Scandale Volkswagen : l’EFF remporte la pétition pour inspecter et modifier les logiciels de voitures
Scandale Volkswagen : l’EFF remporte la pétition pour inspecter et modifier les logiciels de voitures
Et bien d’autres matériels et logiciels
Après le scandale Volkswagen qui a récemment secoué l’industrie de l’automobile et jeté un doute sur les pratiques des fabricants, la nécessité d’inspecter les logiciels propriétaires a très vite été mise en avant.
Abordée dans le Digital Millennium Copyright Act (DMCA), l’inspection des logiciels de voitures n’est autorisée que dans des cas très spécifiques. La loi américaine sur les droits d’auteur n’autorise cette pratique que dans le cadre de « la recherche de sécurité de bonne foi » ou d’une modification dite légale, ces deux cas ne favorisant pas les activités illégales telles que le piratage, l’espionnage, ou la fraude. Les constructeurs automobiles sont donc en mesure de lancer une action en justice contre ceux qui essaieraient de violer ces restrictions, peu importe combien légitime est leur raison.
Le délit du fabricant automobile allemand a toutefois montré que les constructeurs de véhicules peuvent utiliser cette protection pour masquer des actes frauduleux. L’Electronic Frontier Foundation (EFF) a alors déposé une pétition pour demander l’accès aux logiciels de voitures.
Malgré les protestations des constructeurs de véhicules, le Bibliothécaire du Congrès américain a approuvé la demande de l’EFF. Le responsable de la Bibliothèque du Congrès a en effet accordé aux chercheurs en sécurité et autres le droit d’inspecter et de modifier le logiciel dans leurs voitures et d’autres véhicules. Cela va donc abroger la règle du « contrôle d’accès » du DMCA qui limitait l’accès aux logiciels de voitures.
« Cette règle du contrôle d'accès est censée protéger contre la copie illégale », a déclaré Kit Walsh de l’EFF. « Mais comme nous l’avons vu dans le récent scandale Volkswagen, où VW a été impliqué dans la manipulation de test de smog - cela peut être utilisé pour masquer des actes répréhensibles cachés dans le code informatique. Nous sommes heureux que les analystes vont maintenant être en mesure d’examiner le logiciel dans les voitures que nous conduisons sans faire face à des menaces juridiques des constructeurs automobiles ».
Kit Walsh se dit toutefois un peu déçu du fait que l’application de ces exemptions au contrôle d’accès ne soit pas immédiate. « Le délai d’un an dans l’application des exemptions, cependant, est décevant et injustifié. Les tests de smog de VW et une longue série de failles de sécurité ont montré que les chercheurs et les conducteurs ont besoin de ces exemptions maintenant », a-t-il affirmé.
L’inspection des logiciels de voitures n’est pas la seule victoire de l’EFF. Le défenseur des droits des utilisateurs dans le monde numérique se réjouit également d’avoir obtenu, du Bibliothécaire du Congrès et du bureau des droits d’auteur, l’assouplissement des restrictions imposées sur les smartphones et autres appareils mobiles y compris les tablettes et les smartwatches. Cela permet de légaliser le « jailbreaking », en permettant aux utilisateurs d’exécuter des systèmes d’exploitation et applications de toute source, et pas seulement ceux qui sont approuvés par le fabricant.
Une autre exemption pour les joueurs de jeux vidéo a été remportée par l’EFF. Les utilisateurs qui voudront jouer à un jeu vidéo après que l’éditeur ait mis fin à son support pourront par exemple modifier le jeu vidéo de sorte qu’il n'effectue plus de vérification avec un serveur d’authentification qui a été coupé.
L’Electronic Frontier Foundation a également obtenu des exemptions sur le remix vidéo qui utilise des extraits de DVD, de disques Blu-ray ou des services de téléchargement. L’ensemble des exemptions accordées par le Bibliothécaire du Congrès est accessible depuis le site de l’EFF.
Source : EFF
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de ces nouvelles règles sur l’inspection et la modification des codes source de logiciels propriétaires ? Pourraient-elles s’appliquer également en dehors des États-Unis ?
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Volkswagen annonce une révision du code de son logiciel qui faussait les résultats des tests antipollution
Volkswagen annonce une révision du code de son logiciel qui faussait les résultats des tests antipollution,
afin de relancer ses ventes
Le constructeur automobile allemand, Volkswagen, s’était retrouvé au cœur d’un scandale après que ses dirigeants aient reconnu l’utilisation d’un logiciel sur les moteurs diesel pour fausser les résultats des tests antipollution. Cela a valu des sanctions au groupe, notamment des interdictions de vente des modèles en question sur le marché américain. C’est dans ce contexte que la société a annoncé une révision du logiciel en question et de resoumettre les modèles Audi, Porche et Volkswagen concernés au test antipollution pour pouvoir reprendre leur vente notamment aux États-Unis.
D’après Volkswagen, le correctif en question devrait se faire facilement sans prendre beaucoup de temps, car il s’agit d’une simple mise à jour logicielle. Dans un communiqué, les responsables d’Audi ont fait savoir qu’ils ont convenu avec les autorités environnementales américaines de nouvelles mesures concrètes de coopération. La société ajoute qu’elle est engagée à continuer de coopérer de manière transparente et sans restriction et qu’elle va mettre l’accent sur la recherche de solutions rapides, simples et favorables à ses clients.
Pour rappel, le problème affecte plusieurs véhicules des trois principales marques du groupe Volkswagen, soit environ 85 000 véhicules en circulation. Depuis la découverte de cette fraude, tous les modèles concernés sont interdits de vente, une interdiction qui a été reconduite aux États-Unis jusqu’à une date ultérieure. Le groupe Volkswagen a toujours défendu que le logiciel posé sur les moteurs diesel six cylindres avait un tout autre but que de déjouer le système du test antipollution. Cependant il n’a toujours pas réussi à convaincre les autorités américaines de protection de l’environnement sur ce point.
Source : CBSNEWS
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de cette déclaration du constructeur ?
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Scandale Volkswagen : des documents accuseraient les dirigeants d’avoir eu connaissance du forfait depuis 2014
Scandale Volkswagen : des documents accuseraient les dirigeants d’avoir eu connaissance du forfait depuis 2014
mais la firme clame son ignorance
Alors que l’on croyait achevé le scandale Volkswagen sur le logiciel embarqué dans les véhicules Diesel pour fausser les résultats des tests d’émission de gaz, le quotidien The New York Times (NYT) vient de publier certaines informations qui tendraient à enfoncer un peu plus les dirigeants de l’entreprise.
Selon des emails et notes internes qui proviendraient du groupe et obtenus par le New York Times, les dirigeants de l’entreprise auraient été informés de la supercherie bien avant que le scandale n’éclate. En effet, avant que cette affaire ne prenne une dimension internationale, le groupe soutenait que le PDG, Martin Winterkorn, n’avait pas eu connaissance qu’un logiciel visant à produire de faux résultats lors des tests de contrôle des émissions de gaz avait été installé dans les véhicules de firme.
Toutefois, selon les informations parvenues à la connaissance du New York Times, un proche du PDG aurait adressé une lettre à Martin Winterkorn un peu plus d’un an avant que l’affaire ne s’ébruite, en « avertissant que les régulateurs pourraient accuser le constructeur automobile d’utiliser un soi-disant dispositif de manipulation – un logiciel qui reconnaissait à quel moment la voiture était mise à l’essai pour les émissions et activait l’équipement de contrôle de la pollution ».
Dans un autre mail datant de mai 2014, Bernd Gottweis, un cadre de Volkswagen présentement à la retraite, aurait écrit un mémo à M. Winterkorn en lui expliquant que l’entreprise ne serait pas en mesure de donner aux autorités « une explication solide » pour les émissions de gaz « considérablement élevées ».
Selon The New York Times, les informations obtenues ont été certifiées authentiques par deux personnes anonymisées travaillant chez Volkswagen. Ces derniers auraient même confié au New York Times que les instances de décision de la firme étaient informées de ce que les véhicules étaient programmés pour tricher sur les tests d’émission de gaz. En s’appuyant sur les informations délivrées par le New York Times, l’on pourrait aisément conclure que les dirigeants de Volkswagen, y compris Martin Winterkorn, étaient informés de la tricherie.
Toutefois, M. Winterkorn qui a démissionné depuis le 23 septembre, c’est-à-dire peu de temps après que le scandale paru au grand jour, a affirmé qu’il n’a pas eu écho de l’appareil à double usage mis en œuvre par Volkswagen pour déjouer les tests de pollution.
Il faut souligner que le problème concernant la pollution trouve son origine des années en arrière. En effet, l’entreprise aurait admis que les actions de tricherie sur les tests d’émission de gaz remontent à une décennie après qu’une poignée de personnes au sein de l’entreprise ont réalisé que les nouvelles générations de moteurs Diésel ne pourraient pas se conformer aux normes de qualité de l’air aux États-Unis.
Et un peu plus récemment en 2014, lorsque les experts de West Virginia University ont soulevé le problème relatif aux taux d’émissions de gaz élevés générés par les véhicules Volkswagen, des discussions ont été menées. Mais les documents possédés par le NYT indiquent que les dirigeants savaient qu’aucune solution n’était possible pour faire baisser les taux. La suite on la connait.
Bien que les enquêtes soient toujours en cours, s’il est toutefois établi que la classe décisionnelle de Volkswagen était informée, cela changerait considérablement les sanctions à appliquer à l’entreprise. Au niveau financier déjà, la note pourrait être très élevée sans compter les autres sanctions applicables en raison des circonstances aggravantes.
Par ailleurs, il faut noter que le ministère de la Justice américaine a porté plainte au civil contre Volkswagen depuis le 4 janvier dernier. Lors des interrogatoires, l’entreprise a reconnu avoir « sciemment caché des faits qui auraient révélé l’existence » d’un logiciel permettant aux véhicules d’afficher de meilleurs résultats en laboratoire que sur la route.
Source : The New York Times
Et vous ?
:fleche: Pensez-vous que les dirigeants étaient informés de la tricherie avant qu’elle n’éclate ?
:fleche: Ou plutôt, pensez-vous que cela était uniquement connu et géré par une minorité au sein de l’entreprise ?
Voir aussi
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