L'IAB indique que le pool d’adresses IPv4 non attribuées a été épuisé
L'IAB indique que le pool d’adresses IPv4 non attribuées a été épuisé,
l’organisme entend désormais accélérer la transition vers l’IPv6
« Après des discussions avec l’Internet Engineering Task Force (IETF), l’IAB informe ses organisations partenaires de normalisation (SDO) et l’ensemble des partenaires que le pool d’adresses IPv4 non attribuées a été épuisé », a indiqué l’Internet Architecture Board (IAB), l’organisme chargé de veiller au bon développement du réseau mondial. Comme le remarque l’IAB, le déploiement de l’IPv6 s’est accéléré en conséquence, statistiques qui comprennent également les déploiements double pile (c’est à dire à la fois IPv4 et IPv6).
L’organisme entend désormais accélérer la transition vers l’IPv6. « Aussi, les normes de mise en réseau doivent prendre pleinement en charge IPv6 », a estimé l’IAB qui a confié s’attendre à ce que l’IETF arrête de demander une compatibilité IPv4 dans les protocoles nouveaux et étendus. En clair, il est question de mettre fin dans les futures évolutions du protocole Internet à la compatibilité avec l’IPv4 afin de se consacrer uniquement à l’optimisation de l’IPv6.
L’organisme souligne que préparer cette transition demande de s’assurer que des environnements différents soient en mesure d’opérer complètement sur IPv6 sans être dépendant d’IPv4. Avec la compatibilité des équipements réseau aujourd’hui largement déployés, Internet est prêt pour l’IPv6. Les obstacles résident donc essentiellement du côté des opérateurs qui tardent à franchir le pas.
« Nous recommandons que toutes les normes de mise en réseau supposent l'utilisation d'IPv6 et soient rédigées de sorte qu'elles n'aient pas besoin d'IPv4. Nous recommandons que les normes existantes soient révisées pour s'assurer qu'elles fonctionneront avec IPv6 », propose l’IAB. « Une rétro-connectivité vers IPv4, via double pile ou une technologie de transition, sera nécessaire pendant un certain temps. Le principal enjeu pour les SDO est de supprimer tous les obstacles dans leurs normes qui empêchent ou ralentissent la transition dans différents environnements ».
Selon les statistiques de Google sur les utilisateurs qui se connectent à son moteur de recherche via IPv6, 12,93 % d’entre eux sont désormais sur ce protocole, contre 7,35% un an plus tôt et moins de 4% en novembre 2014.
Du côté des déploiements chez les FAI, le baromètre World IP Launcher indique que AT&T en est à 58,21 %, Verizon à 78,59 % et T-Mobile à 72,71 %. En Europe, la Deutsche Telekom n’a déployé l’IPv6 qu’à 31,34 %. Orange pour sa part en est à 15,06 % dans son déploiement IPv6 et Free à 22,99 %.
De grandes disparités sont observées dans le déploiement de ce protocole d’un point de vue géographique. Par exemple, aux États-Unis, 30 % des connexions se basent désormais sur ce protocole, bien loin des 13 % de la France mais à distance raisonnable des 26 % de l’Allemagne mais derrière la Belgique et ses 48 % d’adoption. Notons que des pays comme la Russie ou la Chine ne s’en servent quasiment pas : le déploiement n’atteint même pas les 1,5 % en Russie et est inférieur à 1 % en Chine.
:fleche: tester votre compatibilité IPv6
Source : billet de l'IAB, statistiques Google, statistiques World IPv6 Launcher
Voir aussi :
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France : la transition vers IPv6 est retardée par les fournisseurs d’accès internet
France : la transition vers IPv6 est retardée par les fournisseurs d’accès internet
d’après un rapport de l’Arcep
Face au succès de l’internet et ses usages multiples dans l’ère des objets connectés, l’espace d’adressage du protocole IPv4 a atteint ses limites. Pour rappel, les adresses IP représentent pour les dispositifs connectés à Internet ce que représentent les numéros de téléphone pour les téléphones. Elles leur permettent de communiquer avec les sites web, les services Internet, et d’autres dispositifs. L’une des conséquences immédiates de l’épuisement du stock d’adresses IP disponibles est donc un possible dysfonctionnement de certaines catégories de services. Ce qui devrait faire pression sur les différents acteurs d’internet pour passer au protocole IPv6.
L’IPv6 permet en effet de remédier au problème d’épuisement des adresses IP avec un espace d’adressage quasi illimité, capable de répondre aux besoins actuels et anticipés. Il permet d’attribuer à chaque terminal ou nœud du réseau une adresse IP individuelle afin de le rendre accessible directement depuis n’importe quel point du réseau internet. Il offre en plus l’opportunité d’identifier plusieurs « objets matériels ou logiciels » au sein d'un terminal ou serveur donné. Au-delà de sa capacité d’adressage, l’IPv6 intègre de nouvelles fonctionnalités permettant par exemple de simplifier certaines fonctions de la couche réseau, telles que le routage et la mobilité, ou d’assurer nativement une meilleure sécurisation des échanges.
La transition vers le protocole IPv6 nécessite toutefois l'implication de l'ensemble des acteurs d'internet. En effet, une communication en IPv6 ne peut être effectuée que si toute la chaine technique, depuis le terminal jusqu'au fournisseur de contenus, adopte le protocole. Cette chaine technique sur internet fait intervenir, à différents niveaux, les fournisseurs d'accès internet (fixes et mobiles), les fournisseurs de contenus, les intermédiaires techniques, les équipementiers et l'infrastructure DNS. Il faut également noter que les FAI ont un rôle important à jouer dans cette transition.
Dans le cadre du suivi de l'évolution dans le temps de l’adoption de l’IPv6, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a récemment publié un rapport sur la France. La conclusion est que les fournisseurs d’accès internet sont les acteurs d’internet qui retardent la transition vers la nouvelle version du protocole IP. Pour ce premier rapport, l'Arcep a essentiellement eu recours à des données produites et mises à disposition par des tiers, pour compléter une enquête qu’elle a réalisée auprès des équipementiers.
D’après l’enquête de l’Arcep, 100 % des équipementiers réseau sont compatibles avec l’IPv6. Ce taux est de 56 % pour les fournisseurs de contenus, d’après l’observation de Cisco. Il s’agit ici du taux de sites web accessibles en IPv6 parmi les sites web les plus visités en France. Il faut également noter que le taux d’intermédiaires techniques utilisant IPv6 en France est de 70 %, alors que les infrastructures DNS sont quant à elles compatibles à 60 %.
Du côté des fournisseurs d’accès internet, le taux d'utilisation d'IPv6, tel qu'observé par Google, est de 13 % seulement pour l’internet fixe. Pour l’internet mobile, le taux d’utilisation de l’IPv6 est nul.
L’Arcep note toutefois que les FAI ont un rôle important à jouer dans la transition vers l’IPv6. Par exemple, lorsqu’Orange a adopté l’IPv6 au début de cette année, le taux d’utilisation de la nouvelle version du protocole est passé de moins de 6 % en France à plus de 13 % aujourd’hui.
Au niveau des principaux réseaux fixes par contre, c’est Free qui enregistre le plus fort taux d’utilisation d’IPv6 avec 24 %, en tant que premier opérateur fixe majeur à proposer une connectivité IPv6 à ses clients, soit depuis 2007. Orange vient en seconde position, avec un taux d’utilisation d’IPv6 de 16 % enregistré sur son réseau fixe. Bouygues Telecom et SFR sont respectivement à 1 % et 0,5 % chacun. Sur les réseaux mobiles par contre, aucun opérateur en France n'a entamé la transition vers IPv6.
Par rapport aux autres pays d’Europe, la France est beaucoup moins avancée dans la transition vers l’IPv6 que la Belgique (47 % de taux d’utilisation), mais aussi que l’Allemagne (27 %), la Suisse (27 %), le Portugal (17 %) ou encore le Royaume-Uni (16 %). La France fait toutefois beaucoup mieux que l’Italie (1,03 %) et l’Espagne (0,12 %). Comme le montre le graphique suivant, les couleurs les plus foncées indiquent une plus forte utilisation de l’IPv6.
Il s’agit de la première version de l’Observatoire de la transition vers IPv6 en France. Une version plus enrichie sera publiée en 2017, en incluant des données et informations que l'Arcep aura recueillies directement auprès des principaux FAI en France.
Source : Arcep
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Voir aussi :
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