Titre de fonction en développement

Bonjour,

Je voudrais avoir votre avis en ce qui concerne la différence que certains employeurs font pour la description de fonction entre "développeur", "analyste-développeur" et "analyste-programmeur" ?

Si je ne me trompe pas, un "développeur" (appellation provenant du monde anglo-saxon : "developer") est un "analyste-programmeur". Pourquoi donc "analyste-développeur" ? "développeur" suffirait ! étant donné que ça prête à comprendre que le bonhomme fait et l'analyse et la programmation, résumées dans le terme "développement".

Même dans la littérature, on ne croise que très très rarement le terme "analyste-développeur". On trouve par contre soit "développeur" soit "analyste-programmeur", deux termes équivalents. Mais presque jamais "analyste-développeur", que si l'on simplifie mathématiquement donnerait : "analyste-analyste-programmeur" (où "analyste-programmeur" == "développeur) !

Et "ingénieur logiciel" dans toute cette sémantique ?

Merci d'avance.

Le sens exact de ces termes est celui que lui donne chaque lecteur ! Avec ça on est bien avancés.

En général "ingénieur" veut dire qu'on exige un titre +5 spécifique, ou une expérience comparable.
En général le préfixe "analyste" est là pour signifier que l'on veut le tiers supérieur du panier, afin de lui déléguer des tâches plus complexes que dans d'autres postes.
En général développeur et programmeur sont interchangeables, avec une connotation plus favorable pour le premier.

Mais encore une fois tout ça varie d'un individu à l'autre.

Merci pour ta réponse DonQuiche.

Citation:

---

En général développeur et programmeur sont interchangeables, avec une connotation plus favorable pour le premier.

---

Justement, je cherche à comprendre pourquoi deux appellations si ça veut dire la même chose (interchangeable d'après toi), et dans quel(s) contexte(s) ?

et qu'entends-tu par "avec une connotation plus favorable pour le premier" ? tu ne voudrais pas dire par hasard que "programmeur" est quelque peu péjorative (j'essaie de comprendre), pour désigner quelqu'un qui pond du code et rien de plus. Et "développeur" est quelqu'un de plus élaboré qui code en analysant ? Si c'est le cas, cela nous renvois directement à ma première question, pour enjoliver la fonction "programmeur" (ou "codeur" si tu veux) on lui rajoute le préfixe "analyste", les deux termes joints ("analyste-programmeur") sont l'équivalent de "développeur".

Si l'on tape dans Google "analyste-programmeur" , beaucoup de sites indexés renvoient des résultats mentionnant "analyste-programmeur" OU "développeur" (mettant l'une ou l'autre appellation entre parenthèses, voir ccm par exemple). Rares sont les résultats renvoyant à quelque chose qui s'appelle "analyste-développeur" (enfin rare, "par rapport à", tout est relatif).

Il y a soit "analyste-programmeur" ou "développeur" qui veulent dire la même chose. Il n'y a pas de "analyste-développeur" dans une description "officielle", mis à part quelques offres d'emplois (enfin quelque, je minimise drastiquement le résultat de la recherche, on s'entend bien) et des profils linkedin.

En linguistique l'exception est la norme donc cette confusion n'a rien d'extraordinaire, a fortiori dans un domaine aussi récent et mouvant que le nôtre. Par ailleurs les intitulés de postes sont souvent choisis par des personnes peu familières de nos métiers.


Programmeur devait être le terme d'origine. Je spécule que le préfixe "analyste" fut utilisé pour distinguer les personnes qui se contentaient de transcrire les programmes sur des punch cards ou autres, nommées "programmeurs", de ceux qui concevaient en réalité les programmes, les analystes-programmeurs. Les premiers étaient souvent des femmes d'ailleurs.

Quant à "développeur" c'est manifestement un anglicisme. Le terme est en effet utilisé en anglais en-dehors du seul développement logiciel. Initialement utilisé pour des promoteurs immobiliers, il renvoie à l'ambition, l'innovation, la grande échelle et au risque. Je présume qu'il s'est répandu à l'époque où sont apparus les grands chantiers informatiques et les premières poules aux œufs d'or de la vallée.


Quant aux différences de connotation entre les deux, encore une fois elles varient d'une personne à l'autre. Développeur semble "mieux" pour la plupart, sans que ce soit bien défini. Et analyste veut dire "++", sans que ce soit davantage défini.

Petit bémol : analyste renvoie parfois à quelqu'un à l'interface entre le métier (les utilisateurs) et la programmation. Chargé d'analyser les problèmes métiers ?

Bref, "laisse béton" comme disaient les anciens.

Pour moi "analyste-programmeur" et "développeur" sont des synonymes. Je n'avais jamais rencontré "analyste-développeur" avant aujourd'hui (pourtant on m'a déjà "traité" de programmateur xD).
D'après la fiche ROME (et quelques autres sources), il semble que cette terminologie existe mais cela reste un synonyme.

A mon avis la distinction vient principalement d'une volonté de redoré le blason du métier du développement logiciel.

Réponse que je sors souvent : un programmeur, c'est un développeur pendant les années 80, et un développeur, est un programmeur depuis les années 2000 :aie:

Pour moi c'est un terme plus politique, parce que programmeur ça fait un peu "pisseur de code à l'arrache", et développeur, bah il développe, c'est-à-dire qu'il déroule un projet, il regarde chaque aspect, analyse y compris, mais sur plein d'autre chose. M'enfin, c'est mon avis.

Pareil dans d'autres métiers, hein, la différence entre testeur, homologateur, validateur et recetteur est plus que ténue.

Bien souvent, dans le cas de l'analyste, on attend des compétences aussi en étude et analyses de projet, rédaction de cahier des charges, etc ... C'est à mi-chemin entre le chef de projet et le simple pisseur de code.
On en attend pas forcément moins d'un développeur, mais ce n'est pas clairement dit.

Ensuite il y a aussi de phénomène "Titre ronflant" que certaines de nos chères têtes dirigeantes affectionne particulièrement.

Pour ce qui est de l'ingénieur, il y a aussi ce phénomène. Et il y a aussi le phénomène SSII.
Une SSII "marchand de viande" n'embauche quasiment que de l'ingénieur, c'est plus facile à vendre au client. Même si le gus se retrouve au final à faire de la saisie de données au km.

Citation:

---

Envoyé par sevyc64

Ensuite il y a aussi de phénomène "Titre ronflant" que certaines de nos chères têtes dirigeantes affectionne particulièrement.

---

franglais, terme à la mode... mon exemple préféré : consultant à la place de prestataire.

Citation:

---

Pour ce qui est de l'ingénieur, il y a aussi ce phénomène. Et il y a aussi le phénomène SSII.
Une SSII "marchand de viande" n'embauche quasiment que de l'ingénieur, c'est plus facile à vendre au client. Même si le gus se retrouve au final à faire de la saisie de données au km.

---

Ce qui est d'autant plus gênant quand la personne n'est pas ingénieur. Non pas vis-à-vis de leurs qualités et expérience, mais parce qu'ingénieur c'est un titre, et qu'il est délivré. J'ai déjà vu des Bac+2 qui m'ont tire leur dossier de competence avec écrit Ingénieur dessus. Ou des "Ingénieur commerciaux", qu'ils aient Bac+5 en école de commerce ou qu'ils aient été vendeurs de tapis avant, ils ne sont pas ingénieurs.

Citation:

---

Envoyé par Glutinus

mais parce qu'ingénieur c'est un titre, et qu'il est délivré.

---

Il me semble que le titre c'est «Ingénieur diplômé». Ingénieur, par exemple «Ingénieur logiciel» - je crois que la nomenclature européenne indique «Software Engineer» - c'est un métier. L'usurpation du titre «Ingénieur diplômé» est puni par la loi. Edit: voilà -> http://legifrance.gouv.fr/affichCode...Texte=20160122 donc finalement on peut dire qu'on est ingénieur en truc si truc est le métier pratiqué. Sémantiquement c'est mieux, d'ailleurs, et ça évite la confusion avecles termes de développeur-programmeur-etc. puisque au delà d'une fonction technique on parle d'un métier (même si, soyons honnêtes, ingénieur logiciel, développeur, bon... c'est souvent la même chose).

Citation:

---

Envoyé par Glutinus

J'ai déjà vu des Bac+2 qui m'ont tire leur dossier de competence avec écrit Ingénieur dessus. Ou des "Ingénieur commerciaux", qu'ils aient Bac+5 en école de commerce ou qu'ils aient été vendeurs de tapis avant, ils ne sont pas ingénieurs.

---

Du coup c'est pas choquant, si c'est leur métier et d'ailleurs, c'est peut-être écrit sur leur fiche de paie (moi ça l'était en tous cas et je ne suis pas ingénieur diplômé).

Effectivement.
Sûrement la mise en crane de ma proper école d'ingénieurs, qui n'ont pas été précis (ou moi assidu s'ils ont usé des bons termes).
Dans ce cas effectivement, "n'importe qui" peut se declarer ingénieur... d'autant plus que, comme tu le dis, aujourd'hui ingénieur n'a pas le meme prestige que celui de Gustave Eiffel par exemple.

Ah ça, pour le prestige, vaut ptêtre mieux viser la staracademy (brr) plutôt que les écoles d'ingénieurs ;)

Après je doute sur la formulation «n'importe qui». Si tu vends des sardines pendant dix ans, puis que tu changes de service et que tu te mets à développer le logiciel de ta société qui vend les sardines, alors tu es développeur. C'est ton métier, donc tu n'es pas «n'importe qui» pour te déclarer développeur. Idem pour dire «ingénieur», si c'est ton métier. Je suis d'accord pour dire qu'un commercial qui fait du porte à porte (j'ai rien contre le métier, sauf quand ils frappent chez moi =p) ne devrait pas se déclarer «ingénieur commercial». Si tu vois l'idée.

D'autant plus qu'ailleurs dans le monde, beaucoup de gens ont un Bsc, soit un bac+3, mais sont ingénieurs. Par exemple je crois que c'est le cas de Martin Fowler. Et c'est pas le moins compétent de tous.

J'aurais tendance à dire qu'ingénieur, pas ingénieur, développeur, analyste, etc. : c'est de la branlette. Si un employeur propose un poste qui convient à tes compétences sur des projets qui t'intéressent et rémunéré à sa juste valeur eh bah on s'en fout de l'intitulé du poste. Sachant qu'en plus le jour où tu changes de boite, l'important c'est de valoriser ton expérience. S'il faut la valoriser en tant qu'expérience en ingénierie logicielle (et que c'est le cas attention !), alors personne ne te tiendra rigueur du fait que le poste était intitulé «analyste-développeur» (et si c'était le cas je me méfierais sérieusement du recruteur !).

Ouip je vois ce que tu veux dire.
Pour moi c'était juste un titre. Exemple débile : pour être médecin, il faut avoir un doctorat (en fait, tu es "docteur en médecine"), donc tu ne peux prétendre être médecin si tu n'as pas fini doctorat sanctionné par ta thèse, non ?

Mais c'est limite "n'importe qui", on peut glisser sur des trucs. Non sans cracher sur les métiers des autres, l'informatique c'est pas que du développement, et limite bah tu développes sur un projet et tu mets Ingénieur, puis tu fais du suivi de prod et tu es Ingénieur, puis tu es responsable de prod et tu mets Ingénieur, etc. puis au final, si tu bosses dans une grosse banque et que ton métier c'est de faire du pousse-mail.

C'était plus ça dans l'idée de dire "n'importe qui".

Citation:

---

Envoyé par Glutinus

Mais c'est limite "n'importe qui", on peut glisser sur des trucs. Non sans cracher sur les métiers des autres, l'informatique c'est pas que du développement, et limite bah tu développes sur un projet et tu mets Ingénieur, puis tu fais du suivi de prod et tu es Ingénieur, puis tu es responsable de prod et tu mets Ingénieur, etc. puis au final, si tu bosses dans une grosse banque et que ton métier c'est de faire du pousse-mail.

---

+1, on est d'accord en fait. Du coup ça amène le problème de positionnement des gens - en particulier des jeunes candidats mais pas que - qui ne savent pas quoi mettre sur leur cv ni se vendre correctement.

Paradoxalement le médecin, qu'on appelle docteur, n'a souvent pas de thèse. Il a ce qu'on appelle une thèse d'exercice qui lui donne le titre de docteur en médecine. Ce n'est pas un doctorat «universitaire» => pas un phD en fait. Pour faire de la recherche, notamment les gens qui veulent être Professeur des Universités Praticien Hospitalier (PUPH dans le jargon), il faut faire une thèse de doctorat (donc mini 3 ans) en plus. Typiquement, un médecin on l'appelle docteur, un avocat on l'appelle maître (alors que pas forcément un phD) mais un docteur on l'appelle... pas.

Et que mettent de nombreux docteurs sur leur cv ? «Docteur en informatique» ? Non, ingénieur... même si encore une fois, les deux devraient apparaître si c'est le métier d'ingénieur qui est pratiqué.

Edit : l'utilisation du titre de docteur est, comme celui d'ingénieur diplômé, encadré par la loi. Donc tu as doublement raison là dessus, t'as pas le droit de dire que t'es docteur ou ingénieur diplômé si c'est pas le cas. Mais ce ne sont pas des métiers.

L'analyse est une phase d'un projet informatique qui se situe en amont de la réalisation. Un analyste (technique) n'était donc à l'origine pas forcément programmeur et vice versa. Cependant avec le temps cette dénomination s'est estompée, tous les développeurs ou quasi faisant à la fois de l'analyse et de la programmation.

Sur Développeur vs Programmeur, je dirais qu'entre la fin des années 90 et le début des années 2010 le premier a bénéficié de sa connotation plus professionnelle, plus "sérieuse", moins "mains dans le cambouis" et a largement pris l'ascendant sur l'(analyste-)Programmeur. Le dérivé "ingénieur de développement" étant le Graal qui allie prestige ancestral de l'ingénieur et efficacité aseptisée du praticien des nouvelles technologies.

Cette domination est pourtant nettement en recul depuis quelques années outre-Atlantique et notamment dans la Silicon Valley où on voit un comeback en force des Programmers revendiqués qui va de pair avec un mouvement de retour aux racines de la technique et de reconsidération de la programmation comme discipline désormais noble. Les as du cambouis sont à nouveau bankable, avec le mythe des rock star programmers, des 10x developers, la multiplication des bootcamps permettant à des profanes de se former à ce nouvel eldorado. En toile de fond, il y a aussi une plus grande considération par la société des gens liés de près ou de loin à la technique informatique avec une médiatisation voire une starisation des fondateurs de startups de l'internet ayant fait fortune, des hackers/lanceurs d'alerte, l'introduction de la programmation pour les jeunes enfants dans certains cursus scolaires, etc.

Mais bon, là on parle de régions du globe où un développeur de 35 ans n'est pas considéré comme un raté et où des SSII hégémoniques avides d'apparence complices de DSI moutonnières n'ont pas posé un verrou sur les dénominations de poste politiquement correctes, les mots-clés qu'il convient d'avoir dans son CV pour être employable et les termes fumeux à glisser dans les cocktails d'affaires pour remporter un marché ;)

Citation:

---

Envoyé par Luckyluke34

(.../...)

---

+1000, tu as juste oublié les grands comptes qui virent des superstar de la technique au prétexte que "i est trop timide et ne fera jamais un bon manager". Un type dont les 300+ personnes du service info, du directeur au lampiste, du prestataire à l'interne, tout le monde le considère comme un 10Xsystem manager (pas un développeur, mais bon, un gars qui te monte 12 environnements de test megacomplexes dans la semaine, là ou les meilleurs autres en font un en 15 jours.... je ne parle pas des moyens à qui il faut 6 mois, ni des gnous qui n'y arriveront jamais). Mais il avait dépassé la limite des 3 ans, les achats ont refourgué le bébé aux RH avec un "recrute en interne ou vire", et les RH ont viré sans se poser de questions, et sans que le DSI ne puisse intervenir. Quand j'ai fait ma formation PMI(dont je ne me suis jamais servi, mais c'est bon pour la culture générale), on a commencé par m'assener ces deux vérités :
(1) Le manager de projet est responsable du succès du projet
(2) Le manager de projet a toute latitude pour choisir son effectif. Si il ne l'a pas, il n'est pas chef de projet, et ne peut pas donc être tenu responsable de l'échec du projet. L'exemple donné était un chef de chantier, qui devait pouvoir choisir un grutier en qui il avait toute confiance. Sans vouloir manquer de respect aux grutiers, je ne crois pas que le choix du grutier soit plus stratégique ce celui du développeur ou celui de l'homme système. (mais peut-être pas moins, un mauvais grutier, ça peut faire de la casse, aussi).
==>Donc, dans les grands comptes français, un DSI, un p***** de directeur, n'a même pas les compétences reconnues internationalement à un simple manager de projet! Tu m'étonnes que cette boite était en train de mettre à la poubelle une refonte info de 100M€.

Les SSII se contentent de répondre à un besoin exprimé : du programmeur malléable, pas cher, acheté en masse, bac+5, et qui ferme sa gueule. On s'en fout si il est médiocre, de toute façon on a le budget pour recruter 100 médiocres là ou 2 superstars feraient l'affaire. Au moins, les médiocres, il ne font pas d'ombre. Et d'ailleurs, elles font chier, les SSII, de temps en temps, il se glisse dans leurs effectifs un connard de talent qui commence à ramener sa fraise et à prétendre qu'il pourrait faire mieux. Au prix ou on les paye, ils pourraient garantir la qualité répétable, toujours identique, de leur viande bac +5. On ne peut plus faire confiance aux fournisseurs, ma brave dame.....


(désolé pour le troll, il fallait que ça sorte.)