USA : Trump signe un décret interdisant le rachat de Qualcomm par Broadcom
Broadcom serait prêt à débourser plus de 100 milliards de $ pour acquérir Qualcomm
En plein déboires juridiques avec Apple
Le géant américain des semi-conducteurs Broadcom explore la possibilité d’acquérir Qualcomm, cette opération si elle se concrétise va être la plus importante acquisition dans l’histoire des fabricants de circuits intégrés. Et pour cause, Broadcom qui pèse 107 milliards de dollars compte mettre sur la table plus de 100 milliards de dollars, un achat donc d'égal à égal puisque la valorisation boursière de Qualcomm est de 92 milliards de dollars.
Selon Bloomberg, la direction de Broadcom est en discussion avec ses conseillers pour envisager l'éventualité d'un accord avec Qualcomm. L’offre de 70 dollars par action va inclure une combinaison d'espèces et d'actions et sera probablement annoncée durant les prochains jours toujours selon les sources de Bloomberg. Les actionnaires ont vivement salué cette news et l’action de Qualcomm a connu une hausse de 19 %, sa hausse la plus importante depuis 2008.
Pour rappel, Qualcomm est en pleine crise à cause de son conflit légal avec Apple, qui a été depuis longtemps un client de Qualcomm et un important acheteur des modems sans fils qui permettent à l’iPhone de communiquer avec les réseaux de télécommunications. L’action de Qualcomm a baissé de 16 % cette année si on exclut la hausse d’hier survenue suite à l’annonce de la news de la potentielle acquisition. L’entreprise a aussi souffert une baisse drastique de 90 % de son profit durant le quatrième semestre, des résultats publiés au début de cette semaine. Qualcomm a informé que ses bénéfices ont été « négativement affectés par les actions entreprises par Apple et ses contrats de fabrication. »
Qualcomm face à cette crise se trouve dans une situation délicate. Le conflit judiciaire qui l’oppose à Apple pèse sur ses bénéfices et menace un business model qui a pendant des années fait de Qualcomm l’un des fabricants de puces les plus performants du marché.
Depuis des années, Apple et Qualcomm travaillent en bonne intelligence dans un contrat gagnant-gagnant. Apple utilise les technologies de Qualcomm comme les modems dans ses iPhone et Qualcomm, qui détient des brevets pour ces technologies, se fait payer des redevances par les entreprises intervenant dans la fabrication des iPhone pour qu’Apple puisse leur rembourser ces frais de licences payés. Mais cette bonne entente a pris une autre tournure depuis le mois de janvier.
En effet, depuis cette date la firme de Cupertino a traduit en justice Qualcomm, car elle estime que ce dernier utilise sa position dominante dans le secteur des semi-conducteurs pour lui faire payer un pourcentage jugé exorbitant sur le prix total des iPhone vendus peu importe si elle utilise les technologies de Qualcomm ou non. Ainsi, lorsqu’Apple a augmenté le prix de ses iPhone en fournissant une mémoire de stockage plus importante, le coût de licences dû à Qualcomm aurait également grimpé. Apple souhaiterait que ce montant soit fixé en fonction du prix des composants utilisés dans les téléphones et réduit à des dizaines de dollars.
Les brevets en question couvrent des fonctionnalités basiques des systèmes de téléphones mobiles. Quelques brevets ne sont pas directement liés aux puces de Qualcomm, mais plutôt à des technologies essentielles pour les smartphones comme la gestion d’énergie et les fonctionnalités d’écran comme la Force Touch. Qualcomm en poursuivant Apple estime que la firme a déformé la réalité et a menti aux régulateurs afin d’essayer injustement de pousser le fabricant de puces à baisser les royalties.
Par la suite, une série d’attaques en justice de part et d’autre se sont ensuivies, Qualcomm a essayé de suspendre la vente et l’assemblage de l’iPhone en Chine en saisissant la justice. Cependant, le fabricant de puces a été accusé par les autorités américaines et dans d’autres pays de pratiques anticoncurrentielles et a même écopé d’une amende de 654 millions d’euros à Taiwan pour abus de position dominante.
Broadcom qui est aussi un fournisseur de parts d’iPhone a informé cette semaine qu’il va relocaliser son siège présent actuellement à Singapour aux États-Unis, une décision applaudie par le président Donald Trump. Si jamais l’offre de l’entreprise est acceptée, Qualcomm va devenir une entité importante pour Broadcom qui a déjà des locaux en Californie. Si ce rachat se concrétise, personne ne sait encore ce qui va arriver à la bataille juridique qui oppose Apple à Qualcomm, mais des sources suggèrent que Broadcom opterait probablement pour un règlement à l’amiable afin d’éviter davantage de pertes.
Source : Bloomberg
Et vous ?
:fleche: Quel sera selon vous l'impact de cette acquisition sur le marché des semiconducteurs ?
:fleche: Pensez-vous que la concurrence va être mise à mal ?
Voir aussi :
:fleche: L'ITC s'engage à investiguer sur les présumées violations de brevets de Qualcomm par l'iPhone 7 et rendra sa décision dans les plus brefs délais
:fleche: Apple Vs Qualcomm : Intel entre officiellement dans la partie en se ralliant à Apple et assure que Qualcomm veut se débarrasser de la concurrence
Qualcomm rejette l'offre de Broadcom qu'elle estime grandement sous-évaluée
Qualcomm rejette l'offre de Broadcom qu'elle estime grandement sous-évaluée,
après un examen approfondi
Qualcomm s’est retrouvé en pleine crise, notamment à cause de son conflit légal avec Apple, qui a été depuis longtemps un client de Qualcomm et un important acheteur des modems sans fils qui permettent à l’iPhone de communiquer avec les réseaux de télécommunications. C’est dans ce contexte que l’entreprise a étudié la semaine dernière l’offre de fusion proposée par le spécialiste des semi-conducteurs Broadcom.
Une telle opération donnerait naissance à une entité encore plus importante qui serait le principal fournisseur de puces pour les quelque 1,5 milliard de smartphones qui devraient être vendus dans le monde cette année. Le montant proposé par Broadcom était de plus de 100 milliards de dollars. Broadcom a déclaré qu'il y avait des « avantages financiers convaincants » à un tel accord et que le portefeuille de Qualcomm et sa présence sur le marché mondial seraient complémentaires aux activités de Broadcom.
Cependant, Qualcomm semble rejeter l’idée d’une telle fusion. Dans un communiqué, Qualcomm a jugé l'offre de Broadcom grandement sous-évaluée et invoqué des incertitudes « significatives » en matière de conformité avec les règles en vigueur sur le plan de la concurrence.
« Le Conseil est unanime à penser que la proposition de Broadcom sous-estime significativement Qualcomm par rapport à la position de leader de la société dans la technologie mobile et nos perspectives de croissance future », a déclaré Paul Jacobs, président exécutif et président du conseil de Qualcomm Incorporated.
« Aucune entreprise n'est mieux positionnée dans le secteur des mobiles, de l'Internet des objets, de l'automobile, de l'informatique de pointe et de la mise en réseau au sein de l'industrie des semi-conducteurs. Nous sommes confiants dans notre capacité à créer de la valeur additionnelle significative pour nos actionnaires alors que nous continuons notre croissance dans ces segments attrayants et conduisons la transition vers la 5G », a déclaré Steve Mollenkopf, chef de la direction de Qualcomm Incorporated.
« Le conseil d'administration et la direction se concentrent singulièrement sur la création de valeur pour les actionnaires de Qualcomm. Après un examen approfondi, mené en consultation avec nos conseillers financiers et juridiques, le Conseil a conclu que la proposition de Broadcom sous-estime considérablement Qualcomm et présente une incertitude réglementaire importante. Nous sommes convaincus que la stratégie mise en œuvre par Steve et son équipe offre aux actionnaires de Qualcomm une valeur nettement supérieure à l'offre proposée », a déclaré Tom Horton, président de Qualcomm Incorporated.
L'offre de Broadcom survient au moment où Qualcomm tente de conclure l'acquisition du fabricant de puces pour automobiles NXP Semiconductors NXPI.O pour 38 milliards de dollars. Broadcom s'est dit prêt à racheter Qualcomm, quelle que soit l'issue du dossier NXP, en cours d'examen par les autorités de la concurrence. Il reste donc à voir comment l’entreprise compte réagir face à ce refus.
Notons que, de son côté, Broadcom attend le feu vert des autorités pour boucler le rachat de l’équipementier réseau Brocade Communications Systems pour un montant de 5,5 milliards de dollars
Source : Qualcomm
Citation:
Mise à jour du 09/02/2018 : Qualcomm rejette la nouvelle proposition d'acquisition de Broadcom
Hier, Qualcomm a annoncé que son conseil a rejeté la nouvelle proposition de rachat de Broadcom qui a été faite le 5 février dernier d’acquérir toutes les actions en circulation de Qualcomm pour 82,00 $ par action (60,00 $ en espèces et 22,00 $ en actions Broadcom).
Le conseil d'administration de Qualcomm, assisté de ses conseillers financiers et juridiques, a déterminé que la proposition de Broadcom sous-évalue considérablement Qualcomm et est loin de l'engagement réglementaire que le conseil exigerait, compte tenu du risque important de défaillance d'une transaction. Cependant, Qualcomm a proposé de rencontrer Broadcom pour voir si elle peut remédier aux graves lacunes de valeur et de certitude dans sa proposition.
Le PCA de Qualcomm, Paul E. Jacobs, a fait parvenir une lettre à Broadcom dans laquelle il explique que « Telle que présentée, votre proposition soulève plus de questions que de réponses », notamment :
- quel est le prix le plus élevé auquel vous seriez prêt à acquérir Qualcomm ? Est-ce 82 $ par action ou est-ce un prix supérieur ? « Votre proposition actuelle est inadéquate, car elle sous-apprécie matériellement Qualcomm. Votre proposition n'attribue aucune valeur à notre acquisition relutive NXP, aucune valeur pour la résolution attendue de nos différends de licence actuels et aucune valeur pour l'opportunité significative dans la 5G. Votre proposition est inférieure à nos perspectives en tant qu'entreprise indépendante et est nettement inférieure à nos multiples transactions dans notre secteur » ;
- Broadcom est-elle prête à s'engager à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la clôture de la transaction proposée ? « Ceci est extrêmement important pour valoriser la préservation pour nos actionnaires. Les différences dans nos modèles d'affaires exposent la Société à un risque important pour les clients et les titulaires de licence entre la signature et la conclusion d'une entente. Il est incontestable qu'il existe des obstacles réglementaires importants dans votre transaction proposée. Il est également indiscutable que si Qualcomm a conclu un accord de fusion et que, après une période d'examen réglementaire prolongée, la transaction n'a pas été conclue, Qualcomm serait gravement et irrémédiablement endommagé. Si vous n'êtes pas prêt à accepter de faire tout ce qui est nécessaire pour assurer la clôture d'une transaction, nous aurons besoin que vous soyez extrêmement clair et précis sur les actions que vous refuseriez de prendre afin d'évaluer correctement le risque pour les actionnaires de Qualcomm. »
Source :
Qualcomm
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Broadcom devrait proposer 120 milliards de $ pour acquérir Qualcomm
Broadcom devrait proposer 120 milliards de $ pour acquérir Qualcomm
Après que sa première offre de 100 milliards a été rejetée
L’année dernière, le géant américain des semi-conducteurs Broadcom a mis sur la table 100 milliards de dollars afin d’acquérir Qualcomm qui pèse 92 milliards. Mais cette offre a été rejetée par ce dernier après un examen approfondi. Qualcomm a jugé l'offre de Broadcom grandement sous-évaluée et invoqué des incertitudes « significatives » en matière de conformité avec les règles en vigueur sur le plan de la concurrence.
Broadcom ne semble pas vouloir lâcher prise, et devrait selon Reuters proposer à nouveau une autre offre. Le géant devrait avancer ce lundi une offre 120 milliards de dollars pour acquérir Qualcomm, la société espère ainsi mettre plus de pression sur l’entreprise américaine pour revenir à la table de négociations.
Cette offre survient alors que Qualcomm se prépare à tenir l’assemblée générale d’actionnaires le 6 mars. Broadcom pour sa part s’est réuni à nouveau avec ses conseillers financiers et juridiques pour finaliser cette offre qui devra faire valoir l’action de Qualcomm entre 80 dollars et 82 dollars. Dans l’offre précédente, Broadcom a offert 70 dollars par action, dont 60 $ payés au comptant, et 10 dollars en actions.
Broadcom compte également offrir une indemnité de rupture plus élevée que la normale, au cas où les régulateurs auraient décidé de faire échouer le rachat. Généralement, les indemnités d’indemnisation vont de 3 % à 4 % du volume de la transaction. Toutefois, des sources ont appris que le PDG de Broadcom pourrait décider de changer ces termes à la dernière minute.
Broadcom a informé auparavant que l’opération sera finalisée en douze mois après la signature du contrat. Cependant, Qualcomm ne partage pas cet avis, estimant que les processus d’évaluation auprès des régulateurs autour du monde devraient prendre plus de dix-huit mois, sans parler des innombrables risques qu’encourt cette étape.
Qualcomm est spécialisée dans la conception et la mise en place de solutions télécommunications. L’entreprise a parmi ses clients les opérateurs qui se servent de ses puces pour délivrer leurs réseaux d’Internet mobile. Qualcomm est connue pour avoir développé la technique CDMA qui est vite adoptée par l'industrie des télécommunications nord-américaine. Aujourd’hui, la société espère étoffer son offre avec la technologie 5G.
La semaine dernière, Qualcomm a publié des résultats mieux que prévus pour le dernier trimestre, en raison de la hausse de la demande pour ses puces utilisées dans les smartphones et les voitures. Cependant, la société s’attend à des prévisions beaucoup moins optimistes pour le futur en raison du ralentissement des ventes de smartphones en Chine.
Cette nouvelle offre de Broadcom arrive alors que Qualcomm est toujours en plein conflit légal avec Apple à propos de brevets, une bataille juridique qui pèse sur ses bénéfices. Et pour ne pas arranger les choses, la société américaine vient d’écoper une amende d'un milliard d'euros par la Commission européenne, pour abus de position dominante sur le marché des chipsets.
Qualcomm tente aussi de conclure l'acquisition du fabricant de puces pour automobiles NXP Semiconductors NXPI.O pour 38 milliards de dollars. Son offre a été approuvée par les régulateurs dans l’Union européenne le mois dernier, et il ne reste qu’à la Chine de donner son feu vert. Qualcomm espère recevoir une réponse plus tard ce mois. Qualcomm devra également prendre une décision de proposer une nouvelle offre ou non, après que quelques actionnaires de NXP ont exigé une meilleure offre.
Source : Reuters
Et vous ?
:fleche: Quelles seront selon vous les conséquences d'une fusion de Broadcom avec Qualcomm ?
Voir aussi :
:fleche: Antitrust : Qualcomm conteste la décision de la Commission européenne et compte faire appel devant le Tribunal général de l'Union européenne
:fleche: Apple accuse à son tour Qualcomm de violation de brevets avec ses processeurs Snapdragon. À quand la fin de la guerre entre ces deux entreprises ?
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Broadcom et Qualcomm discuteront ce 14 février pour essayer de trouver un accord
Broadcom et Qualcomm discuteront ce 14 février pour essayer de trouver un accord
Concernant le rachat du second par le premier
Des responsables des entreprises technologiques Qualcomm et Broadcom envisagent de se réunir ce mercredi afin de discuter de l’offre de 121 milliards USD émanant de Broacom pour l’acquisition du fabricant de puces Snapdragon et voir si elles peuvent remédier aux graves lacunes de valeur et de certitude qui entourent la proposition de Broadcom.
D’après les informations fournies au média Reuters par des sources proches de ce dossier ayant requis l’anonymat, c’est la première fois que les deux fabricants de semi-conducteurs discuteront d’un accord potentiel.
Les deux sociétés devraient évoquer leurs points de désaccord et l’avenir du conseil d’administration actuel de Qualcomm dans le cas où la transaction serait finalisée, sachant que Broadcom souhaite que les membres de ce conseil soient remplacés à terme. Broadcom devra également s’employer à convaincre les actionnaires de la firme de San Diego pour qu’ils votent en faveur de son offre de rachat lors de la prochaine réunion du conseil d’administration de Qualcomm qui se tiendra le mois prochain.
La rencontre prévue cette semaine se tiendra quelques jours seulement après le rejet par le conseil d’administration de Qualcomm de la proposition de rachat de Broadcom datant du 5 février dernier. La firme d’Irvine avait fait part de sa volonté de racheter toutes les actions en circulation de Qualcomm à raison de 82,00 USD par action (60 USD en espèces et 22 USD en actions Broadcom), contre 72 USD par action dans son offre cash-and-stock initiale.
Broadcom avait également fait d’autres concessions, notamment garantir à la firme de San Diego une indemnité de rupture de 8 milliards USD dans le cas où les autorités antitrust bloqueraient la transaction. Malheureusement, le conseil d’administration de Qualcomm a estimé que la proposition de rachat sous-évaluait leur entreprise et comme en novembre 2017, il a une fois de plus rejeté l’offre publique d’achat menée par la firme d’Irvine.
Il faut rappeler que Google, Microsoft et d’autres entreprises technologiques semblent convaincus que Broadcom agit pour le compte d’Apple et qu’en réalité, c’est la firme de Cupertino qui tire les ficelles dans l’ombre pour faire aboutir cette OPA.
Source : Reuters
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
Voir aussi
:fleche: Broadcom devrait proposer 120 milliards de $ pour acquérir Qualcomm, après que sa première offre de 100 milliards a été rejetée
:fleche: Apple pourrait se tourner de façon exclusive vers Intel pour équiper ses prochains iPhone en modems et délaisser Qualcomm
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Qualcomm rejette l’offre finale de 82 $ par action faite par Broadcom à l’issue de leur rencontre,
Qualcomm rejette l’offre finale de 82 $ par action faite par Broadcom à l’issue de leur rencontre,
mais se dit ouverte à d’autres négociations
Depuis le mois de novembre dernier, Broadcom a dévoilé ses intentions d’acquérir le fabricant de semi-conducteurs Qualcomm. Après plusieurs offres de Broadcom jugées inacceptables par Qualcomm, les deux fabricants de semi-conducteurs devaient se rencontrer pour la première fois ce mercredi 14 février pour accorder les violons sur ce qui semble être la plus grosse affaire du secteur technologique.
Comme il avait été convenu, les deux entreprises se sont rencontrées afin de statuer sur la proposition de Broadcom. Il faut rappeler que dès les premières heures de cette OPA, Broadcom avait fait une offre de 103 milliards de dollars (72 dollars par action) qui a été rejetée par Qualcomm. Pour contenter Qualcomm, Broadcom a fait nouvelle offre de 121 milliards de dollars équivalant à 82,00 USD par action (60 USD en espèces et 22 USD en actions Broadcom), mais le conseil d’administration de Qualcomm, qui a souhaité avoir plus de précisions sur cette offre, l’a à nouveau rejetée, estimant que cette offre sous-évalue considérablement son entreprise.
Les deux entreprises ont donc choisi mercredi dernier pour tenter de parvenir à un accord. Dans cette réunion qui a eu lieu, Broadcom a réitéré ses 82 dollars par action comme la meilleure offre finale qu’elle puisse faire. Mais encore une fois, le conseil d’administration a déclaré de manière unanime que cette proposition sous-évalue matériellement l’entreprise « et a un niveau de risque inacceptablement élevé, et n’est donc pas dans le meilleur intérêt des actionnaires de Qualcomm. » En somme, Broadcom devrait revoir sa copie au risque de ne pas pouvoir faire aboutir cette transaction.
En se basant sur la cotation en bourse de Qualcomm qui est d’environ 65,60 dollars par action, certaines personnes pourraient se dire que cette entreprise prend un risque en n’acceptant pas l’offre de Broadcom. Mais, avec les démarches menées par Qualcomm pour acquérir à hauteur de 38 milliards de dollars (environ 119 dollars par action) NXP, l’une des vingt plus grandes entreprises mondiales en termes de ventes dans le domaine des semi-conducteurs, cela donnerait encore de la valeur à Qualcomm. Et à ce sujet, Reuters rapporte que Broadcom aurait déclaré que son offre d’acquisition dépendait soit de l’achat de NXP par Qualcomm à des conditions actuellement divulguées de 110 $ par action en espèces, soit de la résiliation de la transaction. Broadcom souhaiterait donc que Qualcomm fasse une offre maximale de 110 dollars par action, ce qui est inférieur à ce que propose Qualcomm (environ 119 dollars par action) et également inférieur à ce qu’exigeraient certains actionnaires de NXP. À noter que pour ce qui concerne la fusion avec NXP, il ne reste plus que l’organe de régulation chinois MOFCOM dans le monde qui n’a pas encore approuvé l’accord Qualcomm-NXP.
Du côté de Broadcom, en dépit des obstacles flagrants qui se dressent sur sa route pour racheter Qualcomm, Broadcom basée à Singapour, aurait déclaré être prête à procéder à certains dessaisissements pour satisfaire les autorités de règlementation antitrusts, mais résistait encore aux « autres engagements qui pourraient être attendus » des organismes de régulation gouvernementaux, car ces derniers craindraient un trop grand monopole qui pourrait conduire à des abus de position dominante.
En outre, lors de la réunion entre ces deux fabricants de semi-conducteurs, Broadcom aurait accepté de se départir si nécessaire de son propre commerce de Wifi, au lieu de celui de Qualcomm, a indiqué une source proche des informations confidentielles de la réunion. Broadcom aurait souhaité également que Qualcomm inclue dans l’accord de fusion le fait qu’elle s’abstienne de poursuites judiciaires liées à l’octroi de licences pendant que l’accord est examiné par les régulateurs, selon la source, mais Qualcomm a opposé un refus pour cette proposition.
Pour apporter plus de garanties aux actionnaires de Qualcomm, Broadcom avait mis sur la table une indemnité de rupture de 8 milliards USD au cas où les autorités antitrusts bloqueraient la transaction. Mais au sortir de la dernière réunion, le PCA de Qualcomm a déclaré ceci : « Notre conseil est très conscient de la nécessité de protéger les actionnaires de Qualcomm contre les risques considérables d’accepter une transaction qui n’aboutit pas. Des frais de rupture dans la fourchette proposée par Broadcom ne sont pas près de compenser ces risques. » C’est donc à croire qu’en plus de rejeter l’offre d’acquisition faite par Broadcom, l’entreprise de San Diego remet également en cause l’indemnité proposée par Broadcom en cas de non-aboutissement de la transaction.
Enfin, Qualcomm affirme au terme des échanges avec Broadcom que « bien que la proposition actuelle de Broadcom soit inacceptable, notre conseil d’administration se concentre intensément sur la maximisation de la valeur pour les actionnaires de Qualcomm, que ce soit en exécutant sa stratégie de croissance ou en vendant la société. Notre conseil est ouvert à d’autres discussions avec Broadcom pour voir si une proposition qui reflète de manière appropriée la vraie valeur des actions Qualcomm, et assure un niveau approprié de certitude de transaction, peut être obtenue. »
Source : Reuters, Bloomberg,Lettre du PCA de Qualcomm
Et vous ?
:fleche: Quels commentaires faites-vous du rejet de la proposition finale de Broadcom par Qualcomm ?
:fleche: Qualcomm a-t-elle raison d’agir ainsi ? Ou manifeste-t-elle de l’avidité en demandant plus qu’elle ne vaut ?
Voir aussi
:fleche: Qualcomm rejette la nouvelle proposition d’acquisition de Broadcom qui « soulève plus de questions que de réponses. » telle que présentée
:fleche: Qualcomm rejette l’offre de Broadcom qu’elle estime grandement sous-évaluée après un examen approfondi
USA : Trump signe un décret interdisant le rachat de Qualcomm par Broadcom
USA : Trump signe un décret interdisant le rachat de Qualcomm par Broadcom
évoquant des « preuves crédibles » d’une menace pour la sécurité nationale
Citation:
Mise à jour le 15/03/2018 : Broadcom renonce à son projet de rachat de Qualcomm après la décision de Trump
Broadcom a finalement décidé de renoncer à son projet de rachat de son concurrent Qualcomm, après que le président Donald Trump a signé un décret interdisant ce rachat et toute opération « substantiellement équivalente, qu'elle soit effectuée directement ou indirectement ». Le rejet à deux reprises de sa proposition par Qualcomm ne l'avait pourtant pas dissuadé de poursuivre ses efforts.
« Bien que nous soyons déçus de ce résultat, Broadcom se conformera à l'ordonnance [de Donald Trump] », a annoncé l'entreprise dans un communiqué. Le fabricant américain de semi-conducteurs basé à Singapour a également assuré qu'il poursuivra son processus de relocalisation aux États-Unis annoncé l'année dernière, et qui avait d'ailleurs été salué par le président américain.
Source :
Communiqué de Broadcom
13/03/2018 : Dans une lettre publiée la semaine dernière, le CFIUS, le Comité des investissements étrangers aux États-Unis a demandé un examen du projet de rachat du fabricant américain de semi-conducteurs Qualcomm par son concurrent Broadcom, qui est également une société américaine, mais basée à Singapour. Il s’agit pourtant d’une procédure menée quand des investissements, en général étrangers, sont susceptibles d’avoir des implications en termes de sécurité nationale.
Dans la lettre datée du 5 mars, le CFIUS a déclaré qu'il étudiait la possibilité qu’après l’acquisition, Broadcom prive Qualcomm de fonds de recherche qui lui permettraient de faire face à la concurrence. D'après une source proche du CFIUS, l'armée américaine craint également que si l'accord est conclu, dans dix ans, « il n'y ait qu'un seul acteur dominant dans toutes ces technologies, Huawei, et qu'ensuite les opérateurs de télécommunications américains n'aient pas d'autre choix que d'acheter [les équipements] Huawei », alors que le gouvernement américain tente justement de bannir les équipements du constructeur chinois qu’il considère comme une menace à la sécurité nationale. Le CFIUS a également cité le risque d'une relation entre Broadcom et des « entités étrangères tierces ».
Dans un décret signé lundi, le président des États-Unis, Donald Trump, a interdit le projet de rachat de Qualcomm par Broadcom, pour les mêmes motifs de sécurité nationale. « Le rachat proposé de Qualcomm par l'acheteur (Broadcom) est interdit, et toute fusion, acquisition ou prise de contrôle substantiellement équivalente, qu'elle soit effectuée directement ou indirectement, est également interdite », a indiqué le décret présidentiel publié lundi. Le texte citait des « preuves crédibles » qui ont amené Donald Trump à croire qu'en prenant le contrôle de Qualcomm, Broadcom « pourrait prendre des mesures susceptibles de nuire à la sécurité nationale des États-Unis ».
Selon un responsable de la Maison-Blanche, ce décret se base sur le fait que les États-Unis pourraient perdre la première place dans la création de technologies et la définition de normes pour la prochaine génération de dispositifs de communications mobiles au profit de la Chine si Broadcom, basé à Singapour, fait l'acquisition de Qualcomm, basé à San Diego. Et d'après le CFIUS, « le passage à la domination chinoise [...] aurait des conséquences négatives sur la sécurité nationale des États-Unis. »
De son côté, Broadcom dit être en train d’examiner le décret présidentiel. « Broadcom est complètement en désaccord avec le fait que son projet d'acquisition de Qualcomm soulève des problèmes de sécurité nationale », a-t-il déclaré dans un communiqué en réponse à cette décision. Mais d'après Reuters, l'entreprise a très peu de chances de retourner la situation. La décision de Trump ne peut en effet faire l'objet d'un appel en justice. Et si Broadcom et Qualcomm peuvent contester la compétence du CFIUS devant les tribunaux, les entreprises ne peuvent pas contester les conclusions de la commission nationale interagence sur la sécurité nationale.
Source : Reuters
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?