[ORIENTATION] après une terminale N.S.I ?

Bonjour à toutes et à tous
une brillante damoiselle me demande conseil: vers où aller après une terminale N.S.I.?
Je reconnais que la question me laisse perplexe car je ne sais quoi dire.
Il existe une flopée d'école d'ingénieurs et des tas de filières mais entre ce qui est affiché et la réalité je sais qu'il y a de sacrés différences.

quelques points:
- certaines formations sont très axées sur le coté "mains dans le cambouis". Je reconnais qu'il faut développer la débrouillardise et la concentration... mais ça ne suffit pas.
J'ai vu certains supports de cours et je suis parfois atterré: manifestement le prof. qui a pondu ça n'est ni pédagogue ni compétent. J'ai vu des élèves de ces institutions supplier un prof de fac de leur passer des cours! j'ai vu aussi des écoles mettre à leur programme le passage des certifications offertes par X,Y ou Z: je considère ça comme un abandon de leurs prérogatives (surtout lorsque certaines de ces certifications sont des fariboles éhontées :aie: ). Donc la pratique c'est bien mais ça ne suffit pas: il faut être capable de suivre et d'anticiper les évolutions du métier.
- parfois les aspects algorithmique théorique ... restent théoriques! Une très grande société (bien connue) fait passer à l'embauche des tests d'algorithmique sur des cas concrets: bonne idée... la plupart des ingénieurs sortis d'écoles ayant pignon sur rue sont surpris de se faire dépasser dans ce domaine par des programmeurs sortis d'obscures licences en fac! J'ai moi-même constaté dans mes interventions au sein de sociétés qu'il n'y avait qu'environ 5% des programmeurs capables de maitriser le parallélisme ... Ouch. D'accord on n'a pas besoin d'être au niveau d'une médaille Fields en maths mais arrivé à un certain niveau il faut quand même être capable de raisonner dans des situations compliquées.
- j'estime de que le/la programmeur(euse) doit être aussi une personne cultivée. Une bonne pratique des "sciences humaines" me semble nécessaire. Quand on conçoit des interactions avec des êtres humains on doit être capable dans les domaines du design, de l'ergonomie et éviter de créer des interfaces crypto-fascistes! Donc une bonne formation doit impérativement compter un volet "humanités".

Difficile de comprendre ce qui se cache derrière les présentations très "marketing" de beaucoup de formations.

Je vous sens tenté de vanter votre "alma mater" qui vous a laissé un si bon souvenir... Mais il y a un autre facteur: à un instant T une équipe pédagogique a su créer un dynamique excellente... mais c'était à l'instant T, plus tard la réputation de la formation reste alors que l'équipe suivante n'est plus capable d'assurer cette magie (j'ai pas mal d'exemples de ça avec des universités américaines).

Quels éléments pourriez-vous apporter pour aider la damoiselle (brillante je le rappelle:) ) dans sa quête?

Merci et à bientôt

Bonjour,

Si tu parles informatique et poursuite en informatique, avant de parler formations il faut voir ce qui est proposé sur le marché:

tu as:
-support, réseaux, infra
-développement
-sécurité
-management

et plein d'autres encore design, etc ...

Il y a aussi le web, la data etc ...

Perso, à 50 ans, je tiendrais seulement le discours suivant. Je parlerais de ce que je connais, j'ai rencontré personnellement, et personne ne peut avoir une solution pour qqn en général, c'est la personne seule qui construit son parcours et elle peut, au mieux, tenir compte des expériences décrites par les uns et les autres.

Donc je parlerais, par exemple, des maths et de la data, je lui expliquerais que pour bien gagner sa vie il faudra qu'elle se positionne sur ce qu'il y a de moins sexy donc les bases de données ou l'info de gestion.

Les maths ça sert au niveau recherche, et donc qu'il y a un décalage énorme entre les formations et la réalité du marché. En NSI on fait des choses un minimum excitantes comme des TPs qui sont des préintroductions au lachine learning et à l'apprentissage supervisé via la méthode des k-plus proches voisins, mais si mathématiquement il y a des choses derrière, au niveau professionnel elle utilisera des produits tout faits qui demandent plus une maitrise produit qu'une maitrise académique ou des bons résultats à l'école.

Bref, quoi qu'il arrive il faudra qu'elle garde en tête qu'il faudra qu'elle ait un goût ou des bonnes compétences en sécurité ou en Web ou en BIG data (BIG plus que analyse en elle-même donc data) pour rebondir relativement sur le marché et aussi avoir un rapport salaire/travail un minimum cohérent en rapport aux efforts fournis.

Après avec un DUT on peut aussi aller à la fac et certains arrivent à être maitre de conf après un DUT STID.

Elle a toute la vie devant elle mais il faut qu'elle prenne en compte la réalité du marché afin de ne pas sombrer dans la désillusion.

Un brin de réalisme, un ninimum de passion et pas de raison qu'elle ne trouve pas sa voie.

A+

Oups... Perso à plus de septante ans j'ai constaté que des fondamentaux solides permettent ensuite de passer à des spécialités (et donc je déconseille de commencer par une spécialité: ce qui ne veux pas dire qu'on ne puisse pas aimer un domaine plus qu'un autre et ensuite s'y consacrer).
d'abord effectivement faire ce pour quoi on se sent des affinités... le marché? oui certes mais j'ai suffisamment de contre-exemples pour dire que prendre de la hauteur ne fait pas de mal (c'est mon cas personnel: personne ne donnait cher de ma peau quand j'ai commencé).

Salut, bien sûr, se spécialiser, ce n'est pas nécessairement la panacée, mais il vaut mieux se spécialiser pour gagner sa croûte. Il y a 30 ans mon voisin a fait une école d'inge en électronique et il n' a jamais regretté, il a été vite impliqué dans la téléphonie mobile et il a encore de beaux jours devant lui dans le domaine.

Là j'ai vu passé le CV d'une jeune fille bac mention très bien qui fait une école d'inge en informatique et quand tu lis son CV pour son stage ingénieur de fin de cycle tu as l'impression qu'elle ne sait vraiment pas ce qu'elle veut faire.

Un bon parcours académique ça sert pour faire une grande école sinon si tu ne le fais pas, dans le privé, ce sera plutôt un frein. Perso quand je vois un trop bon CV avec de bons résultats scolaires mais sans compétence pratique, ça ne me donne pas envie car je sais que je risque d'avoir affaire à qqn de pas forcément adaptable et qui est plus intéressé par les études que par la vie pratique et ce qui est demandé par les entreprises.

J'ai fait 5 ans d'études en maths fonda et après un peu d'enseignement je suis passé à autre chose, ça m'a pris entre 6 mois et 3 ans pour vraiment comprendre ce qui était demandé en entreprise.

D'où mon post précédent ...

Et n'oublie que maintenant on a les outils pour étudier au cours de sa vie.

certes ... il ne faut rien en excès.
encore une fois quand j'ai débuté on m'a dit qu'avec mon profil ma seule planche de salut était de me consacrer au Cobol et RPG.
Je n'en ai rien fait et certains ont pris un aire navré ... et, et... j'ai eu ensuite la chance de ne jamais être promu manager :lol: (et donc de finir toujours développeur ce que j'aimais faire)
justement les bases qui m'ont été données m'ont permis d'anticiper et de m'adapter de manière critique (en rejetant ce qui relevait de l'effet de mode).
donc oui il ne sert à rien de rester trop haut dans la stratosphère mais j'insiste lourdement pour des bases profondes et solides...
L'exemple du parallélisme est troublant: j'ai connu plein de braves petits gars très vaillants qui n'y sont jamais arrivés faute de bases suffisantes ... certes on peut affirmer que c'est une compétence très anecdotique ... sauf quand on est là derrière à réparer les dégats.
idem pour les I.H.M. à quoi ça sert d'être "développeur WEB" si on n'a aucune notion de design et d'ergonomie ?(les exemples abondent).