L'ICANN prévient que L’ONU pourrait écarter les experts techniques de l’Internet
Un comité du Sénat américain planche sur un modèle de gouvernance internationale de l’Internet
vers la mondialisation de l’ICANN ?
Si les révélations d’Edward Snowden ont révélé au monde l’ampleur du système de surveillance informatique américain, cela n’a pas manqué de faire ressurgir un vieux débat, celui de la mainmise américaine sur Internet.
En effet, si l’ICANN représente l’organisation internationale suprême faisant autorité sur Internet, l’une de ses principales divisions à savoir l’IANA, qui est responsable de l’attribution des noms de domaine de premier niveau (TLD) et des adresses IP demeure jusqu’à ce jour sous la juridiction du département de commerce de l’état de Californie.
Face à cette situation l’idée de l’internationalisation et de la mondialisation de l’institution a fait son chemin, alors qu’au même moment les États-Unis ont décidé de ne plus renouveler le contrat liant actuellement l'IANA au département du commerce (DOC) et qui prendra fin en septembre prochain.
C’est dans ce cadre qu’un premier pas vient d’être franchi, en effet dans les prochains jours le comité de commerce du Sénat se réunira autour de la question de « la préservation du modèle multiacteur de la gouvernance d’Internet ». L’objectif affiché serait d’établir un modèle ne permettant pas à une puissance étrangère de prendre le contrôle et de s’accaparer des fonctionnalités critiques d’Internet.
Le DOC a commenté de son côté cette annonce, en outre il explique que : « Les acteurs de l’Internet guident cette transition et démontrent que les entreprises, les experts techniques et les groupes représentant la société civile sont les plus à même à définir l’orientation future de l’Internet. »
Quant aux membres du Congrès américain, beaucoup d’entre eux estiment que cette initiative devrait être arrêtée ou du moins ralentie, craignant une perte de contrôle total de l’Internet.
Larry Strickling un des responsables en charge de cette transition estime de son côté qu’elle doit être complétée au plus tôt et qu’à défaut de cela, l’Internet serait menacé ou risquerait l’implosion et la fragmentation en une multitude d’Internets soumis à différentes réglementations et spécifications.
Toutefois, il a rappelé aux détracteurs de cette initiative que les États-Unis seront sauvegardés dans leur rôle de superviseur et qu’ils ne seront remplacés par aucun gouvernement ou institution intergouvernementale, indiquant entre autres que cette condition est sine qua non au bon déroulement de la transition, de quoi calmer leur ardeur.
Finalement, tout cela ressemble aux prémices d’une véritable gouvernance internationale de l’ICANN, néanmoins il n’est pas encore sûr que cela va aboutir, compte tenu de la réticence américaine doublée d’un souhait de main mise qui s’explique partiellement par la naissance et l’émergence du réseau Internet aux USA.
Source : Annone du comité de commerce du sénat
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Pensez-vous que cette initiative va aboutir ? Pourquoi ?
L'ICANN exhorte l'APAC à une participation plus active
L'ICANN exhorte l'APAC à prendre une part plus active
dans la « facilitation du développement d'une gouvernance internet multipartite »
Depuis sa création en 1996, l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l'autorité de régulation d'internet qui est basée en Californie et gère le système des adresses et numéros Internet à l’échelle mondiale, est soumise au droit américain et placée sous le contrôle du ministère du Commerce de Washington. Il faut préciser que le gouvernement américain ne s’occupe pas de sa gestion au quotidien. Cependant, les décisions techniques et administratives importantes, indépendamment du pays concerné, doivent obtenir son approbation.
En mars 2014, le gouvernement Obama a annoncé son intention de mettre fin à cette tutelle en septembre 2015, période à laquelle prenait fin le contrat IANA (Internet Assigned Numbers Authority), qui donnait aux États-Unis son pouvoir administratif sur l'ICANN. L'objectif était de faire de l'ICANN un organisme géré collectivement par une communauté internationale d'acteurs du net. Une annonce qui a eu lieu dans un contexte où les révélations sur les programmes d'espionnages des services secrets américains étaient largement diffusées au public.
Le gouvernement américain avait néanmoins posé quelques conditions :
- l’ICANN ne devra pas tomber sous le contrôle d’un autre État, d’un groupe d’États ni d’une organisation internationale comme les Nations unies ;
- tous les acteurs d’Internet (États, administrations, opérateurs télécoms, organismes techniques, entreprises privées, ONG, sociétés civiles…) devront participer à la nouvelle gouvernance de façon équilibrée ;
- Internet devra rester libre, ouvert et accessible à tous ;
- les nouvelles instances devront garantir la sécurité et la stabilité du système.
Rendues en 2016, les fonctions administratives de l'ICANN sont encore sous la juridiction des États-Unis. Et pour cause, en août dernier, le ministère du Commerce a annoncé une prolongation du contrat sur une période d'un an sous l'administration américaine afin de donner plus de temps à la préparation de la proposition de transfert d'intendance.
Aussi, l'autorité exhorte la région APAC (Asie-Pacifique) à prendre une part plus active dans la « facilitation du développement d'une gouvernance internet multipartite ».
« Il est devenu de plus en plus évident au cours de ces derniers mois que la communauté a besoin de plus de temps pour finaliser sa proposition, la soumettre à un examen du gouvernement américain et par la suite l'implémenter si elle est approuvée », avançait dans un billet l'administrateur de la NTIA (National Telecommunications & Information Administration) Lawrence Strickling. « Aussi, en mai, nous avons demandé à un groupe de travail qui développait les documents de transition combien de temps cela prendrait pour finir et implémenter leur proposition. Après avoir fait une estimation du temps pour une communication publique, un examen par le gouvernement américain et une implémentation, le groupe de travail a estimé que le processus ne pourrait pas être complété avant au moins septembre 2016. Suite à leur retour, nous avons informé le Congrès vendredi que nous avons l'intention de prolonger le contrat de l'ICANN sur un an jusqu'en septembre 2016. Au-delà de 2016, nous nous réservons le droit de l'étendre pour trois années supplémentaires si cela s'avère nécessaire ».
Dans sa déclaration, l'ICANN a expliqué que la proposition tant attendue pour mettre fin à l'intendance du gouvernement américain sur les décisions techniques et administratives importantes est presque terminée et sera présentée dans les semaines à venir.
« Nous envisageons de présenter une proposition sur laquelle la communauté mondiale d'internet a travaillé sur près de deux ans au gouvernement américain. Et, si elle est acceptée, cela marquera un point historique dans l'évolution d'internet », a déclaré Theresa Swinehart, senior advisor ICANN.
Low Jia-Rong, Vice-Président et Managing Director d'ICANN APAC, a expliqué que « l'Asie-Pacifique a souvent été un « preneur de prix » dans la gouvernance d'internet, mais nous avons observé un changement au cours de ces deux dernières années. La forte participation de notre communauté a démontré une confiance accrue et une volonté de s'asseoir à la table mondiale ».
Il a rappelé que cette région est le foyer de la moitié de la population connectée qui est estimée à trois milliards : « pour qu'internet continue à évoluer à notre avantage, il doit s'adapter aux besoins de ses intendants. Par conséquent, il est important de s'assurer de la participation de groupes d'intendants dans une gouvernance internet multipartite ».
Il a également rappelé que près de 3000 langues sont parlées dans cette région, soulignant par la sorte la nécessité de support de langue maternelle. Or, développer les standards nécessaires va demander la participation active d'intendants de communautés locales y compris des experts en linguistique et en caractères. À ce propos, Izumi Okutani du Japan Network Information Centre a déclaré « nous avons un nombre croissant d'utilisateurs d'internet dans notre région, mais notre voix dans la communauté mondiale n'est pas proportionnelle à cette croissance et encore moins aux nombres d'internautes. Nous devons nous assurer qu'internet évolue de la meilleure des façons pour répondre aux besoins de notre région ».
Enfin, citant les statistiques d'eMarketer ainsi que la liberté et la gratuité d'internet, l'ICANN rappelle que l'APAC a compté pour 52,5 % des dépenses en ligne effectuées l'année dernière.
Source : blog NTIA, The Data Driver
:fleche: Bientôt des noms de domaines en arabe ou en chinois, l'ICANN veut un Internet offrant plus de diversité
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ICANN : la fonction de tutelle des États-Unis prendra fin au 1er octobre
ICANN : la fonction de tutelle des États-Unis prendra fin au 1er octobre
Et ce, dans le cadre d’une gouvernance internet multipartite
Depuis 20 ans, l’autorité de régulation d’internet (ICANN) est sous la tutelle du ministère du Commerce de Washington. Bien que les autorités américaines n’interviennent pas dans les tâches quotidiennes de l’ICANN, ce dernier doit cependant demander leur autorisation lorsqu’il est question de décisions techniques ou administratives importantes. En 2014, le gouvernement américain a annoncé son intention de donner sa pleine indépendance à l’ICANN. Les conditions pour le transfert d’intendance étant réunies, les autorités américaines, par le biais de l’administration nationale des télécommunications et de l’information (NTIA), ont annoncé l’intention d’arrêter leurs fonctions de tutelle à partir du 1er octobre 2016.
Pour rappel, après l’annonce de l’intention de transfert du rôle de supervision, la communauté internet mondiale s’est concertée pour mettre en place un plan de transition qui réponde aux critères exigés par les autorités américaines. Ces dernières ont notamment demandé à ce que l’ICANN ne tombe ni sous la tutelle d’un organisme international ni sous celle d’un groupe d’États. Les États-Unis ont aussi exigé qu’internet reste libre, ouvert et accessible à tous.
Il faut savoir que l’autorité de régulation d’internet a pour principale mission l’administration des ressources numériques d’internet. Cela concerne notamment l’adressage IP, l’affectation des noms de domaine de premier niveau ainsi que la vente des noms de domaines à différentes organisations. L’ICANN est sous la direction d’un conseil d’administration formé par 16 administrateurs.
Source : NTIA
Et vous ?
:fleche: Selon vous, sur quelles bases le nouveau comité de tutelle d’internet devrait-il être créé pour garantir effectivement la sécurité et la stabilité du système et pour que l’ICANN soit réellement indépendant ?
Choix des administrateurs
Suggestion
Règle 1 : un administrateur ne peut pas être d'un pays qui bloque les liaisons Internet vers ou depuis d'autres pays.
ICANN : Donald Trump s’oppose au plan d’Obama de renoncer au contrôle de l’internet
ICANN : Donald Trump s’oppose au plan d’Obama de renoncer au contrôle de l’internet
et appelle les Américains à le soutenir
Cela fait presque deux décennies que l’ICANN, l’autorité suprême de régulation de l’internet est sous la tutelle du gouvernement américain. Sa mission principale consiste en l’administration des ressources numériques d’internet. Cela concerne notamment l’adressage IP ou encore l’attribution des noms de domaine de premier niveau. Après le 30 septembre 2009, l’ICANN devait normalement prendre son indépendance en vertu d’un contrat avec le gouvernement américain qui s’est expiré à cette date. Ledit contrat stipulait que si l’ICANN remplissait un certain nombre d’objectifs jusqu’au 30 septembre 2009, l’autorité de régulation de l’internet allait obtenir son indépendance vis-à-vis du gouvernement américain. Estimant avoir atteint ces objectifs, l’ICANN a demandé son indépendance, mais sa requête n’a pas été acceptée par les États-Unis.
Après des pressions extérieures, notamment de l’Union européenne, en mars 2014, le gouvernement américain a annoncé son intention de renoncer au contrôle de l’ICANN et de confier sa gestion à une organisation internationale. Estimant que les conditions étaient maintenant réunies, le mois dernier, les autorités américaines, par le biais de l’administration nationale des télécommunications et de l’information (NTIA), ont annoncé leur intention de mettre fin à leur fonction de tutelle à partir du 1er octobre 2016.
À dix jours de cette date, Donald Trump s’oppose fermement au plan du gouvernement américain de céder le contrôle de l’internet à des puissances étrangères. Dans un communiqué relayé par Stephen Miller, directeur de la politique nationale pour sa campagne, le candidat républicain aux élections des États-Unis appelle le peuple américain à soutenir les républicains qui sont déterminés à stopper le plan du gouvernement Obama.
« Donald J. Trump est déterminé à préserver la liberté de l’internet pour les populations et citoyens américains partout dans le monde. Les États-Unis ne devraient pas céder le contrôle de l'internet à l'Organisation des Nations Unies et la communauté internationale. Le président Obama a l'intention de le faire de sa propre autorité — dans dix jours, le 1er octobre —, à moins que le Congrès agisse rapidement pour l'arrêter », a-t-il dit dans son communiqué. Et d’ajouter que « les républicains au Congrès mènent de manière admirable une lutte pour sauver l'internet cette semaine et ont besoin de toute l'aide que le peuple américain peut leur donner pour réussir. Hillary Clinton [et les démocrates] refusent de protéger le peuple américain en ne protégeant pas l'internet. »
Pour Donald Trump, l’internet est en quelque sorte la propriété des États-Unis et le pays de l’oncle Sam serait mieux placé pour assurer un internet libre et ouvert. En renonçant à la supervision de l’ICANN, cette liberté risque d’être perdue, notamment à cause des pays comme la Chine et la Russie qui pratiquent la censure en ligne. « Les États-Unis ont créé, développé et étendu l'internet à travers le monde. La supervision des États-Unis a gardé l'internet libre et ouvert sans censure gouvernementale - une valeur fondamentale américaine ancrée dans la clause de liberté d'expression de notre Constitution. La liberté de l'internet est maintenant en danger avec l'intention du président de céder le contrôle pour les intérêts internationaux, y compris des pays comme la Chine et la Russie, qui depuis longtemps essaient d’imposer la censure en ligne. Le Congrès doit agir ou la liberté de l'internet sera perdue pour de bon, car il n'y aura aucun moyen de la restaurer une fois qu'elle est perdue », rapporte Stephen Miller.
Par ce communiqué, le candidat républicain aux élections présidentielles des États-Unis semble clairement se soucier uniquement des intérêts de son pays. C’est le sénateur du Texas, Ted Cruz, ancien adversaire de Trump aux primaires présidentielles qui conduit le mouvement au Congrès pour bloquer la transition, pour les raisons évoquées par Donald Trump : la menace de la Chine et la Russie. Pour certains experts, les allégations du candidat républicain sont sans fondement et, si ce mouvement est soutenu par les Américains, cela ne pourrait que miner la crédibilité des États-Unis dans les futures négociations internationales sur les normes et la sécurité de l'internet.
Sources : site officiel de Donald Trump, Reuters
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
Voir aussi :
:fleche: ICANN : la fonction de tutelle des États-Unis prendra fin au 1er octobre, et ce, dans le cadre d'une gouvernance internet multipartite
:fleche: L'ICANN exhorte l'APAC à prendre une part plus active dans la « facilitation du développement d'une gouvernance internet multipartite »
:fleche: Les défenseurs de la vie privée s'opposent à la proposition faite à l'ICANN d'annuler l'anonymat des propriétaires de sites