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Les États-Unis suppriment l'exigence de commandes manuelles pour les véhicules entièrement automatisés
L’entreprise Cruise présente Origin, son véhicule électrique entièrement autonome sans volant ni pédales,
mais sera-t-il suffisamment sûr pour transporter des personnes sans susciter de crainte ?
Dans l’univers des fabricants de véhicules autonomes, nous avons des entreprises comme Waymo, la filiale de Google, Tesla, l’entreprise d’Elon Musk, Uber, l’entreprise de mise en contact des utilisateurs et des conducteurs, qui se sont lancées depuis plusieurs années dans une course aux véhicules autonomes. À ces entreprises, il va falloir ajouter une autre nommée Cruise. Cruise est une startup qui travaille depuis plus de 3 ans à la fabrication de voitures autonomes. Récemment, l’entreprise s’est livrée à un évènement marketing et a présenté au public son modèle de voitures autonomes baptisé Origin.
Selon l’entreprise, Origin n’est pas une voiture. Un employé l’appelle « la propriété ». Cruise insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une voiture, car une voiture répond à un minimum de standard. Kyle Vogt, le co-fondateur et directeur de la technologie de Cruise explique que « la façon dont les véhicules sont conçus, ils ont normalement un capot à l’avant où se trouve le moteur et un peu de rangement dans le coffre ». « Mais lorsque vous n’avez pas besoin de tout cela... nous pouvons avoir cette énorme cabine spacieuse sans prendre plus de place sur la route qu’une voiture ordinaire ».
Des arguments pour convaincre le marché, mais est-ce suffisant ?
Au niveau extérieur, le véhicule autonome bénéficie d’une taille semblable à celle d’un SUV multisegment, sans aucune vitre côté chauffeur. Il n’y a pas à proprement parler de face avant et arrière, car les deux faces arborent le même design avec les mêmes composants. Mais c’est lorsque vous entrez dans la voiture que la magie s’opère. Vous n’avez ni volant, ni pédales de frein et d’accélération, ni levier de vitesse, ni tableau de bord au sens conventionnel du terme, etc. En somme, il n’existe aucun moyen pour un être humain de prendre le contrôle de la voiture en cas de soucis. Plutôt, vous avez un habitacle spacieux avec 2 banquettes disposées l’une en face de l’autre ainsi qu’un ensemble d’affichages à chaque extrémité et c’est tout. Assez audacieux, dira-t-on. Comme les véhicules autonomes ordinaires, il intègre un radar, des caméras et des capteurs laser LIDAR. Le disque dur stocké dans le coffre abrite le système d’intelligence artificielle et le logiciel de perception. Il est refroidi par le système de batterie du véhicule, ce qui le rend plus silencieux et moins sujet à la surchauffe que les versions précédentes.
Pour l’instant, Origin est en cours de développement. La technologie soutenant Origin n’a pas encore été validée, ce qui sous-entend que la voiture autonome qui n’est pas une voiture selon ses concepteurs n’est pas plus fiable qu’un être humain. Mais selon Vogt, l’entreprise se rapproche de ce niveau. Il précise en outre qu’au « moment où ce véhicule entrera en production, nous pensons que le logiciel de base qui pilote nos véhicules autonomes sera à un niveau de performance surhumain et plus sûr que le conducteur humain moyen ». Il ajoute que « nous fournirons des preuves empiriques solides pour étayer cette affirmation avant de mettre des gens dans une voiture sans personne à l’intérieur ».
Comme atouts pour conquérir le marché, Vogt met en avant « sa modularité » et le fait que la voiture ait été conçue « autour de l’idée de ne pas avoir de chauffeur et d’être spécifiquement utilisée dans une flotte de covoiturage ». « Ce véhicule est conçu pour durer un million de kilomètres et tous les composants intérieurs sont remplaçables. L’informatique est remplaçable, les capteurs sont remplaçables. Et ce que cela fait, c’est que le coût par kilomètre est beaucoup plus bas que ce que vous pourriez atteindre si vous preniez une voiture ordinaire et tentiez de la moderniser. Le coût de remplacement et son entretien ne feraient que vous tuer du point de vue commercial », défend Vogt.
Pour développer ses activités, Cruise a bénéficié du soutien financier de General Motors (GM) qui détient deux tiers du capital de Cruise. En plus de GM, Honda a également investi dans cette société. L’entreprise a par ailleurs levé des fonds auprès du Fonds japonais SoftBank Vision et de T. Rowe Price, et a une valorisation de 19 milliards de dollars. Au niveau technique, Cruise a bénéficié du soutien de GM et Honda. La conception du véhicule de base et le groupe motopropulseur électrique ont été confiés à GM. Honda pour sa part a travaillé sur l’utilisation de l’espace d’intérieur. Enfin, Cruise a géré les technologies de détection et l’informatique embarquée, ainsi que l’aspect conduite du véhicule.
Quelques obstacles à surmonter avant d’espérer conquérir le marché
Bien que Cruise cherche à faire passer sa voiture électrique autonome comme une révolution, il faut savoir qu’Origin n’est pas la première voiture de ce type. En décembre 2016, Google a étonné le monde quand il a révélé qu’il avait mis un aveugle dans l’un de ses véhicules de test autonomes en forme d’œuf et l’a envoyé faire un petit tour autour d’Austin, au Texas. En plus de Waymo qui est déjà très avancé dans la course aux véhicules autonomes, GM, le financier de Cruise, est également en train de développer de son côté un véhicule entièrement autonome sans volant ni pédales nommé Chevy Bolt. Ford aussi travaille dans ce domaine et a annoncé qu’il sortirait un véhicule autonome sans volant ni pédales d’ici 2021. Cruise a donc beaucoup à faire s’il veut se faire une place dans le marché des voitures autonomes.
En plus de la concurrence que Cruise aura à suivre de près, plusieurs obstacles se dressent également devant la mise en circulation du véhicule de l’entreprise. En effet, les habitudes étant ce qu’elles sont, de nombreux utilisateurs n’ont pas encore entièrement confiance aux véhicules autonomes et souhaitent avoir les composants habituels comme le volant, les pédales de frein et d’accélération pour prendre la main en cas de pépin. Cruise devra donc trouver les moyens de convaincre les utilisateurs sur la fiabilité de son véhicule sans volant et sans frein avant que les utilisateurs se décident majoritairement à confier leur sort à une machine. De même, de nombreux pays n’ont pas encore autorisé ce type de voitures entièrement autonomes sur leurs routes, bien évidemment à cause des risques d’accident et des craintes que suscitent ces technologies autonomes qui sont encore au stade de balbutiement. À sa sortie, pensez-vous qu’Origin et les véhicules semblables sans volant ni pédales seront suffisamment surs pour se laisser transporter sans crainte ?
Source : Cruise Origin, Medium
Et vous ?
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Les États-Unis suppriment l'exigence de commandes manuelles pour les véhicules entièrement automatisés
Les États-Unis suppriment l'exigence de commandes manuelles pour les véhicules entièrement automatisés
les véhicules autonomes sans volant ni pédales sont désormais autorisés
La National Highway Traffic and Safety Administration (NHTSA) du ministère américain des Transports a publié jeudi le premier ensemble de règles et d'exigences de sécurité pour les véhicules autonomes (VA) et les véhicules dotés de fonctions de conduite automatisée. Les nouvelles règles informent les constructeurs automobiles qu'ils n'ont plus besoin d'équiper les véhicules entièrement autonomes de commandes de conduite manuelles pour répondre aux normes de sécurité. La NHTSA apporte des précisions sur la façon dont la sécurité des passagers devrait être définie dans ce type de véhicules.
Aux États-Unis, la NHTSA vient de réduire les coûts de production et les obstacles pour les constructeurs de véhicules automatisés. Jusqu'à présent, les constructeurs automobiles et les sociétés technologiques ont rencontré des obstacles importants pour déployer des véhicules avec un système de conduite automatisée (ADS - automated driving system) dépourvus de commandes de conduite manuelles en raison des normes de sécurité écrites il y a plusieurs décennies qui supposent que des personnes sont aux commandes. Les constructeurs automobiles ont déposé des requêtes auprès de la NHTSA pour réviser ses règles et c'est désormais chose faite.
La nouvelle norme révise les règlements qui supposent que les véhicules "auront toujours un siège pour le conducteur, un volant et une colonne de direction correspondante, ou une seule position assise pour le passager extérieur avant". Elle s'appuie sur les efforts précédents de l'agence pour assurer la sécurité publique à mesure que l'automatisation évolue. L'année dernière, elle a publié une ordonnance qui exigeait que les opérateurs et les fabricants de VA signalent les accidents. En 2020, elle a lancé une initiative de test des VA qui permet aux États et aux entreprises de soumettre des informations sur les tests de véhicules autonomes.
Ces informations peuvent être consultées par le public. « Alors que le conducteur passe d'une personne à une machine dans les véhicules équipés d'un système ADS, le besoin de garder les humains en sécurité reste le même et doit être intégré dès le début », a déclaré le Dr Steven Cliff, administrateur adjoint de la NHTSA, dans un communiqué. « Avec cette norme, nous nous assurons que les fabricants mettent la sécurité en premier », a-t-il ajouté. À bien des égards, la norme est réactive à une industrie qui est déjà bien engagée. Toutefois, notons qu'à l'heure actuelle aucun véhicule autonome n'a encore été déployé sur la voie publique.
Ainsi, le fait de jeter les bases d'une réglementation pour de nouveaux types de véhicules constitue certainement un pas dans la bonne direction. La règle apporte tout d'abord des modifications à la terminologie écrite pour les véhicules de conception traditionnelle afin d'éviter toute ambiguïté et toute terminologie inutile. Des termes tels que "siège du conducteur", "volant" ou "siège du passager" n'auront plus de sens lorsqu'ils seront utilisés comme références spatiales pour des véhicules autonomes spécialement conçus qui ne présentent pas ces caractéristiques. Cruise et Zoox construisent tous deux des véhicules audiovisuels de ce type.
Toutefois, d'autres entreprises - comme Waymo, Motional et Argo AI - continuent de déployer sur la route des véhicules autonomes qui peuvent être commandés à la fois par un système de conduite automatisée et par une commande de direction. Selon la NHTSA, ceux-là doivent donc avoir leur propre distinction. Certains VA, comme celui du constructeur automobile Nuro, sont utilisés pour livrer des marchandises, mais pas des humains. Ainsi, les règles de la NHTSA ont donc été adaptées pour exclure ces véhicules, en statuant que le besoin de sécurité initial n'existe pas lorsqu'il n'y a pas d'occupants à protéger.
La norme de la NHTSA traite en outre des changements apportés aux exigences des constructeurs à la suite des révisions de la terminologie, tels que le traitement des coussins gonflables avancés et des témoins de suppression des coussins gonflables avancés dans les véhicules équipés d'un système ADS, les exigences de verrouillage et les changements apportés aux exigences relatives aux ceintures de sécurité pour les autobus de taille moyenne et les grands autobus scolaires à la suite de la suppression du terme "conducteur". Rappelons que certains constructeurs de véhicules autonomes conçoivent déjà leurs nouveaux véhicules en tenant compte de la sécurité des passagers.
Zoox, par exemple, affirme avoir construit un tout nouveau style de coussin gonflable pour son véhicule, et a conçu un système qui s'appuie sur des capteurs, des interrupteurs et des caméras pour garantir le bon usage de la ceinture de sécurité par les passagers. Mais la norme de la NHTSA fournit des lignes directrices pour l'avenir et une méthode pour tenir les fabricants responsables dans un secteur en pleine évolution.
« Tout au long des années 2020, une partie importante de la mission de sécurité de département américain des Transports consistera à s'assurer que les normes de sécurité suivent le rythme du développement de la conduite automatisée et des systèmes d'aide à la conduite. Cette nouvelle règle est une étape importante, établissant des normes de sécurité solides pour les véhicules équipés de systèmes d'aide à la conduite », a déclaré le secrétaire américain aux Transports, Pete Buttigieg, dans un communiqué.
Source : La NHTSA
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