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Les compétences françaises liées au nucléaire sont comme les centrales : elles vieillissent. Tout au long de son intervention devant l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) de l’Assemblée Nationale, le 16 mai 2019, le président de l’Autorité de Sureté Nucléaire s’est inquiété de la perte de compétences industrielles de la filière nucléaire, en particulier dans les PME.
Des problèmes dus à la "perte d’expérience" alors qu’aucun réacteur n’a été construit en France depuis plus de 20 ans, mais qui seraient aussi le signe d’une perte de compétences liés à l’affaiblissement du tissu industriel hexagonal. Alors que les opérateurs gardent de bonnes compétences opérationnelles et ont bien anticipé le renouvellement des générations, ce seraient les PME impliquées dans le nucléaire - sans que ce soit leur activité principale - qui seraient les plus touchées.
La question brûlante de l’EPR de Flamanville, dont des problèmes de qualité de soudures sur le circuit secondaire (situé entre le générateur de vapeur et la turbine) retardent la mise en service a d’ailleurs servi d’exemple. Alors qu’il y a une vingtaine d’années le niveau de très haute qualité requis avait été atteint "très largement" sur la centrale de Civaux, tout comme en Chine et en Finlande plus récemment, cela n’a pas été le cas à Flamanville. Tout en gardant des précautions quant aux raisons précises de cet échec, Bernard Doroszczuk a noté que "ce qui paraît clair, c’est que l’expérience chinoise, puisque les Chinois construisent entre 5 et 7 réacteurs par an, permet d’entretenir une compétence industrielle que nous n’avons pas".
Il ne faut jamais arrêter de construire des centrales nucléaires, sinon on oublie comment le faire.