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Facebook tient tête aux menaces de démantèlement en transformant sa marque en Majuscule
Le nouveau plan d'Elizabeth Warren : démanteler les géants Amazon, Google et Facebook
Pour promouvoir la concurrence dans le secteur technologique
Dans une déclaration vendredi, lors d’un événement de campagne dans le Queens, la sénatrice Elizabeth Warren a fait la promesse de démanteler des géants de la technologie comme Amazon, Google et Facebook si elle était élue présidente des États-Unis afin de promouvoir la concurrence dans le secteur technologique. La candidate démocrate à la présidence pour 2020 veut ainsi se démarquer des autres candidats démocrates en ciblant le pouvoir de la Silicon Valley avec son message populiste dans un contexte où les géants de l'Internet font face à une réaction politique grandissante avant les élections présidentielles de 2020, selon un article de Reuters publié vendredi.
La sénatrice Warren est connue pour avoir fait sa marque politique et beaucoup d'ennemis en s'en prenant aux grandes banques après la crise financière de 2007-2009. Elle continuerait au Sénat, par ailleurs, de critiquer ouvertement Wall Street, selon Reuters. Elle est également une chef de l'aile progressiste de son parti. Selon elle, il est grand temps de s'attaquer à la domination croissante des plus grandes entreprises technologiques des États-Unis qui ne permettent pas aux petites et aux nouvelles entreprises de s’épanouir sur un marché déjà conditionné par leur influence.
« Nous avons ces géants de la technologie qui pensent régner sur la terre », a-t-elle dit à une foule d'environ 300 personnes à Long Island City, dans l'arrondissement du Queens. « Je ne veux pas d'un gouvernement qui est là pour travailler pour les géants de la technologie. Je veux un gouvernement qui travaille pour le peuple. », a rapporté Reuters.
C’est au cours d’un événement de sa campagne qui s’est tenu non loin du site qui devait abriter le second siège d’Amazon que la sénatrice a fait sa déclaration. Selon elle, ce n’est pas normal que les grandes entreprises de technologie viennent dans des villes et des États et « invitent tout le monde à faire ce qu'elles veulent » et « reversent » les petites entreprises et les nouvelles entreprises qui représentent une menace pour elles. « Les géants n'ont pas le droit de racheter la compétition. La compétition a besoin d'avoir l'occasion de s'épanouir et de grandir », a-t-elle ajouté. Le discours de Warren a eu l’approbation de certaines personnes présentes à l’événement.
Pour rappel, dans la ville de New-York, Amazon avait un projet de construction d'un siège social qui aurait pu créer 25 000 emplois dans la ville. Cependant, les New-Yorkais ont fait des vagues après avoir appris les importantes réductions d'impôts dont bénéficierait Amazon s'il construisait un siège social à Long Island City. Amazon a du annuler son projet de construction après avoir été confronté à une réaction féroce et inattendue de la part des législateurs, des militants progressistes et des dirigeants syndicaux, qui ont affirmé qu'un géant technologique ne méritait pas près de 3 milliards de dollars en incitations gouvernementales.
Bien avant cette déclaration, Mme Warren avait déjà dévoilé, dans un post sur Medium, un projet agressif qui consistant à mettre fin au règne des géants Amazon, Google et Facebook dans le cadre d'un plan visant à réglementer les plateformes technologiques comme services publics.
Selon Reuters, cette proposition ambitieuse de la sénatrice imposerait de nouvelles règles à certaines plateformes numériques dont le chiffre d'affaires annuel s'élève à 25 milliards de dollars ou plus, ce qui forcerait Amazon et Google à se séparer de certaines parties de leurs entreprises et à abandonner leur contrôle écrasant sur le commerce en ligne. Le plan viserait également à mettre fin à certaines des fusions les plus médiatisées de l'industrie, comme les combinaisons d'Amazon et Whole Foods, de Google et DoubleClick, ainsi que l'acquisition par Facebook d'Instagram et de WhatsApp.
La proposition de Mme Warren contiendrait également un projet de loi qui obligerait les entreprises de technologie comme Google et Amazon qui offrent un marché ligne à s'abstenir de faire concurrence sur leur propre plateforme. Cela interdirait, par exemple, à Amazon de cibler les meilleurs segments de marché de ses participants et de vendre sur sa plateforme Amazon Marketplace.
« Les grandes entreprises technologiques d'aujourd'hui ont trop de pouvoir – trop de pouvoir sur notre économie, notre société et notre démocratie. Ils ont écrasé la concurrence, utilisé nos renseignements personnels à des fins lucratives et incliné le terrain de jeu contre tout le monde. Et ce faisant, ils ont nui aux petites entreprises et étouffé l'innovation », a écrit M. Warren dans son post sur Medium au sujet de sa proposition. « C'est pourquoi mon administration apportera de grands changements structurels au secteur de la technologie pour promouvoir plus de concurrence, y compris le démantèlement d'Amazon, de Facebook et de Google. », a-t-elle ajouté.
A propos des approbations accordées sous l'administration Obama qui ont favorisé certaines des fusions technologiques majeures qu'elle veut maintenant annuler, la sénatrice a déclaré à CNN dans une interview le vendredi à Harlem que « Je ne pense pas que ce soit la bonne décision », avant d’ajouter que « Je veux que les organismes de réglementation y retournent et qu'ils examinent la situation ». « Je pense que la bonne décision est de dire que la concurrence est protégée si, une fois qu'on a atteint cette taille, on n'a plus le droit d’absorber ses concurrents. »
Mais la proposition de la candidate démocrate aux élections présidentielles de 2020 n’a pas manqué d’attirer des positions contraires, même si elle bénéficie également de soutien des personnes qui sont pour la réglementation gouvernementale des géants de la Silicon Valley.
Les soutiens à la proposition de la sénatrice Warren
Parmi les soutiens de la sénatrice, Reuters a cité Tim Wu, professeur de droit, de science et de technologie à la Columbia Law School, qui a inventé le terme « neutralité du réseau » et qui a mis en garde contre une économie dominée par quelques grandes entreprises. Le professeur Wu a déclaré dans un tweet qu'il était « encourageant » de voir l'idée de briser les géants de la technologie gagner du terrain.
La sénatrice de l'État de New York, Julia Salazar, une opposante à l'accord de New York pour amener le deuxième siège d’Amazon dans le Queens, a accueilli avec enthousiasme la proposition de Warren. « Je suis heureuse de voir les dangers d'un pouvoir monopolistique sur le marché pris au sérieux par une candidate aux élections présidentielles de premier plan », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Le gouverneur Andrew Cuomo et d'autres politiciens pro-Amazon doivent voir le danger de sublimer toutes les facettes de notre vie quotidienne en une seule entreprise, ce qui est clairement le modèle économique d'Amazon. »
Les oppositions à la proposition de la candidate aux élections présidentielles 2020
Des investisseurs de la Silicon Valley ainsi que des opposants à la réglementation gouvernementale ne sont, bien évidemment, pas du même avis que la sénatrice Warren. Selon certains, la concurrence ne s’est jamais aussi bien portée avant et d’autres pensent que briser les géants de la Silicon Valley, c’est fait un pas en arrière.
NetChoice, un groupe de commerce électronique dont les membres comprennent Facebook et Google, a déclaré que le plan de Warren entraînerait une hausse des prix. « La sénatrice Warren a tort d'affirmer que les marchés technologiques manquent de concurrence. Jamais auparavant les consommateurs et les travailleurs n'avaient eu un meilleur accès aux biens, aux services et aux possibilités en ligne », a déclaré Carl Szabo, vice-président et avocat général pour NetChoice.
Le président de la Chambre de commerce des États-Unis, Tom Donohue, s’oppose aussi à la proposition de Warren. Selon lui, le démantèlement des grandes entreprises technologiques « nous ramènerait à l'âge de pierre ». « Ce n'est pas une vision pour l'avenir, mais une idée archaïque qui devrait être jetée à la poubelle de votre ordinateur. », a-t-il dit.
La domination des grandes entreprises de technologie et leur rôle dans le déplacement ou l'absorption d'entreprises existantes, et bien d’autres problèmes liés à l’émergence des plateformes du numérique avaient déjà fait l’objet d’examen lors d’une série d'audiences l'an dernier par le Congrès américain.
Amazon ayant été critiqué, entre autres, pour avoir remplacé les boutiques physiques avec son modèle d’entreprise ; Google critiqué, entre autres, pour son projet de moteur de recherche censuré en Chine et Facebook critiqué pour avoir perdu le contrôle des données des utilisateurs et pour n’avoir pas empêché la diffusion des fausses nouvelles et la désinformation sur sa plateforme de réseau social.
Source : Reuters, CNN
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Facebook prouve le point de vue d'Elizabeth Warren en supprimant ses publicités sur son démantèlement
Facebook prouve le point de vue d'Elizabeth Warren en supprimant ses publicités sur le démantèlement de la firme
Les annonces ont été restaurées
Facebook a donné raison à la sénatrice Elizabeth Warren de vouloir démanteler des géants de la technologie comme Amazon, Google et Facebook parce qu’ils ont trop de pouvoir, en supprimant un certain nombre de publicités placées par la campagne présidentielle de la candidate démocrate aux élections présidentielles de 2020, selon Politico. Les publicités qui ciblent les géants de la technologie, y compris Facebook, ont été conçues dans le cadre de la campagne présidentielle de Mme Warren qui cherche à se démarquer des autres candidates démocrates. Les annonces ont été placées après que Warren ait promis, la semaine dernière, qu'elle travaillerait à briser ces entreprises en inversant les grandes acquisitions, si elle était élue présidente en 2020.
Dans une déclaration vendredi, lors d’un événement de campagne dans le Queens, la sénatrice Elizabeth Warren a fait la promesse de démanteler les géants de la technologie comme Amazon, Google et Facebook si elle était élue présidente des États-Unis afin de promouvoir la concurrence dans le secteur technologique. « Nous avons ces géants de la technologie qui pensent régner sur la terre », a-t-elle dit à une foule d'environ 300 personnes à Long Island City. « Je ne veux pas d'un gouvernement qui est là pour travailler pour les géants de la technologie. Je veux un gouvernement qui travaille pour le peuple. », a rapporté Reuters la semaine dernière.
Bien avant ces déclarations, vendredi dernier, lors des événements de campagne, Mme Warren avait déjà dévoilé, dans un post sur Medium, un projet agressif qui consistait à mettre fin au règne des géants Amazon, Google et Facebook dans le cadre d'un plan visant à réglementer les plateformes technologiques comme services publics. Sa proposition imposerait de nouvelles règles à certaines plateformes numériques dont le chiffre d'affaires annuel s'élève à 25 milliards de dollars ou plus, ce qui les forcerait à abandonner leur contrôle écrasant sur le commerce en ligne et mettrait fin à certaines fusions telles que l'acquisition par Facebook d'Instagram et de WhatsApp.
« Les grandes entreprises technologiques d'aujourd'hui ont trop de pouvoir… Ils ont écrasé la concurrence, utilisé nos renseignements personnels à des fins lucratives et incliné le terrain de jeu contre tout le monde. Et ce faisant, ils ont nui aux petites entreprises et étouffé l'innovation », pouvait-on lire dans la proposition de la sénatrice Warren.
Cependant, à la suite des rapports sur la suppression des annonces de campagne de Warren, Facebook a dit à Politico qu'il restaurerait les publicités qu'il avait retirées. « Nous avons retiré les publicités parce qu'elles violaient nos politiques contre l'utilisation de notre logo d'entreprise. Afin de permettre un débat solide, nous restaurons les publicités », a déclaré un porte-parole de Facebook.
Selon Politico, les publicités qui étaient toutes identiques et qui utilisaient les mêmes images et le même texte, mettaient un accent particulier sur la récente proposition de Warren qui consiste mettre fin aux fusions technologiques « anticoncurrentielles », y compris l'acquisition par Facebook de WhatsApp et Instagram.
« Trois entreprises ont un vaste pouvoir sur notre économie et notre démocratie. Facebook, Amazon et Google », disaient les annonces que la campagne de Warren avait placées vendredi sur Facebook. « Nous les utilisons tous. Mais dans leur ascension au pouvoir, ils ont détruit la concurrence, utilisé nos informations privées à des fins lucratives, et fait pencher la balance en leur faveur. »
Après la suppression de certaines des annonces de la campagne de Warren, un message à la place des annonces disait : « Cette annonce a été retirée parce qu'elle va à l'encontre de la politique publicitaire de Facebook ». Un porte-parole du réseau social a ensuite confirmé que les publicités avaient été retirées, mais a ensuite déclaré que l'entreprise était en train de les restaurer.
« Nous avons retiré les publicités parce qu'elles violaient nos politiques contre l'utilisation de notre logo d'entreprise », a déclaré le porte-parole. « Dans l'intérêt d'un débat solide, nous restaurons les publicités ». Facebook a justifié la suppression des publicités de sa plateforme par l’existence des politiques concernant l'utilisation du logo et du nom de l’entreprise dans les publicités.
Selon Politico, les publicités en question comprenaient une vidéo et dirigeaient les utilisateurs vers une pétition sur le site Web de la campagne de Warren, les exhortant à « appuyer notre plan visant à démanteler ces grandes entreprises technologiques ». Il s'agit là de la proposition la plus rigoureuse de tous les législateurs, qui vient couronner une augmentation constante des demandes d'action antitrust contre la Silicon Valley émanant du ministère de la Justice et d'autres régulateurs, dans un contexte où Facebook est en train de travailler à unifier ses plateformes de messagerie WhatsApp, Instagram et Messenger.
En effet, en janvier, le New York Times a révélé que Mark Zuckerberg, le PDG Facebook, envisageait d’unifier les infrastructures de messagerie des applications WhatsApp, Instagram et Messenger, alors qu’à l’origine, il avait assuré que ces plateformes continueraient de fonctionner indépendamment les unes des autres. Quant à savoir pourquoi Facebook veut combiner les trois plateformes, Zuckerberg a évoqué le chiffrement étendu de bout en bout de l’ensemble des plateformes. Cela permettrait, par exemple, à un utilisateur de Facebook Messenger d’envoyer un message chiffré de bout en bout à un utilisateur de WhatsApp ou d’Instagram et vice-versa.
Selon Politico, la sénatrice a récupéré la suppression de ses annonces comme preuve de son affirmation selon laquelle Facebook et les autres géants sont devenus trop puissants. « Curieux de savoir pourquoi je pense que FB a trop de pouvoir ? Commençons par leur capacité à mettre fin à un débat sur la question de savoir si FB a trop de pouvoir », a-t-elle tweeté. « Merci d'avoir restauré mes posts. Mais je veux un marché des médias sociaux qui ne soit pas dominé par une seule censure », a ajouté la sénatrice.
Plusieurs autres voix ont appelé au démantèlement des géants de la Silicon Valley, y compris des groupes de pression qui poussent la FTC à le faire, la Commissaire européenne à la Concurrence qui a menacé de démanteler Google il y a un an, Tim Berners-Lee qui veut le faire à cause de l’ultra-domination des géants et un professeur de l'université de New York qui appelle au démantèlement des GAFA, parce que devenus beaucoup trop puissants.
Source : Politico
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Les cofondateurs d'Instagram ne pensent pas que le démantèlement de Facebook soit la bonne manœuvre
Les cofondateurs d'Instagram ne pensent pas que le démantèlement de Facebook soit la bonne manœuvre,
contrairement à ce que préconisent les politiciens
Dans une déclaration vendredi, lors d’un événement de campagne dans le Queens, la sénatrice Elizabeth Warren a fait la promesse de démanteler des géants de la technologie comme Amazon, Google et Facebook si elle était élue présidente des États-Unis afin de promouvoir la concurrence dans le secteur technologique. La candidate démocrate à la présidence pour 2020 veut ainsi se démarquer des autres candidats démocrates en ciblant le pouvoir de la Silicon Valley avec son message populiste dans un contexte où les géants de l'Internet font face à une réaction politique grandissante avant les élections présidentielles de 2020, selon un article de Reuters.
Si Elizabeth Warren veut rompre le mariage entre Facebook et Instagram (entre autres) qui a transformé Facebook en un géant publicitaire de 55 milliards de dollars par an, les concepteurs d’Instagram ne pensent pas que ce soit une bonne idée.
Dans leur première interview publique ensemble depuis le départ brusque de Facebook l'automne dernier, Kevin Systrom et Mike Krieger ont partagé leurs réflexions sur un certain nombre de sujets lors de la conférence South By Southwest, lundi après-midi, le 11 mars.
Regrettent-ils d’avoir accepté de vendre leur entreprise à Facebook en dépit des informations selon lesquelles leur séparation avec Facebook n’était pas vraiment amicale ? Non.
Aiment-ils l’idée de Facebook de combiner toutes ses applications de messagerie ? Oui.
Pensent-ils que Facebook et Instagram doivent être dissociés ? Pas exactement.
« Nous vivons à une époque où la colère contre les grandes technologies a été multipliée par dix », a déclaré Systrom, l'ancien PDG d'Instagram. « Maintenant, que ce soit parce que les prix de l'immobilier dans votre quartier ont augmenté, ou parce que vous n'aimez pas l'ingérence de la Russie lors des élections, peu importe, il existe une longue liste de raisons pour lesquelles les gens sont en colère contre la technologie. Je pense que certaines sont bien fondées. Mais cela ne veut pas dire que la solution est de démanteler toutes les entreprises ».
Systrom et Krieger semblent convenir que le fait de dissoudre des sociétés de technologie crée en réalité plus de problèmes qu’il n’en résout. Ils veulent que les politiciens commencent à réfléchir, plus précisément, au problème qu’ils veulent réellement résoudre.
« S'agit-il de produits étiquetés en blanc par Amazon et de leur vente sur Amazon ? Parce que c'est un problème très différent de savoir si Facebook doit également posséder Instagram, ce qui est un problème vraiment différent de celui de savoir si Apple a le droit d'être un seul App Store », a déclaré Krieger.
« La scission d'entreprises est une prescription très spécifique à un problème très spécifique », a rappelé Systrom. « Si vous voulez régler des problèmes économiques, il y a moyen de le faire. Si vous voulez régler l'ingérence russe, il y a moyen de le faire. Diviser une entreprise ne résout pas ces problèmes spécifiques ».
Pour être clair, cela ne signifie pas que Systrom pense que procéder au démantèlement d’une entreprise technologique est nécessairement une mauvaise chose. En plaisantant, il a demandé si le duo « récupérerait notre travail » si Instagram était arraché à Facebook. Systrom ne veut tout simplement pas voir Facebook démantelé pour de mauvaises raisons.
« Je crains que quelque chose comme une proposition visant à démanteler toute entreprise technologique ne tienne compte que du sentiment actuel d'anti-technologie de chacun, plutôt que de faire ce que les politiciens devraient faire, c'est-à-dire régler les vrais problèmes et donner de vraies solutions », a-t-il déclaré.
Dans une déclaration, un assistant de Warren a réitéré certains aspects du projet de démantèlement de grandes entreprises de technologie en réponse aux commentaires de Systrom.
« Elizabeth Warren a expliqué exactement comment les grandes technologies étouffaient la concurrence et a présenté un moyen simple et efficace de résoudre le problème. Voici comment procéder: Les entreprises générant un chiffre d’affaires de 25 milliards de dollars ou plus offrant un marché en ligne, un échange ou une plateforme pour connecter des tierces parties se verraient interdit de posséder à la fois l'utilitaire de plateforme et les données de tout participant sur cette plateforme », a déclaré l'assistant. « Les petites entreprises ne seraient pas obligées de se séparer dans leur structure, mais devraient respecter une norme de traitement équitable, raisonnable et non discriminatoire avec les utilisateurs. Une personne dans l’administration [de Warren] nommerait également des régulateurs déterminés à utiliser les outils existants pour annuler des fusions anticoncurrentielles, y compris les fusions de Facebook, WhatsApp [et] Instagram ».
Un point de vue qui n'est pas propre aux politiciens
Le père du World Wide Web a estimé que les géants de la technologie de la Silicon Valley tels que Facebook et Google sont devenus tellement dominants qu’ils ont peut-être besoin d’être démantelés, à moins que des challengers ou des changements de goût ne réduisent leur influence.
La révolution numérique a donné naissance à une poignée de sociétés de technologie basées aux États-Unis depuis les années 1990, qui disposent désormais d’un pouvoir financier et culturel combiné supérieur à celui de la plupart des États souverains.
Tim Berners-Lee s'est dit déçu de l'état actuel de l'internet, à la suite des scandales sur l'utilisation abusive de données personnelles et l'utilisation des médias sociaux pour diffuser la haine.
« Ce qui se produit naturellement, c’est que vous vous retrouvez avec une société qui domine le secteur. À travers l’histoire, il n’y a pas eu d’autre solution que de véritablement intervenir et casser des choses », a déclaré Berners-Lee lors d’un entretien avec Reuters. « Il y a un danger dans cette concentration »
Source : CNBC
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