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Un projet de loi texan prévoit d'interdire l'utilisation des médias sociaux aux enfants de moins de 18 ans
Un projet de loi texan prévoit d'interdire l'utilisation des médias sociaux aux enfants de moins de 18 ans
et les parents pourraient demander le retrait de leurs enfants des plateformes sociales
Un législateur du nord du Texas a présenté cette semaine un projet de loi visant à interdire aux enfants de l'État d'utiliser les réseaux sociaux. Le projet de loi affirme que les médias sociaux sont dangereux pour les enfants et les compare à l'usage de la cigarette avant 1964. Le projet de loi souhaite faire en sorte que les plateformes de médias sociaux exigent que les utilisateurs aient au moins 18 ans, mais également que les entreprises vérifient la véracité de cette information à l'aide d'une carte d'identité avec photo. En outre, le projet veut donner la possibilité aux parents de demander le retrait de leurs enfants des plateformes de médias sociaux.
Au cours de ces dernières années, de nombreuses études ont rapporté que l'utilisation des médias sociaux a des effets négatifs sur la santé mentale des utilisateurs, en particulier celle des plus jeunes. Malgré les nombreuses approches de solutions proposées par les plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok, etc., les experts continuent d'affirmer que la santé mentale des enfants, ainsi que leur sécurité en ligne, reste un défi majeur pour les entreprises de médias sociaux. Pour répondre à ces préoccupations, un législateur américain vient de proposer une approche différente de la plupart de celles qui ont été proposées par le passé.
Le représentant républicain de l'État du Texas, Jared Patterson, a présenté le projet de loi HB 896 qui exigerait que les utilisateurs de médias sociaux soient âgés d'au moins 18 ans pour pouvoir ouvrir un compte de médias sociaux. « Alors qu'on pensait autrefois que les utilisateurs étaient parfaitement sûrs, l'accès des mineurs aux médias sociaux a entraîné une augmentation remarquable des cas d'automutilation, de suicide et de problèmes de santé mentale », a déclaré Patterson, comparant les plateformes de médias sociaux à l'utilisation de la cigarette avant qu'elle ne soit considérée comme dangereuse dans les années 1960.
Les principales plateformes de médias sociaux, telles que Facebook et Instagram de Meta, exigent que les utilisateurs aient 13 ans, mais ne disposent d'aucun système permettant de vérifier l'âge des utilisateurs. Le projet de loi de Patterson obligerait les sociétés de médias sociaux à vérifier l'âge des utilisateurs au moyen d'une pièce d'identité avec photo, tout en permettant aux parents de demander la suppression des comptes de leurs enfants sur les sites. Les sociétés de médias sociaux auraient alors un maximum de 10 jours pour supprimer le profil d'un enfant. Patterson estime qu'il faut mettre fin aux méfaits des réseaux sociaux sur les enfants.
Jonathan Haidt, psychologue social qui étudie la psychologie morale et le développement moral depuis 1987, a déclaré en mai dernier : « j'ai commencé à remarquer que quelque chose allait mal dans la santé mentale et le comportement social des étudiants autour de 2014, ce qui m'a conduit à collaborer avec Greg Lukianoff pour écrire un article pour Atlantic en 2015 intitulé "The Coddling of the American mind" ». À la fin de son étude, Haidt a conclu que la santé mentale des adolescents est en chute libre et les médias sociaux en sont une cause majeure. D'autres études ont également tiré des conclusions très peu rassurantes.
TikTok, la plateforme de partage de vidéos courtes qui jouit d'une très forte popularité auprès des jeunes, fait l'objet de plusieurs actions en justice pour son impact sur la santé mentale des enfants. En mars dernier, une coalition formée par les procureurs généraux de Californie, de Floride et du Kentucky, entre autres, a ouvert une enquête sur TikTok pour ses effets potentiels sur la santé mentale et physique des jeunes. L'algorithme de TikTok détermine le contenu que les utilisateurs voient, et s'est avéré remarquablement efficace pour maintenir les utilisateurs engagés sur l'application, ce qui contribuerait à dégrader la santé mentale des jeunes.
Le groupe de procureurs généraux cherche à savoir si la façon dont TikTok conçoit, exploite et commercialise sa plateforme a un effet négatif sur la santé des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Bien que l'entreprise ait donné un aperçu du fonctionnement de son algorithme, il est difficile de connaître les détails exacts en dehors des fuites et des suppositions éclairées. L'enquête des procureurs devrait se concentrer sur « les méthodes et techniques » utilisées par TikTok pour « stimuler l'engagement des plus jeunes utilisateurs, notamment en augmentant le temps passé sur la plateforme ». TikTok a toujours nié ces allégations.
« Les méfaits des médias sociaux sur les mineurs sont démontrés non seulement par les recherches internes des sociétés de médias sociaux qui créent ces produits addictifs, mais aussi par la montée en flèche des taux de dépression, d'anxiété et même de suicide dont souffrent les enfants. Nous remercions le représentant Jared Patterson pour ces efforts afin de garder cette précieuse population en sécurité, et nous soutenons l'interdiction de l'accès aux médias sociaux pour les mineurs afin d'empêcher les méfaits perpétuels des médias sociaux de dévaster la prochaine génération de Texans », a déclaré Greg Sindelar, PDG de la Texas Public Policy Foundation.
Une étude menée l'année dernière par le Wall Street Journal (WSJ) a révélé que l'utilisation des médias sociaux a des conséquences néfastes sur la santé mentale des adolescents. En effet, 40 % d'entre eux ont déclaré que leur seul objectif en publiant des messages sur les médias sociaux était de paraître bien aux yeux des autres, tandis que 32 % des adolescentes ont estimé qu'Instagram ne faisait qu'aggraver leur insécurité corporelle. Des experts médicaux ont également mis en garde contre la nature addictive des médias sociaux, en particulier pour les enfants qui sont confrontés aux dangers de la cyberintimidation sur les plateformes.
Dans certains cas, les enfants sont également exposés aux prédateurs sexuels. À la mi-mars 2022, le républicain Jordan Cunningham de Paso Robles et la démocrate Buffy Wicks d'Oakland ont proposé un projet de loi qui permettrait de poursuivre les plateformes de médias sociaux comme Instagram et TikTok pour avoir manipulé des enfants afin qu'ils utilisent leur produit. Selon ce projet de loi, les plateformes ne devraient pas rendre les enfants dépendants des médias sociaux. Les législateurs veulent que les entreprises cessent d'utiliser les données personnelles des enfants et les techniques destinées à les rendre dépendants.
Mercredi, le Texas a interdit l'utilisation de TikTok aux employés et les agences étatiques. Les autorités texanes craignent que le gouvernement communiste chinois utilise TikTok comme une arme pour espionner les États-Unis. Le Texas devient ainsi le troisième État du bloc à le faire. Le Dakota du Sud et le Maryland sont les deux autres États à avoir interdit TikTok. « Le Dakota du Sud ne participera pas aux opérations de collecte de renseignements des nations qui nous détestent », ont déclaré les autorités de l'État.
Source : Projet de loi
Et vous ?
:fleche: Quel est votre avis sur le sujet ?
:fleche: Selon vous, les médias sociaux ont-ils des impacts négatifs sur la santé mentale des utilisateurs ?
:fleche: Que pensez-vous de la proposition visant à interdire les médias sociaux aux enfants de moins de 18 ans ?
:fleche: Selon vous, ce projet de loi a-t-il des chances d'être voté ?
Voir aussi
:fleche: La santé mentale des adolescents est en chute libre et les médias sociaux en sont une cause majeure, une étude de Jonathan Haidt
:fleche: Instagram pour les enfants ? Mark Zuckerberg cible maintenant vos enfants et si le milliardaire les attrape tôt, il les aura pour la vie
:fleche: TikTok fait l'objet d'une enquête sur son impact sur la santé mentale des jeunes, plusieurs procureurs généraux d'État sont "préoccupés par la sécurité et le bien-être des enfants".
:fleche: Un projet de loi californien vise à tenir les plateformes de médias sociaux responsables des dommages causés aux enfants et permettra aux parents des victimes d'intenter un procès
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Les législateurs américains présentent un projet de loi bipartisane visant à interdire TikTok aux États-Unis
Les législateurs américains présentent un projet de loi bipartisane visant à interdire TikTok aux États-Unis
la pression monte contre TikTok considéré comme un outil de surveillance de Pékin
Le sénateur républicain Marco Rubio a présenté mardi un projet de loi bipartisan visant à interdire TikTok, l'application de partage de vidéos courtes développée par le chinois ByteDance. Les États-Unis craignent que Pékin utilise l'application pour espionner les Américains, censurer le contenu et influencer l'opinion publique. Le sénateur Marco Rubio a déclaré que la législation bloquerait toutes les transactions de toute entreprise de médias sociaux en Chine et en Russie ou sous l'influence de ces pays. Les législateurs comparent l'influence grandissante de TikTok aux États-Unis à du "fentanyl numérique", en référence à une drogue très puissante.
Malgré les négociations en cours entre TikTok et Washington pour tenter de trouver des garanties de sécurités en ce qui concerne les données des utilisateurs américains, la grogne monte contre l'administration Biden. En septembre, le président Joe Biden a annoncé que TikTok resterait accessible aux États-Unis dès qu'un accord raisonnable serait trouvé pour apaiser les craintes en matière de sécurité nationale. À l'époque, Biden avait déclaré qu'il faudrait des mois à son administration pour évaluer tous les risques liés à la conclusion de cet accord. Mais l'accord est décrié et l'administration Biden est accusée d'être laxiste sur le sujet TikTok.
Lors des discussions avec la commission des investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS), TikTok aurait accepté de prendre des mesures pour répondre aux préoccupations de sécurité nationale des États-Unis, notamment en stockant les données des utilisateurs américains sur des serveurs américains afin d'empêcher les employés basés en Chine d'accéder aux données américaines. TikTok a déclaré qu'il accorderait à Oracle, basé aux États-Unis, l'autorisation de surveiller les recommandations émises par son algorithme. Il a ajouté qu'il formerait un conseil d'experts en sécurité qui rendrait compte directement au gouvernement américain.
Le sénateur Marco Rubio (R-FL) et le député Mike Gallagher (R-WI) sont deux des principaux détracteurs de l'accord. Dans une tribune libre du Washington Post, ils ont affirmé que tout accord conclu par Biden avec la plateforme chinoise de médias sociaux "compromettrait dangereusement la sécurité nationale". Mardi, les deux ont fait équipe avec le député Raja Krishnamoorthi (D-IL) pour introduire un projet de loi bipartisane au Sénat et à la Chambre des représentants, demandant l'interdiction de TikTok. Ils estiment que c'est le seul moyen d'empêcher TikTok de collecter les données sensibles des Américains pour le compte de la Chine.
L'équipe a ajouté que la législation empêcherait Pékin de censurer le contenu pour influencer les élections, semer la discorde ou même potentiellement "endoctriner" les utilisateurs. « Le gouvernement fédéral n'a pas encore pris une seule mesure significative pour protéger les utilisateurs américains de la menace de TikTok. Nous savons qu'il est utilisé pour manipuler les flux et influencer les élections. Nous savons qu'il répond à la République populaire de Chine. Il n'y a plus de temps à perdre dans des négociations insignifiantes avec une société fantoche du parti communiste chinois (PCC) », a déclaré Rubio dans un communiqué de presse.
« Il est temps d'interdire définitivement TikTok, contrôlé par Pékin », a-t-il ajouté. Le projet de loi, officiellement connu sous le nom de ''Averting the National Threat of Internet Surveillance, Oppressive Censorship and Influence, and Algorithmic Learning by the Chinese Communist Party Act'' ou ''ANTI-SOCIAL CCP Act'', vise à bloquer et à interdire toutes les transactions effectuées par des entreprises de médias sociaux contrôlées ou influencées par des "pays préoccupants". La législation désigne spécifiquement TikTok et son propriétaire ByteDance comme des menaces existantes pour la sécurité nationale des États-Unis.
Toutefois, si elle est adoptée, ses dispositions s'étendront également à toute plateforme de médias sociaux contrôlée par d'autres adversaires étrangers des États-Unis, notamment la Russie, l'Iran, la Corée du Nord, Cuba et le Venezuela. De son côté, TikTok dénonce un acharnement politique et affirme que le projet de loi est contre-productif. L'entreprise a déclaré qu'elle travaillera en étroite collaboration avec l'administration Biden afin de s'assurer que "des millions d'Américains qui utilisent la plateforme pour apprendre, développer leur entreprise et se connecter à des contenus créatifs qui leur apportent de la joie ne perdent pas leur accès".
« Il est troublant de constater que plutôt que d'encourager l'administration à conclure son examen de TikTok en matière de sécurité nationale, certains membres du Congrès ont décidé de faire pression pour une interdiction à motivation politique qui ne fera rien pour faire progresser la sécurité nationale des États-Unis », a déclaré Brooke Oberwetter, porte-parole de TikTok, dans un communiqué, ajoutant que l'entreprise continuerait à informer les membres du Congrès sur les plans qui sont "en bonne voie" pour "sécuriser davantage la plateforme aux États-Unis". Il précise en outre que TikTok n'est pas une menace pour les États-Unis.
Mais ce qu'Oberwetter décrit comme une expérience joyeuse que plus de 100 millions d'Américains ont en utilisant TikTok, Gallagher le décrit dans le communiqué de presse de Rubio comme donnant aux Américains l'accès à "un fentanyl numérique qui rend les Américains dépendants, collecte des foules de leurs données, et censure leurs nouvelles". « Permettre à l'application de continuer à fonctionner aux États-Unis serait comme permettre à l'URSS d'acheter le New York Times, le Washington Post et les principaux réseaux de diffusion pendant la guerre froide », a déclaré Gallagher dans le communiqué de presse.
Le représentant Krishnamoorthi a déclaré que l'accord recherché par Biden serait apparemment trop risqué. Tant que ByteDance est détenue par la Chine, ByteDance pourrait être tenue de fournir des données en vertu de la loi nationale sur le renseignement de 2017, et Krishnamoorthi voit mal comment un accord conclu avec les États-Unis permettrait à ByteDance de contourner la loi chinoise. Il a déclaré qu'il s'inquiète des preuves montrant que TikTok a déjà censuré des contenus auxquels s'oppose le PCC. « C'est un mélange toxique de préoccupations qui, à ce stade, je pense, est largement partagé », a déclaré Krishnamoorthi.
Lors d'une audition le mois dernier, le directeur du FBI, Chris Wray, a déclaré que l'activité américaine de TikTok soulevait des problèmes de sécurité nationale, signalant le risque que le gouvernement chinois puisse l'exploiter pour influencer les utilisateurs ou contrôler leurs appareils. TikTok est déjà interdit sur certains appareils et administrations dans certains États américains comme le Dakota du Sud, le Maryland et le Texas. Lundi, l'Alabama et l'Utah ont rejoint les autres États américains qui interdisent l'utilisation de TikTok sur les appareils et les réseaux informatiques du gouvernement de l'État pour des raisons de sécurité nationale.
Source : Projet de loi (PDF)
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:fleche: Quel est votre avis sur le sujet ?
:fleche: Que pensez-vous du projet de loi du sénateur républicain Marco Rubio ?
:fleche: Que pensez-vous des accusations portées contre TikTok par les législateurs américains ?
:fleche: Pensez-vous que TikTok est un instrument de surveillance et d'influence de Pékin ?
:fleche: Quid des applications américaines de médias sociaux ? Sont-elles hors de cause ?
:fleche: Selon vous, comment l'Europe doit-elle réagir face à ces applications ?
Voir aussi
:fleche: Le Dakota du Sud bannit TikTok des appareils appartenant à l'État : « Le Dakota du Sud ne participera pas aux opérations de collecte de renseignements des nations qui nous détestent »
:fleche: Un projet de loi texan prévoit d'interdire l'utilisation des médias sociaux aux enfants de moins de 18 ans, et les parents pourraient demander le retrait de leurs enfants des plateformes sociales
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« Treize ans, c'est trop tôt » : l'âge minimum de 13 ans sur les réseaux sociaux devrait être relevé
« Treize ans, c'est trop tôt » : l'âge minimum de 13 ans sur les réseaux sociaux devrait être relevé,
selon un responsable de la santé dans l'administration Biden
Suite à une sensibilisation du chirurgien général Vivek Murthy, qui milite pour des limites gouvernementales au-delà de la norme actuelle de l'industrie de 13 ans, un regain d'intérêt au Congrès des États-Unis a été observé quant à l'adoption de restrictions sur l'accès aux médias sociaux pour les adolescents.
« Rien de tout cela n'est hors de notre contrôle. Lorsque nous avions des véhicules dangereux sur la route, nous avons adopté des lois pour rendre ces véhicules moins dangereux », a-t-il déclaré à CNN dans une récente interview. « Treize ans, c'est trop tôt », a déclaré Murthy, chirurgien général de l'administration Biden après avoir occupé le même poste pendant un peu plus de deux ans sous la présidence de Barack Obama, qui l'a nommé, et pendant trois mois après le mandat de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Les responsables, a ajouté Murthy, devraient « être attentifs à ce qui se passe dans la façon dont [les adolescents] pensent à leur propre valeur ».
Le buzz autour des conséquences de la santé mentale pour les jeunes en ligne a augmenté avec un rapport du Wall Street Journal de 2021, surnommé les Facebook Files (littéralement les « dossiers Facebook»), basé sur des rapports internes et des discussions sur la question au sein de la grande enseigne des médias sociaux. La couverture a conduit au témoignage devant le Congrès américain de la lanceuse d'alerte Frances Haugen.
Après plusieurs faux départs pour faire passer la législation par le Congrès, il y a eu une poussée concertée pour promulguer deux projets de loi lors de la session postélectorale de décembre. L'un aurait élargi les protections fédérales de la vie privée pour les enfants, et l'autre aurait mandaté des garanties pour leur activité en ligne. Les deux ont suscité un soutien important, mais aucun n'en a fait une législation « incontournable » à la fin de la session. Mais la question percole toujours dans les cercles politiques de Washington. Le président Joe Biden a appelé à une action bipartite du Congrès dans un article d'opinion du Wall Street Journal le mois dernier, écrivant : « Nous devons tenir les entreprises de médias sociaux responsables de l'expérience qu'elles mènent sur nos enfants à des fins lucratives ».
Taylor Barkley, directeur de la technologie et de l'innovation au Center for Growth and Opportunity de l'Utah State University, a déclaré au Washington Examiner : « Le chirurgien général a raison de dire que l'utilisation des médias sociaux pour certains jeunes de 13 ans n'est peut-être pas un bon choix. Mais pour d'autres, cela pourrait être le bon choix et une bouée de sauvetage pour la communauté. Il a averti que les législateurs doivent s'assurer "que les avantages des médias sociaux ne sont pas perdus au profit des risques" ».
Les compromis avec des réglementations de sécurité étendues pourraient inclure le fait d'empêcher les adolescents de trouver des ressources en santé mentale ou des systèmes de soutien virtuels en ligne, avertissent certains critiques.
« Malgré les gros titres et les récits dominants, une relation causale concluante entre les médias sociaux et les effets négatifs sur la santé mentale de l'utilisateur adolescent typique n'a pas été établie. Le lien est au mieux corrélationnel », écrit Barkley dans son récent article, « What Should Policymakers Do About Social Media and Minors ? » (littéralement Que devraient faire les décideurs politiques à propos des médias sociaux et des mineurs*?)
Le Congrès a promulgué la loi sur la protection de la vie privée en ligne des enfants en 1998 et a fait appel à la Federal Trade Commission pour son application. La loi soumet les produits et services en ligne destinés aux enfants de moins de 13 ans à un contrôle réglementaire beaucoup plus strict et nécessite une autorisation parentale. Il existe actuellement des propositions visant à étendre ces protections pendant l'adolescence des utilisateurs.
Ces propositions s'accompagnent également de coûts. Les systèmes de vérification de l'âge peuvent obliger les utilisateurs à fournir davantage d'informations personnelles pour séparer les enfants des adultes. Cela peut également rendre plus difficile pour les mineurs de rester anonymes lorsqu'ils demandent de l'aide en ligne, exposant par inadvertance les adolescents en crise à plus de mal.
Les médias s'attendent à ce que la législation de la dernière session et de nouvelles propositions soient présentées à la fois à la Chambre et au Sénat cette année. Tout cela est parallèle, et peut-être en concurrence avec, des efforts simultanés pour adopter une vaste loi fédérale sur la protection de la vie privée pour tout le monde en ligne. C'est quelque chose que le Congrès n'a pas été en mesure de faire, mais que de nombreux États ont réussi à accomplir par eux-mêmes.
L'autre sujet de préoccupation pour les mineurs en ligne est l'abus sexuel d'enfants. Cette question bénéficie d'un large accord des deux parties. Le matériel est déjà illégal et la source d'une grande coopération entre les plus grandes plateformes de médias sociaux avec les forces de l'ordre. En 2021, plus de 29 millions de cas présumés d'exploitation sexuelle d'enfants ont été signalés par des plateformes en ligne au National Center for Missing & Exploited Children. Les appels à l'action législative dans ce domaine se concentrent sur l'augmentation des ressources pour réduire ou éliminer complètement le matériel.
En ce qui concerne l'aspect plus controversé de la santé mentale de la protection des enfants en ligne, Barkley a déclaré: « En fin de compte, ce seront les solutions ascendantes des adolescents et de ceux qui s'en soucient le plus qui assureront le maximum d'avantages et le risque le plus faible en matière d'utilisation des médias sociaux ».
D'autres États tentent déjà d'interdire l'utilisation des médias sociaux aux moins de 18 ans
Au cours de ces dernières années, de nombreuses études ont rapporté que l'utilisation des médias sociaux a des effets négatifs sur la santé mentale des utilisateurs, en particulier celle des plus jeunes. Malgré les nombreuses approches de solutions proposées par les plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok, etc., les experts continuent d'affirmer que la santé mentale des enfants, ainsi que leur sécurité en ligne, reste un défi majeur pour les entreprises de médias sociaux. Pour répondre à ces préoccupations, un législateur américain vient de proposer une approche différente de la plupart de celles qui ont été proposées par le passé.
Le représentant républicain de l'État du Texas, Jared Patterson, a présenté le projet de loi HB 896 qui exigerait que les utilisateurs de médias sociaux soient âgés d'au moins 18 ans pour pouvoir ouvrir un compte de médias sociaux. « Alors qu'on pensait autrefois que les utilisateurs étaient parfaitement sûrs, l'accès des mineurs aux médias sociaux a entraîné une augmentation remarquable des cas d'automutilation, de suicide et de problèmes de santé mentale », a déclaré Patterson, comparant les plateformes de médias sociaux à l'utilisation de la cigarette avant qu'elle ne soit considérée comme dangereuse dans les années 1960.
Les principales plateformes de médias sociaux, telles que Facebook et Instagram de Meta, exigent que les utilisateurs aient 13 ans, mais ne disposent d'aucun système permettant de vérifier l'âge des utilisateurs. Le projet de loi de Patterson obligerait les sociétés de médias sociaux à vérifier l'âge des utilisateurs au moyen d'une pièce d'identité avec photo, tout en permettant aux parents de demander la suppression des comptes de leurs enfants sur les sites. Les sociétés de médias sociaux auraient alors un maximum de 10 jours pour supprimer le profil d'un enfant. Patterson estime qu'il faut mettre fin aux méfaits des réseaux sociaux sur les enfants.
Jonathan Haidt, psychologue social qui étudie la psychologie morale et le développement moral depuis 1987, a déclaré en mai dernier : « j'ai commencé à remarquer que quelque chose allait mal dans la santé mentale et le comportement social des étudiants autour de 2014, ce qui m'a conduit à collaborer avec Greg Lukianoff pour écrire un article pour Atlantic en 2015 intitulé "The Coddling of the American mind" ». À la fin de son étude, Haidt a conclu que la santé mentale des adolescents est en chute libre et les médias sociaux en sont une cause majeure. D'autres études ont également tiré des conclusions très peu rassurantes.
TikTok, la plateforme de partage de vidéos courtes qui jouit d'une très forte popularité auprès des jeunes, fait l'objet de plusieurs actions en justice pour son impact sur la santé mentale des enfants. En mars dernier, une coalition formée par les procureurs généraux de Californie, de Floride et du Kentucky, entre autres, a ouvert une enquête sur TikTok pour ses effets potentiels sur la santé mentale et physique des jeunes. L'algorithme de TikTok détermine le contenu que les utilisateurs voient, et s'est avéré remarquablement efficace pour maintenir les utilisateurs engagés sur l'application, ce qui contribuerait à dégrader la santé mentale des jeunes.
Le groupe de procureurs généraux cherche à savoir si la façon dont TikTok conçoit, exploite et commercialise sa plateforme a un effet négatif sur la santé des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Bien que l'entreprise ait donné un aperçu du fonctionnement de son algorithme, il est difficile de connaître les détails exacts en dehors des fuites et des suppositions éclairées. L'enquête des procureurs devrait se concentrer sur « les méthodes et techniques » utilisées par TikTok pour « stimuler l'engagement des plus jeunes utilisateurs, notamment en augmentant le temps passé sur la plateforme ». TikTok a toujours nié ces allégations.
« Les méfaits des médias sociaux sur les mineurs sont démontrés non seulement par les recherches internes des sociétés de médias sociaux qui créent ces produits addictifs, mais aussi par la montée en flèche des taux de dépression, d'anxiété et même de suicide dont souffrent les enfants. Nous remercions le représentant Jared Patterson pour ces efforts afin de garder cette précieuse population en sécurité, et nous soutenons l'interdiction de l'accès aux médias sociaux pour les mineurs afin d'empêcher les méfaits perpétuels des médias sociaux de dévaster la prochaine génération de Texans », a déclaré Greg Sindelar, PDG de la Texas Public Policy Foundation.
Que se passe-t-il en France ?
Les réseaux sociaux sont interdits aux enfants de moins de 13 ans. Ils respectent sur ce point la législation américaine qui interdit la collecte des données personnelles sur des jeunes de moins de 13 ans.
En Europe, il n’existe pas, pour le moment, de texte fixant une limite d’âge pour tous les pays, chaque pays étant libre de décider lui-même de l’âge limite. En France, c’est cependant la même limite qu’aux États-Unis qui s’applique, c’est-à-dire qu’il est interdit de créer son compte sur un réseau social avant 13 ans.
Ainsi, créer un compte avec de fausses informations, comme avec un âge erroné par exemple, constitue une infraction aux conditions d’utilisation des réseaux sociaux.
Pourquoi cet âge minimum de 13 ans ?
Les enfants de moins de 13 ans sont vulnérables à la fois du fait des propos et autres contenus mis en ligne par d’autres personnes, mais également du fait des contenus qu’ils peuvent être amenés à publier eux-mêmes sur le site, comme les informations personnelles et les photos. Par ailleurs, en laissant leur profil ouvert au public comme c’est souvent le cas, les mineurs peuvent être exposés à des personnes aux intentions malveillantes.
Une protection accrue pour les 13-15 ans sur les réseaux sociaux
Depuis son adoption le 25 mai 2018, le RGPD renforce le consentement et la transparence concernant l’utilisation des données. L’article 8.1. porte sur la collecte des données personnelles des mineurs, qui seront désormais traitées différemment selon leur âge.
Ainsi, pour les 13-14 ans, le consentement des parents est désormais requis conjointement à celui du mineur, suite à un amendement recommandé par l’Association e-Enfance. Les adolescents âgés de 15 ans et plus peuvent consentir seuls à la création de leurs comptes sur les réseaux sociaux, comme un majeur.
Sources : Washington Examiner, e-enfance
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de l'âge de 13 ans pour accéder aux réseaux sociaux ?
:fleche: S'il devait être relevé, quel âge vous semblerait le plus approprié ?
:fleche: Comprenez-vous les réticences des organismes qui plaident pour ne pas empêcher l'accès aux réseaux sociaux aux adolescents de 13 ans ?
Voir aussi :
:fleche: La Californie abandonne un projet de loi qui aurait permis de tenir les médias sociaux responsables de la dépendance des enfants, suite à la forte pression du lobbying de Meta, Twitter et Snap
Interdit au moins de 13 ans ?
Je trouve que la limite à 13 ans est correcte et je l'ai respectée pour mes enfants. Seulement, c'est comme pour les films, j'ai vu beaucoup d'autres parents se moquer de ces restrictions et laisser leurs enfants ouvrir un compte bien avant 13 ans. On peut toujours essayer de contrôler plus sérieusement mais je ne vois pas l'intérêt. C'est la responsabilité des parents. A moins que l'on démontre qu'ils sont incapables d'élever leurs enfants et dans ce cas les gamins terminent à la DASS. Cette situation est déjà prévue par la loi.
Personnellement je doute de la dangerosité des réseaux sociaux. Ça me rappelle les accusations portées sur les jeux vidéos FPS. On les a accusés de tous les maux, ils rendaient les jeunes violents, les poussaient à l'acte. Il a fallu du temps pour qu'on se rende compte que c'était faux, voir que cela avait l'effet inverse.
En attendant les recommandations actuelles me paraissent tout à fait suffisantes. J'aurais même tendance à mettre la limite à 12 plutôt que 13.