PS3 sans Linux : Sony va devoir verser des millions de dollars aux propriétaires de la console
PS3 sans Linux : Sony pourrait verser des millions de dollars aux propriétaires de la console,
après six ans de bataille judiciaire
Citation:
Mise à jour du 14 /09 / 2016 : les propriétaires de PlayStation 3 qui ont perdu la capacité d'exécuter Linux sur leurs consoles seront bientôt indemnisés
Sony va devoir débourser 9 dollars et 55 dollars par propriétaire de PlayStation 3 qui a perdu la capacité d’exécuter Linux sur sa console après une mise à jour firmware de 2010, d’après une décision du juge fédéral de Californie Yvonne Gonzalez Rogers.
Cette décision concerne 77 % des membres du recours collectif selon le tribunal. Les modalités de l’accord leur seront envoyées par courriel sur le réseau PlayStation et seront également mises en ligne. Rappelons que les avocats représentaient une dizaine de millions de propriétaires de PlayStation 3.
Les personnes admissibles pour un paiement en espèces de 9 dollars ou 55 dollars sont « toutes les personnes aux États-Unis qui ont acheté un modèle Fat PS3 aux États-Unis entre le 1
er novembre 2006, et le 1
er avril 2010 ».
Source :
décision de justice (au format PDF)
En 2006, tandis que la bataille commerciale était lancée entre Sony avec sa PlayStation 3 et son rival américain Microsoft muni de sa XBox 360, Sony a utilisé comme argument de vente qu’il serait possible d’installer un autre système d’exploitation comme Linux sur sa console de jeu.
Pourtant, en fin mars 2010, évoquant des « raisons de sécurité », Sony a décidé de supprimer l’option « Autre SE » de sa PlayStation 3 avec la publication de la mise à jour firmware 3.21 : une fois la mise à jour effectuée, elle empêchait donc l’utilisation d’un autre système d’exploitation que celui que proposait la console.
Une décision qui a provoqué l’indignation de plusieurs utilisateurs qui ont estimé qu’une telle restriction vient altérer la valeur du produit qui n’est plus la même que celle que Sony présentait. L’un d’eux, Anthony Ventura, a décidé de lancer une procédure d’action collective à l’encontre de SCEA (Sony Computer Entertainement America). Dans sa plainte, ce dernier a estimé que « la décision de Sony d'obliger les utilisateurs à désactiver la fonction "Installer un autre système d'exploitation" servait son propre intérêt, et a été appliquée au détriment de ses clients ». « La seule préoccupation de Sony est que la fonctionnalité “Autre SE” puisse être exploitée par des pirates pour copier et/ou voler des contenus de jeux ou autres ».
Ce qui n’a pas arrangé les choses c’est que Sony a estimé que la mise à jour n’est pas obligatoire. Pourtant, comme l’a souligné Ventura dans sa plainte, les utilisateurs qui se refusent à effectuer la mise à jour se sont retrouvés privés de plusieurs fonctionnalités de la console à l’instar de l'accès au Playstation Network (PSN) qui permet de diversifier son expérience par exemple en jouant en ligne, en accédant à des services comme Netflix ou YouTube ou encore à faire des achats sur sa vitrine en ligne PlayStation Store. Il faut également noter que certains jeux plus récents imposent de disposer d’un firmware plus récent.
Un an plus tard, sa plainte a été rejetée par le juge Richard Seeborg. Le magistrat a estimé pour sa part que lorsqu’un individu acquiert une console de jeu, il en accepte mécaniquement les contraintes contenues dans la licence logicielle du système et les conditions d’utilisation du PSN.
D’ailleurs, Sony a justifié sa position en avançant que « ces contrats fournissent expressément aux clients achetant une PS3 une licence, et non un droit de propriété, sur le logiciel et sur l’utilisation du PlayStation Network et donne le droit à SCEA de désactiver ou de modifier des fonctionnalités logicielles, de résilier ou de limiter l’accès au PSN, y compris par l’émission de mises à jour du firmware ».
Les plaignants ont décidé de faire appel. Six ans après la procédure d’action collective, Sony et les avocats des plaignants, qui représentent une dizaine de millions de propriétaires de PlayStation 3, sont parvenus à un accord. Selon les termes de l’accord, qui n’ont pas encore été approuvés par le juge fédéral de Californie Yvonne Gonzalez Rogers, les propriétaires de console pourraient recevoir chacun 55 dollars s’ils ont utilisé Linux sur leur dispositif.
L’accord, qui sera examiné le 19 juillet prochain par le juge, prévoit également de donner 9 dollars à tous les propriétaires qui ont acheté une PlayStation 3 suite à l’argument de vente de Sony selon lequel il serait possible d’installer un autre système d’exploitation sur sa console de jeu. Les propriétaires éligibles sont « toute personne aux États-Unis qui a acheté une PlayStation 3 entre le 1er novembre 2006 et le 1er avril 2010 ». L’accord prévoit également que Sony verse 2,25 millions de dollars d’honoraires aux avocats qui ont porté l’affaire.
Pour entrer en possession des 55 dollars, les propriétaires doivent attester sous serment de l'achat du produit ainsi que de l'installation de Linux. Ils doivent également apporter la preuve de l'achat ou le numéro de série et les identifiants utilisés pour le PlayStation Network, mais également des preuves de l'utilisation de la fonctionnalité « Autre SE ».
Pour entrer en possession des 9 dollars, les propriétaires doivent apporter la preuve que, lorsqu'ils ont acheté la console, ils avaient la connaissance de la fonctionnalité « Autre SE » et qu'ils avaient l'intention de s'en servir. Ou alors, les propriétaires doivent, attester que leur console a perdu de la valeur et/ou une fonctionnalité désirée ou qui a été autrement endommagé en conséquence de la mise à 3.21 publiée le 1er avril 2010.
Autant dire que ces conditions vont sans aucun doute limiter le nombre de propriétaires qui seront indemnisés.
Source : accord entre Sony et les avocats (au format PDF)
Voir aussi :
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En 2008, il a acheté une PS3 pour jouer et surtout faire tourner Linux grâce à OtherOS
En 2008, il a acheté une PS3 pour jouer et surtout faire tourner Linux grâce à OtherOS
Mais Sony a retiré cette fonctionnalité via une mise à jour
L’architecture matérielle de la PlayStation3 (PS3) de Sony était fascinante à l’époque : cette machine embarquait un processeur multicœur « Super Cell » avec huit SPE (Synergetic Processing Element) et offrait des graphismes à couper le souffle. Par ailleurs, Sony insistait fortement sur la fonctionnalité « OtherOS » qui accompagnait sa console de jeu à son lancement et permettait d’installer un autre système d’exploitation comme Linux sur la PS3. La société japonaise affirmait même que sa console de jeu constituait une machine idéale pour le HPC et la recherche. À ce propos, rappelons que l’US Air Force a lancé un projet - le projet Condor - en 2011 qui avait permis de créer un supercalculateur basé sur 1716 consoles de jeu PS3 interconnectées.
Après quelques années, Sony a publié une mise à jour du firmware de sa console qui supprimait la fonctionnalité « OtherOS », en invoquant des raisons de sécurité. Cette décision n’était cependant pas du goût de tous les propriétaires de PS3. Et pour cause : les utilisateurs qui refusaient d’effectuer la mise à jour se sont retrouvés privés de plusieurs fonctionnalités de la console à l’instar de l’accès au Playstation Network, de sorte que tous les jeux et services en ligne ont tout simplement cessé de fonctionner. Il faut aussi noter que certains jeux imposaient de disposer d’un firmware plus récent pour continuer de fonctionner ou se lancer.
Les utilisateurs étaient donc face à un dilemme : conserver OtherOS avec une PS3 qui ne permet plus de jouer comme on le voudrait, continuer à utiliser normalement sa PS3 amputée de OtherOS ou pirater (jailbreaker) une PS3 mise à jour. Signalons au passage que des rumeurs laissent entendre que Sony avait mis en avant la fonctionnalité « OtherOS » sur sa PS3 afin de la vendre officiellement comme un ordinateur et non comme une console de jeu, ce qui permettait de réduire les droits de douane.
Après un recours collectif intenté à l’encontre de Sony par plusieurs propriétaires de PS3, un tribunal a décidé en 2016 que le fabricant japonais de PlayStation devait verser une indemnité aux plaignants qui avaient utilisé Linux sur leur PS. Les premiers versements ont, semble-t-il, débuté, un bénéficiaire ayant publié une photo du chèque de 10,07 dollars que lui a récemment envoyé Sony par la poste. Ce dernier apparait de toute évidence dépité :
« En 2008, j’ai acheté une PS3 Sony pour le divertissement et plus précisément pour faire tourner Linux à l’aide de la fonction “OtherOS”. En l’espace de quelques années, Sony a lancé une mise à jour pour supprimer cette fonctionnalité. 10 ans plus tard, j’ai finalement reçu ce chèque de litige par la poste. Une décennie plus tard, je suis toujours énervé à ce sujet. Dix dollars, c’est une insulte. Je ne veux pas de ton argent. Je veux récupérer les fonctionnalités de mon autre système d’exploitation ».
Sony a débloqué un fond de 3,75 millions dollars pour le règlement de cette affaire et des diverses charges associées, incluant 2,25 millions de dollars d’honoraires aux avocats. Les demandes d’indemnisation des plaignants (jusqu’à concurrence de 65,00 USD) sont payées au prorata après le paiement de tous les frais, indemnités et services dus. Le montant exact perçu par chaque plaignant dépend du nombre de demandes valides soumises. L'entreprise japonaise était censée verser entre 9 et 65 dollars à chacun des plaignants.
Source : OtherOSsettlement
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