Yahoo : la sécurité ne semble pas être une priorité pour la PDG Marissa Mayer
Yahoo : la sécurité ne semble pas être une priorité pour la PDG Marissa Mayer
indiquent des employés de l’entreprise
Yahoo a récemment annoncé avoir été victime du piratage de plus d’un demi-milliard de comptes en 2014. Il s’agit de la plus grande intrusion rendue publique qu’a jamais connue une entreprise de services sur internet. Après l’annonce de cette grosse violation de sécurité, un utilisateur a porté plainte contre Yahoo pour négligence. Mais s’agit-il vraiment d’une négligence de la part de Yahoo ? En tout cas, c’est ce que suggère une demi-douzaine d’anciens employés, mais également des employés actuellement en service chez Yahoo, dans un rapport de Reuters.
Le rapport met en évidence le laxisme de Marissa Mayer vis-à-vis de la sécurité. Il semble en effet que la sécurité était bien loin d’être une priorité pour celle qui est pourtant la PDG d’une entreprise qui détient une énorme base de données personnelles sur au moins un milliard d’utilisateurs, en plus, dans un contexte animé par les débats sur la vie privée et la sécurité.
« Les paranoïaques », c’est ainsi que sont appelés, au sein de l’entreprise, les membres de l’équipe de sécurité de Yahoo, dont les exigences et initiatives n’ont pas été considérées par Marissa Mayer et son équipe de direction. D’après Reuters, les paranoïaques étaient « souvent en conflit avec d'autres entités de l'entreprise par rapport aux coûts de la sécurité. Et leurs demandes étaient souvent rejetées en raison des préoccupations selon lesquelles une protection supplémentaire pourrait amener les gens à cesser d'utiliser les produits de la société. »
Si à son arrivée à la tête de Yahoo, Marissa Mayer a hérité de nombreux problèmes de sécurité, elle a préféré mettre l’accent sur le développement de nouveaux produits plutôt que d’investir dans la sécurité, d’après des employés de la société qui ont décidé de témoigner dans l’anonymat. Marissa a pris la direction de Yahoo deux ans après une vaste attaque lancée par des pirates militaires chinois. Des entreprises comme Google ont également été victimes, mais le géant de Mountain View a répliqué en recrutant des centaines d’ingénieurs en sécurité et en investissant des centaines de millions dans la sécurité qui est devenue une priorité absolue pour la société. Yahoo, de son côté, n’a jamais admis publiquement avoir été piraté, encore moins pris des mesures, à l’instar de Google, pour protéger ses utilisateurs.
En 2013, Edward Snowden a encore révélé que le service de messagerie de Yahoo était une cible fréquente des espions parrainés par les États. Mais ce n’est qu’un an plus tard que l’entreprise a réagi en recrutant Alex Stamos – un personnage très respecté dans le milieu de la sécurité – pour occuper le poste de directeur de la sécurité de l’information. Ce recrutement a été salué par la communauté et Stamos n’aurait pas manqué de jouer son rôle. L’expert en sécurité aurait inspiré une équipe de jeunes ingénieurs qui a commencé à développer des codes sûrs et à améliorer la défense de l’entreprise. Il aurait également mis en place des « red teams », composées d’employés de Yahoo dont la mission était de pénétrer les systèmes de l’entreprise et de reporter leurs découvertes. Malheureusement, l’aventure de l’expert en sécurité chez Yahoo n’a été que de courte durée, un an et quatre mois environ, avant qu’il ne rejoigne Facebook en tant que directeur de la sécurité. D’après les personnes interrogées par le New York Times, le départ d’Alex Stamos était dû à des mésententes avec Marissa Mayer.
« Quand est venu le moment de sortir des dollars pour améliorer l'infrastructure de sécurité de Yahoo, Mme Mayer et M. Stamos se sont affrontés à plusieurs reprises », rapporte Reuters. « Elle a refusé des ressources financières à l'équipe de sécurité de Yahoo ». D’après les employés qui ont témoigné, « les paranoïaques ont été régulièrement débauchés par des concurrents comme Apple, Facebook et Google. »
Sous Mme Mayer, la PDG de Yahoo « a également rejeté la mesure de sécurité la plus basique de toutes : une réinitialisation automatique de tous les mots de passe utilisateur, une mesure que les experts en sécurité considèrent comme standard après une violation ». Les employés disent que la mesure a été rejetée par l'équipe de Mme Mayer « de peur que quelque chose d'aussi simple qu'un changement de mot de passe puisse conduire les utilisateurs de la messagerie de Yahoo vers d'autres services », rapporte Reuters.
Il faut également noter que Stamos et son équipe avaient proposé d’adopter le chiffrement de bout en bout pour Yahoo. Mais Jeff Bonforte, senior VP de Yahoo, responsable des produits de communications (Yahoo! Mail, Yahoo! Messenger, etc.) s’est opposé à l’initiative, estimant que cela aurait nui à la capacité de Yahoo d'indexer et de faire des recherches dans les messages des utilisateurs pour leur fournir de nouveaux services.
Source : Reuters
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Yahoo victime d'une organisation parrainée par un État ? Pas forcément selon InfoArmor
Yahoo victime d'une organisation parrainée par un État ? Pas forcément selon InfoArmor,
qui met ce piratage sur le dos de pirates traitant avec des spammeurs la plupart du temps
Yahoo a estimé que le piratage de ses comptes qui date de 2012 et qui a permis de récolter des informations sur plus de 200 millions de ses comptes utilisateurs était le fruit d’une organisation parrainée par un État. Cependant, selon le spécialiste en sécurité InfoArmor, il est possible que ça ne soit pas le cas ; il s’agissait là de l’oeuvre de mercenaires. « Selon nos informations, la plupart des clients de ce groupe sont des spammeurs », a déclaré Andrew Komarov, responsable des renseignements chez InfoArmor, tout en indiquant que le groupe a déjà eu à faire, au moins à une reprise à une entité parrainée par un État.
Pour son argumentation, InfoArmor s’est appuyé sur un échantillon des informations volées qu’il a obtenu de « sources opératoires » dans le cadre de son enquête sur le « Group E », un groupe de pirates originaire de l’Europe de l’Est et constitué de cinq membres. InfoArmor suit les activités du Group E depuis plus de trois ans.
Si la base de données obtenue par InfoArmor ne contenait « que » quelques millions de comptes, Komarov assure qu’il y avait des identifiants utilisateurs, des mots de passe hashés, des numéros de téléphones mobiles ainsi que des zip codes. Le spécialiste a eu le temps de vérifier que les informations étaient bel et bien réelles. Selon lui, le Group E a vendu les données Yahoo dans trois transactions privées. Komarov a indiqué que la base des données Yahoo a été vendue pour au moins 300 000 dollars dans l’une d’elle.
InfoArmor a également avancé que Group E est derrière le piratage de LinkedIn, Dropbox et Tumblr. Dans ces cas là, pour vendre les informations, le groupe est passé par d’autres hackers comme Tessa88 et peace_of_mind qui ont proposé ces affaires sur le marché noir. « Ce groupe est vraiment unique », a indiqué Komarov. « Ils sont responsables du plus gros piratage de l’histoire en termes d’utilisateurs affectés ».
La communauté des chercheurs en sécurité quant à elle est plutôt divisée face à ces informations. Alex Holden, responsable de la sécurité des systèmes d’information chez Hold Security, a déclaré que les allégations de InfoArmor sont pour la plupart en accord avec ce qu'il a trouvé dans ses propres enquêtes. Cependant, il a ajouté « qu’en ce moment, nous ne pouvons pas être totalement sûrs de l’identité des personnes responsables du piratage de 2014 et aussi s’il y a eu un seul piratage ».
Vitali Kremez, un analyste en cybercrime chez FlashPoint, est un peu plus sceptique sur les découvertes de InfoArmor. « Ils ont peut-être trop vite sauté sur les conclusions ici », a-t-il déclaré. Il s’est interrogé sur les divergences entre la base de données obtenue par InfoArmor et celle que Yahoo a déclaré avoir été volée. Par exemple, Yahoo a indiqué que les mots de passe étaient hachés avec l’algorithme de sécurité bcrypt et que des questions de sécurité étaient associées aux comptes concernés dans cette affaire. Pourtant, Kremez note que dans les données récupérées par InfoArmor, les mots de passe sont hashés avec l'algorithme MD5 et qu'on ne mentionne nulle part des questions de sécurité. « Yahoo a déclaré que les mots de passe volés utilisaient bcrypt. Pourquoi pourraient-ils mentir à ce sujet ? », s’est demandé Kremez. Et de continuer en disant « qu’il est possible qu’InfoArmor dispose d'un ensemble de données différent ».
Quoiqu’il en soit, Komarov a déclaré qu’InfoArmor est disposé à travailler avec les forces de l’ordre, Yahoo ainsi que d’autres parties indépendantes pour examiner les données. Dans son rapport, le cabinet a donné un échantillon. InfoArmor indique que le vol de la base de données de Yahoo peut être la clé de plusieurs attaques ciblées lancées contre le personnel du gouvernement américain.
Source : InfoArmor
Piratage de Yahoo : plus d’un milliard d’utilisateurs pourraient être affectés
Piratage de Yahoo : plus d’un milliard d’utilisateurs pourraient être affectés
d’après un ancien responsable de la société
Suite à une enquête visant à détecter une éventuelle attaque de ses systèmes, Yahoo a récemment déclaré que plus de 500 millions de ses comptes ont été piratés en 2014, par un soi-disant groupe parrainé par un État. Il s’agit de la plus grande intrusion rendue publique qu’a jamais connue une entreprise de services sur internet.
Si l’hypothèse de Yahoo sur les auteurs de l’attaque est sérieusement mise en doute, on peut également s’interroger sur le nombre de comptes utilisateurs réellement affectés par cette grosse violation. D’après un ancien responsable de la société, familier avec les pratiques de sécurité du fournisseur de services sur internet, Yahoo aurait tout simplement essayé de minimiser l’ampleur de la brèche. La société a en effet déclaré qu’au moins 500 millions de comptes ont été piratés, ce qui est vrai, puisque « au moins 500 millions » veut dire que le nombre de comptes réellement affectés dépasse cette valeur. Mais pour cet ancien de la société, jusqu’à un milliard d’utilisateurs actifs pendant la période du piratage auraient été affectés.
Il explique en effet que l'architecture des systèmes back-end de la société est organisée de manière à ce que le type de violation qui a été rapporté ait pu exposer un nombre beaucoup plus important de comptes d'utilisateurs. Les identifiants des utilisateurs pour se connecter aux produits de Yahoo tels que Yahoo Mail, Finance et Sports étaient en effet stockés dans une base de données principale. Et cette base de données qui sert de principal référentiel pour les informations d’identification des utilisateurs de Yahoo serait encore utilisée par la société d’après les profils LinkedIn de certains employés encore en fonction chez Yahoo et une décision du tribunal en 2015.
Les identifiants étant centralisés dans cette base, il est donc très probable qu’un piratage porte sur l’ensemble des données et non une partie. Il faut également noter qu’au moment du piratage de 2014, la base de données comptait entre 700 millions et un milliard d'utilisateurs actifs accédant aux produits de Yahoo chaque mois, mais également de nombreux autres comptes inactifs qui n'ont pas été supprimés. En considérant les comptes inactifs, l’ancien responsable de Yahoo – qui prétend être régulièrement en contact avec les employés actuels de la société, y compris ceux qui enquêtent sur la brèche – estime que le nombre de comptes piratés pourrait se situer entre un et trois milliards.
Source : Business Insider