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Paris est loin d’être la seule capitale européenne à déplorer un nombre croissant de sans-abri. La préfecture d’Ile-de-France, qui a créé le 16 mars son propre Observatoire francilien des personnes hébergées et à la rue, parvient au chiffre affolant de 100 000 personnes logées chaque soir par l’Etat, soit une augmentation de 50 % en trois ans.
La Fondation Abbé-Pierre (FAP) et la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (Feantsa, sise à Bruxelles) révèlent, mercredi 21 mars, leurs statistiques à l’échelle européenne : sur 220 millions de ménages, près de 11 millions sont en état de privation sévère de logement, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas de domicile personnel, sont à la rue ou hébergés chez un tiers, en centre d’hébergement, en foyer, en hôtel social…
« La définition du sans-abrisme a beau ne pas être la même d’un pays à l’autre, partout en Europe les hausses sont spectaculaires », révèle Sarah Coupechoux, de la FAP : + 150 % en Allemagne, entre 2014 et 2016 ; + 145 % en Irlande, entre 2014 et 2017 ; + 169 % au Royaume-Uni entre 2010 et 2017 ; + 96 % à Bruxelles entre 2008 et 2016 ; + 20,5 % en Espagne entre 2014 et 2016 ; + 17 % en France entre 2016 et 2017, en tenant compte des 20 845 personnes qui ont demandé un hébergement au « 115 » en juin 2017 par rapport à juin 2016.
On notera la très belle performance des allemands avec une hausse de 150% des SDF en deux ans. Quand je m'évertue à dire que les bonnes performances économiques ne reflètent en rien la qualité de vie de la population... ce n'est pas sans raison.
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Au Royaume-Uni, entre 2011 et 2017, le choix inverse d’une réduction des dépenses de prévention et du nombre de logements sociaux a conduit à une augmentation des dépenses d’hébergement temporaire, pour faire face à une hausse de 60 % du nombre des ménages hébergés, jusqu’à atteindre 77 240 en mars 2017, parmi lesquels 120 000 enfants.
Par ailleurs, la politique de réduction, en 2011, du montant des aides au logement accordées à chacun, de – 156 euros par mois, n’a pas, comme escompté, entraîné une baisse des loyers mais fait bondir (+ 56 % en cinq ans) le nombre d’allocataires ! Le budget des aides au logement y atteint aujourd’hui le chiffre astronomique de 33 milliards d’euros, contre 18 milliards d’euros en France.
J'espère que ceux qui affirmaient l'année dernière que la baisse des allocations logement entrainerait une baisse des loyers, en prendront bonne note. Et qu'ils ne viennent pas dire qu'il faudrait une baisse plus significative des allocations puisque les anglais ont testé avant nous.