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USA : Google peut désormais faire correspondre les annonces aux achats effectués hors-ligne dans des magasins
USA : Google peut désormais faire correspondre les annonces aux achats effectués hors-ligne
dans des magasins physiques
Lors de sa dernière conférence I/O 2017 qui se tenait à San Francisco, la firme de Mountain View a révélé son nouvel outil de mesure store-sales (boutique-ventes). Le nouvel outil store-sales du géant d’Internet va suivre les activités des utilisateurs pour déterminer le montant des dépenses qu’ils consacrent aux achats dans les boutiques physiques après avoir cliqué sur une publicité.
L’outil store-sales effectue ses analyses en faisant correspondre les clics sur les publicités de l’utilisateur qui a ouvert une session dans l’un des services Google avec l’ensemble de ses achats réalisés via une carte de crédit ou de débit. Les données collectées par cet outil viendront s’ajouter à l’immense base de données sur ses utilisateurs que l’entreprise a déjà rassemblée à travers ses différents produits et services (moteur de recherche, Gmail, Android, YouTube…).
Google déclare que sa société a déjà accès à environ 70 % des transactions s’effectuant par cartes de crédit ou de débit américaines grâce à ses partenariats avec différentes entreprises spécialisées dans la collecte de données. De cette façon, la firme de Mountain View affirme qu’elle est en mesure d’informer automatiquement les commerçants lorsque leurs annonces sur Internet se traduisent par des ventes dans un magasin physique.
Pour obtenir ce résultat, les ordinateurs de Google se servent d’abord des informations de connexion de l’utilisateur lorsque celui-ci clique sur une publicité. Ensuite, les ordinateurs établissent des correspondances entre ces informations de connexion, les informations collectées par les commerçants et les transactions relevées sur les cartes de crédit ou de débit de ses partenaires pour déterminer si une publicité diffusée sur Internet a contribué à la réalisation d’un achat hors-ligne.
Tout se passe en mode « double aveugle », a déclaré Sridhar Ramaswamy, le vice-président sénior de la division publicité et commerce chez Google. En théorie, les partenaires de Google n’ont pas accès aux informations personnelles détenues par Google. De même, Google ne peut pas accéder aux informations personnelles détenues par ses partenaires.
Auparavant, quand un consommateur cliquait sur une publicité sans rien acheter en ligne, l’annonceur pouvait conclure que son annonce et les services qu’il payait pour sa diffusion étaient du gaspillage d’argent. Mais si le programme actuel fonctionne, l’outil store-sales pourrait aider Google à convaincre plus d’entreprises de la nécessité d’investir davantage dans le marketing numérique et de le faire chez Google.
Google affirme que les données récoltées sont superficielles : la société ne sera pas en mesure de déterminer la nature exacte du bien ou du service acheté, et encore moins le montant exact d’une transaction. Le nouvel outil store-sales est un programme « sécurisé et respectueux de la vie privée » qui a été créé en collaboration avec des « personnes incroyablement intelligentes » pour s’assurer qu’il ne soit pas intrusif.
Cependant, l’outil de Google ne fonctionne pas avec les paiements réalisés en cash. De même, il ne couvre pas environ 30 % des transactions par cartes bancaires américaines. Google a également prévu une option qui permet à ses utilisateurs de limiter le suivi de ses actions par la société et de garder plus ou moins le contrôle sur les différents types d’annonces qui lui seront présentés.
« Même des données parcellaires peuvent parfois être converties en données permettant d’identifier les individus », a déclaré Larry Ponemon, président du cabinet de recherche sur la protection de la vie privée de Ponemon Institute.
« Même si, pour l’instant, la démarche de Google semble motivée par de bonnes intentions, rien ne garantit qu’il en sera de même avec d’autres entreprises ou les gouvernements », a ajouté Ponemon.
« Les informations collectées par Google pourraient également devenir une cible de choix pour les pirates informatiques », a déclaré Miro Copic, professeur de marketing à l’Université de San Diego.
« L’impact, bon ou mauvais, sur la vie privée de tout un chacun sera très important. Google doit faire très attention », a ajouté Copic.
Source : L.A Times
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USA : l’EPIC s’en prend au système de Google pour relier les internautes aux achats effectués hors-ligne
USA : l’EPIC s’en prend au système de Google pour relier les internautes aux achats qu’ils effectuent hors-ligne
la FTC saisie pour mener une enquête
En mai dernier, Google a lancé un nouveau système qui permet au géant de la publicité en ligne de faire correspondre les activités des internautes en ligne aux achats qu’ils effectuent dans des magasins physiques. Le système appelé Store Sales Measurement permet en effet à Google de savoir par exemple si après avoir consulté une publicité en ligne, l’internaute est allé faire un achat dans un magasin physique. L’objectif est de mesurer efficacement l’impact et le résultat des campagnes publicitaires sur les ventes réalisées par les annonceurs. C’est donc une grande innovation pour les annonceurs, mais ce système inspire de nombreuses craintes aux défenseurs de la vie privée, pour différentes raisons.
Pour alimenter son système, Google collecte en effet une quantité énorme d’informations sur les internautes, y compris des informations de cartes de crédit et autres données financières acquises auprès de certains partenaires. Google fait correspondre ces enregistrements aux activités des internautes, y compris les recherches de produits et les recherches de lieux. Selon le géant de la recherche en ligne, il peut ainsi capturer environ 70 % de toutes les transactions par cartes de crédit et de débit aux États-Unis ; ce qui a attiré l’attention de l’Electronic Privacy Information Center (EPIC), un groupe de défense de la vie privée aux États-Unis.
L’EPIC a saisi la Federal Trade Commission (FTC) pour demander à l'agence d’ouvrir une enquête sur le système qui permet à Google de suivre les internautes dans les magasins, afin de déterminer si celui-ci protège de manière adéquate la vie privée de millions de consommateurs américains. L’EPIC veut que Google soit plus transparent sur les données sur les achats par cartes de crédit et de débit auxquelles il a accès, sur la manière dont il reçoit les informations des internautes et sur le chiffrement utilisé pour s'assurer que les données utilisateur restent anonymes.
« Google affirme qu'il peut préserver la confidentialité des consommateurs tout en faisant correspondre les impressions publicitaires aux achats dans les magasins, mais Google refuse de révéler ou d'autoriser des tests indépendamment de la technique qui rendrait cela possible », explique l’EPIC. « La vie privée de millions de consommateurs dépend donc d'un algorithme secret et propriétaire. »
L’EPIC explique que parce que l'algorithme que Google utilise est secret, il n'existe aucun moyen de savoir si la fonctionnalité d'anonymisation de Google (pour masquer les noms, les numéros de carte de crédit, l'emplacement et autres données potentiellement privées) fonctionne comme elle le devrait. Si Google a refusé de donner plus de détails sur la manière dont les données des internautes sont protégées, la firme de Mountain View a toutefois affirmé que son système est basé sur CryptDB, un système de base de données qui peut traiter des requêtes sur des données chiffrées.
Mais l'EPIC n'est pas vraiment convaincue que, même avec un tel système, les consommateurs sont protégés de toute violation de données qui pourrait avoir des conséquences graves. L'EPIC fonde sa crainte sur un piratage d'une base de données CryptDB en 2015. « L'algorithme fondamental sur lequel l'algorithme de Google est basé a eu des défauts de sécurité », a déclaré le défenseur de la vie privée. « En 2015, des chercheurs ont pu pirater une base de données protégée CryptDB qui contenait des informations médicales et ont accédé à plus de 50 % (parfois 100 %) des données sensibles de chaque patient », dit-il. L’EPIC demande donc à la FTC d’examiner elle-même l’algorithme que Google utilise pour garantir la confidentialité des consommateurs.
L’EPIC demande aussi plus de transparence sur la manière dont les données de cartes de crédit sont collectées, estimant qu’actuellement les consommateurs ne peuvent pas prendre une décision éclairée sur les cartes à utiliser et les magasins à éviter s'ils ne veulent pas que leurs achats soient tracés. Le groupe de défense de la vie privée estime également que les consommateurs ne peuvent pas facilement empêcher Google de suivre leurs comportements d’achats dans les magasins physiques. D’une part, parce que la procédure est ignorée par la plupart d’entre eux, et d’autre part, parce qu’elle est « pénible et trompeuse ».
En somme, l’EPIC dénonce « la dépendance de Google à l'égard d'un algorithme secret et exclusif pour assurer la confidentialité des consommateurs, la collecte par Google d'un nombre massif d'enregistrements de carte de crédit par le biais de "partenariats tiers" non identifiés et l'utilisation par Google d'un mécanisme opaque et trompeur de "désactivation [de la fonctionnalité]". » D’après le groupe, tout cela témoigne de « pratiques commerciales injustes et trompeuses », raison pour laquelle il saisit la FTC qui a vocation à mener des enquêtes dans ce genre de situation et délivrer une injonction si des violations sont constatées.
Sources : Plainte de l’EPIC, Communiqué EPIC
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