Loi travail : la CGT n'exige plus le retrait de l'article 2 pour revenir à la table des négociations
Loi travail : la CGT n'exige plus le retrait de l'article 2 pour revenir à la table des négociations
le chef de l’État est déterminé à voir la loi travail appliquée
Tandis que la CGT a continué ses multiplies actions de grève dans divers secteurs de l'économie, ce qui a valu à la CGT de se faire taxer de « preneurs d’otages » par le Premier ministre Manuel Valls, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, avait déclaré que la seule issue au conflit était le retrait de la loi Travail.
Mettant un peu d’eau dans son vin, le chef du gouvernement s’est ravisé et a dit être toujours disposé à la discussion, affirmant que « la porte est ouverte ». Il aurait d’ailleurs appelé Philippe Martinez ce samedi 28 mai, comme ce dernier l’a confirmé dimanche dernier pendant l’émission « Aujourd’hui en France » : « j’ai eu pour la première fois en deux mois un appel du Premier ministre. C’est plutôt mieux quand il n’est pas dans une posture ! » a-t-il affirmé. Et de rappeler « qu’après une réunion début mars dernier », la CGT n’avait plus eu « de son ni d’image » venant de Matignon.
Il a cependant tenu à garder secret l’objet de la conversation. Néanmoins, il a déclaré « il faut que le gouvernement soit plus attentif à ce qui se passe », précisant « qu’il faut revenir sur l'article 2 de la loi Travail, tel qu'il est. Quand la colonne vertébrale n'est pas bonne, il faut l'enlever ».
« L’article 2 sur l’inversion des normes, c’est ça le point de blocage », a-t-il déclaré, établissant ce point comme préambule à la reprise d’un dialogue avec le gouvernement. Il a également avancé qu’il faut « rediscuter du licenciement économique, du périmètre, des accords de compétitivité ». Il s’est montré d’accord avec certains points : « le compte personnel d’activité, on peut avancer, il faut aussi rediscuter de la médecine du travail, améliorer les droits des salariés avec plus de représentants dans les entreprises ». « Je dis à Manuel Valls qu’il y a plusieurs solutions pour arrêter les blocages et les mobilisations. La première, c’est de suspendre le processus. On discute, on améliore. C’est ce qu’on dit depuis le début ! »
Pourtant, lors d’un débat sur RTL avec Laurent Berger, le patron de la CFDT, Philippe Martinez a déclaré être prêt à « revenir à la table des négociations », précisant qu’aucun préalable n’était nécessaire pour le faire. En clair, le syndicat ne fait plus du retrait de l’article 2 une condition pour pouvoir retourner aux négociations.
« La majorité des Français estime que cette loi n'est pas bonne. La balle est dans le camp du gouvernement », a-t-il assuré en ajoutant qu'il était nécessaire de discuter de l'inversion de la hiérarchie des normes, du périmètre des licenciements, des accords de compétitivité par anticipation et des référendums en entreprise.
De son côté, François Hollande a affirmé ce mardi que le projet de loi Travail, était « une loi de progrès utile à notre pays » qui « ne sera pas retiré » : « la philosophie et les principes de l'article 2 seront maintenus ».
Pour le chef de l’État, l'article 2, qui consacre la primauté de l'accord d'entreprise sur la convention de branche en matière d'aménagement du temps de travail, « prévoit que l'accord d'entreprise, pour être valide, devra être approuvé par les syndicats qui représentent une majorité de salariés. C'est un verrou très sérieux ».
« Ce texte assure de meilleures performances pour les entreprises et offre des droits nouveaux aux salariés. C'est parce que c'est une loi de progrès utile à notre pays que je considère qu'il est nécessaire de le mener jusqu'à son terme » a-t-il déclaré.
Lundi, Pierre Gattaz, président du Medef, a mis de l'huile sur le feu en accusant des syndicalistes CGT de se comporter comme « des voyous » et « des terroristes ». Le patron des patrons a invité le gouvernement à ne pas céder « au chantage, aux violences, à l'intimidation, à la terreur ». Manuel Valls a publiquement condamné ces propos et la CGT a décidé de porter plainte.
Source : RTL (vidéo), Sud Ouest (François Hollande), le Parisien