5 pièce(s) jointe(s)
Biden révoque le décret de Trump qui visait à limiter les protections des entreprises de médias sociaux
Le président des États-Unis a menacé de « réglementer » ou de « fermer » des plateformes de réseaux sociaux
après que ses tweets ont été marqués comme véhiculant des informations non vérifiées
La désinformation est considérée comme particulièrement cruciale par Facebook et les autres plateformes de médias sociaux depuis les tentatives de manipulation de la présidentielle américaine et du référendum sur le Brexit en 2016.
Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, des États aux États-Unis tentent d'élargir le vote par correspondance comme moyen d'aider à émanciper davantage d'électeurs et de créer des conditions de vote plus sûres
Souvent accusé de laxisme dans son traitement des propos tenus par des dirigeants, Twitter a signalé pour la première fois mardi des messages du président Donald Trump comme véhiculant des informations non vérifiées. Il s’agissait de tweets du milliardaire affirmant que le vote par correspondance était forcément « frauduleux », car sujet aux manipulations. Une question extrêmement sensible en pleine année électorale bouleversée par la pandémie de coronavirus, qui fait peser le doute sur les modalités de l’organisation de la présidentielle américaine du 3 novembre.
Une décision qui n’a pas été au goût du milliardaire : « Twitter s'immisce maintenant dans l'élection présidentielle de 2020. Ils disent que ma déclaration sur les bulletins de vote par correspondance, qui entraînera une corruption et une fraude massives, est incorrecte, sur la base d'une vérification des faits par Fake News CNN et l'Amazon Washington Post. Twitter étouffe complètement la LIBERTÉ D’EXPRESSION et en tant que président, je ne permettrai pas que cela se produise*! »
Le président a fait une série de tweets au ton plutôt vindicatif, déclarant que « Les républicains ont le sentiment que les plateformes de réseaux sociaux censurent totalement les voix conservatrices. Nous allons les réglementer sévèrement, ou les fermer, pour empêcher qu’une telle chose se produise. Nous avons vu ce qu'ils ont tenté de le faire et ont échoué en 2016. Nous ne pouvons pas laisser une version plus sophistiquée de ce comportement se reproduire. Tout comme nous ne pouvons pas laisser les bulletins de vote par correspondance à grande échelle prendre racine dans notre pays. Ce serait une entrée libre pour la tricherie, la contrefaçon et le vol de bulletins de vote. Celui qui tricherait le plus gagnerait. Il en va de même pour les médias sociaux. Assainissez vos actions, MAINTENANT !!!! »
« Twitter a maintenant démontré que tout ce qu’on disait d’eux (et de leurs autres compatriotes) est correct. Une action de grande ampleur à venir », avait-il ajouté plus tard, sans en dévoiler davantage.
Une porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré aux journalistes que le milliardaire républicain signera jeudi un décret « portant sur les réseaux sociaux », cette fois-ci encore sans donner de précision.
Le Premier amendement de la Constitution américaine, qui régit notamment la liberté d’expression, « limite considérablement toute action que le président puisse prendre pour réguler les réseaux sociaux », a réagi une avocate de la puissante association des droits civiques ACLU, Kate Ruane.
Il « interdit également clairement au président de prendre une quelconque mesure pour empêcher Twitter de signaler ses mensonges éhontés à propos du vote par correspondance », a-t-elle asséné.
La Maison-Blanche a été à l’origine du harcèlement d’un employé Twitter qui a été menacé de mort
La Maison-Blanche a ciblé un seul employé de Twitter après que les tweets du président ont été signalés comme contenant des informations non vérifiées. L'accusation a été menée sur Fox News mercredi matin, par le biais de la conseillère Trump Kellyanne Conway qui a directement visé le responsable de l'intégrité du site Twitter, Yoel Roth, après avoir déterré des tweets qui critiquaient Trump, Conway et l'administration.
Conway a qualifié l'employé « d’horrible » et a proposé aux auditeurs de le poursuivre. « Quelqu'un à San Francisco va le réveiller et lui dire qu'il est sur le point d'avoir beaucoup plus de followers », a-t-elle déclaré sur les ondes. Immédiatement, l'appel a été repris par des personnalités de droite et des partisans de Trump, qui ont commencé à partager des captures d'écran des tweets de l'employé. Roth fait déjà face à un torrent d'abus et de harcèlement, y compris de multiples menaces de mort, rapporte Protocol.
Twitter ne prendra aucune mesure contre Roth pour ses tweets, et la société a déclaré qu'il n'était pas responsable des vérifications des faits. « Personne sur Twitter n'est responsable de nos politiques ou de nos mesures d'application, et il est malheureux de voir des employés ciblés pour des décisions d'entreprise », a déclaré un porte-parole de Twitter.
Aux deux tweets de Trump étaient attachées des informations pour clarifier la rumeur selon laquelle le vote par correspondance va entraîner une fraude électorale généralisée, rumeur qui n’est étayée par aucune preuve. Selon un porte-parole de Twitter, les tweets « contiennent des informations potentiellement trompeuses sur les processus de vote et ont été étiquetés pour fournir un contexte supplémentaire autour des bulletins de vote par correspondance ». En tapant ou en cliquant sur le lien attaché aux tweets de Trump qui dit « Obtenez les faits sur les bulletins de vote par correspondance », les utilisateurs sont dirigés vers une série d'articles et de liens pour démystifier les mensonges.
Des tentatives passées qui n’ont pas abouti
Toutes les tentatives passées de Trump de réglementer les plateformes de médias sociaux pour des préjugés idéologiques ont échoué, même si les scandales les provoquant continuent de s'intensifier. Mais le président n'a jamais donné suite à ses menaces, c’est-à-dire utiliser ses pouvoirs pour imposer des limites légales au fonctionnement de ces entreprises. Ses combats avec les entreprises technologiques durent juste assez longtemps pour générer des gros titres, mais s'éteignent avant d'avoir un impact politique significatif. Et malgré la vague de colère conservatrice qui pleut actuellement sur Twitter, il n'y a aucune raison de penser que celle-ci sera différente.
Le même jour que les tweets de Trump, la Cour d'appel des États-Unis à Washington a statué contre le groupe à but non lucratif Freedom Watch et la figure de droite marginale Laura Loomer dans une affaire prétendant que Facebook, Google et Twitter ont conspiré pour supprimer le contenu conservateur en ligne. Que ce soit Loomer ou le représentant Tulsi Gabbard (D-HI) qui mène la bataille des préjugés, les tribunaux n'ont pas encore statué en leur faveur.
Les propres tentatives de Trump d'utiliser son pouvoir exécutif pour réguler les plateformes de médias sociaux ont également échoué. L'automne dernier, l'administration Trump aurait rédigé un décret exécutif intitulé « Protéger les Américains de la censure en ligne » qui habiliterait la Federal Communications Commission à changer la façon dont l'article 230 de la Communications Decency Act est interprété. À l'heure actuelle, cette loi garantit que les plateformes ne peuvent pas être poursuivies en justice pour le contenu publié par leurs utilisateurs, à condition qu'elles fassent un effort de bonne foi pour supprimer les publications qui enfreignent la loi. Le président de la FCC, Ajit Pai, avait précédemment fait remarquer que les sociétés de médias sociaux avaient trop de pouvoir sur le discours en ligne, mais les responsables de l'agence ont fait valoir que l'ordre de l'administration était inconstitutionnel. Le projet de loi n'a donc pas abouti.
Pourtant, les républicains ont sauté sur les commentaires de Trump sur le parti pris des médias sociaux pour pousser la législation qui modifierait l'article 230 de la Communications Decency Act. Peu de temps après que Trump a attaqué Twitter mardi, les sénateurs Marco Rubio (R-FL) et Josh Hawley (R-MO) ont réinvoqué le débat pour changer la loi.
« La loi protège toujours les sociétés de médias sociaux comme Twitter parce qu'elles sont considérées comme des forums et non comme des éditeurs », a tweeté Rubio mardi.
« Twitter est subventionné par le gouvernement fédéral pour cette ingérence [étiquetage des tweets de Trump] sous la forme d'une immunité spéciale valant des milliards », a déclaré Hawley. « Il est temps de mettre fin à l'accord amoureux entre les grandes entreprises technologiques et le gouvernement ».
Zuckerberg : la censure d'une plateforme ne serait pas le « bon réflexe » pour un gouvernement inquiet de la censure
Dans une interview accordée à Fox News Channel mercredi, le directeur général de Facebook, Mark Zuckerberg, a déclaré que la censure d'une plateforme ne serait pas le « bon réflexe » pour un gouvernement inquiet de la censure. Fox a diffusé un extrait de l'interview et a déclaré qu'elle serait diffusée intégralement jeudi. Facebook a laissé intact le message de Trump sur les bulletins de vote par correspondance.
L'Association Internet, qui comprend Twitter et Facebook parmi ses membres, a déclaré que les plateformes en ligne n'ont pas de parti pris politique et qu'elles offrent « à plus de personnes une chance d'être entendues qu'à n'importe quel moment de l'histoire ».
Tard mercredi, le PDG de Twitter, Jack Dorsey, a déclaré que les tweets de Trump sur les plans de vote par correspondance de la Californie « pouvaient induire les gens en erreur en leur faisant croire qu'ils n'avaient pas besoin de s'inscrire pour obtenir un bulletin de vote ». Par ailleurs, Twitter a déclaré que les tweets de Trump étaient marqués comme faisant partie des efforts visant à appliquer la « politique d'intégrité civique » de l'entreprise.
Ce qui peut potentiellement expliquer pourquoi Twitter n’a pas agi contre d’autres messages au vitriol de Donald Trump publiés ces derniers jours, dans lesquels il relaie une théorie du complot infamante contre le présentateur de la chaîne câblée MSNBC, Joe Scarborough. Ce dernier était l’ami de Donald Trump jusqu’à ce qu’il le critique ouvertement à l’antenne.
Plusieurs sites et blogues alimentent depuis des années l’idée selon laquelle Scarborough, alors élu républicain, aurait assassiné son assistante parlementaire Lori Klausutis en 2001, sans aucun élément tangible à l’appui.
Le concerné avait imploré Twitter la semaine dernière d’agir pour empêcher Donald Trump de relayer des « mensonges maintes fois démentis ». « Je vous demande d’intervenir parce que le président des États-Unis s’est approprié quelque chose qui ne lui appartient pas*: la mémoire de mon épouse disparue, et l’a pervertie par calcul politique », a écrit Timothy Klausutis.
Le patron de Twitter, Jack Dorsey, n’a pas réagi publiquement à cette affaire, le réseau social n’a pas supprimé les tweets incriminés et le président a de nouveau fait allusion mercredi à « l’affaire non élucidée ».
Le document sur la politique de Twitter indique que les utilisateurs ne peuvent pas passer par ses services pour manipuler ou interférer dans les élections ou d'autres processus civiques.
Au cours des dernières années, Twitter a resserré ses politiques dans un contexte où une avalanche de critiques pointaient du doigt son approche qui permettait aux faux comptes et à la désinformation de prospérer.
Sources : Donald Trump, CNN, Protocol, Fox News Channel, extrait de l'entretien
2 pièce(s) jointe(s)
« Ici ce n'est pas la Chine », des experts indiquent que Trump n'a aucune autorité légale pour fermer Twitter
« Ici ce n'est pas la Chine », des experts indiquent que Trump n'a aucune autorité légale pour fermer Twitter,
« Il est clair qu’il est en train d’intimider Twitter pour diffuser ce qu’il veut en toute impunité »
Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, des États aux États-Unis tentent d'élargir le vote par correspondance comme moyen d'aider à émanciper davantage d'électeurs et de créer des conditions de vote plus sûres.
Cependant, dans un tweet, Donald Trump a affirmé que le vote par correspondance était forcément « frauduleux », car sujet aux manipulations. Une question extrêmement sensible en pleine année électorale bouleversée par la pandémie de coronavirus, qui fait peser le doute sur les modalités de l’organisation de la présidentielle américaine du 3 novembre.
Twitter, pour la première fois, a signalé le message du président comme véhiculant des informations non vérifiées. Ce qui n’a pas manqué de l’énerver. Dans une série de tweets, il a exprimé son ras-le-bol :
« Twitter s'immisce maintenant dans l'élection présidentielle de 2020. Ils disent que ma déclaration sur les bulletins de vote par correspondance, qui entraînera une corruption et une fraude massives, est incorrecte, sur la base d'une vérification des faits par Fake News CNN et l'Amazon Washington Post. Twitter étouffe complètement la LIBERTÉ D’EXPRESSION et en tant que président, je ne permettrai pas que cela se produise ! »
Et d’indiquer : « Les républicains ont le sentiment que les plateformes de réseaux sociaux censurent totalement les voix conservatrices. Nous allons les réglementer sévèrement, ou les fermer, pour empêcher qu’une telle chose se produise. Nous avons vu ce qu'ils ont tenté de le faire et ont échoué en 2016. Nous ne pouvons pas laisser une version plus sophistiquée de ce comportement se reproduire. Tout comme nous ne pouvons pas laisser les bulletins de vote par correspondance à grande échelle prendre racine dans notre pays. Ce serait une entrée libre pour la tricherie, la contrefaçon et le vol de bulletins de vote. Celui qui tricherait le plus gagnerait. Il en va de même pour les médias sociaux. Assainissez vos actions, MAINTENANT !!!! »
Et mercredi, des informations communiquées par la Maison-Blanche indiquaient que Trump prévoyait de signer un décret exécutif concernant les médias sociaux dès jeudi. Les détails sur le décret n’ont pas été partagés, mais s’il s’agit d’une tentative de « fermeture », comme il le dit dans sa menace sur Twitter, il est probable qu’il sera immédiatement contesté devant les tribunaux.
Alors, cela signifie-t-il que Trump peut réellement fermer Twitter et d'autres plateformes de médias sociaux ?
C'est peu probable. Malgré les indications contraires de Trump, Twitter ne viole pas le premier amendement en marquant ses tweets. Contrairement au gouvernement, Twitter est une entreprise privée qui peut modérer le discours de ses utilisateurs à sa guise, sans sanction légale.
Mais Trump peut encore rendre les choses plus difficiles pour ces plateformes, en particulier les grandes entreprises comme Facebook et Google qui sont devenues des cibles de contrôle antitrust. Trump peut également utiliser la vérification des faits de Twitter de ses tweets pour renforcer l'affirmation, que lui et d'autres républicains ont soutenu sans preuve, selon laquelle les grandes entreprises technologiques ont un parti pris anti-conservateur. Et au-delà de cela, ses croisades contre les grandes entreprises technologiques servent à semer la confusion et à distraire le public des problèmes plus vastes à portée de main : la propagation persistante du coronavirus, le marché du travail qui s’effondre et comment l'inégalité économique aux États-Unis était un problème croissant avant même la pandémie.
Qu’en pensent les professionnels ?
Ken White, avocat du premier amendement et avocat de la défense pénale chez Brown White & Osborn (et également blogueur sur le site juridique populaire Popehat), a déclaré : « Le gouvernement n'a pas le pouvoir de fermer les médias sociaux et les programmes de médias sociaux ont le droit statutaire et le premier amendement de modérer et de commenter comme ils l'entendent ».
L'année dernière, un tribunal fédéral a notamment constaté que le président avait violé le premier amendement en bloquant les utilisateurs de Twitter, les privant ainsi de participer aux échanges dans un forum public.
Ce n'est pas la première fois que l'administration Trump menace des poursuites judiciaires les sociétés de médias sociaux qui prennent des décisions avec lesquelles le président n'est pas d'accord. L'année dernière, la Maison-Blanche a rédigé une proposition de réglementation des plateformes de médias sociaux suite aux allégations de parti pris contre les conservateurs.
La proposition demandait à la Federal Communications Commission de créer de nouveaux règlements sur la façon dont les entreprises de médias sociaux sont autorisées à modérer la parole sur leurs plateformes. Elle a également appelé la Federal Trade Commission à tenir une liste publique des plaintes des utilisateurs qui pensent que leurs droits ont été violés par la modération en ligne.
Mais l'article 230 de la Communications Decency Act donne aux sociétés de médias sociaux un large pouvoir pour modérer le discours.
Et bien que les membres du Congrès menacent la législation sur la question depuis des années, les menaces semblent « plus une attitude de guerre culturelle que de substance », a déclaré White.
« Il est clair qu’il est en train d’intimider Twitter pour diffuser ce qu’il veut en toute impunité »
Hannah Bloch-Wehba, professeur de droit à l'Université de Drexel qui se spécialise dans les libertés civiles et les cybermenaces, a qualifié les menaces de Trump contre Twitter de « totalement insensées ».
« Ils n'ont absolument aucun fondement juridique quel qu'il soit, et il est très clair que ce qu'il fait est en train d'intimider Twitter pour qu'il puisse être autorisé à diffuser ce qu'il veut, aussi faux que cela soit, en toute impunité », a-t-elle déclaré.
En faisant ses menaces, a ajouté Bloch-Wehba, Trump « tient en otage une entreprise privée » dans une « guerre par procuration » culturelle et politique avec les démocrates.
« Il n’a aucune autorité légale pour fermer unilatéralement un RS simplement parce qu’il est en désaccord avec la politique. »
Clay Calvert, professeur de droit à l'Université de Floride et directeur du Marion B. Brechner First Amendment Project, a déclaré que Trump n'avait aucune autorité légale en vertu de ses pouvoirs exécutifs pour fermer unilatéralement une plateforme de médias sociaux « simplement parce qu’il est en désaccord avec ses politiques sur la façon dont il traite et vérifie maintenant ses tweets ».
« Nous avons le premier amendement pour protéger le discours des entités privées - Twitter étant l'une d'entre elles - et des individus contre la censure du gouvernement, que la censure émane du pouvoir législatif, exécutif ou judiciaire », a ajouté Calvert.
Carl Tobias, professeur de droit à l'Université de Richmond en Virginie, a déclaré dans un entretien antérieur que les menaces de Trump étaient « principalement des fanfaronnades » et qu'il était peu probable qu'il puisse les mettre à exécution.
Le président pourrait émettre des décrets, essayer de pousser les agences fédérales à réglementer Twitter, ou demander au Congrès d'adopter une loi sur la question, « mais aucun ne sera rapide ni ne l'aidera avant novembre », a déclaré Tobias.
Il n'y a pas non plus de précédent juridique qui donnerait à Trump le pouvoir de fermer une plateforme de médias sociaux pour vérifier ses affirmations, ce que les entreprises ont parfaitement le droit de faire.
« Ce n'est pas la Chine, où le gouvernement censure les médias sociaux comme bon lui semble et à sa guise », a déclaré Calvert. « Mais il semble que Trump veuille pousser les États-Unis dans cette direction ».
La Maison-Blanche a été à l’origine du harcèlement d’un employé Twitter qui a été menacé de mort
La Maison-Blanche a ciblé un seul employé de Twitter après que les tweets du président ont été signalés comme contenant des informations non vérifiées. L'accusation a été menée sur Fox News mercredi matin, par le biais de la conseillère Trump Kellyanne Conway qui a directement visé le responsable de l'intégrité du site Twitter, Yoel Roth, après avoir déterré des tweets qui critiquaient Trump, Conway et l'administration.
Conway a qualifié l'employé « d’horrible » et a proposé aux auditeurs de le poursuivre. « Quelqu'un à San Francisco va le réveiller et lui dire qu'il est sur le point d'avoir beaucoup plus de followers », a-t-elle déclaré sur les ondes. Immédiatement, l'appel a été repris par des personnalités de droite et des partisans de Trump, qui ont commencé à partager des captures d'écran des tweets de l'employé. Roth fait déjà face à un torrent d'abus et de harcèlement, y compris de multiples menaces de mort.
Twitter ne prendra aucune mesure contre Roth pour ses tweets, et la société a déclaré qu'il n'était pas responsable des vérifications des faits. « Personne sur Twitter n'est responsable de nos politiques ou de nos mesures d'application, et il est malheureux de voir des employés ciblés pour des décisions d'entreprise », a déclaré un porte-parole de Twitter.
Mais cette sortie de Twitter n’a rien changé. Roth n'est que la dernière cible de l'administration Trump qui voudrait prouver que les grandes entreprises ont un parti pris contre les utilisateurs conservateurs.
Il y a quelques heures, le PDG de Twitter a demandé de laisser ses employés en paix :
« Vérification des faits : il y a quelqu'un en fin de compte responsable de nos actions en tant qu'entreprise, et c'est moi. Veuillez laisser nos employés en dehors de cela. Nous continuerons de signaler des informations incorrectes ou contestées sur les élections dans le monde. Et nous admettrons et corrigerons toutes les erreurs que nous commettons. Cela ne fait pas de nous un "arbitre de la vérité". Notre intention est de relier les points des déclarations contradictoires et de montrer les informations en litige afin que les gens puissent juger par eux-mêmes. Une plus grande transparence de notre part est essentielle afin que les gens puissent voir clairement pourquoi nos actions.
« Conformément à notre politique d'intégrité civique (https://help.twitter.com/en/rules-an...tegrity-policy), les tweets d'hier peuvent induire les gens en erreur en leur faisant croire qu'ils n'ont pas besoin de s'inscrire pour obtenir un bulletin de vote. (Seuls les électeurs inscrits reçoivent des bulletins de vote.).Nous mettons à jour le lien sur le tweet de @realDonaldTrump pour que cela soit plus clair ».
Sources : Yoel Roth, PDG Twitter, experts
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de la sortie du PDG de Twitter ?
:fleche: Que pensez-vous de la menace de Donald Trump ?
:fleche: Que pensez-vous des conclusions des professionnels du droit ?
1 pièce(s) jointe(s)
Trump vs Twitter : le Président américain signe son décret contre les réseaux sociaux
Trump vs Twitter : le Président américain signe son décret contre les réseaux sociaux
qu'il accuse de censure et biais politiques
« Twitter s'immisce maintenant dans l'élection présidentielle de 2020. Ils disent que ma déclaration sur les bulletins de vote par correspondance, qui entraîneront une corruption et une fraude massives, est incorrecte, sur la base d'une vérification des faits par Fake News CNN et le Washington Post. Twitter étouffe complètement la liberté d'expression et en tant que président, je ne permettrai pas que cela se produise ! » Avait lancé Donald Trump, qui a mal digéré le fait que son réseau social préféré décide désormais de le traiter comme un citoyen lambda en essayant de le remettre à l'ordre.
Twitter a très souvent été critiqué d'accorder un traitement de faveur au locataire de la Maison-Blanche, mais c'était jusqu'au 26 mai dernier, avant que Donald Trump ne publie le tweet qui va fait réagir la société de Jack Dorsey. Dans ce tweet de trop, le Président américain avait affirmé que le vote par correspondance était manipulé par les démocrates qui s’en serviraient pour truquer les résultats de l’élection présidentielle de novembre 2020.
Le site de microblogage a réagi en ajoutant sous le message de Donald Trump un avertissement incitant les utilisateurs du réseau social à vérifier la véracité des affirmations du Président américain à propos du vote par correspondance. Twitter a proposé aux internautes de lire deux articles sur les sites de CNN et du Washington Post, lesquels articles contredisaient les tweets de Donald Trump. Cela a provoqué la colère du Président américain qui a multiplié les tweets pour exprimer son mécontentement.
Accusant Twitter, et par la même occasion les principaux réseaux sociaux, de biais politiques et de vouloir étouffer les voix conservatrices, Donald Trump a menacé de les réglementer sévèrement ou les fermer ; un processus qu'il a déjà déclenché.
En effet, se disant victime de censure de Twitter, le Président américain a signé jeudi un décret visant les opérateurs de réseaux sociaux et annoncé qu’il s’efforcerait de faire adopter une loi pour le compléter. Avec le décret, dont la Maison-Blanche a annoncé la signature, les entreprises gérant les réseaux sociaux ne bénéficieraient plus de leur protection contre la responsabilité. Actuellement, les entreprises des médias sociaux bénéficient en effet d'une protection contre les poursuites en justice du fait des publications de leurs utilisateurs étant donné qu'elles sont considérées comme neutres. Une neutralité qui est remise en cause par Donald Trump.
Jugeant que ces entreprises sont l’équivalent d’un monopole, Trump a ajouté qu’il avait donné instruction à son ministre de la Justice, William Barr, de coopérer avec les États du pays pour faire appliquer leurs propres lois contre ce qu’il a qualifié de "pratiques professionnelles déloyales". Le Président américain dit s’attendre à des recours en justice, mais il affirme que son administration y est prête.
Sources : Reuters, France 24
Et vous ?
:fleche: Qu'en pensez-vous ?
Voir aussi :
:fleche: « Ici ce n'est pas la Chine », des experts indiquent que Trump n'a aucune autorité légale pour fermer Twitter. « Il est clair qu'il est en train d'intimider Twitter pour diffuser ce qu'il veut »
:fleche: Le président US a menacé de « réglementer » ou de « fermer » des plateformes de réseaux sociaux, après que ses tweets ont été marqués comme véhiculant des informations non vérifiées
:fleche: Trump demande aux entreprises de médias sociaux de développer des algorithmes pour détecter les tireurs de masse avant qu'ils ne frappent comme dans Minority Report