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Chine : même les porteurs de masques peuvent être identifiés, selon une société de reconnaissance faciale
Une intelligence artificielle aurait fourni les premières alertes sur l'épidémie du coronavirus de Wuhan,
se servant du big data pour suivre et anticiper la propagation des maladies infectieuses les plus dangereuses au monde
En Chine, l'épidémie de coronavirus s'est déclarée le mois dernier dans la ville de Wuhan, dans le centre du pays. Selon l'OMS, les coronavirus forment une famille comptant un grand nombre de virus qui peuvent provoquer des maladies très diverses chez l’homme, allant du rhume banal au SRAS, et qui causent également un certain nombre de maladies chez l’animal. Le bilan du coronavirus continue à grimper en Chine, qui recense dimanche 56 morts et près de 2 000 personnes contaminées, selon les autorités, au lendemain de l'avertissement du président Xi Jinping sur une accélération de la propagation du coronavirus. L'épidémie a atteint la France et l'Australie, malgré le renforcement des mesures prises pour tenter d'enrayer sa propagation.
Le 9 janvier, l'Organisation mondiale de la santé a informé le public de la nouvelle souche de coronavirus qui avait été signalé à Wuhan. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDc) des États-Unis avaient fait passer le mot quelques jours plus tôt, le 6 janvier. Mais une plateforme canadienne de surveillance de la santé les avait pris de vitesse, informant ses clients sur l'épidémie le 31 décembre.
BlueDot utilise un algorithme basé sur l'IA qui parcourt les reportages en langue étrangère, des publications parlant de maladies animales et végétales et les déclarations officielles pour avertir ses clients afin d'éviter les zones dangereuses comme Wuhan.
La vitesse est importante lors d'une épidémie, et les responsables chinois n'ont pas de bons antécédents en matière de partage d'informations sur les maladies, la pollution de l'air ou les catastrophes naturelles. Néanmoins, les responsables de la santé publique de l'OMS et du CDC doivent compter sur ces mêmes responsables de la santé pour leur propre surveillance des maladies. Alors peut-être qu'une IA peut y arriver plus rapidement. « Nous savons que les gouvernements ne sont pas obligés de fournir des informations en temps opportun », déclare Kamran Khan, fondateur et PDG de BlueDot. « Nous pouvons prendre des nouvelles d'éventuelles épidémies, de petits murmures sur des forums ou des blogs sont parfois des indices soulignant que des événements inhabituels sont en cours ».
Khan a expliqué que l'algorithme n'utilise pas les publications sur les réseaux sociaux parce que ces données sont trop confuses. Mais il a une astuce dans son sac : l'accès aux données de billetterie des compagnies aériennes mondiales qui peuvent aider à prédire où et quand les résidents infectés se dirigeront ensuite. Il a correctement prédit que le virus passerait de Wuhan à Bangkok, Séoul, Taipei et Tokyo dans les jours suivants son apparition initiale.
Le big data
Khan, qui travaillait comme spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital à Toronto pendant l'épidémie de SRAS de 2003, rêvait de trouver une meilleure façon de suivre les maladies. Ce virus a commencé dans la province de Chine et s'est propagé à Hong Kong puis à Toronto, où il a tué 44 personnes. « Il y a un peu de déjà vu en ce moment », a indiqué Khan à propos de l'épidémie de coronavirus aujourd'hui. « En 2003, j'ai vu le virus envahir la ville et paralyser l'hôpital. Il y avait une énorme fatigue physique et mentale, et je me suis dit : "il ne faut plus que cela recommence" ».
Des schémas de vol mondiaux à l'apprentissage des noms des patients individuels, les scientifiques affirment qu'ils ont plus de moyens de surveiller les maladies infectieuses que jamais. Ces informations sont tirées des nouvelles technologies basées sur les données, de l'amélioration de la communication entre les agences de santé publique et de la transparence accrue dans la notification des infections.
Mais comme notre monde interconnecté a facilité le partage d'informations, il a également multiplié les possibilités de propagation des virus, a noté Kamran Khan.
« D'une part, le monde change rapidement, où les maladies émergent et se propagent plus rapidement », a remarqué Khan. « D'un autre côté, nous avons de plus en plus accès à des données que nous pouvons utiliser... pour générer des informations et les diffuser plus rapidement que les maladies ne se propagent. »
Après avoir testé plusieurs programmes prédictifs, Khan a lancé BlueDot en 2014 et a levé 9,4 millions de dollars en financement de capital-risque. La société affirme qu'elle « utilise l'analyse du big data pour suivre et anticiper la propagation des maladies infectieuses les plus dangereuses au monde ». L'entreprise compte maintenant 40 employés, des médecins et des développeurs qui conçoivent le programme d'analyse de surveillance des maladies, qui utilise des techniques de traitement en langage naturel et d'apprentissage automatique pour parcourir les reportages en 65 langues, ainsi que les données des compagnies aériennes et les rapports d'épidémies de maladies animales. « Ce que nous avons fait, c'est utiliser le traitement du langage naturel et l'apprentissage automatique pour entraîner ce moteur afin qu'il puisse faire la différence et reconnaître s'il s'agit d'une épidémie d'anthrax en Mongolie et non d'une réunion du groupe de heavy metal Anthrax », a expliqué Kahn.
Une fois le tri automatisé des données terminé, l'analyse humaine prend le relais. Les épidémiologistes vérifient que les conclusions ont un sens d'un point de vue scientifique, puis un rapport est envoyé aux clients du gouvernement, des entreprises et de la santé publique.
Les rapports de BlueDot sont ensuite envoyés aux responsables de la santé publique dans une douzaine de pays (y compris aux États-Unis et au Canada), aux compagnies aériennes et aux hôpitaux de première ligne où les patients infectés pourraient se retrouver. BlueDot ne vend pas ses données au grand public, mais ils y travaillent, précise Khan.
BlueDot partage ses analyses avec ses clients des secteurs privé et public pour les tenir informés des derniers développements à mesure qu'une épidémie évolue, afin qu'ils puissent coordonner leur réponse, a expliqué Khan. Cependant, il admet que chaque prédiction s'accompagne d'un certain degré d'incertitude. Par exemple, les chercheurs reconstituent toujours l'ampleur de l'épidémie de coronavirus et l'efficacité avec laquelle le virus est transmis d'une personne à l'autre.
Il ne s'agit pas de la première entreprise à rechercher une solution finale pour les responsables de la santé publique, mais ils espèrent faire mieux que Google Flu Trends, qui a pris sa retraite après avoir sous-estimé la gravité de la saison de la grippe de 2013 de 140 %. BlueDot a prédit avec succès l'emplacement de l'épidémie de Zika dans le sud de la Floride dans une publication dans la revue médicale britannique The Lancet.
:fleche: En savoir plus sur BlueDot
Source : déclarations de Kan, levée de fonds BlueDot
Et vous ?
:fleche: Qu'en pensez-vous ?
J'ai vu, j'ai vuuuu......
Oui, avec Madame Irma, et sa boule de cristal, je savais (mais à #~^@]$% d'euros la séance), je savais qu'il allait y avoir une épidémie....
Car Madame Irma fait du big-data cristalin, pour beaucoup moins cher.
Soyons sérieux quelques minutes. Blue Dot tente de faire de la prédiction d'épidémie, en parcourant les infos diffusées dans le monde en 65 langues, avec un ensemble d'algorithmes (inconnus), suivant une logique purement commerciale (seuls ses clients payants sont informés), et travaille pour améliorer son dispositif. C'est merveilleux, comme le système de pré-crime en cours de développement aux USA, et testé en France depuis plusieurs années, fondé sur les données pénales et judiciaires des intéressés. C'est chouette.
Tout comme on peut prévoir que ceux dont les carrières sont les plus compliquées (chomage, refus d'embauche, licenciement, formations imposées, etc...), seront ceux dont les retraites seront les plus faibles. Vous savez les travailleurs pauvres (venez faire une visite dans le Pays de Gex, où les loyers sont suisses, et les salaires chinois), ceux dont personne ne parle, ceux dont même les syndicats se moquent.
Alors la prédiction d'une épidémie, faut aussi d'abord avoir un premier malade, déclaré, vérifié, et surtout analysé (vous savez, on regarde de quoi il est atteint, ou mort). Et là, Blue Dot, va pouvoir faire une prédiction de la maladie (une fois que ça a commencé, parce qu'avant, ...), oui avant ben Blue Dot peut rien prédire.
Blue Dot fait juste de la collecte de données, puis analyse ce qui est, et enfin rend son rapport. Mais pas de données préalables, pas de 'prédiction'. Sauf que prédiction implique de dire avant, de prévoir ce qui va arriver. Et là, ben rien. Aucun système ne voit vraiment avant que ça n'arrive, ou alors en se basant sur des modèles compliqués (genre météo, ou cours de la bourse), qui comportent un taux d'erreurs à croissance géométrique (j'ai demandé à un statisticien professionnel, il a bien rigolé).
Blue Dot c'est juste une boule de cristal félée de plus.
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Le coronavirus fait sortir de l'ombre l'état de surveillance de la Chine
Le coronavirus fait sortir de l'ombre l'état de surveillance de la Chine,
Les sociétés d'IA se targuant de pouvoir identifier dans la rue des personnes ayant même une faible fièvre, selon un rapport
La surveillance de masse en Chine ne date pas d’aujourd’hui, et les Chinois savent bien qu’ils sont suivis au quotidien par les systèmes de surveillance électronique les plus sophistiqués au monde. Cependant, l'urgence sanitaire liée à l’épidémie du coronavirus a occasionné l’émergence une importante partie de cette technologie restée longtemps à l’ombre, fournissant aux autorités une justification pour les méthodes de balayage du contrôle social de haute technologie.
Selon un rapport de Reuters, les sociétés d'intelligence artificielle et de caméras de sécurité se targuent de pouvoir scanner les rues à la recherche de personnes ayant même une faible fièvre, de reconnaître leur visage même si elles portent un masque et de les signaler aux autorités. En raison de l’urgence du virus, le système de nom réel de la compagnie ferroviaire peut fournir une liste des personnes assises à proximité d’un patient atteint de coronavirus monte à bord d'un train, a rapporté Reuters vendredi.
Reuters rapporte qu’un homme de Hangzhou en Chine, dont la voiture a été repérée grâce à sa plaque d'immatriculation dans la ville voisine de Wenzhou, lorsqu’il était de retour d’un voyage, a été contacté par la police une fois rentré chez lui. La police lui a demandé de rester à l'intérieur pendant deux semaines. Alors qu’il s’ennuyait après être resté à domicile pendant environ 12 jours, il est sorti. Et cette fois, non seulement la police l'a contacté à nouveau, mais son patron aussi. En effet, il avait été repéré par une caméra dotée d'une technologie de reconnaissance faciale, et les autorités avaient alerté sa société en guise d'avertissement, a rapporté Reuters.
« J'ai été un peu choqué par la capacité et l'efficacité du réseau de surveillance de masse. Ils peuvent essentiellement suivre nos mouvements grâce à la technologie de l'IA et au big data, à tout moment et en tout lieu », a déclaré l'homme qui a demandé à rester anonyme.
Selon Reuters, des applications mobile peuvent indiquer aux utilisateurs s'ils sont dans un avion ou un train avec un porteur de coronavirus connu, et les cartes peuvent leur montrer l'emplacement des bâtiments où vivent les patients infectés. Cependant, selon le rapport, les citoyens chinois semblent pour l’instant accepter cette surveillance supplémentaire, ou même y adhérer, comme un moyen de combattre l'urgence sanitaire, bien qu'il y ait eu quelques récriminations anonymes sur les médias sociaux.
Selon Carolyn Bigg, associée du cabinet d'avocats DLA Piper à Hong Kong, « Dans les circonstances, les individus sont susceptibles de considérer cela comme raisonnable même s'ils ne sont pas spécifiquement informés à ce sujet ».
Les Chinois sont déjà assez accoutumés à la surveillance. La Chine utilise l’IA pour suivre les citoyens chinois dans certaines parties du pays. En novembre dernier, IPVM, une autorité mondiale en matière de vidéosurveillance, a rapporté que la police chinoise utilise désormais une caméra basée sur l'IA et des analyses raciales pour suivre les Ouïghours, vivant dans la région dite autonome du Xinjiang en Chine, afin de les distinguer de la majorité Han.
The Telegram a aussi rapporté en septembre dernier que la Chine a dévoilé une caméra de 500 mégapixels dotée d'IA capable d'identifier un seul visage parmi des dizaines de milliers de personnes, faisant craindre aux défenseurs de la vie privée une répression accrue des libertés civiles. The South China Morning Post a rapporté l’année dernière également que Shenzhen, métropole moderne au sud-est de la Chine, était en train de mettre au point un service de billetterie par reconnaissance faciale qui permettra aux voyageurs de pouvoir scanner leur visage sur un écran de la taille d'une tablette montée sur le portail d'entrée du train et faire déduire automatiquement le tarif de leur compte lié.
En février 2019, Victor Gevers, chercheur en sécurité et co-fondateur de la Fondation GDI, a découvert grâce à une base de données non sécurisée en ligne que la Chine suit de près les déplacements de près de 2,6 millions de personnes dans la région du Xinjiang où vivent des minorités musulmanes. La base de données contenait les noms, les numéros de carte d'identité, les dates de naissance et les données de localisation.
Les nouvelles technologies sorties de l’ombre en faveur de l’épidémie du coronavirus
La présente crise a révélé que les entreprises de télécommunications ont longtemps suivi discrètement les mouvements de leurs utilisateurs. En effet, au cours de cette semaine, China Mobile a envoyé des SMS aux habitants de Pékin pour leur dire qu'ils pouvaient vérifier où ils se trouvaient au cours des 30 derniers jours, a rapporté Reuters. L’utilité de la technologie n’a pas été expliquée, mais elle pourrait servir si une personne devait fournir des informations sur ses déplacements aux autorités ou à son employeur.
« À l'ère du big data et de l'Internet, le flux de chaque personne peut être clairement vu. Nous sommes donc différents de l'époque du sras maintenant », a déclaré l'épidémiologiste Li Lanjuan dans une interview accordée la semaine dernière à la chaîne publique chinoise CCTV, comparant l'épidémie à un virus qui a tué 800 personnes en 2003. « Avec ces nouvelles technologies, nous devrions les utiliser pleinement pour trouver la source de l'infection et la contenir », a-t-il ajouté.
Megvii, une société de reconnaissance faciale, a déclaré mardi, selon Reuters, qu'elle avait développé une nouvelle méthode pour repérer et identifier les personnes atteintes de fièvre, avec le soutien des ministères de l'Industrie et des Sciences. Son nouveau « système IA de mesure de la température », qui détecte la température avec des caméras thermiques et utilise les données du corps et du visage pour identifier les personnes, est déjà testé dans un quartier de Pékin.
Le port des masques ne devrait plus constituer un obstacle pour les autorités chinoises. SenseTime, une autre société d'IA de premier plan, a déclaré avoir construit un système similaire pour les entrées des bâtiments, qui peut identifier les personnes portant des masques. La société de caméras de surveillance Zhejiang Dahua affirme qu'elle peut détecter les fièvres avec des caméras infrarouges avec une précision de 0,3ºC.
Reuters a rapporté un entretien de l'agence de presse Xinhua avec Zhu Jiansheng de l'Académie chinoise des sciences ferroviaires. Il a expliqué comment la technologie peut aider les autorités à trouver des personnes susceptibles d'être exposées à un cas confirmé ou suspecté de coronavirus dans un train. Il a déclaré à ce sujet :
« Nous allons récupérer les informations pertinentes sur le passager, y compris le numéro du train, le numéro du wagon et les informations sur les passagers qui étaient proches de la personne, comme les personnes assises sur trois rangées de sièges avant et après la personne ». Il a continué en disant que « Nous extrairons les informations et les fournirons ensuite aux services de prévention des épidémies concernés ».
Certes, de nouveaux systèmes de surveillance sont en train de sortir de l’ombre dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, mais la surveillance de masse en Chine était-elle encore « dans l'ombre » ?
Source : Reuters
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de la multiplication des applications de surveillance, alors que le coronavirus continue de sévir ?
:fleche: Ces applications aident à faire face à l’urgence sanitaire. Les citoyens chinois devraient-ils se plaindre de l’aspect vie privée en pareille circonstance ?
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Le port d'un masque n'empêchera plus la reconnaissance faciale en Chine
Le port d'un masque n'empêchera plus la reconnaissance faciale,
Le coronavirus ayant incité les sociétés à développer des solutions pour les personnes dont le visage est partiellement couvert
Pendant que le coronavirus, rebaptisé Covid-19 par l’Organisation mondiale de la santé, continue de faire des morts en Chine et dans d’autres pays, les entreprises chinoises de reconnaissance faciale innovent pour faire évoluer leur technologie. South China Morning Post, un quotidien chinois, a rapporté qu’un masque ne permet plus d’échapper aux caméras de reconnaissance faciale. De nouvelles formes de reconnaissance faciale permettent désormais de reconnaître non seulement les personnes portant un masque sur la bouche, mais aussi celles qui portent un foulard et même une fausse barbe. Abacus News, un site Web chinois de l'actualité technologique, a été le premier à publier ces informations.
En Chine, où le Covid-19 a émergé en décembre dans la ville de Wuhan et a déjà tué plus de 2 000 personnes, plusieurs provinces et plusieurs grandes villes ont imposé le port des masques chirurgicaux et des respirateurs N95 à leurs habitants pour tenter d’endiguer sa propagation. Ce changement a conduit SenseTime, le champion chinois de l'IA, à adapter son produit de reconnaissance faciale pour identifier les personnes portant ces masques, selon une annonce de la société la semaine dernière. D’après le quotidien chinois, cette nouvelle technologie est déjà déployée en Chine en raison d’une des pires urgences sanitaires que Pékin n’ait jamais connues.
SenseTime a annoncé le lancement de son outil de reconnaissance faciale la semaine dernière, cependant, selon le journal, cette technologie n'est pas vraiment nouvelle. Amarjot Singh, chercheur postdoctoral à l'université de Stanford, et son équipe ont publié des recherches sur l'identification faciale déguisée (DFI) en 2017. Selon le journal, leur algorithme a fait une percée dans la reconnaissance des personnes portant des lunettes, de fausses barbes, des écharpes et des casques.
« La reconnaissance faciale identifie une personne en localisant plusieurs points clés sur le visage et en les reliant entre eux pour former une signature unique spécifique à la personne », a expliqué M. Singh.
Ces points clés se trouvent généralement autour des yeux, du nez et des lèvres. Mais les systèmes de reconnaissance faciale développés par M. Singh et d'autres sont capables de reconnaître les personnes masquées en obtenant suffisamment de points clés à partir des seuls yeux et du nez. Selon M. Singh, « Bien que cela soit moins précis, une correspondance peut toujours être établie ».
À l’époque, lorsque le travail a été publié pour la première fois, l'équipe de Singh a décrit l'identification des visages masqués comme étant extrêmement difficile, a rapporté South China Morning Post. Le modèle des chercheurs a été formé pour détecter les 14 points clés sur les photos, mais la précision diminuait en fonction du déguisement et de la complexité de l'arrière-plan de l'individu. Mais depuis lors, d'autres recherches ont été menées pour améliorer la reconnaissance faciale avec des masques, et il semble que beaucoup cherchent maintenant à la commercialiser, d’après le quotidien.
La technologie de SenseTime peut reconnaître un visage en utilisant uniquement les parties du visage visibles
D'une manière générale, plus l'algorithme peut inclure de points clés, meilleurs sont les résultats. Mais selon Yufei Wei, directeur du marketing de la société de reconnaissance faciale Qingfei Technologies, d'autres facteurs entrent également en jeu. M. Wei a expliqué, selon le journal, qu'un système de reconnaissance faciale n'a pas nécessairement besoin de plus de données, mais il a besoin de données plus précises. « Il y aura une conception d'algorithme plus spécifique pour reconnaître et faire correspondre la base de données spéciale », a-t-il déclaré.
Les chercheurs de l'Université de Bradford, dirigés par le professeur Hassan Ugail, ont amélioré leur modèle de reconnaissance faciale en l'alimentant avec des images faciales partielles et ont obtenu une identification correcte à 90 %, d’après le quotidien. Quant à la société SenseTime, elle a expliqué que son algorithme de détection des masques faciaux est conçu pour lire 240 points clés des caractéristiques faciales autour des yeux, de la bouche et du nez. Mais il peut établir une correspondance en utilisant uniquement les parties du visage qui sont visibles.
Une autre société chinoise de reconnaissance faciale prétend également pouvoir désormais reconnaître les personnes masquées en se basant sur peu de données. Selon le quotidien chinois, face à l'impact du Covid-19, la société Minivision de Nanjing, capitale de Jiangsu, a lancé une campagne de collecte de données d'urgence. La direction a mobilisé d'urgence les employés et leurs proches pour collecter un ensemble de données à petite échelle en deux jours. L'information clé que le système a enregistrée sur les visages masqués était basée sur les yeux.
Le journal a rapporté que la collecte précipitée et en urgence était due aux mesures strictes prises par la Chine pour lutter contre la propagation de l'épidémie. De nombreuses communautés résidentielles, en particulier dans les zones les plus touchées par le virus, ayant limité l'entrée chez elles aux seuls résidents. Minivision a introduit le nouvel algorithme dans ses systèmes de reconnaissance faciale des serrures de portes dans les communautés de Nanjing afin de reconnaître rapidement les résidents sans avoir à enlever leurs masques.
Mais ce type de systèmes a encore des limites. Le président de l'institut de recherche en IA de Minivision, Hu Jianguo, a expliqué dans un entretien avec l'édition chinoise de Synced qu'il serait difficile d'étendre ce système à un plus grand nombre de personnes. En effet, lorsqu'une population atteint une certaine échelle, le système est susceptible de rencontrer des personnes ayant un regard similaire.
Selon le quotidien, c'est peut-être la raison pour laquelle la plupart des systèmes commerciaux de reconnaissance faciale qui peuvent identifier les visages masqués semblent limités à des applications à petite échelle. SenseTime a déclaré que son propre système est utilisé dans les bureaux pour pointer les employés. FaceGo, une autre entreprise basée à Pékin qui se vante de ses nouvelles compétences en matière de reconnaissance faciale, note également que ses systèmes sont utilisés dans des logiciels de pointage.
Reuters a rapporté plus tôt ce mois que le coronavirus a fait sortir de l'ombre l'état de surveillance de la Chine. Parmi les sociétés de reconnaissance faciale qui vantent leur technologie, il y a Megvii, une société qui a déclaré qu'elle avait développé une nouvelle méthode pour repérer et identifier les personnes atteintes de fièvre, avec le soutien des ministères de l'Industrie et des Sciences. Son nouveau « système IA de mesure de la température », qui détecte la température avec des caméras thermiques et utilise les données du corps et du visage pour identifier les personnes, est déjà testé dans un quartier de Pékin, d’après Reuters.
Une société de caméras de surveillance, Zhejiang Dahua, a affirmé, selon Reuters, qu'elle peut détecter les fièvres avec des caméras infrarouges avec une précision de 0,3°C. Reste à savoir si ces données collectées sur des millions de Chinois seront supprimées et ces nouvelles technologies intrusives de reconnaissance faciale rangées une fois que l’urgence sanitaire due au virus sera passée.
Source : South China Morning Post
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Selon vous, l’urgence sanitaire due au coronavirus justifie-t-elle ce déploiement de technologies de reconnaissance faciale en Chine ?
:fleche: Qu’est-ce qui se passera avec les données collectées et les technologies développées dans le cadre de l’urgence sanitaire, une fois que la crise sera terminée ?
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Chine : même les porteurs de masques peuvent être identifiés, selon une société de reconnaissance faciale
Chine : même les porteurs de masques peuvent être identifiés,
Selon une société chinoise de reconnaissance faciale
Ces derniers mois, en portant un masque en Chine, les populations cherchent à se protéger du coronavirus, mais empêchent par la même occasion la plupart des systèmes de reconnaissance faciale d’être plus efficaces. Mais dans un article publié en février dernier, le quotidien South China Morning Post a écrit que le port d'un masque n'empêcherait plus la reconnaissance faciale. Dans une nouvelle publication de Reuters ce lundi, une entreprise chinoise affirme avoir mis au point la première technologie de reconnaissance faciale du pays qui permet d'identifier les personnes lorsqu'elles portent un masque.
La Chine utilise certains des systèmes de surveillance électronique les plus sophistiqués au monde, dont les caméras munies des technologies de reconnaissance faciale. Mais le coronavirus, qui est apparu dans la province de Hubei à la fin de l'année dernière, a fait que presque tout le monde porte un masque chirurgical à l'extérieur dans l'espoir de ne pas contracter le virus - ce qui pose un problème particulier pour la surveillance. Mais une solution serait trouvée à cette situation. La société Hanwang Technology Ltd, basée à Pékin, a déclaré avoir mis au point une technologie capable de reconnaître les personnes même lorsqu'elles portent un masque.
L'entreprise, appelée également en anglais Hanvon, a déclaré à Reuters qu'une équipe de 20 personnes a utilisé une technologie de base développée au cours des 10 dernières années – une base de données d'échantillons d'environ 6 millions de visages non masqués et une base de données beaucoup plus petite de visages masqués –, pour développer la technologie. Selon Reuters, l'équipe a commencé à travailler sur le système en janvier, alors que l'épidémie de coronavirus s'intensifiait, et a commencé à le mettre sur le marché après seulement un mois.
« Si elle est connectée à un capteur de température, elle peut mesurer la température du corps tout en identifiant le nom de la personne, puis le système traiterait le résultat, disons, s'il détecte une température supérieure à 38 degrés », a déclaré Huang Lei, vice-président de Hanwang, lors d'une interview accordée à Reuters.
Selon Reuters, Hanwang vend deux principaux types de produits qui utilisent sa technologie de reconnaissance faciale. L'un d'entre eux effectue une reconnaissance "à canal unique" qui est utilisée au mieux, par exemple, aux entrées des immeubles de bureaux. Tandis que l'autre produit, plus puissant, est un système de reconnaissance "multicanal" qui utilise « plusieurs caméras de surveillance », d’après Reuters.
Il peut identifier tout le monde dans une foule de jusqu'à 30 personnes « en une seconde », explique M. Huang. « Lorsque l'on porte un masque, le taux de reconnaissance peut atteindre environ 95 %, ce qui permet d'identifier la plupart des personnes », a précisé M. Huang, ajoutant que le taux de réussite pour les personnes sans masque est d'environ 99,5 %.
Selon le rapport de février du South China Morning Post, en raison de la pire urgence sanitaire que Pékin connait ces derniers mois, SenseTime, le champion chinois de l'IA, a aussi adapté son produit de reconnaissance faciale pour identifier les personnes portant ces masques. D’après le quotidien chinois, cette nouvelle technologie est déjà déployée en Chine. SenseTime a expliqué dans une annonce, selon le quotidien, que son algorithme de détection des masques faciaux est conçu pour lire 240 points clés des caractéristiques faciales autour des yeux, de la bouche et du nez. Mais il peut établir une correspondance en utilisant uniquement les parties du visage qui sont visibles.
La technologie de Hanwang identifie difficilement un sujet qui porte à la fois un masque et des lunettes de soleil
Selon Reuters, l’un des clients importants de Hanwang est, sans surprise, le ministère de la Sécurité publique, qui dirige la police. Huang Lei a déclaré à Reuters que grâce à la technologie de Hanwang, le ministère peut recouper les images avec sa propre base de données de noms et d'autres informations, puis identifier et suivre les personnes dans leurs déplacements. « Il peut détecter les suspects de crime, les terroristes ou faire des rapports ou des avertissements », a-t-il dit à Reuters.
« À l'ère du big data et de l'Internet, le flux de chaque personne peut être clairement vu. Nous sommes donc différents de l'époque du sras maintenant », a déclaré l'épidémiologiste Li Lanjuan dans une interview accordée la semaine dernière à la chaîne publique chinoise CCTV, comparant l'épidémie à un virus qui a tué 800 personnes en 2003, selon un rapport de Reuters plus tôt en février. « Avec ces nouvelles technologies, nous devrions les utiliser pleinement pour trouver la source de l'infection et la contenir », a-t-il ajouté.
Hanwang compte environ 200 clients à Pékin qui utilisent cette technologie, y compris la police, et s'attend à ce que d'autres, dans 20 provinces, commencent bientôt à l'installer, a déclaré M. Huang à Reuters. Cependant, le système a du mal à identifier les personnes qui portent à la fois un masque et des lunettes de soleil, a-t-il dit. « Dans cette situation, toutes les informations faciales clés sont perdues. Dans de tels cas, la reconnaissance est difficile », a déclaré M. Huang.
Selon Reuters, la réaction des citoyens chinois face à cette nouvelle technologie n'est pas immédiatement évidente. En ce qui concerne les autres outils de surveillance utilisés dans la lutte contre le coronavirus, les médias sociaux ont suscité quelques récriminations, mais la plupart des gens semblent accepter une intrusion supplémentaire, voire l'adopter, comme moyen de faire face à l'urgence sanitaire.
Dans le rapport de février de Reuters, un homme de Hangzhou en Chine, qui a été contacté par la police après que sa voiture ait été repérée grâce à sa plaque d'immatriculation dans la ville voisine de Wenzhou, lorsqu’il était de retour d’un voyage en février dernier a déclaré à Reuters : « J'ai été un peu choqué par la capacité et l'efficacité du réseau de surveillance de masse. Ils peuvent essentiellement suivre nos mouvements grâce à la technologie de l'IA et au big data, à tout moment et en tout lieu ».
Selon Reuters, bien que les clients nationaux aient été le moteur de l'activité de Hanwang, M. Huang a également déclaré qu'il s'attendait à un intérêt accru de la part des étrangers, car le virus se propage dans le monde entier et de plus en plus de personnes portent des masques. « Non seulement la population chinoise en bénéficie, mais aussi, lorsque la technologie est appliquée à l'échelle mondiale, le monde entier peut en bénéficier », a-t-il déclaré.
Que se passerait-il si une telle technologie venait à s’étendre aux autres pays du monde qui préparent tous en ce moment une riposte contre le coronavirus qui continue son expansion ?
Source : Reuters
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Quel commentaire faites-vous de ces technologies qui se développent en faveur de la lutte contre le coronavirus ?
:fleche: Pensez-vous que d’autres pays achèteraient la technologie de Hanwang pour lutter contre le virus ?
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:fleche: Le port d'un masque n'empêchera plus la reconnaissance faciale, le coronavirus ayant incité les sociétés à développer des solutions pour les personnes dont le visage est partiellement couvert
:fleche: Pour l'Iran, la réponse à l'épidémie du coronavirus est de couper l'Internet, une initiative du gouvernement pour garder la mainmise sur le récit de l'épidémie