaires.

    Source : NYT

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?

    Quels sont les risques potentiels pour la vie privée et la sécurité des personnes ciblées par ce logiciel espion ?

    Quels sont les avantages et les inconvénients de l’utilisation de ce logiciel espion pour la lutte contre le trafic de drogue ?

    Quelles sont les alternatives possibles à l’utilisation de ce logiciel espion pour atteindre les mêmes objectifs ?

    Quels sont les impacts éthiques et juridiques de l’utilisation de ce logiciel espion par des agences gouvernementales ou des régimes autoritaires ?

    Voir aussi :

    Le "projet Pegasus" : de nombreux États utiliseraient un logiciel espion pour cibler leurs concitoyens, des hommes politiques et des journalistes auraient été espionnés dans au moins 50 pays

    Pegasus, l'un des logiciels espions les plus sophistiqués a été détecté sur Android, Google recommande cinq conseils de base pour s'en prémunir

    « Projet Pegasus » : Amazon débranche les serveurs de l'entreprise de surveillance NSO Group, alors que l'enquête continue sur le rôle joué par la société dans la surveillance de milliers de personnes

    E. Macron a changé son numéro après la découverte d'un de ses numéros sur la liste des cibles potentielles de Pegasus, Angela Merkel inquiète appelle à un encadrement des outils d'espionnage
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  2. #2
    Communiqués de presse

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    Par défaut Deux autres journalistes européens ont été piratés à l'aide du logiciel espion Graphite de Paragon
    Deux autres journalistes européens ont été piratés à l'aide du logiciel espion Graphite de Paragon fourni par le gouvernement israélien, après que WhatsApp ait informé 90 utilisateurs européens ciblés

    Le groupe de défense des droits numériques The Citizen Lab a publié un nouveau rapport détaillant les résultats d'une nouvelle enquête forensique sur les iPhones du journaliste italien Ciro Pellegrino et d'un journaliste européen « éminent » dont le nom n'a pas été divulgué. Les chercheurs ont déclaré que les deux journalistes avaient été piratés par le même client de Paragon, sur la base des preuves trouvées sur les appareils des deux journalistes.

    En 2023, certains gouvernements ont interdit l’utilisation du logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO Group. Pegasus est un logiciel qui exploite des failles de sécurité inconnues des smartphones modernes (appelées zero-day) pour infecter ces derniers à distance, sans aucune action de la part de la victime. Pegasus peut ensuite accéder aux données personnelles de l’utilisateur, y compris celles qui sont chiffrées par des applications comme Signal ou WhatsApp. Malgré cette interdiction, des gouvernements utiliseraient un logiciel espion très similaire nommé Graphite. Graphite aurait les mêmes capacités que Pegasus et serait même utilisé par l’agence américaine de lutte contre la drogue (DEA) pour combattre les cartels de la drogue au Mexique.

    Une nouvelle étude a confirmé que deux journalistes européens ont été piratés à l'aide d'un logiciel espion gouvernemental développé par le fournisseur israélien de technologies de surveillance Paragon. Récemment, le groupe de défense des droits numériques The Citizen Lab a publié un nouveau rapport détaillant les résultats d'une nouvelle enquête forensique sur les iPhones du journaliste italien Ciro Pellegrino et d'un journaliste européen « éminent » dont le nom n'a pas été divulgué. Les chercheurs ont déclaré que les deux journalistes avaient été piratés par le même client de Paragon, sur la base des preuves trouvées sur les appareils des deux journalistes.

    Jusqu'à présent, rien ne prouvait que Pellegrino, qui travaille pour le site d'information en ligne Fanpage, avait été ciblé ou piraté à l'aide d'un logiciel espion de Paragon. Lorsqu'il a été alerté par Apple fin avril, la notification faisait référence à une attaque par un logiciel espion mercenaire, mais ne mentionnait pas spécifiquement Paragon, ni si son téléphone avait été infecté par le logiciel espion. La confirmation des toutes premières infections connues par Paragon aggrave encore le scandale actuel lié aux logiciels espions qui, pour l'instant, semble principalement concerner l'utilisation de logiciels espions par le gouvernement italien, mais pourrait s'étendre à d'autres pays européens.

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    Ces nouvelles révélations interviennent plusieurs mois après que WhatsApp ait informé pour la première fois environ 90 de ses utilisateurs dans plus d'une vingtaine de pays en Europe et au-delà, dont des journalistes, qu'ils avaient été ciblés par le logiciel espion Paragon, connu sous le nom de Graphite. Parmi les personnes ciblées figuraient plusieurs Italiens, dont le collègue de Pellegrino et directeur de Fanpage, Francesco Cancellato, ainsi que des travailleurs à but non lucratif qui aident à secourir les migrants en mer.

    Pourtant, ce mois de juin 2025, la commission parlementaire italienne COPASIR, qui supervise les activités des agences de renseignement du pays, a publié un rapport indiquant qu'elle n'avait trouvé aucune preuve que Cancellato avait été espionné. Le rapport, qui confirmait que les agences de renseignement internes et externes italiennes AISI et AISE étaient clientes de Paragon, ne mentionnait pas Pellegrino. Le nouveau rapport du Citizen Lab remet en question les conclusions de la COPASIR.

    Pour rappel, fin 2024, WhatsApp a remporté une victoire historique contre le groupe NSO qui développe et commercialise le logiciel espion Pegasus. Un juge américain a estimé que le fabricant israélien de logiciels espions NSO Group avait enfreint les lois sur le piratage informatique en utilisant WhatsApp pour infecter des appareils avec son logiciel espion Pegasus. Le juge fédéral de Californie du Nord a tenu NSO Group pour responsable d'avoir ciblé les appareils de 1 400 utilisateurs de WhatsApp, violant ainsi les lois fédérales et nationales sur le piratage ainsi que les conditions d'utilisation de WhatsApp, qui interdisent l'utilisation de la plateforme de messagerie à des fins malveillantes.

    Voici un extrait du rapport de The Citizen Lab :

    Le 29 avril 2025, un groupe restreint d'utilisateurs iOS a été informé par Apple qu'il avait été la cible d'un logiciel espion sophistiqué. Parmi ce groupe figuraient deux journalistes qui ont accepté que leur cas fasse l'objet d'une analyse technique. Les principales conclusions de notre analyse forensic de leurs appareils sont résumées ci-dessous :

    • Notre analyse a permis de trouver des preuves forensique confirmant avec un haut degré de certitude qu'un journaliste européen de renom (qui souhaite rester anonyme) et le journaliste italien Ciro Pellegrino ont été la cible du logiciel espion mercenaire Graphite de Paragon.
    • Nous avons identifié un indicateur reliant les deux cas au même opérateur Paragon.
    • Apple nous a confirmé que l'attaque zero-click déployée dans ces cas avait été neutralisée à partir de la version iOS 18.3.1 et a attribué à cette vulnérabilité le numéro CVE-2025-43200.

    Notre analyse se poursuit.

    Cas n° 1 : L'éminent journaliste européen

    Le 29 avril 2025, ce journaliste a reçu une notification Apple et a sollicité une assistance technique. L'analyse forensique a conclu que l'un des appareils du journaliste avait été compromis par le logiciel espion Graphite de Paragon en janvier et début février 2025, alors qu'il fonctionnait sous iOS 18.2.1. Cette compromission à Graphite possède un haut degré de certitude, car selon l'analyse forensique, les journaux de l'appareil indiquaient qu'il avait envoyé une série de requêtes à un serveur qui, pendant la même période, correspondait à l'empreinte digitale P1 que The Citizen Lab a publiée. Les chercheurs ont établi un lien entre cette empreinte digitale et le logiciel espion Graphite de Paragon avec un haut degré de certitude.

    Le serveur semble avoir été loué auprès du fournisseur de VPS EDIS Global. Le serveur est resté en ligne et a continué à correspondre à l'empreinte digitale P1 jusqu'au 12 avril 2025 au moins.

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    Les chercheurs ont identifié un compte iMessage présent dans les journaux de l'appareil à peu près au moment où le téléphone communiquait avec le serveur Paragon., qu'ils ont nommé ATTACKER1. Sur la base de l'analyse forensique, ils ont conclu que ce compte a été utilisé pour déployer le logiciel espion Graphite de Paragon à l'aide d'une attaque sophistiquée iMessage zero-click. Apple a confirme que l'attaque zero-click déployée a été atténuée à partir de la version iOS 18.3.1 et a attribué le CVE-2025-43200 à cette vulnérabilité zero-day.


    Cas n° 2 : Ciro Pellegrino

    Ciro Pellegrino est journaliste et responsable de la rédaction de Fanpage.it à Naples, où il a couvert de nombreuses affaires médiatisées. Le 29 avril 2025, Pellegrino a reçu une notification d'Apple et a sollicité une assistance technique.

    Les chercheurs ont analysé les artefacts provenant de l'iPhone de Pellegrino et ont déterminé avec un haut degré de certitude qu'il avait été ciblé par le logiciel espion Graphite de Paragon. L'analyse des journaux de l'appareil a révélé la présence du même compte iMessage ATTACKER1 que celui utilisé pour cibler le journaliste du cas n° 1.

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    Il est courant que chaque client d'une société de logiciels espions mercenaires dispose de sa propre infrastructure dédiée. Les chercheurs estiment que le compte ATTACKER1 serait utilisé exclusivement par un seul client/opérateur de Graphite, et que ce client a ciblé les deux personnes.

    Le cluster Fanpage.it Paragon

    Francesco Cancellato, proche collaborateur de Pellegrino et rédacteur en chef de Fanpage.it, a été informé en janvier 2025 par WhatsApp qu'il était la cible du logiciel espion Graphite de Paragon.

    The Citizen Lab a procédé à une analyse forensique de l'appareil Android de Cancellato. Cependant, ils n'ont pu obtenir de confirmation forensique d'une infection réussie de l'appareil Android de Cancellato. Les chercheurs ont déclaré à l'époque : "Compte tenu de la nature sporadique des journaux Android, l'absence de BIGPRETZEL sur un appareil particulier ne signifie pas que le téléphone n'a pas été piraté avec succès, mais simplement que les journaux pertinents n'ont peut-être pas été capturés ou ont été écrasés." À la suite de l'affaire Cancellato, l'identification d'un deuxième journaliste de Fanpage.it ciblé par Paragon suggère une tentative de cibler cet organe de presse.


    Déclarations de Paragon et du gouvernement italien

    Le 5 juin 2025, la commission parlementaire italienne chargée de superviser les services de renseignement italiens (COPASIR : Comitato Parlamentare per la Sicurezza della Repubblica) a publié le rapport de son enquête sur l'affaire Paragon en Italie.

    Le rapport reconnaît que le gouvernement italien a utilisé le logiciel espion Graphite de Paragon contre Luca Casarini et le Dr Giuseppe « Beppe » Caccia. Cependant, le rapport indique qu'il n'a pas été possible de déterminer qui aurait pu cibler Cancellato avec Graphite.

    Le 9 juin 2025, Haaretz a rapporté que Paragon avait proposé d'aider le gouvernement italien à enquêter sur l'affaire Cancellato, une offre qui, selon eux, a été rejetée par le gouvernement italien. Paragon a également laissé entendre qu'il avait résilié unilatéralement les contrats avec l'Italie.

    En réponse, plus tard dans la journée, le Département italien du renseignement de sécurité (DIS : Dipartimento delle Informazioni per la Sicurezza), qui coordonne les services de renseignement italiens, a déclaré avoir rejeté l'offre de Paragon en raison de préoccupations liées à la sécurité nationale, craignant que ses activités ne soient exposées à Paragon. Il a déclaré que fournir un tel accès à Paragon aurait un impact sur la réputation des services de sécurité italiens auprès de leurs homologues à travers le monde. Il a nié que la résiliation du contrat ait été unilatérale. Plus tard dans la journée, le comité COPASIR a déclaré qu'il avait choisi de ne pas donner suite à l'offre de Paragon, mais qu'il avait préféré interroger directement les bases de données de Paragon, estimant que les deux approches étaient équivalentes. Le comité a également déclaré qu'il était disposé à déclassifier le témoignage de Paragon devant le comité.


    La crise des logiciels espions se poursuit en Europe : les journalistes en danger

    Au moment de la publication du rapport de The Citizen Lab, trois journalistes européens ont été confirmés comme cibles du logiciel espion mercenaire Graphite de Paragon. Deux de ces confirmations sont désormais fondées sur des preuves forensique, et la troisième fait suite à une notification de Meta. À ce jour, aucune explication n'a toutefois été fournie quant à l'identité des responsables de l'espionnage de ces journalistes.

    De plus, la confirmation d'un deuxième cas lié à un média italien spécifique (Fanpage.it) rend d'autant plus urgente la question de savoir quel client de Paragon est responsable de ce ciblage et en vertu de quelle autorité légale (le cas échéant) ce ciblage a eu lieu. L'absence de responsabilité des cibles de ces logiciels espions met en évidence la mesure dans laquelle les journalistes en Europe continuent d'être exposés à cette menace numérique hautement invasive, et souligne les dangers de la prolifération et de l'utilisation abusive des logiciels espions.

    À propos de The Citizen Lab

    Le Citizen Lab est un laboratoire interdisciplinaire basé à la Munk School of Global Affairs & Public Policy de l'Université de Toronto, qui se concentre sur la recherche, le développement et l'engagement stratégique et juridique de haut niveau à l'intersection des technologies de l'information et de la communication, des droits de l'homme et de la sécurité mondiale.

    Source : The Citizen Lab

    Et vous ?

    Pensez-vous que ce rapport est crédible ou pertinent ?
    Quel est votre avis sur le sujet ?

    Voir aussi :

    Biden publie un décret exécutif qui interdit aux agences fédérales d'utiliser des logiciels espions commerciaux, après que des journalistes, des politiciens et d'autres personnes ont été des cibles

    Les gouvernements demandent une réglementation sur les logiciels espions lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, initiée par les États-Unis et soutenue par 15 autres pays

    La France est sur le point d'adopter la pire loi de surveillance de l'UE : une porte dérobée dans WhatsApp, Telegram et Signal, une proposition de loi qui provoque la stupéfaction
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